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Bonjour,
La question historique était vraiment trop touffue mais, puisqu’elle se concentre sur quatre-vingts, je m’y attaque. J’ai tenté une petite recherche qui expliquerait l’origine de la règle que PhL et czardas ont rappelée.
1/ Tout d’abord, Le Bon Usage (16e édition) raconte que tous les nombres entre soixante et quatre-vingt-dix-neuf sont issus d’une ancienne façon de compter en base vingt (et non dix comme aujourd’hui), trace possible d’un substrat celtique de notre langue. Ce qu’on appelle la numération vicésimale. Au Moyen-Âge, on disait encore deus vins, trois vins… Six vingts, se maintient jusqu’au XVIIIe siècle. Ex. : Des vieillards de six vingts ans (Voltaire). De là aussi l’origine de l’hôpital des Quinze-Vingts, créé pour 300 chevaliers revenus aveugles des croisades.
2/ Vingt et cent, bien qu’invariables en latin (viginti* et centum), variaient autrefois dans les multiples, même s’ils étaient suivis d’un autre numéral, malgré une tendance à les laisser invariables. La règle moderne, tout à fait arbitraire, a été édictée par l’Académie en 1694 pour « vingt ». La règle sera étendue à « cent » au cours du XVIIIe siècle.* Au passage, on saluera l’aïeul du g de vingt. Réapparu à la fin du Moyen-Âge et répandu à la Renaissance : en introduisant des lettres prises aux mots latins, on croyait alors donner plus de lustre au français.
Cette réponse a été acceptée par JackIsJack. le 11 septembre 2016 Vous avez gagné 15 points.
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Bonjour Estudiantin,
En français, il y a plusieurs niveaux de langage. Par exemple :
Soutenu : La faute en revient à Estudiantin, la faute en est à Estudiantin.
Courant : C’est la faute d’Estudiantin.
Familier : C’est de la faute d’Estudiantin.
Populaire : C’est la faute à Estudiantin.
Gavroche n’était pas un fin lettré, mais un jeune garçon de la rue. Il chantait donc :On est laid à Nanterre,
C’est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C’est la faute à Rousseau…Il y a déjà eu une discussion sur un sujet similaire ici
Cette réponse a été acceptée par Estudiantin. le 15 septembre 2016 Vous avez gagné 15 points.
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Bonjour,
En consultant le site de l’Académie française, je suis tombée par hasard sur cet article (daté du 1er septembre 2016), qui répond à ma question et qui donne grosso modo raison… à Chambaron. L’Académie vous a entendu. Souhaitons longue vie à cette « zone réservée aux supporteurs » !
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Bonsoir,
Une langue ça ne se laisse pas facilement mettre en bouteille ! Ça balbutie, ça vit, ça meurt… en laissant plus ou moins de descendance. Ça voyage aussi, ça emprunte, ça prête… Bref, une langue est toujours en mouvement.
Alors, bien sûr il y a un code de base, un vocabulaire (avec son histoire), des agencements entre les mots, des manières de construire la pensée, de la dire ensuite et de l’écrire qui nécessite un minimum de consensus pour que le message soit compréhensible.
En français, la seule autorité qui puisse « dire » la langue est l’Académie française, c’est son travail. C’est pourquoi vous en entendez souvent parler ici. Elle publie un dictionnaire, dont l’élaboration s’étale sur plusieurs années et qui est sans cesse remis sur le métier. Mais elle a un site que l’on peut interroger.
http://www.academie-francaise.fr/En dehors de l’Académie, des grammairiens de talent ont produit des sommes qui tentent de décrire la langue et d’en tirer des lignes directrices, des « règles » plus ou moins complexes. Bien sûr, ils se contredisent parfois et certains sont plus influents que d’autres. Mais dans l’ensemble, on s’appuie sur leurs travaux pour apprendre à parler et à écrire correctement, c’est-à-dire pour se faire clairement comprendre, tout en respectant au mieux les codes en vigueur.
Cette réponse a été acceptée par JackIsJack. le 10 septembre 2016 Vous avez gagné 15 points.
