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Grand maître
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  • Grand maître Demandé 15 heures auparavant dans Question de langue

    En anglais et en allemand les adjectifs qualificatifs sont quasiment toujours placés avant le nom. En français, la place derrière n’intervient que « le plus souvent » car il existe de nombreuses raisons  pour inverser : historique des tournures, longueur des adjectifs (les adjectifs monosyllabiques repassent souvent devant, comme beau, bref, court, etc.), construction de la phrase, On peut ajouter à cette liste le cas spécifique des changements de sens d’un même adjectif selon sa position. Cela a été étudié, montrant qu’on passe souvent du sens propre après le nom (une affirmation certaine, un homme grand) au sens figuré avant (une certaine affirmation, un grand homme). Dans vos exemples, une guerre drôle n’a pas le même sens qu’une drôle de guerre.
    Malgré ces flottements, l’usage hésite en général peu sur la place mais cela relève des idiomatismes ou de la stylistique, pas de la grammaire.

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  • Grand maître Demandé 1 jour auparavant dans Accords

    Dans cette expression familière, il est assez difficile de caractériser la mot nickel (ou nickel-chrome). Le nom du métal (ou de l’alliage) est utilisé comme un adjectif pour signifier impeccable, parfait mais il reste un substantif qui ne sert que de repère pour la comparaison. Le dépôt d’un film de nickel et de chrome a permis au début du XXe siècle de fabriquer des articles en laiton avec un poli de surface irréprochable. 
    À ce titre, on peut le rapprocher des noms employés comme adjectifs de couleur et ne pas l’accorder : les toilettes sont nickel, sont nickel-chrome (ont l’aspect brillant des objets traités avec ces métaux).

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  • Grand maître Demandé 3 jours auparavant dans Question de langue

    Le malaise provoqué par la phrase en exemple ne vient pas de l’usage incontesté et incontestable de la locution de quoi + verbe à l’infinitif qui est courante et correcte : il n’y a pas de quoi rire, il y a de quoi réfléchir, etc. On pourrait la remplacer par matière à+ verbe.
    Mais, habituellement, ces verbes s’emploient intransitivement ou alors le complément est déjà exprimé (il y a de quoi se faire du souci). Or dans l’exemple ce n’est pas le cas car se mettre sous la dent exige un complément qui ne figure pas. Il faut donc le réintroduire  : « Voilà de quoi se mettre quelque chose sous la dent. »

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  • Grand maître Demandé 3 jours auparavant dans Conjugaison

    Voilà une occasion de rappeler un principe ancien mais un peu oublié relatif à l’ordre des personnes dans une énumération. On cite les personnes dans l’ordre inverse de la conjugaison, donc de la troisième à la première, que ce soit au singulier comme au pluriel.  On accorde ainsi facilement le verbe qui suit avec le dernier sujet cité. Par défaut, en français, le ou est inclusif et appelle donc un pluriel  pour le verbe :
    – Tes amis (3e) et toi (2e) pourrez (2e) aider ;
    – Toi (2e) ou moi (1re) pourrons (1re) alors intervenir ;
    – Eux (3e) ou moi (1re) pourrons (1re) vous aider.
    – Tes potes (3e), ta pomme (2e) et bibi (1re) pourrions (1re) faire un casse contre le distributeur de pizzas.
    Cela permet de gérer simplement tous les cas de figure.
    NB Si on veut spécifier un ou exclusif, il faut le faire ressortir par une locution exclusive comme ou… ou… , soit… soit…

     

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  • Grand maître Demandé 4 jours auparavant dans Question de langue

    Je pense que vous voulez dire « un texte écrit en capitales » (il n’y a alors par définition  plus de « majuscule », de lettre plus grande que les autres).
    Sinon oui, le mot s’écrit comme tout autre mot, dans un titre par exemple : « PROJET VOLTAIRE : LE B.A.-BA DES ALPHABÈTES »
    En l’absence de large consensus sur la graphie exacte de ce mot atypique, on peut choisir de mettre un trait d’union (caractéristique  des noms composés) et de pas ajouter de marque du pluriel (qui détruit la logique même du mot). Il n’y a d’ailleurs pas d’emploi courant du pluriel (les rudiments font bien mieux l’affaire). En cas de doute persistant, on peut aussi recourir à l’italique, indicateur des mots mal lexicalisés. 

