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  • Grand maître Demandé le 12 février 2023 dans Accords

    Il est vrai que le futur n’est pas très heureux dans cette phrase. Mais un conditionnel serait moins opportun encore.

    On utilise la concordance des temps dans une complétive (conditionnel présent pour exprimer le futur dans le passé) :
    — Elle pense que son fils reviendra plus tard
    — Elle pensait que son fils reviendrait plus tard
    Il peut arriver que cette construction soit sous-entendue :
    — Son fils reviendrait plus tard (pensait-elle)
    En dehors d’une complétive, la concordance des temps, ça n’existe pas quand on conserve le point de vue de l’auteur. Il faut pour utiliser le conditionnel (dans le cadre d’un futur dans le passé) adopter le point de vue d’un protagoniste du passé.

    Le récit au passé simple vu depuis le moment de l’auteur n’accepte pas ce conditionnel. Si on raconte une histoire au passé, on la raconte au passé :
    — Elle partit avec son fils en Italie. Son fils revint en Suisse dix ans plus tard.
    Puisque votre phrase n’est pas construite de manière à adopter le point de vue d’un protagoniste de l’époque pour parler du retour du fils dix ans plus tard, le conditionnel est à exclure. N’utilisez le conditionnel en guise de futur dans le passé qu’en adoptant le point de vue d’un protagoniste du récit :
    — Elle partit avec son fils en Italie en ignorant que son fils reviendrait en Suisse dix ans plus tard.

    L’antériorité dans le passé s’exprime par le passé antérieur :
    — Il partit un mardi. Il était arrivé la veille.
    Mais comment exprimer la postériorité dans un récit au passé ?
    * Conserver le passé simple, et ajouter un complément de temps :
    — Il arriva un lundi et partit le lendemain. (et non partirait)
    * Pour parler d’une chose en fonction du temps de la précédente, utiliser un auxiliaire modal exprimant la prévision tel que aller ou devoir :
    — Il arriva un lundi, et allait repartir le lendemain, et devait repartir le lendemain

    Dans votre phrase, on peut imaginer que l’auteur a souhaité utiliser le futur historique, un effet de style consistant en l’irruption du futur dans un récit au passé, en particulier en guise de dernière conclusion, pour parler de choses qui vont se passer « encore plus tard » selon la connaissance de l’auteur du récit, parfois comme une sorte de bilan :
    — Elle quitta l’Italie pour se marier. Elle devint reine. Puis elle battit les Anglais à Cordoue, et finalement regagna l’Italie. Son fils ne reviendra en Suisse qu’à l’issue de la guerre, dix ans plus tard.
    Je dirais que c’est ainsi que l’auteur a voulu écrire, mais il n’a pas construit clairement, et mieux vaut éviter d’utiliser un futur historique au détour d’une relative. Un futur historique, ça s’amène. Mais ce n’est après tout qu’une question de style et d’intention. Le futur reste concevable.

    Vous pouvez donc contester qu’il soit opportun d’utiliser le futur pour ce dernier verbe, mais ce serait faire un contresens que de le remplacer par un conditionnel sans en faire le verbe d’une proposition subordonnée complétive.

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  • Grand maître Demandé le 10 février 2023 dans Général

    La majuscule n’a évidemment aucun rapport avec l’unicité de la chose présentée. Le carnaval de Venise est tout autant unique que l’Académie française ou la mairie de Lille. Ne tenez aucun compte de la réponse précédente, qui revient régulièrement sur ce site.
    Une institution peut avoir un nom propre, avec sa majuscule. Si le nom institutionnel du carnaval de Venise est « Carnaval de Venise », vous pouvez utiliser la majuscule. Mais puisque l’écriture sans majuscule est évidemment valide, vous pouvez aussi vous en dispenser.
    Si le Vol de l’ange ne décrit pas un événement mais est le nom d’un événement, la majuscule est possible au mot « vol ». On ne la mettra en revanche au mot « ange » qu’après avoir analysé que ce mot désigne précisément tel ou tel ange, ce qui n’est pas le cas ici.
    Pour dépasser l’inspiration au cas par cas, en France, on se réfère souvent au « lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale » pour trancher, mais il est payant, même si circulent des extraits ou des versions intégrales de ce code dans toutes les rédactions et sur beaucoup de réseaux.
    Mon interprétation de ce lexique me conduit à dire qu’on doit écrire « le carnaval de Venise » (celui des carnavals qui se passe à Venise) ou « le Carnaval de Venise » (la vénérable institution), « le Vol de l’ange », et « la fête des Maries ».
    Dans la mesure où il s’agit d’un système organisé de conventions typographiques, il est inopportun d’arriver avec ses propres critères pour conseiller telle ou telle typographie.