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Hello Estudiantin,
1/Il reste encore énormément de mots latins utilisés en français. Tu en trouveras une petite quinzaine, relevés ici par Sandrine. Elle indique, dans un commentaire, un livre d’Henriette Walter, Minus, lapsus et mordicus. Nous parlons tous latin sans le savoir, qui me paraît bien intéressant. Mais je ne sais pas s’il en dit davantage sur « curriculum vitae ».
2/ Personnellement, je traduirais plutôt cette expression par « le cours de la vie ». J’ignore depuis quand exactement elle a pris son sens actuel. Quant aux anglais, ils parlent eux de « résumé » ! Au fond, c’est plutôt ça : « un résumé de carrière », non ?
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Bonjour,
En latin, « quid » était un pronom interrogatif qui signifiait « quoi ».
On l’utilise maintenant de façon familière, pour demander ce qu’il en est de quelqu’un ou de quelque chose : « Quid de Marius ? »
Il a donné son nom à un célèbre ouvrage qui prétendait avoir réponse à tout : le Quid.
Au fait… quid du Quid ?- 17416 vues
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Bonjour,
Nous sommes bien d’accord que cette « exception » ne joue que si le pronom « en » est bien le COD du verbe !
Comme le dit Estudiantin, il ne s’agit pas à proprement parler d’une exception, c’est tout simplement que ce pronom est dit « neutre », c’est à dire qu’il n’a pas genre. Mais il n’a pas de nombre non plus !
Voici ce qu’en dit B. Dewaele dans le Projet Voltaire :
« L’invariabilité ici réclamée tient au fait que “en” n’est pas un pronom personnel comme les autres : il renvoie souvent à une quantité qui n’est pas nombrable, ce qui ne le prédispose pas à représenter un pluriel. «Attention ! Si « en » est précédé d’un adverbe de quantité, l’accord peut se faire ! Des cerises, combien en avez-vous prises ?
En revanche, si « en » est précédé d’une locution marquant la comparaison… pas d’accord à nouveau ! J’ai donné plus de coups que je n’en ai reçu.Voici un petit récapitulatif de l’accord du participe avec « en » et de ses subtilités.
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Bonsoir Perrine
En général, on accorde le verbe au singulier avec le mot « ensemble », mais il n’est pas considéré comme fautif d’accorder avec le complément du nom, pour mettre en valeur les éléments de l’ensemble.
Vous trouverez sur ce site règles et exemples, pour choisir l’accord qui vous conviendra le mieux.- 452727 vues
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Bonjour,
Puisqu’il n’y a qu’une seule vitrine, c’est donc que ladite vitrine possède les deux couleurs, sinon on aurait écrit « la vitrine noire et la (vitrine) jaune ». De ce fait, le problème ne se pose pas, « noir » et « jaune » restent invariables.
Vous écrirez : « La vitrine noir et jaune ».Cette réponse a été acceptée par Ivan. le 8 septembre 2016 Vous avez gagné 15 points.
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Si j’ai bien compris tout ce que j’ai lu sur cette tournure (ce qui n’est pas certain) :
• soit on peut considérer que « tout » est un adverbe qui signifie « entièrement » et qui complète, certes, un adjectif féminin. Mais comme il n’est pas placé juste devant cet adjectif (et qu’il s’agit d’un adjectif de couleur, selon certains), cela entraîne que l’on ne fait pas l’accord, comme on le ferait de « toute vêtue de rose ». On écrit donc : « tout de rose vêtue ».
• soit on considère que « toute » est ici un adjectif « détaché » du mot qu’il complète et qui signifie alors « tout entière », et on l’accorde au féminin.Mais, comme le souligne Bruno Dewaele, cela ne change absolument rien au sens de la phrase ni aux vêtements de la dame…
Personnellement, ma religion est faite : je comprends mieux l’emploi adverbial, j’adopte « tout de rose vêtue ». Du même coup, je ne suis plus en contradiction avec le « Elles sont tout de noir vêtues » de Thomas !
Qui plus est, je défends un usage en perte de vitesse, selon Ngram.- 68912 vues
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