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Je ne fais que repasser ponctuellement par ici (je ne contribue plus vraiment), mais ce sujet fait partie des thèmes sur lesquels je me bats quotidiennement ailleurs.
La langue française — dont une grande partie des locuteurs se situe, et se situera de plus en plus, hors de France — ne saurait admettre « un » ouvrage de référence quelconque. Elle appartient à ses locuteurs, avec leurs défauts et leurs qualités.
Tout au plus peut-on constater que certains auteurs exercent plus d’influence dans certains domaines et sont repris dans leur approche spécifique par d’autres auteurs, devenant ainsi des « références » ponctuelles comme dans tous les domaines du savoir.
En matière de langue française, il y en a des dizaines et tout dépend de ce que vous recherchez (linguistique, étymologie, grammaire, histoire, stylistique, rhétorique, synonymie, prononciation, typographie, etc.) et surtout de ce que vous en ferez.
Dans tous les cas, les meilleurs « dictionnaires » sont ceux qui citent leurs sources, expliquent, confrontent des points de vue et ne moralisent pas en permanence . Un peu l’anti-portrait de celui de l’Académie française…Maintenant vous savez pourquoi je ne viens plus sur ce site.
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Comme terme de rhétorique, le mot est francisé depuis le XVIIIᵉ siècle. Inutile donc de prononcer à l’anglaise, ce qui a par ailleurs une conséquence sémantique fâcheuse : en français, comme dans la racine grecque d’origine (pencher, d’où échelle), il s’agit de caractériser une gradation alors que l’anglais a évolué vers le point d’arrivée seul (par déformation populaire). Il ne s’agit donc pas que d’un problème de prononciation, mais les dictionnaires ne relèvent pas cette nuance.
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Prince ayant frotté la lampe à huile dans laquelle je suis retiré ( je ne fréquente plus vraiment le site), je fais le bon génie et apporte une contribution sur ce sujet intéressant.
Comme correcteur, je constate effectivement depuis peu une inflation de cette pratique dans les romans : on place les points de suspension partout avec des intentions diverses, souvent brumeuses. Chez certains auteurs, c’est devenu un tic agaçant, presque un T.O.C., qui va de pair avec la multiplication des dialogues dans les textes.Le seul usage intéressant des points de suspension isolés est la représentation de l’absence de réplique dans un échange :
A — Bla bla ?
B — …
A — Bla bla bla bla !Sinon, pour moi, il est fumeux de penser que le lecteur perçoit intuitivement ces points comme un « pause » ou une « hésitation » s’ils sont perdus entre deux phrases, surtout hors dialogue. Un narrateur ou un rédacteur n’a pas à hésiter de cette manière, il emploie d’autres formes.
De plus, cela fait confusion avec […] qui marque la suppression d’un passage dans une citation.
Ma position n’est pas théorique mais celle d’un praticien confronté à des dizaines de cas de figure similaires.
Bonne continuation à toutes et tous.- 233 vues
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Il s’agit là d’une tournure littéraire mais parfaitement correcte et reconnue. Vous pouvez vous en assurer en consultant l’OQLF dans son article sur les modes à utiliser après si :
Lorsqu’on emploie les locutions si… et que pour éviter la répétition de deux si en tête de deux propositions coordonnées, que est généralement suivi du subjonctif, mais le mode indicatif est admis.- 463 vues
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La question est intéressante.
Familier comme adjectif est un mot apparemment énantiosème (cf. hôte, louer, etc.), dont le sens est réversible entre deux éléments. C’est la préposition (à, de, avec) qui fait la différence.
1. S’agissant de personnes, à et avec indiquent clairement la direction de qui est considéré comme comme faisant partie de la « famille » :
– je lui suis familier (à lui) : il me considère comme de sa famille ;
– je suis familier avec lui : je le considère comme de ma famille ;
La préposition de n’est pas utilisée (on passe au nom: je suis un familier du couple).2. S’agissant d’un objet et d’une personne : la notion est plutôt celle d’habitude.
