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  • Amateur éclairé Demandé le 6 avril 2020 dans Question de langue

    Bonjour, je pense comme vous que le « des… que » ne sonne pas tout à fait juste ici.
    Ce sont le sujet « mention », le verbe « désigner », et l’adverbe « principalement » qui se heurtent au point de rendre ambigu le statut de la relative (explicative ou déterminative).

    1/ Relative déterminative ou explicative :
    – Je vous offre les fleurs que j’ai cueillies : « que j’ai cueillies » n’est pas supprimable, et définit les fleurs, c’est une relative déterminative.
    – Je vous offre des fleurs que j’ai cueillies : « que j’ai cueillies » est supprimable, c’est une relative explicative.
    – Les prestations que je propose : la relative est déterminative (l’ensemble des prestations que je propose).
    – Des prestations que je propose : la relative est explicative (ce sont des prestations, et je les propose).
    On voit que classiquement, une relative déterminative suit un nom avec son article défini. Il y a bien sûr des exceptions, mais l’idée générale est là.
    Si vous vouliez une relative déterminative (les prestations que je propose), alors vous êtes effectivement mal barré avec votre « des ».

    2/ Le verbe « désigner » :
    Il appelle un complément totalement déterminé, par un article défini, un nom, et une relative déterminative :
    – La catégorie AB désigne les objets qui ont la caractéristique CD.
    Cette phrase aurait moins de sens :
    – La catégorie AB désigne des objets qui ont la caractéristique CD.
    Donc vous avez raison, il faut en principe l’article « les ».

    3/ L’adverbe « principalement » :
    Vous avez donc compris qu’il faut l’article défini « les », mais pourtant vous souhaitez relativiser par un adverbe : les choses qui… mais pas toutes, ou pas seulement celles-là. Et cela vous impose le déterminant « des ».
    D’abord, réfléchissez et répondez : en ajoutant « principalement », vous voulez dire (sens a) « cette mention désigne les objets qui ont cette caractéristique, mais pas tous« , ou (sens b) « cette mention désigne les objets qui ont cette caractéristique, mais pas seulement » ? Assurez-vous que vous maîtrisez parfaitement la différence entre ces deux sens. Dans les deux cas, reconnaissez que créer un « label » qui « désigne » « une chose bien précise », en y ajoutant un adverbe relativisant est au moins une faute de style. On ne comprend plus.

    4/ Heurt entre « mention » et « désigner » :
    * Une « mention » peut « s’appliquer » à tout et n’importe quoi, ce n’est pas aussi précis que « catégorie ». C’est une caractéristique de la classe et non une identification de la classe.
    * « Désigner » est un mot précis qui devrait identifier une classe. Si vous ne souhaitez que donner certaines caractéristiques de cette classe, alors utilisez plutôt la notion : cette « mention » « s’applique » à cette classe.
    Je ne connais pas votre métier, et peut-être que dans votre milieu professionnel « une mention peut désigner ». Mais personnellement je choisirais :
    – Cette mention s’applique à des produits qui… + explicative (auquel cas on peut relativiser : cette mention s’applique (surtout, principalement) à des produits qui…).
    – Cette catégorie désigne les produits qui… + déterminative (auquel cas on peut difficilement relativiser).
    À mon sens (mais c’est juste mon approche de ces mots), vous devez utiliser les couples « cette mention / s’applique à », ou « cette catégorie / désigne ».
    D’autres mots peuvent mieux vous convenir, mais vous devez trouver le bon couple sujet / verbe.
    Avec « cette mention s’applique à », vous pouvez relativiser et continuer par « des produits qui + relative explicative« .
    Avec « cette catégorie désigne », vous pouvez moins facilement relativiser, et on attend « les produits qui + relative déterminative« .

    5/ Je cesse ici de réfléchir à l’adverbe.
    Quand vous aurez choisi votre couple sujet / verbe, je pourrai recommencer à réfléchir à la possibilité de mettre un adverbe relativisant, et à sa place dans la phase, selon qu’il signifiera « ces prestations, mais pas toutes« , ou « ces prestations, mais pas seulement« .

