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  • Maître Demandé le 30 mai 2019 dans Accords

    L’accord avec ni ni, c’est un peu comme vous voulez. Mais sans même savoir ce qu’en disent les grammaires, vous avez répondu vous-même à la fin de votre phrase : « chez eux ». Vous avez donc choisi le pluriel.
    Au singulier avec deux hommes et une maison chacun, vous auriez écrit : ni l’un ni l’autre n’était chez lui.
    Conjuguer le verbe au singulier semble donc exclu avec « chez eux ».

    Maintenant, le pluriel n’est pas tellement possible non plus.
    Imaginons un homme et une femme dans une même maison. Paul peut être chez lui mais peut-il être chez eux ? Marie peut être chez elle mais peut-elle être chez eux ? Les deux ensemble peuvent être chez eux. Mais ni l’un ni l’autre : ni Paul ni Marie n’était chez lui ? chez elle ? chez luelle ? chez eille ? chez eux ? chez e.u.lle.x.s ?
    Quand on ne peut pas on ne peut pas, on passe à autre chose.

    L’expression « être chez soi » ne doit jamais dissocier le sujet du complément, qui doivent obligatoirement représenter la même personne, et peut donc difficilement être utilisée pour examiner la question de savoir si l’une est chez elle et si l’autre y est aussi, ou n’y est pas non plus.

    Si vous n’utilisez pas cette expression, mais seulement « être chez quelqu’un », si ce quelqu’un, c’est les voisins, si vous l’avez dit dans la phrase précédente, si vous voulez dire que ni M. Dupont ni Mme Dupont n’étai(en)t chez les Durand (ni lui ni elle n’étai(en)t chez eux), alors votre question a du sens, mais comme vous les appelez hôte et hôtesse, vous parlez plus probablement de leur propre maison.

    Bref, ce n’est pas une question d’orthographe ni de règle de conjugaison.

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  • Maître Demandé le 30 mai 2019 dans Question de langue

    Y aurait-il une nuance péjorative à dévier ? Non, on peut dévier de sa route, c’est assez objectif.
    Y a-t-il quand même une nuance qui dirait qu’il était prévu d’aller tout droit ? Oui. Quelqu’un qui dévie non seulement ne va droit au but, mais il risque d’arriver ailleurs en oubliant son sujet.
    Est-ce donc un erreur que de dévier ? Oui dans une conférence : il devait nous parler de cela, mais il a dévié sur un autre sujet. Mais pas dans une conversation non prévue à l’avance.
    Quand on dit que le conférencier a dévié vers un autre sujet, y a-t-il une légère nuance de reproche (il n’aurait pas dû, il a fui son sujet pour en aborder un autre) ? Parfois oui. Le préfixe « dé » montre d’ailleurs un écart par rapport à la « voie » prévue.
    Si vous reprochez au prof d’avoir abordé un autre sujet que celui prévu, de s’être « perdu », alors « dévier » est parfait.
    Si vous ne faites que constater une extension du sujet, comme verbes plus neutres, je proposerais : il a bifurqué vers une analyse sur… il a embrayé sur une comparaison entre… il a développé un aspect… Ces verbes ne disent pas qu’il s’est écarté de son sujet, mais disent simplement qu’il a choisi d’en aborder également un autre.
    Comme verbe intermédiaire (toujours avec un préfixe négatif), je proposerais « digresser » : il s’est lancé dans une digression sur les rapports entre… On a à la fois le fait qu’il a semblé changer de sujet un instant, mais qu’il est finalement revenu à son sujet initial, et que ce n’était pas sans raisons. Ce mot a malgré tout parfois une connotation négative puisqu’on dit souvent « une longue digression », ou « attention, nous digressons »…

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  • Maître Demandé le 30 mai 2019 dans Accords

    Avec un temps composé, l’auxiliaire avoir se conjugue avec le sujet : elle a. Et c’est seulement le participe passé qui s’accorde différemment selon que le cod est placé avant ou après.
    — Elle a vu des choses. Elle a subi des violences.
    — Les choses quelle a vues. Les violences qu’elle a subies.

