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@AnnieGM. Je me permets de vous poser la question suivante, comme je me la pose devant les centaines de questions de ce type sur ce site : pouvez-vous expliquer (détailler) pourquoi vous avez un doute, apparemment insistant, alors que vous connaissez la règle et semblez l’appliquer sans problème ?
[ C’est pour une étude que je mène sur l’accord du P.P. après avoir ]
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L’intérêt d’un dictionnaire est d’abord de définir le sens des mots, de manière à ce qu’une communauté linguistique élargie se retrouve autour de définitions communes.
Sauf prétention, que je qualifie d’abusive, ce n’est pas leur mission de décerner des certificats d’archaïsme, de bonne langue ou de registre. Ces notions se définissent autrement. C’est ce qui fait que l’Académie n’est aujourd’hui plus fondée à s’occuper de ces éléments dont la conception remonte à plusieurs siècles en arrière. Leurs appréciations font d’ailleurs souvent bien rire la communauté des linguistes qui , eux, passent leur temps dans la réalité de la pratique langagière. On rappelle que l’Académie n’a jamais eu dans ses rangs un seul linguiste pour tant d’hommes politiques…
Concrètement, sentez-vous libre d’utiliser les mots qui vous chantent (au sens propre) s’ils sont recevables par votre lectorat. En cas de doute, il vous reste les guillemets pour signaler ce qui peut surprendre, les parenthèses explicatives et les notes de bas de page dans un ouvrage.- 1879 vues
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La conjugaison de ce verbe (comme s’arroger ) fait débat entre spécialistes car deux règles donnant des résultats divergents s’y croisent.
Vous pouvez relire les échanges suite à une question similaire de 2017 et faire votre propre idée.
Pour ma part, n’ayant aucune sympathie pour l’accord du participe passé après l’auxiliaire avoir mais cautionnant celui des verbes essentiellement pronominaux, j’accorderais avec le sujet : « Cette pratique, qu’elles se sont réappropriées… ». Mais cela n’est que mon choix.- 3602 vues
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Relativement au dernier point : la règle typographique (ce n’est pas de l’orthographie) retient le système des majuscules ordonnées que vous citez pour les « titres d’oeuvres » (en fait le classement alphabétique de ces oeuvres). Lorsqu’un poème est cité à côté du recueil auquel il appartient, c’est ce dernier qui prend le pas, qui est « l’oeuvre ». Si le poème est cité isolément, il devient l’oeuvre.
Encore une fois, la typo (majuscules, traits d’union, italique, caractères, ponctuation en partie) est affaire de contexte. Aucun typographe n’est jamais entré à l’Académie, qui semble ne pas toujours comprendre de quoi il s’agit mais applique en revanche ses décisions arbitraires en dépit du bon sens. Mais là, l’exemple cité est correct.- 1996 vues
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À rebrousse poil des ayatollahs de l’Académie, je suis fatigué par la condamnation aveugle de cette locution.
Je vous joins une réponse que j’ai publiée récemment sur un site de langue qui y voyait un « danger mortel ». J’espère que cela lèvera vos doutes, en particulier dans la conversation courante.
Vous pourrez éventuellement approfondir avec ce billet du linguiste belge Michel Francard.
—————-Correcteur indépendant, je suis souvent confronté à cette difficulté mais, une fois n’est pas coutume, je ne suis pas d’accord avec vous (à l’instar de certains grammairiens).
1. Une interrogation sur la base Ngram Viewer (la plus large analyse de textes depuis le XVIe siècle) montre qu’elle est utilisée régulièrement depuis 1780 environ, avec une accélération dans les années 1980. Il n’y a pas d’influence du comique troupier ni d’aucun évènement de type administratif .
2. Lorsqu’on consulte les attestations (des centaines), on est surpris de la variété des domaines d’emploi. : scientifique, parlementaire, historique ou littéraire (même chez Proust).
3. Les formes « donner suite à… » et « faire suite à… » sont correctes, la préposition n’est donc pas en cause.
4. Linguistiquement, il n’y a pas de confusion et le raccourcissement des formes anciennes se retrouve un peu partout sans faire l’objet de foudres académiques (cf. faute de… ou face à…).
On peut néanmoins condamner l’usage abusif où le mot « suite » perd toute signification causale ou temporelle.
Finalement, je trouve que le combat est déplacé (voir aussi la guerre picrocholine autour de « par contre ») et que vous êtes plus percutants et convaincants sur d’autres thèmes.