    6/ Dans cette attente, je vous propose :
    – Très flou : Cette mention s’applique (entre autres) à des prestations (certaines prestations) que je propose (relative explicative).
    – Très précis : Cette catégorie désigne (précisément) les prestations (toutes) que je propose (relative déterminative).
    – Votre phrase se situe selon moi entre les deux puisque vous mélangez « mention », « désigner », « les ou des », mais c’est à vous de commencer par bien articuler la phrase pour savoir comment vous pouvez éventuellement introduire un adverbe relativisant.

    7/ Je ne serais pas surpris que vous ayez approché le problème en parlant de « dont », car en effet il reste dans la langue une légère trace de « parmi les » dans le déterminant indéfini pluriel « des ».

    8/ Je vous remercie de me faire un retour pour que je voie si j’ai bien analysé la difficulté que vous rencontrez, et comment vous l’aurez résolue.

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  • Amateur éclairé Demandé le 5 avril 2020 dans Général

    Bonjour,

    Selon moi c’est incorrect. En tout cas c’est très artificiel et d’un très mauvais style.
    Ce pluriel pour introduire un sujet réel (ce sont des moyens) n’est possible qu’en début de phrase.
    Dès qu’on commence une phrase par un singulier (ce qu’il nous manque, ce qui nous manque), on abandonne la règle inutile du sujet réel, et on considère que le deuxième « ce » est le même que le premier, donc au singulier. Il ne s’accorde pas avec le sujet réel pluriel qui suit, mais avec le sujet formel singulier qui précède.
    Je vous propose de choisir entre
    – Ce qui nous manque, c’est des moyens d’agir. OUI
    – Ce qu’il nous manque, c’est des moyens d’agir. OUI
    – Ce sont les moyens d’agir qui nous manquent. OUI
    Et d’éviter
    – Ce qu’il nous manque, ce sont des moyens d’agir. NON
    – Ce sont les moyens d’agir qu’il nous manque. NON

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  • Amateur éclairé Demandé le 5 avril 2020 dans Conjugaison

    Bonjour,

    Phrase 1, plusieurs infinitifs qui sont ensemble sujet d’un verbe.
    Choisissez selon le sens, selon que vous voulez les dissocier ou les associer.
    Lire et écrire sont les deux fondements pour…
    Lire et écrire est fondamental pour…
    Vous hésitez entre « serait » et « seraient ». Mettez à l’indicatif, et choisissez ce qui sonne le plus juste à votre oreille : « est épanouissant » ou « sont épanouissants ». À mon oreille, l’évidence va au singulier, mais si c’est difficile de choisir, c’est probablement que la phrase est un peu longue, un peu artificielle. Ce n’est d’ailleurs pas grave, les lettres de motivation ont souvent ce style contraint.

    Phrase 2, Joëlle a bien répondu : de nouveaux horizons tels que…
    Avec « tel que », on accorde avec ce qui précède, avec le mot développé.

    Phrase 3, « m’ont confirmée ou m’ont confirmé ».
    Ici c’est « m’ont confirmé », parce que « me » n’est pas COD mais COI : ces enseignements ont confirmé « une chose » (COD) « à moi » (COI).
    Il existe certains cas, moins fréquents, où on confirme quelqu’un (j’ai été confirmée dans mes choix, j’ai été confirmée à mon poste…), mais pas ici.
    Vous le voyez en passant à la troisième personne :
    Ces enseignements lui ont confirmé que… (lui = COI)
    Ses patrons l’ont confirmée à son poste (l’ = COD)

    Cette réponse a été acceptée par Anais1. le 6 avril 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Amateur éclairé Demandé le 3 avril 2020 dans Question de langue

    Bonjour, je pense comme vous : « quoi » s’utilise peu dans la langue classique et normée en tant que cod.

    Comme coi c’est normal : à quoi penses-tu ? tu penses à quoi ?
    Comme cod, c’est la place du cod qui joue : que penses-tu ? tu penses quoi ?
    Quand il y a inversion cod/sujet,  on dit « que ».
    Quand on ne fait pas l’inversion, on dit « quoi ».
    Le sens est rigoureusement le même, c’est l’usage et la construction qui font la différence.
    La construction classique impose le « que » dans une question avec inversion cod/sujet : qu’en penses-tu ?
    La construction courante impose le « quoi » en plaçant le sujet avant le cod : tu en penses quoi ?