    Mais dans votre phrase, il n’y a pas de temps composé (et il n’y a pas non plus d’auxiliaire être).
    Le verbe à un temps non composé se conjugue normalement et tout simplement avec le sujet.
    Peu importe que le cod soit placé avant ou après, puisqu’il n’y a pas de participe passé à accorder.
    Il est vrai que dans votre phrase le cod est placé avant le verbe, mais ce verbe est simplement au présent de l’indicatif.
    Les choses qu’elle voit (et non vu/vues). Les violences qu’elle subit (et non subi/subies).
    Même si c’est vrai que le cod est ici placé avant, il n’y a pas de participe passé à accorder ou non, il y a seulement un verbe conjugué au présent : elle voit, elle subit.

    Le verbe conjugué au présent (elle subit) et le participe passé d’un temps composé (elle a subi, qu’elle a subies) se prononcent identiquement, mais en changeant de verbe, le verbe conjugué au présent (elle voit) et le passé composé (elle a vu, qu’elle a vues) nous montrent qu’ils s’agit de deux constructions totalement différentes. Le verbe conjugué à un temps simple (non composé) n’est jamais impacté par un cod, quelle que soit sa place.

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  • Maître Demandé le 28 mai 2019 dans Accords

    Si c’était un adjectif, vous ne construiriez pas ainsi.
    Il a vu neuves deux voitures, ça le fait pas, donc ce n’est pas un adjectif qu’on accorde.
    Si c’était un participe présent, vous ne construiriez pas ainsi.
    Il a vu roulant deux voitures, ça le fait pas, donc ce n’est pas un participe présent invariable.
    Donc il est inutile de chercher l’orthographe d’une phrase qui n’en n’est pas une.

    Vous devez commencer par mettre les choses dans l’ordre.
    Il a découvert deux voitures flottantes, ça le fait pas non plus, sauf si une voiture flottante est un modèle particulier, comme une voiture volante.
    Il a découvert deux voitures flottant, ça le fait presque, mais la phrase n’est pas finie ; il a découvert deux voitures flottant sur le canal, là c’est bon.
    Il faut faire un usage modéré des participes présents, des adjectifs inventés, et des inversions.
    Pour les adjectifs tirés de verbes, il faut les utiliser uniquement selon les sens attestés dans un dictionnaire. Par exemple, l’adjectif « flottant » signifie « qui peut flotter », « qui est conçu pour flotter », « qui n’est pas fixé », ce n’est pas du tout adapté à votre phrase. La question n’est donc pas de savoir si on met un « s » ou pas, c’est de savoir si le mot existe. Si dans votre phrase les voitures étaient juste en train de flotter à ce moment-là, on se doute bien qu’il n’y a pas un adjectif pour dire « qui n’a pas encore coulé ».
    Dites simplement qu’elle flottaient : il a découvert deux voitures qui flottaient. Et là, personnellement, je trouve la phrase incomplète, terminez-la donc : qui flottaient entre deux eaux, qui flottaient sur le canal… Quand vous aurez fait cela, vous serez convaincue qu’il s’agit d’un verbe dans une proposition relative, et vous pourrez ensuite si vous le souhaitez transformer la relative en participe présent : deux voitures qui flottaient sur le canal = deux voitures flottant sur le canal.
    Le participe présent est un peu, c’est vrai, un intermédiaire entre le verbe conjugué dans une relative et un adjectif, mais de façon générale, quand il y a un complément, c’est forcément un verbe, et de plus quand l’adjectif n’existe pas dans ce sens (en train de flotter), c’est encore une fois forcément un verbe.
    Concernant l’inversion, elle très loin d’être utile : il a découvert, flottant dans le canal, deux voitures. C’est techniquement correct, mais c’est un peu inutile… On peut introduire et ordonner les mots selon le récit qu’on souhaite imposer au lecteur ; si la phrase est plus longue, s’il y a une intention de l’auteur, c’est sans doute possible, mais on ne chamboule pas l’ordre des mots juste pour la sonorité.

