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L’intérêt de la question réside plus dans l’explication de la règle que dans sa connaissance « mécanique ». Il s’agit d’une question grammaticale et de sens.
– Elles sont plus dures que prévues : prévu est un participe à fonction d’adjectif d’où l’accord. Vous écririez ainsi : Elles sont plus dures que clémentes . Il n’y a aucune ellipse.
– Elles sont plus dures que prévu : prévu est un participe passé dans la subordonnée où l’on fait l’ellipse du verbe (… que [ce qui était] prévu) . Dans votre exemple, c’est évidemment le cas.On ne peut donc faire l’économie de l’analyse grammaticale et sémantique avant d’accorder ou non. On peut en effet aussi bien écrire : Elles sont plus attendues qu’espérées ou qu’espéré selon ce qu’on veut dire. Dans le premier cas, on exprime que les choses attendues ne sont pas spécialement souhaitées ; dans le second, qu’elles sont plus attendues qu’on ne le souhaitait.
Cela étant, la prononciation est identique dans 95 % des cas, la nuance est donc gommée et l’accord souvent fait à tort.
P.S. On ne doit, en bonne rédaction, faire des ellipses que si l’on ne fait pas courir au lecteur le risque d’une mauvaise interprétation. Dans le cas contraire, on doit tourner autrement sa phrase, la clarté l’emportant toujours sur la commodité.
Cette réponse a été acceptée par Tony. le 6 janvier 2019 Vous avez gagné 15 points.
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J’ai eu plusieurs occasions de rappeler que la typographie (ponctuation, majuscules, traits d’union, italique, caractères, etc.) est un artisanat plus qu’une norme. Cela la différencie de l’orthographie, conçue comme figée quel que soit le contexte.
Votre question en est un nouvel exemple : la graphie officielle des entités administratives peut se différencier des préconisations générales des typographes pour des raisons qui sont propres à l’Administration (ensemble des services de l’État).
Vous trouverez ICI la présentation du ministère de l’Intérieur, qui prend en compte d’autres aspects que les conseils habituels. Pour les traits d’union en particulier, il a fallu en supprimer pour gérer le regroupement des régions qui les multipliait. Par ailleurs, le nom d’une région est devenu un nom de marque, avec des incidences commerciales, et le nom administratif s’efface derrière le « logotype » dans lequel le trait d’union est souvent mal perçu.
N.B. En France, le mot région s’écrit sans majuscule, comme un département, une commune ou une circonscription. Selon le pays, la majuscule peut s’appliquer si cette entité est pourvue de pouvoirs souverains, en général dans les fédérations ou confédérations. Voir ICI ma réponse à une question sur ce sujet.,
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Il n’est pas inutile de rappeler que depuis les rectifications de l’Académie en 1990, on peut éviter de perdre des heures pour accorder ces mots composés : le premier mot étant invariable (verbe ou préposition), le second s’écrit au singulier au singulier et au pluriel… au pluriel : un vide-poche, des vide-poches.
Vous pouvez néanmoins conserver d’autres graphies « à l’ancienne », mais les dictionnaires se mettent à jour progressivement et les nouveaux mots sont alignés sur cette règle.
La recommandation (B1) de l’Académie est accessible ICI.- 7284 vues
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Si la lettre est assumée par une personne de sexe masculin, il faut rester cohérent dans l’ensemble du texte, jusqu’à la formule finale et accorder ce qui doit l’être en conséquence.
Dans votre exemple, seule la signature est déléguée (en général par commodité ou pour des raisons de disponibilité), non la teneur du contenu.- 4424 vues
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Question B
Les tournures de ce type sont plus fréquentes qu’on ne pourrait le croire de prime abord. Le linguiste Michel Francard s’est penché sur leur curieuse morphologie : lire ICI.
Je vous laisse en faire le meilleur usage.- 4149 vues
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Le mot biosystème semble absent des principaux dictionnaires de référence (TLF, Robert, Larousse) même si on en trouve mention dans des lexiques divers sur internet (exemple).