    Le cas de l’infinitif que vous nous soumettez, puisqu’il n’y a pas de sujet à inverser, amène une nuance sociologique.
    L’utilisation du « que » est liée à l’ordre cod – verbe – sujet : Que fais-tu ?
    Et dans ce même registre de langue, on dit : Que faire ?
    L’utilisation du « quoi » est liée à l’ordre sujet – verbe – cod : Tu fais quoi ?
    Et dans ce même registre de langue, on dit : Quoi faire ?

    Mettons-que vous écriviez un livre avec des dialogues.
    Si le personnage A dit « que fais-tu ? », il devra dire au chapitre suivant « que faire ? ».
    Si le personnage B dit « tu fais quoi ? », il devra dire au chapitre suivant « quoi faire ? ».
    Utilisez « que » pour un personnage qui sociologiquement inverse le cod et le sujet dans les questions.
    Utilisez « quoi » pour un personnage qui sociologiquement met le sujet avant le cod dans les questions.

    Inversion entre le sujet et le cod ou pas, vous ne devez chercher aucune nuance sémantique ni syntaxique, mais uniquement une nuance sociologique.

    Personnellement je suis vieux, je vis dans un milieu populaire, et je n’ai encore jamais entendu personne faire l’inversion sujet/cod pour me poser une question. On m’a posé mille fois la question « tu en penses quoi ? », on ne m’a jamais posé la question « qu’en penses-tu ? ».
    Dans le milieu des gens où on écrit des livres, et dans de rares familles françaises où on place le cod avant le sujet dans une question (qu’en penses-tu ?), on utilise le cod « que » devant l’infinitif. Chez moi (tu en penses quoi ?), on utilise le cod « quoi » devant l’infinitif.

    Peut-être n’êtes-vous pas Français ? Alors il est normal que vous ayez surtout lu des textes écrits, avec un « que » littéraire ou scolaire. Mais si vous vivez en France, vous devez savoir que la norme majoritaire est de ne pas faire l’inversion cod/sujet dans une question, et que la conséquence en est qu’on utilise généralement le mot « quoi » devant un infinitif. Quelqu’un qui n’inverse pas le cod et le sujet dans une question n’utilisera jamais « que » devant un infinitif.

    La phrase « Quoi dire, quoi faire pour l’aider ? » est juste grammaticalement, exactement dans le même système que la non inversion cod/sujet, elle correspond donc à environ 90% des utilisations orales, et elle a à l’écrit le même niveau de correction sociale que « tu fais quoi ? ».
    Cet usage n’est pas déconsidéré par les grammairiens, il est reconnu. Il n’est déconsidéré que par les personnes issues des milieux populaires qui aspirent à rejoindre la classe élitiste, mais ces gens-là c’est de la *** .

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  • Amateur éclairé Demandé le 2 avril 2020 dans Général

    Ce mot est le nom d’une maladie, ce n’est pas un nom propre, il n’y a pas de bonne raison de mettre une majuscule à la première lettre et pas au reste.

    On pourrait sans doute un jour l’écrire en minuscules covid si ce mot s’intègre bien à la langue, et qu’on ne le francise pas (la lettre « d » est pour l’anglais « disease »).

    En attendant, respectons scrupuleusement l’écriture des scientifiques, qui écrivent SARS-CoV-2, 2019-nCoV, COVID-19…

    Cette réponse a été acceptée par Elrola. le 2 avril 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Amateur éclairé Demandé le 30 mars 2020 dans Accords

    Bonjour Alba,

    Ne tenez que moyennement compte de ce que j’ai écrit sur la chronologie. Il me semble que c’est exact, mais c’était surtout un complément pour vous aider à réfléchir sur la question de la chronologie, que vous m’avez fait découvrir. Oui, la chronologie des actions et l’ordre dans lequel on introduit les verbes dans la phrase jouent tous les deux sur la concordance des temps, mais ce sont deux notions différentes (d’où quatre cas possibles). Vous pouvez certainement en faire un critère ou un indice dans des phrases simples, mais je ne garantis pas qu’il existe de règle absolue. Je voulais simplement dire que votre idée était bonne, mais qu’elle mélange des conventions stylistiques (raconter dans l’ordre) et des règles syntaxiques (repérer précisément par rapport à quel moment un verbe est conjugué : antériorité par rapport à maintenant = passé composé ; ou antériorité par rapport à un autre verbe passé = plus-que-parfait).