    Dans le fond, je pense connaître votre intention. Vous voudriez, dans votre récit, appliquer « flottant » à « découvrir » plutôt qu’à « voitures » (« qu’ai-je vu qui flottait ? », plutôt que « que faisaient les voitures que j’ai vues ? »). Vous faites une nuance de sens entre « j’ai vu flotter deux voitures » et « j’ai vu deux voitures flotter ». Je suis incapable de mettre des mots sur cette nuance, mais je la conçois. Alors pourquoi ne pas étendre cette nuance à « flottant » ? Un adjectif pour l’appliquer aux voitures, un verbe au participe présent pour ce qu’on a vu : j’ai vu flotter une voiture, j’ai vu flottant une voiture / j’ai vu une voiture flotter, j’ai vu une voiture flottante. Las, c’est interdit, les grammairiens sont des *** s. Vous avez remplacé « voir » par « découvert », et c’est déjà pas mal, on comprend le déroulement, on voit la découverte. Tenter de décaler le participe présent vers le verbe de perception (j’ai vu flottant comme j’ai vu flotter), ce n’est pas dans les livres de grammaire.
    C’est beaucoup de recherche à faire pour mettre les mots dans l’ordre qui dira le mieux ce qu’on a à dire, mais ôtez-vous de l’esprit qu’il s’agit de questions d’accord. On ne peut pas écrire une phrase, s’y accrocher, puis chercher à la mettre en conformité avec la grammaire en modifiant un ou deux accords. Ce n’est pas la bonne démarche, il faut prendre du recul, relever la tête de sa feuille, privilégier le sens, scénariser la phrase, la tourner et retourner jusqu’à l’inscrire à l’intérieur de contraintes grammaticales partagées avec les lecteurs.

    C’étaient eux qui insistai(en)t pour venir.
    Si vous répondez à « qui insistait ? », alors le sujet apparent, grammatical, « ce » ne représente sémantiquement rien du tout, c’est juste un introducteur d’une formule présentative. Votre phrase veut dire « ils insistaient’. Le vrai sujet de la phrase est « eux », « ils », et le pronom neutre « ce » n’est qu’un introducteur, conjuguez selon le vrai sujet, donc au pluriel : c’étaient.
    Si vous répondez à « c’était quoi tout ce bruit ? », alors « ce » est bien le sujet de la phrase, il reprend une situation, un contexte : « c’était juste des gens qui parlaient », on conjugue au masculin singulier, ce qui suit n’étant qu’un attribut et son complément, et non le sujet réel.

    Ma réponse est donc la même que celle de ChristianF pour la première question, et assez différente pour la seconde.

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  • Maître Demandé le 27 mai 2019 dans Question de langue

    Je crois que vous devez choisir :
    1 — Les livres saints de toutes les religions disent que…
    Il s’agit d’un complément du nom.
    2 — Les livres saints, toutes religions confondues, disent que…
    = Les livres saints, dans toutes les religions, disent que…
    Ici « toutes religions confondues » joue un rôle adverbial, celui d’un complément circonstanciel s’appliquant à la phrase et non pas à un substantif, et voulant dire « dans toutes les religions ». On peut d’ailleurs le mettre entre virgules ou le déplacer : « toutes religions confondues, les livres disent que… ».

    La locution avec le mot « confondu » n’est normalement pas introduite par « de ». Je pense que votre phrase mélange les deux formes, et :
    — si vous êtes d’accord pour dire que sans virgule et suivant immédiatement le substantif, ce serait un complément du nom, qu’il faudrait ajouter un article et ne pas utiliser le mot « confondues » ;
    — si vous êtes d’accord pour dire qu’en déplaçant « toutes religions confondues » en tête de phrase, ce serait un complément circonstanciel qui ne devrait pas être introduit par la préposition « de » ;
    — alors il faudra admettre que, bien qu’elle soit séparée par quelques mots et par une virgule du substantif « livre », bien qu’elle suive de près ce substantif, et donc bien qu’elle puisse jouer un rôle ou l’autre, il faut quand même choisir un rôle syntaxique à cette expression : ce ne peut pas être à la fois un complément du nom et un complément circonstanciel.

    C’est vrai qu’une locution adverbiale peut être introduite par la préposition « de » : de tout temps, de tous temps…
    C’est vrai qu’on peut introduire un adverbe par « de » pour en faire un complément du nom : jadis, les livres disaient que ;  les livres de jadis disaient que… avec une faible nuance de sens. Mais ici, je doute fortement que ce soit possible, car si ces livres sont tous « de jadis », ils ne sont pas tous « de toutes religions confondues ».