    Cette réponse a été acceptée par Cocojade. 3 jours auparavant Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé 4 jours auparavant dans Accords

    Vous avez raison mais cet exemple est assez curieux.
    En effet, l’édition originale de Splendeurs et misères des courtisanes ne comportait pas cette erreur. On la trouve en revanche dans les éditions postérieures et en particulier dans celles qui circulent de nos jours. C’est un cas rare (mais pas unique) de dégradation due aux rééditions. Depuis un certain temps de toute façon, personne ne relit plus les classiques et l’on trouve encore des bourdes éditoriales anciennes qui continuent de faire tiquer tout le monde.

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  • Grand maître Demandé 4 jours auparavant dans Général

    La locution « avoir idée que » est correcte et connue des dictionnaires. Ci-dessous citations relevées par le TLF sous la plume de grands auteurs :
    [Article idée] Avoir l’idée que, avoir comme une idée que, avoir idée que : Avoir l’impression, croire, s’imaginer, penser que. J’ai toujours eu l’idée que vous arriveriez par moi aux honneurs et à la fortune (Scribe). Mon cher Berthier, j’ai l’idée que le ministère tombera au début de la session (A. France). Il s’est mis tout le monde à dos. Nous n’avions pas idée qu’on pût à ce point le détester (Claudel).
    On trouve donc aussi le contraire « ne pas voir idée que » ou « n’avoir aucune idée que » comme par exemple dans ces ouvrages publiés au XIXe siècle (notez en particulier le passage chez Dumas). À l’époque, on employait régulièrement le subjonctif avec la construction négative, usage qui semble s’être perdu de nos jours. 

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  • Grand maître Demandé 5 jours auparavant dans Général

    Diriez-vous vraiment  « elles ont répondu présentes » pour dire qu’un groupe de femmes s’est montré disponible après un appel ?
    En toute rigueur, il ne s’agit pas là d’un attribut accordable avec le nom mais d’une citation incorporée au discours indirect, comme « elles ont répondu oui aux demandes en mariage » ou « ils ont dit peut-être pour la sortie  de dimanche ».
    Il n’y a donc pas lieu d’accorder et à l’écrit on marque la différence avec de l’italique ou des guillemets.
    PS Dans le billet cité par AntM,  l’Académie n’avait pas encore répondu à la question, ce qu’elle a fait quelque temps plus tard. Comme (trop) souvent, faute d’un raisonnement structuré, elle renvoie tout le monde dos à dos. On comprend pourquoi tant de spécialistes de la langue doutent de son intérêt… 

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  • Grand maître Demandé 6 jours auparavant dans Général

    Il peut y avoir des doutes avec le nombre (singulier/pluriel) du complément car tous ces mots (type, genre, sorte, espèce, etc.) sont à la fois des collectifs (catégorie incluant des éléments dénombrables, classification) et des qualificatifs (caractérisant une qualité du complément). Dans le premier cas on a un pluriel (ce type de chevaux) dans le second un singulier (ce type de cheval). Il faut donc savoir ce qui est primordial dans l’idée.
    Dans tous les cas, si ce nom est un sujet au singulier, le verbe reste au singulier : « Quelle sorte de parent(s) peut laisser un gamin livré à lui-même ? » « Quelle espèce d’oiseaux viendra nicher ici ? » « Une variété rare de coraux s’est développée dans ces eaux chaudes. » C’est la catégorie qui est visée, pas ses composants.

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  • Grand maître Demandé 6 jours auparavant dans Général

    Le verbe commencer peut être construit avec diverses prépositions à, par ou de (pour des verbes), avec ou par (pour des substantifs).
    Dans ce dernier cas, la préposition par est plus courante, surtout pour une suite discontinue d’objets, une énumération :  commencer un concert par telle chanson, etc.
    La préposition avec marque souvent le début d’un évènement continu :
    La prétendue « Contre-Réforme » n’a pas commencé avec le concile de Trente, longtemps après Luther (…)  (Daniel-Rops).
    Cette passion sérieuse n’était qu’une surprise des sens au milieu d’une fantaisie d’esprit, un roman commencé  avec l‘étourderie d’une pensionnaire (…). (G. Sand).
    La nuance reste littéraire et n’est souvent pas respectée dans la langue courante.

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