    Je précise, pour la notion de déictique, qu’elle n’a de valeur que dans un récit au présent, mais vous l’avez compris. « Aujourd’hui », « hier », « la semaine dernière », n’ont de sens que dans un récit au présent. Et on ne parle ici que de ce cas de figure : le récit est au présent, il y a un verbe au passé composé, comment conjugue-t-on l’autre verbe ?
    C’est sur la conjugaison de cet autre verbe, dont l’action est antérieure à l’action du verbe au passé composé, que vous vous posez une question.
    Plus-que-parfait parce qu’on l’utilise de façon anaphorique par rapport au verbe passé composé ? Ou passé composé parce qu’on l’utilise de façon déictique par rapport au présent qui est le temps du récit ?
    Toute la nuance est là. Si vous utilisez un adverbe de temps déictique pour ce second verbe, il faut obligatoirement le participe passé.
    Jamais une phrase du type « j’étais venu hier » ne sera valide. Même si on a introduit entre temps un « je lui ai parlé ce matin » donnant une antériorité au verbe venir. Les deux verbes sont à conjuguer selon le déictique (relatif au présent du récit), au passé composé, et il est hors de question d’appliquer une concordance des temps.
    En l’absence de récit au présent et d’adverbe de temps, on pourrait se poser la question, mais dans vos exemples le récit est au présent et il y a un adverbe de temps déictique, la question a une réponse simple et systématique : utilisez le passé composé.
    Il m’a dit oui alors que hier il m’a dit non.
    Il m’a dit oui alors que la veille il m’avait dit non.
    C’est la règle.

    Cette règle que vous dites ne pas connaître, vous la connaissez parfaitement, et vous l’utilisez tous les jours. La preuve en est que vous avez repéré l’erreur de votre livre.
    Cette règle n’est écrite nulle part sur internet, je l’ai écrite pour vous. C’est-à-dire que j’ai formalisé la question autrement que d’autres le font.
    Vous l’appliquez tous les jours sans aucun problème sur les phrases simples.
    Je porte aujourd’hui la veste que j’ai achetée hier.
    J’ai porté hier la veste que j’ai achetée avant-hier.
    Tous les temps sont fixés par rapport à maintenant.
    Il ne faut certainement pas écrire « que j’avais achetée » dans la deuxième phrase, le verbe cesserait alors d’être conjugué par rapport à maintenant, ce qui entrerait en contradiction avec le « avant-hier » qui marque un temps passé et accompli au moment du récit au présent.
    J’ai appelé cela « déictique », c’est une sorte d’absolu par rapport à ici et maintenant. Appelez-le si vous préférez « temps par rapport à la situation du locuteur au présent et non temps par rapport à d’autres verbes de la phrase ». Quand on dit « hier » et non « la veille », on est dans ce cas. Tout au passé composé, indépendamment de la chronologie.

    Tous ceux qui vous disent qu’il faut un temps d’antériorité au passé composé, c’est-à-dire le plus-que-parfait, se trompent. Cette règle n’est valable que dans l’espace des temps anaphoriques, qui s’articulent les uns par rapport aux autres dans des moments anciens ou indéterminés. Elle n’est pas valable dès lors que vous mettez des précisions de temps.
    Quand le temps est relatif à un autre verbe (ce que j’ai appelé anaphorique), on applique la concordance des temps, parce qu’elle est utile. Je portais alors la veste que j’avais achetée la veille. L’antériorité d’un fait sur l’autre doit être marquée, parce qu’on ne se réfère pas à maintenant, mais à un moment plus ou moins inconnu.

    Ce que j’ai fait dans ma réponse, c’est de virer la notion d’antériorité quand elle n’est pas nécessaire. Car quand on ramène tout au présent (avec des adverbes comme « il y a un mois », « aujourd’hui », « la semaine dernière », « le mois dernier »), il n’y a pas d’antériorité qui tienne, puisque tout est daté par rapport au présent. Tout doit être au passé composé. C’est ce que j’ai appelé déictique. L’antériorité n’a aucune importance puisque avant-hier, comme hier, se rapportent à aujourd’hui, et ne nécessitent qu’un passé composé. C’est carrément la définition du passé composé.