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  • Maître Demandé le 25 mai 2019 dans Conjugaison

    Indicatif passé simple ou subjonctif imparfait
    * il put faire ou il pût faire / ainsi put-il faire ou ainsi pût-il faire ?
    La méthode de changement de verbe proposée par ChristianF ne fonctionne pas. Si avec le verbe « pouvoir » vous hésitez entre « put » et « pût », alors avec le verbe « faire », vous hésiterez entre « fit » et « fît ». Ce changement de verbe ne sert absolument à rien :
    * il fit preuve ou il fît preuve / ainsi fit-il preuve ou ainsi fît-il preuve ?
    Si on tient vraiment à travailler à l’oreille, le remplacement qu’on peut tenter, c’est :
    * passer au présent : il peut faire ou il puisse faire / ainsi peut-il faire ou ainsi puisse-t-il faire ?
    * passer au pluriel : il purent faire ou ils pussent faire / ainsi purent-ils faire ou ainsi pussent-ils faire ?
    Bref, on voit que c’est du passé simple.
    Une autre méthode pour choisir le mode aurait été simplement de constater que rien dans la phrase ne nécessite de subjonctif, et donc de ne pas en mettre : c’est comme ça, c’était ainsi, ce fut ainsi, nous pûmes ainsi, ainsi pourra-t-il, ainsi a-t-il pu, ainsi put-il… rien ne nous écarte de l’indicatif.

    Par contre… temps incompatible avec la suite de la phrase
    Attention à votre « de sorte que » :
    * Si vous utilisez un temps simple, « de sorte que » indiquera un objectif et appellera un subjonctif.
    — Je machine le truc ainsi, de sorte que la chose vienne.
    — Je machinai le truc ainsi, de sorte que la chose vînt.
    * Pour un indicatif après « de sorte que », vous devriez (parmi d’autres possibilités) commencer avec un temps composé indiquant une action accomplie (passée et terminée) ayant une implication dans le temps du récit.
    — J’avais machiné le truc ainsi, de sorte que la chose venait.
    Dans votre phrase au passé, vous devriez donc choisir entre :
    — Il put leur faire porter ceci comme ça de sorte que le sang ruisselât.
    — Il avait pu leur faire porter ceci comme ça de sorte que le sang ruisselait.
    Il ne s’agit absolument pas d’appliquer ici une concordance des temps formelle, mais seulement de rendre compatibles, du point de vue du sens, les temps des deux verbes de part et d’autre de « de sorte que ».
    Si on privilégie l’aspect descriptif de votre phrase, on optera plutôt pour conserver l’imparfait final et on mettra donc un plus-que-parfait (le temps composé qu’on utilise dans un contexte passé) pour l’action.

    Le temps du complément circonstanciel
    Je n’ai pas compris votre « lorsqu’il entraînait ». Dans un récit au passé, « lorsque + imparfait », c’est pour le continu, le répétitif. Donc « lorsqu’il entraînait » signifie « pendant qu’il entraînait », ou « chaque fois qu’il entraînait ». Si c’est ce que voulez, alors le verbe suivant ne peut être ni au passé simple ni au passé composé, il faut de l’imparfait : lorsqu’il pleuvait j’ai rentré le chien, lorsqu’il pleuvait je rentrai le chien, ça le fait pas. Si on pose un contexte à l’imparfait, on continue à l’imparfait : lorsqu’il pleuvait je rentrais le chien ; lorsqu’il entraînait les gars, il pouvait… Peut-être vouliez-vous écrire « un jour qu’il entraînait… » ? Alors le temps à suivre pourrait être du passé simple ou du plus-que-parfait. Un jour qu’il entraînait les gars, il put, il avait pu… Mais de toute façon, je dois avouer que je n’ai à peu près rien compris à la phrase. Dites-nous, si vous voulez, avec plus de détails, ce que vous voulez dire, et on vous dira comment l’écrire. Ou écrivez-la au présent, on verra comment la transposer au passé.

