Le profil de Concorde
Amateur éclairé
77
points

Questions
0

Réponses
34

  • Amateur éclairé Demandé le 27 mars 2020 dans Général

    Réponse à votre commentaire : « Des roses, j’en ai cueilli. Il y a une redondance de des qui dans ce cas-là est acceptable alors qu’elle ne l’est pas dans le cas du de. »

    Non, il n’y a pas deux fois « de ».
    Le « des » de « des roses » n’est qu’un simple déterminant indéfini pluriel, c’est juste le pluriel de « une » (une rose, des roses).
    Le mot « en » entre en concurrence avec la préposition « de », comme vous l’avez compris. Mais il ne remplace jamais le déterminant indéfini pluriel « de » ni « des ».
    – Vos roses, j’en ai cueilli.
    – Des roses, j’en ai cueilli.
    – De belles roses, j’en ai cueilli.
    (vos, des, de… sont des déterminants ; il n’y a pas de double emploi à utiliser le mot « en », qui ne reprend pas la préposition « de » (cette préposition n’est pas présente) mais ajoute, pour le sens, sans pléonasme une notion partitive (une partie de).

    Par contre, dans le cas d’un « de » qui ne serait pas un déterminant mais un partitif placé avant un déterminant, oui, appliquez votre règle (choisir entre « en » et « de ») :
    — Vos roses, j’en ai cueilli.
    De vos roses, j’ai cueilli (ça ne se dit pas, c’est très artificiel, mais c’est valide syntaxiquement).
    De ce vin, j’ai vendu une bouteille
    — Ce vin, j’en ai vendu une bouteille.

    Le cas qui peut poser problème est quand « des » = « de les ».
    Effectivement dans ce cas, la préposition « de » est présente dans l’article contracté.
    Des vins de ma cave, j’ai vendu une bouteille
    — Les vins de ma cave, j’en ai vendu une bouteille.

    Peut-être estimez-vous qu’il n’y a pas une différence fondamentale entre « des roses » qui veut dire « de les roses » et « des vins de ma cave » qui veut « de les vins de ma cave », qu’il y a un sens partitif, autant dire une préposition « de », dans les deux cas. Vous m’auriez posé la question il y a cinq ou huit siècles, j’aurais partagé votre avis. C’est la même construction, et dans le fond ça a le même sens. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, dans la plupart des cas, « des » ne signifie plus « de les », ce n’est plus le mot « de » suivi d’un déterminant, mais c’est un déterminant en soi. Chaque fois que vous pouvez penser que « des » est le pluriel de « une », alors vous devez considérer que c’est un simple déterminant ayant perdu sa connotation partitive, et qu’il n’y a aucun pléonasme grammatical à utiliser plus loin le partitif « en ».

    • 2626 vues
    • 11 réponses
    • 0 votes
  • Amateur éclairé Demandé le 26 mars 2020 dans Accords

    Bonjour Alba14,

    Vous avez parfaitement raison. J’en profite pour vous apprendre des nouveaux mots.

    Pas de concordance en déictique (aujourd’hui, ce matin, hier, il y a un mois).
    Concordance en anaphorique (ce jour-là, ce matin-là, la veille, un mois plus tôt).

    * J’ai porté ce matin la veste que j’ai achetée hier.
    * J’ai porté ce matin-là la veste que j’avais achetée la veille.

    * Tu nous as commandé ce tissu il y a un mois, et aujourd’hui on l’a reçu.
    * Tu nous avais commandé ce tissu un mois plus tôt, et ce jour-là on l’a reçu.
    * Fautif puisque « il y a un mois » est un déictique : Tu nous avais commandé ce tissu il y a un mois et aujourd’hui on l’a reçu.

    * La semaine dernière, elles ont mis les robes que j’ai achetées le mois dernier.
    * Cette semaine-là, elles ont mis les robes que j’avais achetées le mois précédent.
    * Fautif puisque « le mois dernier » est un déictique : la semaine dernière, elles ont mis les robes que j’avais achetées le mois dernier.

    Je n’avais jamais pensé à l’ordre chronologique, mais l’idée de base est bonne (pas très rigoureuse, mais bonne).
    La concordance articule les verbes entre eux.
    En déictique, chaque verbe est considéré indépendamment de l’autre, par rapport à maintenant, donc tous les deux au passé composé.
    1. On m’a appelé avant-hier. Je suis venu hier.
    2. Je suis venu hier parce qu’on m’a appelé avant-hier.
    En anaphorique, un moment n’est généralement pas précisé, et l’autre moment est situé par rapport au premier.
    3. Je suis venu ce jour-là. On m’avait appelé la veille.
    4. On m’avait appelé la veille, alors je suis venu ce jour-là.
    Je ne dirais pas exactement comme vous que c’est l’ordre chronologique qui permet le déictique et le passé composé, mais inversement que le déictique impose plus ou moins au récit un ordre chronologique (1). Et que logiquement l’anaphorique fait appel à l’indication d’un moment avant de pouvoir préciser un autre moment précédent situé relativement, donc avec un ordre antichronologique (3).
    Les phrases (2) et (4) sont malgré tout très possibles. (Et au passage pour la (4) on utilise plutôt le mot cataphorique que le mot anaphorique).

