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Question intéressante et peu courante.
L’accord n’est en effet que la résultante de la construction atypique du verbe voir , qui est surprenante bien qu’ancienne et courante (voir ICI une grand nombre d’emplois). Je joins en fin de réponse un extrait du TLF-CNRTL qui permet de mieux la comprendre.
On peut donc écrire « Je ne le vois pas faire quelque chose » (construction directe) ou « Je ne lui vois pas faire quelque chose » (construction indirecte). La seconde forme, en dehors du fait d’imaginer plutôt que de voir « de ses yeux », semble aussi indiquer l’habitude, la répétition.————————
Extrait du TLF
III. − [La perception passe par un autre sens que celui de la vue]
B. −
2. Cour. [Voir est utilisé par suite de la primauté de la vue sur les autres sens dans l’expérience hum.]
a) Constater que.
Je voudrais lui voir dire du Baudelaire, ou des scènes de Monnier comme L’Exécution (GONCOURT, Journal, 1894, p. 603)
Voir qqc. à qqn.Ce n’est point un caractère à la Louis XI. D’un autre côté, je lui vois les maximes les plus antigénéreuses… Je m’y perds… Se répéterait-il ces maximes, pour servir de digue à ses passions? (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 442).- 708 vues
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Dans le cas précis, vous accordez les mots frère et sœur en fonction de leur nombre respectif.
Cela étant, dans la forme générale courante on se soucie peu du nombre de chacun si cela ne présente pas d’intérêt particulier : Il est venu avec tous ses frères et sœurs (sinon Il est venu avec son frère et ses sœurs).- 6932 vues
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Il s’agit d’exprimer un superlatif qui peut être considéré soit comme relatif (les plus proches, locution adjectivale, sous-entendu dans un cercle limité évoqué par le contexte) soit comme absolu (le plus proche, locution adverbiale sans sous-entendu limitatif).
Les deux formes sont correctes grammaticalement, la seconde marquant un cran supplémentaire dans l’intensité.
En complément, vous pouvez lire cette note de l’Académie française ou ce billet détaillé qui rappelle que la nuance est de moins en moins observée…- 4740 vues
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Le pronom en a pour fonction classique de renvoyer à un antécédent dit explicite, clairement exprimé : Des exemples, j’en veux !
Mais il peut aussi renvoyer à un antécédent implicite, non exprimé voire non exprimable. C’est un trait grammatical spécifique du français, un pur gallicisme pour les linguistes. Cela se produit au sein de locutions ou expressions, souvent familières ou figées, dans lesquelles le pronom n’est presque plus analysable.
Vous trouverez dans la section II de l’article du CNRTL (définition de en² ) une liste de plusieurs dizaines de ces locutions. La forme en finir (de + verbe, avec + nom, parfois sans complément) n’y est pas rappelée mais elle relève de cette liste.- 483 vues
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L’Académie française s’est penchée sur ce mot (voir ICI), création lexicale plaisante promue par les Québécois qui font une obsession de la traduction littérale des tournures anglo-américaines.
On peut s’en abstenir et préférer le traditionnel « séance de créativité », outil de nombreuses méthodes et plus idiomatique en France…
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Votre phrase est correcte mais le verbe hériter a en effet deux constructions possibles selon les compléments qui l’accompagnent :
– elle a hérité de ses parents [C.O.I.] ;
– elle a hérité d’une maison [C.O.I.] ;
– elle a hérité une maison [C.O.D.] de ses parents [C.O.I.] ou elle a hérité d’une maison de ses parents (s’il y avait d’autres maisons dont elle n’a pas hérité).
Dit autrement, il s’agit d’un cas (rare) où la construction peut varier selon le nombre de compléments. Sans Lucie, votre phrase se dirait : « J’admire les talents manuels dont Suzanne a hérité. »- 571 vues
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C’est une forme populaire dans laquelle marre est adverbe et signifie assez. Elle est mal codifiée grammaticalement mais les emplois courants sont :
– soit « j’en ai marre » sans complément ;
– soit « j’en ai marre de » avec un complément X.
Dans les deux cas le en ne représente rien directement.
En théorie, on devrait pouvoir former « le X dont j’en ai marre » mais force est de reconnaitre qu’on l’entend ou lit très rarement, sans doute parce qu’il semble y avoir redondance entre dont et en qui désignerait le même complément.
Il est difficile d’en dire plus, certaines formes populaires (parfois anciennes) n’étant pas analysables (cf. je n’en peux plus, en écraser, en mettre plein la vue, en prendre pour son grade, etc.).Cette réponse a été acceptée par sebgvt. le 24 avril 2024 Vous avez gagné 15 points.
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Question bien connue des géographes et des typographes…
Dans pôle Nord, le mot « nord » est le nom propre du point précis en question, c’est un toponyme pour le passage de l’axe de rotation de la Terre. Il n’est qu’à peu près équivalent au pôle magnétique arctique ou septentrional (simples adjectifs) de la planète qui, lui, est légèrement mobile au fil du temps.
Dans Atlantique nord, « nord » est un adjectif à valeur indicative (le nom propre est déjà porté par Atlantique). On parle aussi de l’Atlantique austral (sud) ou central.- 599 vues
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Depuis 1990, l’Académie française préconise d’harmoniser l’accord des noms composés selon le même principe :
« Règle B1. Les noms composés, avec trait d’union, formés à l’origine soit d’une forme verbale et d’un nom, soit d’une préposition et d’un nom, perçus comme des mots simples, prennent la marque du pluriel au second élément, seulement et toujours lorsqu’ils sont au pluriel (ex. : un essuie-main, des essuie-mains, un cure-ongle, des cure-ongles, un garde-meuble, des garde-meubles – qu’il s’agisse de personnes ou de choses -, un après-midi, des après-midis). »
Même si les formes anciennes restent acceptables, il n’est pas déraisonnable de suivre cette règle qui a le mérite de la simplicité et de la cohérence et est enseignée dans les écoles.
NB Anciennement, le mot garde avait pour caractéristique d’être soit un nom (un gardien) soit une forme verbale (de garder). Cette nuance n’a plus lieu d’être, il est désormais toujours considéré comme un verbe. Donc : des garde-chiourmes.- 677 vues
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Il y a eu – hélas – une évolution sémantique du mot mitiger (et de ses dérivés).
Vous trouverez dans cet excellent billet une analyse détaillée de cette dérive sans doute imputable à une mauvaise perception de l’étymologie : la racine latine mitis (doux, moelleux) a fini par être confondue avec celle de mélange (mixare d’où mixte, mixture, etc.).
À l’origine, un robinet mitigeur n’est pas particulièrement destiné à mélanger mais à adoucir la température d’une eau trop chaude ou trop froide. Mais à la longue, le résultat a fini par se confondre avec la cause…
Si l’on veut rester rigoureux, il faut donc utiliser d’autres mots plus précis pour décrire la situation concernée, et il n’en manque pas : des avis partagés, une météo contrastée, un sentiment nuancé, une réaction pondérée, etc.Cette réponse a été acceptée par alfosse. le 18 avril 2024 Vous avez gagné 15 points.
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