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  • Maître Demandé le 23 mai 2019 dans Conjugaison

    « Du moment que »
    Entre marquer la cause et la condition, la limite est floue, puisque la cause est une condition réalisée.
    Je vous suggère pourtant de mieux formaliser cette limite, en utilisant « du moment que » avec l’indicatif pour la cause (une condition supposée remplie) et « pourvu que » avec le subjonctif pour la condition ouverte.
    Cause, condition remplie :
    — Ils acceptèrent les nouveaux conférenciers, du moment qu’ils parlaient français.
    Condition à remplir :
    — Ils pouvaient accepter les nouveaux conférenciers, pourvu qu’ils parlassent français.
    Il n’est pas complètement interdit d’écrire « du moment que + subjonctif » pour donner une condition marquée dans le temps, mais cette tournure est réputée populaire et on ne la trouve à l’écrit que depuis le XXe siècle. En pratique, elle n’est donc pas concevable avec un subjonctif imparfait.

    Concordance des temps
    — Ils acceptent que les conférenciers soient remplacés pourvu qu’ils parlent français.
    — Ils acceptèrent que les conférenciers fussent remplacés pourvu qu’ils parlassent français.
    Cette transposition au passé montre que vos verbes au subjonctif imparfait sont bien conjugués.
    Mais transposer au passé n’est pas votre intention.

    Quel temps après un conditionnel présent ?
    Le conditionnel présent n’introduit aucune nuance de passé. Il y a même une notion de futur dans la subordonnée.
    — Ils veulent que je vienne : indicatif présent + subjonctif présent
    — Ils voudraient que je vienne : conditionnel présent + subjonctif présent
    Le « voudraient » atténue le « veulent », et alors ? le temps de la subordonnée n’a aucune raison de passer du présent au passé.
    — Ils acceptent que le conférencier soit remplacé.
    — Ils pourraient accepter que le conférencier soit remplacé.
    — Ils ne verraient aucun inconvénient à ce que le conférencier soit remplacé.
    Indicatif présent ou conditionnel présent, il n’y a aucune notion de passé ou de quelconque irréalité, gardez la subordonnée au subjonctif présent.

    Quatre possibilités
    En croisant les temps (présent / passé) et les conjonctions (du moment que / pourvu que) :
    — Ils ne verraient aucun inconvénient à ce que les conférenciers officiels soient remplacés par d’autres personnes, du moment que celles-ci parlent français.
    — Ils n’auraient vu aucun inconvénient à ce que les conférenciers officiels fussent remplacés par d’autres personnes, du moment que celles-ci parlaient français.
    — Ils ne verraient aucun inconvénient à ce que les conférenciers officiels soient remplacés par d’autres personnes, pourvu que celles-ci parlent français.
    — Ils n’auraient vu aucun inconvénient à ce que les conférenciers officiels fussent remplacés par d’autres personnes, pourvu que celles-ci parlassent français.

    Le subjonctif imparfait est-il possible hors d’un contexte passé ?
    Oui, pour exprimer l’hypothèse, l’irréel (une hypothèse peu plausible, une théorie, un cas limite, une improbabilité).
    — Un homme, fût-il un géant, ne pourra jamais toucher la lune.
    — Si le soleil disparaissait, ils ne verraient aucun inconvénient à ce que la lune le remplaçât.
    On voit dans le second exemple qu’un conditionnel peut s’inscrire dans cette situation d’irréalité. Il arrive donc que le conditionnel présent ouvre la possibilité d’un subjonctif imparfait à suivre, mais ce n’est en aucun cas pour une raison mécanique de concordance des temps. C’est simplement parce que le cadre de ce conditionnel est une hypothèse peu probable.

    Votre conditionnel présent crée-t-il cet univers hypothétique ?
    Non. Dans votre phrase, « ils ne verraient aucun inconvénient à ce que » signifie « ils pourraient accepter que », « ils seront probablement d’accord pour que »… et ne crée aucun contexte d’improbabilité, mais bien au contraire nous présente une forte probabilité. Le conditionnel présent n’a jamais appelé un subjonctif imparfait au motif d’une concordance des temps. Ce serait une faute ici que d’utiliser le subjonctif imparfait.

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  • Maître Demandé le 23 mai 2019 dans Général

    * Votre « ne » n’est pas une négation. On utilise souvent ce « ne » (qu’on appelle « ne explétif ») avec certaines tournures comme « avant que » : avant qu’il vienne = avant qu’il ne vienne. Ce « ne » est possible, mais inutile, mieux vaut le supprimer que prendre le risque qu’il passe pour une négation.