    Quand vous voulez situer les verbes les uns par rapport aux autres (ce que j’ai appelé anaphorique), vous appliquez la concordance des temps. Mais alors c’est que vous ne vous situez pas par rapport à maintenant. Ce sont des temps relatifs, et la concordance des temps est très utile.
    Je porte la veste que j’ai achetée.
    J’ai porté hier la veste que j’ai achetée avant-hier.
    Je portais alors la veste que j’avais achetée la veille.

    La phrase de votre livre est invalide. Les deux réponses de la première intervention de Tara sont fausses. Je ne comprends pas pourquoi elle ne corrige pas.
    Dans la deuxième réponse de Tara, la phrase soulignée « en ce cas, le passé composé se comporte comme le passé simple » est fausse. C’est même le contraire. Il arrive que le passé composé soit l’équivalent d’un passé simple sans rapport avec le présent (en 1293, le roi Albert est revenu), mais justement dans ce cas le plus-que-parfait est justifié (en 1292, il était parti).
    L’autre phrase soulignée par Tara « le passé composé a aussi une valeur d’antériorité » est vraie uniquement par rapport à un récit au présent. Le principe est que tous les temps composés ont une valeur d’antériorité : le passé composé par rapport au présent (déictique), le plus-que-parfait par rapport à un autre verbe passé de la phrase (anaphorique).
    Que mes termes « déictique » et « anaphorique » soient techniques, je le reconnais, je vous ai prévenu en introduction, je ne les ai introduits que pour vous dire que votre raisonnement était parfaitement correct, et qu’il existait même des termes montrant qu’on ne conjugue pas de la même façon avec « hier » et « la veille ».
    Si vous appris quelque chose dans les deux messages faux de Tara, n’oubliez pas de la remercier, mais je crois bien qu’elle est là juste pour s’amuser à dire des bêtises.

    Sur votre commentaire à ma première réponse, oui : « il y a deux ans » est déictique (contrairement à « deux ans auparavant »), et votre phrase est parfaite. Votre passé composé est typiquement un temps du passé accompli que nous examinons maintenant dans un texte au présent.

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  • Amateur éclairé Demandé le 30 mars 2020 dans Accords

    On évite « j’ai lu le directeur » pour « j’ai lu la lettre du directeur ».
    On évite « j’ai lu Paul » ou « as-tu lu Paul ? » ou « je l’ai lu », pour « j’ai lu la lettre de Paul ».
    Ce sens « lire une personne » n’est pas reconnu par les dictionnaires que j’ai consultés.
    C’est comme « j’ai regardé l’architecte » pour « j’ai regardé les plans de l’architecte ».
    On peut donc éviter « merci de m’avoir lue » pour merci d’avoir lu mon courrier », comme un intermédiaire évitera de dire « merci d’avoir lu Marie » pour « merci d’avoir lu la lettre de Marie ».

    Il faut pourtant bien reconnaître que cette tournure est fréquente.

    Pour des auteurs littéraires, c’est une métonymie « lire une auteur » = « lire l’œuvre d’un auteur ». Duras, que j’ai relue l’an dernier… Dumas, que j’ai relu l’an dernier… Mais votre courrier et vous-même sont-ils assimilables ? Votre lettre représente-elle l’ensemble de votre œuvre ? Probablement pas. Je dirais, tant qu’on ne justifie pas le contraire, qu’il n’est pas logique de l’écrire, ce qui justifie votre hésitation : suis-je vraiment COD de lire ?

    Je ne vous déconseille pas formellement d’écrire « merci de m’avoir lue », puisque ça se dit, mais il serait intéressant de comprendre pourquoi cette tournure est acceptée dans ce cas (l’auteur devient COD), et uniquement avec le verbe « lire », et uniquement quand l’auteur est mis sous forme de pronom, et pourquoi elle n’est pas référencée dans les livres.

    Si vous décidez de l’écrire, accordez au féminin, le pronom « me » ne peut pas être interprété comme autre chose qu’un COD.