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J’ai retrouvé l’extrait dans cette édition numérique de Dominique, seul ouvrage significatif de Fromentin, publié en 1862.
Après consultation de divers documents (dont des revues orthopédiques), on peut déduire que ces chaussures « à talons saillants » (mode Second Empire, peut-être des bottines) sont l’ancêtre de celles à talons hauts de notre époque. Ce modèle nouveau était équipé d’une série de « talons » standards, superposés puis cloués ou collés. C’est sans doute ce pluriel que l’on retrouve ici, pour une seule chaussure.
Pour le y qui pourrait sembler redondant, il renvoie en fait à la phrase précédente : Madeleine marchait légèrement dans les chemins détrempés. À chaque pas, elle y laissait…
Cette réponse a été acceptée par law. le 6 avril 2021 Vous avez gagné 15 points.
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Dans la famille des tropes, ce que vous décrivez me semble avoir du mal à disposer d’un nom en propre. Ce n’est pas vraiment un procédé oratoire (rhétorique), mais plutôt un style de rédaction en mode indirect.
Cela étant, par éliminations successives, j’arrive à classer cela comme une forme d’antiphrase, cette figure jouant ici un rôle de moteur dans l’échange verbal. Elle n’a pas de sens une fois isolée de son milieu et ne sert qu’à alimenter une dialectique.
Peut-être quelqu’un aura-t-il une autre analyse…- 1398 vues
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Si vous devez pratiquer de la typo de qualité, le mieux est de lire attentivement l’article ad hoc de Orthotypographie de Lacroux. Il analyse le contexte d’utilisation et les variantes acceptables selon les conditions d’emploi.
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Parce que, cher Monsieur (ou Madame), le français écrit a été conçu au XVIIIe siècle, puis développé et enfin figé (au XIXe siècle) pour être un système de sélection sociale. Cela n’a pas été sans luttes et des personnages comme Jules Ferry se sont battus pour une orthographe simple que tout le monde pourrait pratiquer sans être arrêté par d’interminables questions. Mais il a perdu la partie et aucun pouvoir politique n’a pu (ou su comment) s’y opposer ensuite.
Ce n’est pas une fantaisie de ma part et l’histoire de l’orthographe a été étudiée en détail par de nombreux historiens, linguistes ou sociologues : tous vont dans le même sens.
Aucun pays occidental n’a fait un choix aussi radical même si l’on trouve toujours quelques difficultés. Autrement dit, vous pouvez être intelligent, cultivé, raisonner juste voire parler comme Proust, si vous ne connaissez pas le code graphique arbitraire vous serez sanctionné socialement. Les exemples historiques ou de la vie courante ne manquent pas.
Le résultat est sans appel : les élèves français passent un temps fou à apprendre des choses inutiles (80 heures d’enseignement pour le participe passé), les étrangers préfèrent des langues plus simples à écrire, les querelles sur les « fautes » polluent les échanges, une partie de l’échec scolaire est imputable à cette difficulté de maitrise et des réactions de rejet s’installent partout. En moyenne, il faut deux ans de plus à un élève français pour écrire correctement sa langue qu’à ceux d’autres pays occidentaux (voir les études Pisa). Beau palmarès !
L’exemple ne viendra pas d’en haut puisque ceux « qui savent » défendent avec acharnement leurs positions et bloquent toute évolution. Mais on finira par avoir le « retour de bâton » : au lieu d’une langue simple et cohérente, on obtiendra une anarchie complète des écrits (c’est en cours, comme on peut le constater).- 1583 vues
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Le cardinal précède normalement l’adjectif qualificatif : avoirs deux grands enfants, les trois premiers du classement, les quatre derniers jours de Pompeï, les cinq prochains mois. Avez-vous vraiment envie de changer l’ordre des mots ?
Il y a néanmoins un cas, limité, où cet ordre peut varier : c’est lorsque le cardinal est associé sémantiquement de manière récurrente au nom qui suit. C’est le cas de 24 ou 48 couplés avec heures car la notion de quantité passe alors derrière celle de l’ensemble constitué avec le nom. « Vingt-quatre heures », c’est une journée, mais quinze ou vingt sont juste une suite d’heures.
Cela explique donc que l’on trouve une inversion justifiée : les prochaines vingt-quatre heures = la prochaine journée.- 1394 vues
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