    * L’expression « quoi que ce soit » est trop indéfinie pour faire un bon sujet de proposition ; vous pouvez utiliser une tournure impersonnelle : « s’il se passe quoi que ce soit » est préférable à « si quoi que ce soit se passe ».
    Ce qui donnerait : Avant qu’il se soit passé quoi que ce soit.

    * L’expression « quoi que ce soit » est peut-être possible, mais dans une phrase au passé vu du présent, parlant d’une chose qui a sans doute eu lieu, ce n’est pas une bonne idée : trop hypothétique pour du passé, et contenant un verbe conjugué au présent.
    Futur — Je quitterai l’endroit avant qu’il se passe quoi que ce soit.
    Passé — J’ai quitté l’endroit avant qu’il se soit passé quelque chose.
    Avec « avant que », dans un contexte passé, je vous suggère d’utiliser le mot « rien », parfaitement adapté ici. Vous savez que ce mot n’a pas réellement de sens négatif, mais au contraire, sans négation, signifie « quelque chose » ou « quoi que ce soit » (est-il rien de plus beau que la Normandie ? je doute qu’il se soit rien passé…).
    Ce qui donnerait : Avant qu’il se soit rien passé.

    * Choix du temps pour le subjonctif :
    Avec une phrase au passé composé, contentez-vous d’un subjonctif passé.
    — J’ai quitté l’endroit avant qu’il se soit rien passé.
    Réservez le subjonctif plus-que-parfait à une concordance des temps avec le passé simple.
    — Je quittai l’endroit avant qu’il se fût rien passé.

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  • Maître Demandé le 16 mai 2019 dans Conjugaison

    Si vraiment vous pensez que ce sont les seuls mammifères qui sont capables de voler, alors écrivez : « ce sont les seuls mammifères qui sont capables de voler ». La question de savoir ce qui est plus ou moins correct n’importe pas. Ce qui importe est de savoir s’ils sont ou s’ils ne sont pas les seuls mammifères capables de voler. N’allez pas interroger trop de gens, évitez de suivre des liens, et surtout abandonnez les sites d’orthographe ou de grammaire. Si ce sont les seuls mammifères qui sont capables de voler, alors écrivez : « ce sont les seuls mammifères qui sont capables de voler ». C’est vous qui savez, et la subjectivité, on l’em*** .

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  • Maître Demandé le 15 mai 2019 dans Général

    Une pie aimait un corbeau
    Et le corbeau aimait la pie.
    Le corbeau, c’était la femelle.
    Et la pie était un beau mâle.

    Le corbeau, belle damoiselle,
    Et la pie, gentil damoiseau,
    S’allèrent convoler plus haut
    Pour emmêler bientôt leurs ailes.

    « Ô joli corbeau, ma maîtresse !
    — Ô belle pie, ô mon amant ! »
    C’étaient paroles d’allégresse
    Chaque nuit sous le firmament.

    Après un ou deux ans d’idylle,
    La vie devint plus difficile.
    Si la pie était encor belle
    Le corbeau lui s’encorbellait.

    La pie prospérait mâlement,
    Sereine comme la hulotte.
    Le corbeau guettait vainement
    Son tour de porter la culotte.

    « Ma mie, que vous devenez laide »
    Disait la pie à son épouse.
    « Mon mari, vous êtes impie »
    Rétorquait le corbeau marri.

    « Impie ? Je suis une pie mâle !
    — Et moi femelle, mais corbeau !
    — Taisez-vous ! corbeau féminin !
    — Bavard ! oiselle masculine ! »

    Puis tout alla de mal en pis.
    La pie disait : « je suis la tête ! »
    Et le corbeau : « je suis le chef ! »
    Le foyer était désuni.

    L’affaire fut mise aux perruques.
    La juge qui coupa la laisse
    Ressemblait au hibou grand duc
    Quand il prend ses airs de duchesse.

    —-

    Quand on passe devant le maire
    On tait les accords qui dérangent,
    Mais à trop lire sa grammaire
    On perd vite le sens des genres.

    Le bon usage de Grevisse
    Ne nous préserve pas du vice.
    Un dictionnaire mieux genré
    Ferait un duo mieux rangé.

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