    Sans adverbes de temps, votre règle sur la chronologie me semble valide.
    Je suis venu, je lui ai parlé. L’ordre inverse est impossible. C’est correct.
    J’étais venu, je lui ai parlé. L’antériorité de venir par rapport à parler n’entraîne pas le plus-que-parfait. C’est incorrect.
    L’ordre chronologique sans adverbe de temps impose une succession de passés composés.

    • 1759 vues
    • 6 réponses
    • 0 votes
  • Amateur éclairé Demandé le 22 mars 2020 dans Question de langue

    Bonjour Raoul,
    Si c’est important, il faut voir un forum de juristes (ou mieux un pro), pas un forum d’orthographe. Morceaux de réponse :
    * D’abord je dis comme Prince qu’il faut être très précis sur l’étendue de la procuration : accès à tous vos comptes, prise d’engagements en votre nom ? c’est bien trop large.
    * Construction : donner procuration à quelqu’un pour faire…
    * Ajoutez une durée ou une date (le temps de votre absence, tel jour).
    * Limitez au moins formellement l’étendue par un « prendre les décisions nécessaires à l’activité et aux intérêts de la société »…
    * Le verbe « exercer » n’est pas forcément le bon (exercer une activité c’est avoir un métier, à éviter ; exercer une formalité, à éviter ; exercer une démarche, à éviter).
    * Détail de la procuration : activité + formalité + démarche = tentative de globaliser ou généraliser, mais de façon tellement imprécise que c’est inutile.
    * Je partirais sur la base : Je soussigné Machin donne procuration à Truc pour me représenter, pour agir en mon nom et prendre toutes initiatives et décisions nécessaires à l’activité et aux intérêts de la société Chose, sur telle période, auprès de tel organisme et dans tel conseil d’administration.
    * Typographie : on peut supprimer les majuscules à gérant, associé, et mars.
    Mais surtout, ne faites pas de procuration trop générale.

    Cette réponse a été acceptée par Raoul2030. le 22 mars 2020 Vous avez gagné 15 points.

    • 1047 vues
    • 4 réponses
    • 0 votes
  • Amateur éclairé Demandé le 22 mars 2020 dans Conjugaison

    Allo Mars ici la Terre,

    Oui, l’antériorité d’un fait terminé par rapport au temps de la principale se marque par un temps composé.

    Avec un indicatif, il faut changer de temps pour la concordance : on passe du passé composé au plus-que-parfait.
    Présent : Parce que les élèves ont bien travaillé, la maîtresse organise aujourd’hui un contrôle.
    Passé : Parce que les élèves avaient bien travaillé, la maîtresse organisait ce jour-là un contrôle.

    Cette obligation de concordance n’existe pas au subjonctif, on ne l’utilise pas : on conserve le subjonctif passé même en transposant le verbe de la principale vers un temps du passé.
    Présent : Pour que les élèves n’aient pas travaillé pour rien, la maîtresse organise aujourd’hui un contrôle.
    Passé : Pour que les élèves n’aient pas travaillé pour rien, la maîtresse organisait ce jour-là un contrôle.

    Pendant quelques siècles, en littérature, beaucoup d’auteurs ont pratiqué la concordance de temps. Ils passaient donc du subjonctif passé au subjonctif plus-que-parfait : aient travaillé -> eussent travaillé.
    Présent : Afin que les jeunes héritiers de la comtesse n’aient point travaillé en vain, leur préceptrice convient qu’elle se doit de les interroger.
    Passé : Afin que les jeunes héritiers de la comtesse n’eussent point travaillé en vain, leur préceptrice convint qu’elle se devait de les interroger.
    Ou plus simplement,
    Présent : Je veux qu’il soit rentré avant mon départ.
    Passé : Je voulais qu’il fût rentré avant mon départ.
    Il est encore possible d’utiliser ce temps, ce subjonctif plus-que-parfait, mais il très mal adapté à un texte moderne, c’est à réserver à quelques auteurs originaux. On écrit maintenant :
    Passé : Je voulais qu’il soit rentré avant mon départ. (sans concordance des temps)

    Enfin, (Mars et JoMaz), essayez d’éviter « ce jour ». Mettez « aujourd’hui » pour le présent, et « ce jour-là » pour le passé. La clarté permettra de choisir plus facilement les temps.

    • 1182 vues
    • 5 réponses
    • 0 votes