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  • Grand maître Demandé le 10 février 2023 dans Accords

    C’est surtout parce que vous avez décidé d’utiliser le verbe « rester » de façon attributive qu’il vous faut un attribut, donc ici un participe passé. Le raisonnement est correct.

    Mais on devine aussi que ce n’est pas votre phrase, puisque vous la critiquez, et il est possible que l’intention de l’auteur soit d’utiliser le verbe « coller » à la voix active, que son intention ne soit pas d’utiliser le verbe « rester » de façon attributive.
    Peut-on rester manger à la cantine, rester dormir chez ses parents, rester parler avec le directeur, rester travailler encore une heure ? Plutôt oui. Et dans le dernier de ces quatre exemples, « rester travailler » signifie assez clairement « continuer à travailler« , certes avec une notion de lieu sous-jacente.

    Si on ne peut pas s’interroger longtemps sur « il est resté dormir » ou « il est resté dormi » (il faut l’infinitif), sur « il est resté endormir » ou « il est resté endormi » (il faut le participe passé), en revanche le verbe « coller » fait partie de ces verbes qui se construisent des deux façons, de sorte que la voix passive (être collé) et la voix active (coller) peuvent avoir le même sens : Paul est toujours collé à sa mère ; Paul colle toujours à sa mère. Selon cette approche, il serait (d’une façon formelle et indépendamment de l’usage) syntaxiquement correct d’écrire : Paul reste collé à sa mère, Paul reste coller à sa mère. C’est l’usage qui interdit l’approche active.

    La construction avec la préposition et le pronom postposé « coller à lui » au lieu de « lui coller » (voire « le coller » dans une autre construction) achève de nous montrer qu’on n’est pas dans ce cas de figure. Si la personne dont vous corrigez le texte et les propos avait choisi volontairement l’infinitif, elle aurait construit différemment le complément. Il est très probable qu’il ne s’agit que d’une simple faute d’orthographe, et non d’une nuance liée à une façon particulière de s’exprimer.

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  • Grand maître Demandé le 10 février 2023 dans Question de langue

    En constatant que le choix entre le singulier et le pluriel est impossible, qu’on ne trouve pas l’antécédent de « qui », vous avez repéré que cette phrase est mal construite. Ne tentez pas de conjuguer malgré tout en espérant que ça passera.
    Choisissez entre dire que « c’est l’émotion la moins contrôlable » (mais sans référence à « une des »), et dire que « c’est une des émotions les moins contrôlables » (ce qui apparemment ne correspond pas à ce que vous souhaitez dire).
    Notez aussi que la comparaison entre les émotions vous demande d’écrire « la moins contrôlable », « les moins contrôlables ».
    Pour respecter la forme de votre phrase, vous pouvez par exemple écrire que « la peur est celle de nos émotions qui semble la moins contrôlable ».

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  • Grand maître Demandé le 9 février 2023 dans Accords

    Si vous aviez écrit :
    — Il décida d’oublier les recommandations, les conseils, les avertissements qui lui avait été donnés
    vous pourriez vous demandez si tout cela s’additionne ou si chaque terme remplace le précédent, pour des raisons de gradation, ou d’hésitation, de rectification, de développement du sens…
    Avec chaque terme au singulier, et au présent (pour s’aider à l’oreille), on obtient :
    — Il décida d’oublier la recommandation, le conseil, l’avertissement qui lui a été donné
    — Il décida d’oublier la recommandation, le conseil, l’avertissement qui lui ont été donnés
    On peut même envisager l’accord au féminin :
    — Il décida d’oublier le conseil, l’avertissement, la recommandation qui lui a été donnée
    Mon avis est que quand on se pose la question d’identifier clairement le sujet d’un verbe, son nombre et son genre, dans une phrase qu’on a écrite soi-même, c’est qu’on aurait mieux fait de ne pas l’écrire.