    Cette réponse a été acceptée par melina4. le 30 mars 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Amateur éclairé Demandé le 27 mars 2020 dans Général

    Bonsoir Tara,
    Et moi je maintiens que
    — des pommes de mon verger, les rouges en sont les meilleures
    — j’en ai parlé de cela
    — de tous les vins de ma cave, j’en ai vendu une bouteille
    sont des fautes de français, parce que ce sont des pléonasmes syntaxiques.
    Vous pouvez les défendre. Mais ils ne servent ni à insister, ni à préciser, ni à répéter. Ils ne sont ni littéraires ni familiers.
    En revanche, les pléonasmes que j’ai appelés sémantiques et que vous appelez lexicaux sont pratiquement tous possibles si volontaires. Certains sont ridicules ou inutiles, certains insistent trop, mais ce n’est pas grave. Je ne parlais pas de ceux-là. Je ne parlais que du « de » et du « en » dans une même phrase, ne répétant pas une idée ou une chose mais représentant deux fois une même articulation entre les choses. À vrai dire, je répondais à la question. On ne parle pas dans ce topic de « je monte en haut » (pléonasme de sens) mais de la différence entre « j’en mange des fraises » (pléonasme de construction) et « des fraises, j’en mange » (absence de pléonasme, le pronom étant une reprise d’un nom avec déterminant indéfini et non une répétition inutile).
    Répondez aux questions de JeanBtc (toutes très précises) plutôt que de pinailler sur mes réponses en les délayant avec du hors-sujet sorti de Wikipedia.

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  • Amateur éclairé Demandé le 27 mars 2020 dans Général

    Merci Tara de votre commentaire.

    J’ai interprété la question de JeanBtc ainsi : « dans ‘des roses‘, n’y a-t-il pas le mot ‘de‘ ? ».
    J’ai fait l’effort d’écrire trois paragraphes pour affirmer péremptoirement que non, il n’y a pas de ‘de‘ dans ‘des roses’, que ça n’a rien à voir, et qu’il ne faut pas confondre la préposition et le déterminant. Je pense avoir été assez clair. C’est la réponse simple et pratique qu’il faut donner à un écolier ou à un étranger.
    Puis dans le dernier paragraphe j’ai craqué en me disant que je m’adressais à un étudiant intelligent, et j’ai reconnu que bien sûr que oui, il reste une trace de la préposition ‘de‘ dans le déterminant indéfini pluriel ‘des‘. Si JeanBtc pose la question, c’est qu’il en a conscience, qu’il sait bien que « j’ai cueilli de vos roses » et « j’ai cueilli des roses », en creusant un peu, c’est la même construction, et qu’il y a donc encore une vieille trace de la préposition ‘de‘ dans ‘des roses‘. Je n’ai certainement pas voulu l’embrouiller, mais au contraire le rassurer pour lui dire que son approche n’est pas absurde, qu’elle a même une certaine logique, qu’elle aurait été valide autrefois, mais que c’est fini. Aujourd’hui, il faut considérer ‘des‘ comme le pluriel de ‘un‘.
    Ce qui était une préposition contractée avec un déterminant défini (des = de + les) est devenu un déterminant indéfini à part entière (des = pluriel de un = plusieurs). Je trouve parfois des cas d’ambiguïté entre ces deux sens proches, je ne sais pas toujours me l’expliquer, mais je sais que la transition de l’ancien sens vers le nouveau sens est presque achevée. On doit cesser d’y voir un ‘de‘ caché. Et on écrit à suivre ‘en‘ sans pléonasme grammatical : des fleurs, j’en ai cueilli.
    C’est seulement quand il est très clair qu’il y a un ‘de‘ caché qu’on doit en tenir compte. On le repère si on peut intercaler un mot : si en disant « des fleurs de mon jardin », on pense « de toutes les fleurs de mon jardin ».
    – Les fleurs de mon jardin, j’en ai cueilli la moitié.
    – Des fleurs de mon jardin, je n’ai cueilli que la moitié.
    On peut peut-être, puisque vous le dites, faire une répétition.
    – Des fleurs de mon jardin, j’en ai cueilli la moitié.
    Mais une langue soignée s’affranchit du ‘en‘ (je ne parlerai pas des Anglais = des Anglais je ne parlerai pas, et non : des Anglais je n’en parlerai pas.
    Extrait de la chanson « j’ai descendu dans mon jardin » : « des dames, il ne me dit rien ». Un équivalent serait : « les dames, il ne m’en dit rien ». La répétition « des dames, il ne m’en dit rien » serait un vrai pléonasme, peut-être acceptable à cause de la virgule si vous voulez, ce ne serait finalement qu’une répétition, pas forcément interdite, mais je n’aime pas cette façon de voir.
    La question était d’ordre grammatical, j’y ai répondu de façon grammaticale.
    Je reconnais qu’on ne dit plus beaucoup « de ces fleurs j’ai cueilli », qu’on dit plutôt « ces fleurs, j’en ai cueilli », et qu’un intermédiaire est parfois utilisé (mais à tort) « de ces fleurs, j’en ai cueilli ».
    On évite de même « à cette source, j’y ai bu ». On préférera « cette source, j’y ai bu » ou « à cette source, j’ai bu ».
    Les pléonasmes grammaticaux sont en effet généralement proscrits. Mais une virgule permet une rupture syntaxique et donc de faire un simple pléonasme sémantique, et celui-là n’est jamais proscrit, il peut être volontaire.