Par ailleurs, il fait l’objet de mentions dans des ouvrages depuis les années 1960 sans que son sens soit clairement défini. Il est en tout cas peu répandu par rapport à ce qui semble être son strict homonyme, écosystème.
Pour aller plus loin (exemples, contextes), vous pouvez travailler sur les données de ce Ngram.- 1662 vues
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Même si on trouve quelques mentions de l’adjectif « régulatoire » dans des textes depuis le milieu du XIXe siècle (voir un Ngram ici), il est resté longtemps cantonné à des domaines techniques comme la théologie ou la médecine.
Il a émergé après la seconde guerre mondiale, sans doute sous l’influence de l’anglo-américain regulatory, mais reste curieusement absent des dictionnaires de référence. Le Wiktionnaire donne une définition assez embryonnaire.
Par défaut, on peut se sentir autorisé à établir la corrélation avec régulation et réguler qui eux sont bien définis. Il ferait donc double emploi avec régulateur qui est à la fois un adjectif et un nom, mais semble plus utilisé dans cette dernière fonction. Finalement, c’est au choix selon le contexte, régulatoire étant plus présent dans des domaines comme l’économie.Un particularisme est principalement, selon le CNRTL, la « tendance d’un groupe à conserver ses traits particuliers, distinctifs ». Une particularité peut donc se comprendre comme un élément constitutif d’un particularisme.
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De nombreux verbes, en général très fréquents, sont polysémiques et admettent des constructions variées et des prépositions qui en précisent le sens.
Lorsque c’est le même sens (ici passer signifie « aller ») et la même préposition (ici « à »), il faut encore tenir compte des formes figées ou des sens secondaires. La construction « passer à » appelle normalement le nom avec son article comme complément circonstanciel de lieu, mais voici quelques cas particuliers :
– passer à tabac : complément de manière. La locution est figée (déformation de à tabas, qui a donné tabasser) ;
– passer à table : sens secondaire par métonymie. Cela ne signifie pas « passer à la table » au sens de lieu, mais « déjeuner ».
– passer à confesse : sens secondaire populaire (= en confession).
Il y en a peut-être d’autres.Vous pouvez appliquer cette grille d’analyse à de multiples verbes et tournures. C’est une source inépuisable de découvertes…
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La barre de fraction porte bien son nom et, hormis quelques emplois très techniques, on ne devrait pas la voir dans les textes courants. La raison en est simple : elle n’a pas de signification intrinsèque et fait buter le lecteur sur son interprétation, ce qui va à l’encontre de l’objectif recherché avec une typo de qualité. Il faut s’exprimer en clair.
Que les Canadiens l’aient adoptée pour divers usages n’a pas d’influence, leur code s’écartant du français en de nombreux points pour se rapprocher de l’anglais (eh oui…).
Quant aux citations d’auteurs, elles n’ont aucune exemplarité en typographie : elles sont vraiment du ressort des correcteurs et éditeurs (je suis placé pour le savoir). L’orthographie est relativement normée mais typographie et mise en pages sont éminemment variables.
La question serait anecdotique si trop de rédacteurs n’abusaient de nos jours de ce raccourci aussi ambigu qu’inesthétique.N.B. Je suis un peu marri de voir Mᵐᵉ Sallenave laisser passer cela dans son texte pourtant tout ce qu’il y a de plus académique. Mais chacun sait que la typographie est le cadet des soucis du Quai Conti…
Cette réponse a été acceptée par Zully. le 18 décembre 2018 Vous avez gagné 15 points.
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Bonjour Zully,
Au-delà de la question de formulation de la phrase, il n’est pas inutile de signaler que son contenu est devenu sujet à péremption.
L’Académie a en effet pris acte de la modification de l’usage en matière de prononciation. On peut donc écrire et prononcer répartie et répartir sans se faire rétorquer que c’est une erreur…
On avait déjà constaté le même phénomène avec refréner-réfréner ou reviser-réviser (voir la note de prononciation du CNRTL ici).
Les rectifications de 1990 (règle F3) ont par ailleurs entériné diverses modifications d’accent pour une trentaine de mots.P.S. Vous trouverez une analyse linguistique plus technique dans cet article du CNRTL.
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