– le sujet m’est familier ;
– je suis familier avec le sujet ;
– je suis familier du sujet : cette forme est devenue prédominante au XXe siècle, ce qui explique que la construction avec avec semble un peu surannée alors qu’elle était courante chez de grands auteurs classiques…(Se) familiariser indique un processus (et son résultat), entre une personne et un objet : J’ai mis du temps à me familiariser avec le grec ancien. Exclusivement avec la préposition avec.
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Cette expression semble se rencontrer à partir de la fin du XVIIIe siècle (voir le graphe de fréquence Ngram).
Vous trouverez ICI , comme exemples, des dizaines de mentions dans la littérature du XIXe siècle. Cela permet de se faire rapidement une idée du sens.
La bannière permet de se faire identifier comme un ensemble personnalisé et caractéristique (religieux, militaire, associatif). La mettre en tête est une revendication de reconnaissance.
Vérifiez si votre exemple correspond bien à ce sens…
N.B. On retrouve des éléments dans l’expression « C’est la croix et la bannière » qui indique qu’il faut beaucoup d’apparat pour obtenir quelque chose de quelqu’un.- 352 vues
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Je n’interviens plus que rarement sur ce site, mais je pense utile de le faire dans ce cas, notamment à l’attention de @mis-en-trope dont les réponses sont régulièrement de qualité. Ce type de question revient régulièrement avec d’autres verbes et il faut y regarder à deux fois pour d’autres cas.
Malgré les apparences, l’accord n’est en effet pas ici une affaire de C.O.D. mais de structure même de la langue : « devoir » joue ici le rôle de semi-auxiliaire ce qui lui confère l’invariabilité à l’instar des purs auxiliaires être ou avoir. Il s’agit d’une unité de sens indissociable de l’infinitif associé.
Peu importe donc l’ordre des mots. On a d’ailleurs différentes structures concernées :
– Avec C.O.D. : aller, devoir, croire, désirer, devoir, laisser, oser, paraître, penser, savoir, sembler, venir, vouloir ;
– Avec C.O.I. : avoir à, apprendre à. commencer à, donner à, finir de, permis de, prévu de, venir à, venir de ;
– Pronominales : s’entendre, se voir, se sentir, s’imaginer et bien sûr se faire et se laisser.
Les explications avec C.O,D. sont tortueuses même si le résultat est souvent le même. L’approche par le semi-auxiliaire (pas toujours bien caractérisée par les grammairiens) a l’avantage d’être simple. limpide et générale.- 1354 vues
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Le trait d’union est la marque des substantifs lexicalisés (ayant un sens autonome par rapport à leurs composants). Il n’y a donc pas lieu d’en mettre entre ex et un adjectif, surtout lorsque l’association est occasionnelle comme ici : un ex grand amour. Ex a dans ce cas le simple sens d’ancien, de précédent : l’ex président, l’ex miss France, etc.
Il faut reconnaitre que les dictionnaires ne sont pas explicites sur le sujet et confondent maladroitement le préfixe (lié) et l’adjectif (indépendant) qu’est devenu ce mot dans les faits…
N. B. La question est similaire avec son contraire, post, que l’on trouve lié ou soudé dans les substantifs ou les adjectifs lexicalisés. Je n’ai en revanche pas trouvé d’exemple d’emploi comme adjectif indépendant.- 513 vues
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Tout cela est dit bizarrement.
Dans « faire réfléchir quelqu’un », faire est un semi-auxiliaire (concept régulièrement négligé) et quelqu’un est le C.O.D. de l’ensemble auxiliaire-verbe.
On trouve les mêmes constructions avec vouloir, pouvoir, laisser et avec une bonne douzaine d’autres, construits sans ou avec préposition (en venir à, finir de, etc.).- 782 vues
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Il semble s’agir d’une curiosité lexicale assez rare, voire unique en son genre. On trouve des explications détaillées et de nombreux exemples de ce « supplétif euphémique de foutre » dans le TLF (via le CNRTL) au sens 3 de ficher.
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