    Dans votre phrase, cette question de choix à faire entre accumulation et gradation ne se pose pas.
    D’abord, avant même d’entamer votre liste, notez que « tout conseil », cela signifie « un conseil, quel qu’il soit ». Vous pouvez décider d’écrire cela, mais pourquoi ? Vous donnez l’impression de ne pas connaître le sujet de « être donné », comment est-ce possible ? Vous ne voulez pas plutôt dire « le conseil », ou « tous les conseils » ?
    Ensuite, vous pourrez enchaîner tous les déterminants « tout » que vous voulez, ça ne fera jamais une addition, et on n’obtiendra jamais un pluriel. On ne peut pas écrire « tout homme et toute femme sont… », et même en remplaçant le « et » par une virgule ambiguë, le sens de l’addition n’est pas concevable. Si vous voulez additionner les termes pour faire un sujet pluriel, n’utilisez pas le déterminant distributif « tout ».

    — — —

    Confirmez-moi que j’ai bien compris : vous avez trois mots, dont vous ignorez s’ils désignent ou non la même chose ; vous les introduisez tous les trois par le déterminant « tout » indiquant que ces mots ne sont pas définis, qu’ils sont hypothétiques ou incertains ; vous enchaînez ces sujets incertains alors qu’ils doivent se considérer au singulier de façon distributive ; vous ne mettez pour séparateurs que des virgules afin de pas dire si vous pensez « ceci et cela » ou « ceci ou cela » ; votre succession de mots une fois formée, vous décidez que ce sera le sujet d’un verbe, et que cette chose que vous avez construite a été donnée ; et vous demandez comment conjuguer le verbe, c’est-à-dire que vous demandez ce qui a été donné.
    Ce n’est pas la bonne démarche pour écrire. Vous devez savoir ce qui a été donné, choisir les déterminants et les conjonctions en conséquence, et vous verrez que vous n’aurez pas de problème pour conjuguer le verbe.

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  • Grand maître Demandé le 9 février 2023 dans Conjugaison

    Pour l’accent et le nombre de s dans le verbe resurgir, il suffit d’un dictionnaire : pas d’accent, et au choix un ou deux s.
    Mais effectivement, vous ne parlez pas forcément d’un verbe.

    Le verbe resurgir se conjuguant avec l’auxiliaire avoir, son participe passé peut-il être utilisé comme adjectif ?
    D’une personne qui a évolué, on ne dit pas « une personne évoluée » (c’est un autre sens), mais « une personne ayant évolué« .
    Une personne qui a marché n’est pas une personne marchée. A priori, l’emploi adjectival du participe passé d’un verbe intransitif n’est pas possible.

    Et donc, si un souvenir a surgi du passé, peut-on dire que ce souvenir est surgi du passé ?
    On n’a clairement pas ici l’emploi adjectival d’un participe passé. Resurgir est intransitif, on ne peut rien resurgir, et rien ne peut être resurgi.
    Pour utiliser le participe passé (invariable avec l’auxiliaire avoir), il faut écrire ainsi, pour respecter l’intransitivité du verbe resurgir : une longue histoire ayant resurgi du passé.
    Pour utiliser et accorder resurgi comme un adjectif, il faut que cet adjectif existe indépendamment, ce qui n’est pas confirmé par mes dictionnaires.

    Donc, utilisez le participe passé et écrivez correctement « une histoire ayant resurgi », ou décidez arbitrairement, contre le dictionnaire, que l’adjectif resurgi existe dans le sens de ayant resurgi (parce que des auteurs l’utilisent ainsi), et accordez cet adjectif : « une histoire resurgie ».

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  • Grand maître Demandé le 9 février 2023 dans Conjugaison

    1. Le pronom sujet « on » peut être utilisé pour désigner une personne quelle qu’elle soit, une « personne théorique », et on utilise le masculin singulier : quand on s’est déjà retrouvé pour un repas avec beaucoup plus de légumes que prévu, on fait attention à en acheter moins la fois suivante. Il n’y a a pas ce sens de la personne théorique dans votre phrase.

