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Grand maître
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  • Grand maître Demandé le 2 septembre 2017 dans Accords

    Voici une catégorisation rapide et je l’espère mémorisable, hors rares exceptions :

    1.  Verbes essentiellement pronominaux (dans le sens donné)  : s’obstiner, s’écrier, se rire. Il n’y a pas de C.O.D. ou alors le pronom uniquement. Voici une liste de l’OQLF.
    2.  Verbes occasionnellement pronominaux  :
    — Pronominal réfléchi, direct ou indirect : Il se vide de ses dernières pièces. Le sujet exerce l’action sur lui-même. Le pronom est C.O.D. (ou C.O.I.).
    — Pronominal de sens passif : Il se vide de son sang. Il est vidé de son sang. Le pronom est la marque du passif, pas un C.O.D. Cette forme est souvent oubliée dans les analyses grammaticales.
    — Pronominal réfléchi de sens réciproque : Ils se vident les poches.  Au sens de mutuellement.
    3. Certains grammairiens distinguent des verbes hybrides, dits « de sens indistinct », qui peuvent être occasionnellement pronominaux, mais sont en fait essentiellement pronominaux dans une signification donnée : ainsi s’apercevoir n’a que peu de lien sémantique avec apercevoir quelqu’un.

    Pour l’accord du participe passé, il se fait avec le sujet sauf dans le cas des pronominaux réfléchis indirects.

    P.S. Je n’ai pas de liste détaillée des exceptions pour les verbes essentiellement pronominaux  mais on peut citer : se rire (ils se sont ri), se plaire (il se sont plu), se complaire, se languir.

    Cette réponse a été acceptée par orthody. le 2 septembre 2017 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 31 août 2017 dans Question de langue

    Ce sujet des ligatures et digrammes fait l’objet de nombreuses analyses érudites. Les aligner n’aurait pas de sens ici. C’est un sujet complexe, d’autant qu’il faut ajouter au « œ » le cas du « æ  ».

    Je me contenterai pour votre question de quelques remarques pratiques :
    1. Malgré les apparences, il y a peu de mots concernés – il y a des familles complètes – si l’on évacue les termes techniques rares.  L’absence de ligature étant (encore) pour ces mots considérée comme une faute, mieux vaut les connaitre par cœur et appliquer cette graphie les « yeux » fermés.
    2. Les correcteurs orthographiques ont tous incorporé cette particularité et proposent la bonne graphie.
    3. Comme pour le « æ  », l’évolution de la langue pousse à la disparition de la ligature : le cæsium s’est écrit caesium puis de nos jours césium. De nombreux mots étrangers (notamment d’origine allemande ou nordique) acceptent des graphies doubles avec séparation des deux lettres : Goethe, roesti ou roentgen. En fait, il n’y a, je pense, plus aucun mot nouveau orthographié avec « œ ».
    4. L’Académie n’a pas retenu en 1990 ce sujet pour des rectifications. C’est dommage, car ceux qui rejettent en bloc ces modifications n’en auraient pas plus élevé la voix. Mais cela n’est pas à écarter pour une prochaine fois. Écrire œil avec ou sans ligature est plus un problème d’esthétique que d’orthographe. Autoriser la double graphie n’aurait sans doute pas tué la langue : de nombreuses autres ont disparu dans l’indifférence générale…

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  • Grand maître Demandé le 29 août 2017 dans Question de langue

    Vous trouverez sur ce site des explications détaillées.
    Lorsque vous présentez quelqu’un, pas de doute : employez Voici.

    Cette réponse a été acceptée par Emad1976. le 30 août 2017 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 29 août 2017 dans Accords

    Votre question me semble plus délicate que l’habituelle interrogation sur l’accord de tout  devant un verbe ou un adjectif. Dans son sens de « entièrement », il devient effectivement adverbe et invariable, avec l’exception notable de l’accord au féminin devant une consonne ou un h aspiré (voir la position de l‘Académie)

    Mais votre exemple renvoie à un autre cas, puisque devant un substantif on ne saurait parler d’adverbe. Je n’ai trouvé aucun article pertinent pour ce qui reste une formulation très littéraire. Je ne saurais mieux vous renseigner que le passage du TLFi (article tout, point I.5) que je vous joins. Il s’agit là d’un adjectif indéfini dont l’accord peut éventuellement se faire avec le sujet, mais que la tradition conserve souvent invariable dans des expressions figées (lire attentivement la remarque finale). Si vous construisez vous-même la tournure, vous êtes donc fondé à écrire aussi bien Barbara est tout intelligence  que Barbara est toute intelligence .

    TLFi (CNRTL)
    « 5. Littér., gén. inv. [Pour renforcer un subst. épith. ou attribut] Peuh, je suis d’apparence presque féminine, il est vrai. Mais là-dessous, voyez-vous, tout muscles (Toulet, Mariage Don Quichotte, 1902, p. 71).L’Espoir vaut bien un dîner en ville! Nous étions tout sourires quand nous sommes entrés dans le vaste salon bibliothèque où se trouvaient déjà Samazelle et son épouse (Beauvoir,Mandarins,1954,p. 207).Ces petits êtres tout spontanéité (Bourget, Laurence Albani, p. 290 ds Grev. 1986, § 955, p. 1453).