    Vous défendez la possibilité « des vins de ma cave, j’en ai vendu une bouteille », et moi non. C’est un pléonasme grammatical, sachant que mon double exemple dit clairement que « des vins de ma cave » signifie précisément « de les vins de ma cave », « de tous les vins de ma cave », avec un ‘de‘ qui est une préposition portant exactement le même sens que le ‘en‘.

    On dit « des pommes, j’en ai vendu » parce que le ‘des‘ est un déterminant pluriel ayant perdu son sens partitif et que le ‘en‘ est une indication d’appartenance à un groupe avec sens partitif.
    Mais on n’accepte pas « des pommes de mon verger, les rouges en sont les meilleures », parce que le ‘de‘ caché dans ‘des‘ a exactement le même sens que le ‘en‘. C’est un pléonasme grammatical selon moi rigoureusement interdit.

    En conclusion, je pense avoir eu raison d’évoquer en fin de réponse l’étymologie du déterminant ‘des‘ issu d’un ‘de les‘, puisque c’était l’objet de la question, et d’autre part je suis en désaccord avec votre seconde objection.

    Enfin, je remercie JeanBtc qui en parlant d’emblée de « pléonasme grammatical » a bien montré qu’il s’agissait de chercher s’il ne subsistait pas un sens identique dans le ‘des‘ et dans le ‘en‘ qui suivait. Ma réponse est « généralement non puisque le mot ‘des‘ a évolué en déterminant à part entière ; mais parfois oui puisqu’il existe de rares cas où ‘des‘ conserve encore clairement son sens de ‘de les‘.

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  • Amateur éclairé Demandé le 27 mars 2020 dans Général

    Bonjour Marine,

    Le « que » n’est pas un relatif, c’est une conjonction qui articule deux verbes entre eux. Les verbes de part et d’autre du « que » peuvent avoir des temps ou des modes différents : je veux qu’il vienne, je sais qu’il est venu, je pensais qu’il viendrait… Presque tout est possible. La question n’est pas là. Avec « s’assurer » et « s’agir », plusieurs combinaisons sont possibles. Cantonnons-nous ici au présent dans la principale et la subordonnée.

    Après le verbe « s’assurer », les deux modes sont possibles.
    * Volonté, objectif :
    — Faites en sorte que le nœud tienne.
    — Assurez-vous que le nœud tienne.
    * Constat, vérification :
    — Vérifiez que le nœud tient.
    — Assurez-vous que le nœud tient.

    Le verbe à suivre « s’agir » ne permet pas non plus de trancher.
    * Volonté, objectif :
    — Recrutez-les, mais assurez-vous qu’il s’agisse de personnes compétentes.
    * Constat, vérification :
    — Recrutez-les, mais assurez-vous qu’il s’agit bien des personnes que j’ai listées.

    Dans votre phrase, ce n’est ni « s’assurer » ni « s’agir » qui sont déterminants, c’est le sens général. L’erreur de frappe ne peut pas être un objectif, qui le souhaiterait ? Rechercher une erreur de frappe, c’est bien la vérification d’une réalité. Indicatif.

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