    2. Si dans tout votre texte vous utilisez « on » pour dire « nous », accordez les participes passés et les adjectifs au pluriel, éventuellement au féminin (on est contents, on est venues à trois, on s’est retrouvés…), utilisez les possessifs et les pronoms de la première personne du pluriel (on a pris nos sacs, on est rentrées chez nous, on a a cru qu’il nous appelait). C’est un accord par syllepse très courant depuis le XXe siècle.

    3. Il peut aussi arriver que le « on » soit indépendant des personnes évoquées, qu’il s’agisse réellement d’une forme impersonnelle, auquel ca on n’accorde pas : hier, dans cette famille où on se concerte trop peu, Paul a acheté des légumes le matin, Anabelle en a acheté le midi, Titi en a cueilli dans le jardin, et le soir, on s’est retrouvé avec beaucoup plus de légumes que prévu.

    Vous pouvez choisir entre les accords 2 et 3.

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  • Grand maître Demandé le 7 février 2023 dans Accords

    Le verbe « traverser » est transitif direct.
    On ne traverse pas des mètres, on ne traverse pas des unités de mesure.
    Mettons donc que vous avez écrit « 920 mètres » par métonymie pour parler d’un fleuve mesurant 920 mètres à cet endroit, un fleuve de 920 mètres de large.
    Ce qui a été traversé, qu’on le nomme « fleuve » ou qu’on le nomme « 920 mètres », est bien le COD, et il faut accorder le participe passé avec ce COD antéposé.
    Il n’est pas question de considérer que « 920 mètres » est un complément de mesure n’emportant aucun accord (comme dans « les 920 mètres de large que ce fleuve a mesuré jadis »).
    L’accord avec le COD se fait syntaxiquement, même en cas de métonymie. Si le COD antéposé est au pluriel, l’accord du participe passé se fait au pluriel.

    Cette réponse a été acceptée par DAVID Sophie. le 20 février 2023 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 7 février 2023 dans Accords

    — Il faut répéter la préposition « à » : merci à Mme X et à l’équipe Y.
    — Le verbe « consacrer », pour consacrer une partie de son temps à une personne ou à une activité quelle qu’elle soit, est le mot parfait. Le verbe « accorder » est possible, mais accentue inutilement le rapport de pouvoir, ou l’idée d’une libéralité d’un supérieur vis-à-vis d’un subordonné (le rapport hiérarchique est certes souvent réel, mais il est toujours poli de ne pas le pointer).

    Je vois que vous avez choisi le verbe « octroyer ».
    C’est un beau remerciement de remercier une personne en disant qu’elle vous a consacré du temps, c’est assez limite de dire qu’elle vous l’a accordé, et c’est carrément insultant de dire qu’elle vous l’a octroyé, comme un fait du prince. C’est le syndicaliste mécontent qui dit que le patron lui a octroyé une prime de trois euros, ce n’est pas un remerciement, c’est une critique assez violente.

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  • Grand maître Demandé le 7 février 2023 dans Général

    Dire, croire, juger, savoir…

    En principe, il y a une proposition subordonnée complétive composée après ces verbes.
    — On dit qu’elle habite Lyon. On croit qu’elle joue au tennis. On juge qu’elle en fait trop. On sait qu’elle reviendra.
    — On dit qu’elle est heureuse. On croit qu’elle est morte. On juge qu’elle est coupable. On sait qu’elle est convoitée.

    Il est loin d’être évident que le sujet d’une complétive puisse devenir systématiquement le COD en lui-même. Cependant on le fait avec ces quelques verbes, et pour décrire quelques états.

    La construction attributive est la plus courante quand la subordonnée consiste en un simple [sujet + être + attribut]. L’adjectif est alors attribut du complément d’objet.
    — On la dit heureuse. On la croit morte. On la juge coupable. On la sait convoitée.

    C’est seulement quand on ne peut pas se contenter de l’attribut, et qu’il faut une proposition, qu’on utilise un verbe à l’infinitif, dans certaines circonstances. Et encore, cette construction est assez rare. C’est de cette construction qu’il faut se méfier, même si elle semble parfois cohérente.
    — On la dit habiter Lyon. On la croit être partie hier. On la juge être de trop. On la sait venir de loin.

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