    Loc. verb., au fig. Être tout feu tout flamme (pour qqc’/qqn) (v. feu1); être tout yeux (tout oreilles) (v. œil); être tout oreilles (v. oreille); être tout ouïe (v. ouïe); être (tout sucre et) tout miel*.

    Rem. Dans cette accept., tout peut s’accorder avec le suj.; il est alors considéré comme un adj. qui le qualifie: Je suis sûr que vous êtes florissante, toute robes et fleurs (Mérimée, Lettres à une inconnue, t. 1, 1844, p. 236). »

     

    Cette réponse a été acceptée par Jean-Marie HRYWNIACK. le 5 septembre 2017 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 27 août 2017 dans Question de langue

    C’est même nettement plus fin – si j’ose dans ce cas.
    Améliorer est basique. Il vous reste aussi civiliser, parfaire, châtier, peaufiner et quelques autres selon le contexte.
    Voilà de quoi « perler » vos textes avec bonheur.

    Cette réponse a été acceptée par Myrtille. le 31 juillet 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 27 août 2017 dans Question de langue

    Quelles sont les raisons pour les fautes d’orthographe ?  Il y a en a peu finalement :
    — la méconnaissance des règles (je ne sais pas) ;
    — la connaissance des règles qui ne se traduit pas dans le rendu du texte (l’inattention donc) ;
    — l’indifférence au respect des règles, plus courante qu’on ne croit.
    Taxer les fautes constatées d’inattention est souvent une formule diplomatique pour signaler des erreurs sans mettre en cause les connaissances de la personne. Mais en vérité, elles sont en général isolées, peu nombreuses et d’un certain type. Une simple relecture est censée pouvoir les éliminer. Les raisons sont donc souvent à chercher ailleurs…

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  • Grand maître Demandé le 25 août 2017 dans Général

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois de plus les sommités ne sont pas d’accord et que le Français moyen doit se coltiner leur querelles (se coltiner est populaire mais transitif direct, ça c’est sûr).

    Les positions du Projet Voltaire sont parfois des compromis, à mon sens souvent pragmatiques et bien fondés : la forme transitive directe est bien à éviter, n’ayant ni fondement étymologique ni références littéraires sérieuses.

    À propos, je rappelle  que le chameau et le bélier blatèrent – même formation onomatopéique – sans se poser trop de questions.

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  • Grand maître Demandé le 25 août 2017 dans Question de langue

    Au-delà de la querelle idéologique un peu vaine, la question purement linguistique de la formation des noms de métiers féminins se pose. Si le sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture d’un document de référence Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions édité par le C.N.R.S. en 1999 et dirigé par le linguiste Bernard Cerquiglini, une… sommité.

    L’analyse des mots finissant par -eur  ou -teur est particulièrement longue et je ne la reprends pas ici. La conclusion en est que pour les deux mots de votre question, les féminins doivent être encouragés sur le modèle suivant :
     « 3.2.b. Lorsqu’il n’existe pas de verbe correspondant au nom ou que le verbe n’est pas en rapport sémantique direct – il s’agit, le plus souvent, de noms issus directement du latin – on a le choix entre l’emploi épicène (solution adoptée par les Belges) et l’adjonction d’un -e à la finale (solution préconisée par les Québécois et les Suisses),

    Ex. : une assesseur(e), une censeur(e), une commandeur(e), une entrepreneur(e), une gouverneur(e), une ingénieur(e), une professeur(e), une proviseur(e) … »

    Personnellement, constatant l’échec à l’usage des féminins en -eure, je préconise l’usage de la forme épicène : la successeur, la prédécesseur. C’est en tout cas mon option en correction professionnelle.

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  • Grand maître Demandé le 25 août 2017 dans Question de langue

    Vu le titre de votre question, j’ai le pressentiment que le mot que vous recherchez est une sommité, personne considérée comme un des meilleurs experts  d’une discipline.
    Selon le contexte, vous pouvez aussi employer un ponte, un manitou ou une huile.
    Désolé de ne pouvoir vous donner un mot spécifique pour la grammaire. Peut-être un jour existera-t-il un « grammissime »?

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  • Grand maître Demandé le 23 août 2017 dans Général

    Le genre des nom est sans doute le sujet le plus fantasque de la langue française. La meilleure preuve en est qu’il constitue le « fond de commerce » des dictées de concours ! Mais il ne fait appel qu’à la mémoire… ou au dictionnaire.
    Il ne vous reste qu’à vous fabriquer vos propres outils mnémotechniques. En commençant en CM, on maitrise assez bien à la retraite !

    N.B. Pour simplifier, certains mots ont deux genres et les dictionnaires ne sont pas entièrement d’accord entre eux.  Ajoutons que certains mots (200 environ) changent de sens selon le genre : secrétaire,  cartouche, etc. Là, il est important d’y faire attention.

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