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  • Grand maître Demandé le 22 avril 2020 dans Question de langue

    Je réponds, au risque de susciter l’ire et la grognonnerie du sieur (ou de la sieuse) faucon. Bon, des fois que ça serve à d’autres, moins mal lunés.

    C’est une question de focale : passage du collectif au singulier. Avec un exemple peut-être plus parlant.

    Ils oublient que nous ne sommes pas la mère de leur gosse.

    Ils oublient que nous (pluriel collectif = l’ensemble des belles-mères, nounous, profs, que sais-je) ne sommes pas la mère (singulier distributif = chacune des belles-mères prise individuellement) de leur gosse.

    On pourrait cependant garder un pluriel : Ils oublient que nous ne sommes pas les mères de leurs gosses. // nous ne sommes pas leur(s) mère(s)

    Avec une structure plus proche de la phrase objet de la question : S’ils nous demandent si nous sommes la mère de leur gosse, nous répondrons que non nous sommes pas sa mère.

    Donc, je pense que de là on peut répondre à faucon. On peut aussi bien dire : oui, on est seul / ? oui, nous sommes seul  / oui, nous sommes seuls.

     

    Avec toutefois un gros bémol, l’attribut adjectif supporte sans doute nettement moins bien  que le substantif ce genre d’écart ; seul fait peut-être exception  si j’en crois l’usage (voir ngram )*, qui reste malgré tout limité d’après ce ngram.

     

    * nous sommes + intelligent(e), faible, aimé(e), grandi, déprimé, beau, bonne, gentil, respecté ne produit aucun résultat ; il faudrait évidemment élargir le test.

     

    _________

    Un exemple intéressant, où les adjectifs sont au pluriel, mais le substantif au singulier.

    Grâce à la pleine conscience et à la concentration, nous sommes capables de répondre à cette image, comprenant à présent que nous ne sommes plus un enfant démuni (et non des enfants démunis). Aujourd’hui, nous sommes adultes, solides et capables de nous protéger nous-mêmes.
    Source

    Un exemple intéressant, où les adjectifs sont au singulier.

    Ce sont les manières, les gestes, la tournure, la voix, l’esprit de cet homme que nous voulons acquérir, et nous ne voyons pas qu’il est grand et que nous sommes petit, qu’il est mince et que nous sommes gros, que son organe est doux et que le nôtre (et non les nôtres) est rude, qu’il est vif et que nous sommes lent…
    source

     

     

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  • Grand maître Demandé le 22 avril 2020 dans Général

    Bonjour,

    Dans l’absolu, les deux constructions sont correctes,

    Si on  modifie un peu la phrase de départ, selon le cas d’un oncle éloigné  n’a pas le même statut.

    Elle hérite d’une vieille malle d’un oncle éloigné = qui appartient à l’oncle = complément de nom.
    Elle hérite une vieille malle d’un oncle éloigné  = de la part de l’oncle = COI.

    En revanche, si on garde la phrase telle quelle, seule la construction transitive est possible : 

    Elle hérite une vieille malle et son contenu d’un oncle éloigné
    *Elle hérite d’une vieille malle et son contenu d’un oncle éloigné

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  • Grand maître Demandé le 21 avril 2020 dans Question de langue

    Bonjour, soir,

    Il y a au moins un cas – qui toutefois ne semble pas correspondre aux exemples proposés – où nous sommes + celui ne pose pas problème, c’est lorsque nous est singulier, c’est-à-dire qu’il ne renvoie qu’à une seule personne (nous de majesté, de modestie, …).

    Mais même quand nous est pluriel, il est des cas où celui est possible (voire seul possible).

    – S’il s’agit d’évoquer ce que font / sont les personnes désignées par nous, seul le pluriel est correct :

    Nous sommes les personnes qui observent = Nous sommes ceux qui observent.

    – En revanche, s’il s’agit d’évoquer ce que fait / ce qu’est une partie de la personnalité de chacune des personnes désignées par nous, alors le singulier est possible, voire seul possible.

    Nous sommes la partie de nous / la facette de notre personnalité qui observe = Nous sommes celui (en nous) qui observe.

     

    Edit
    Ci-dessus, il est question d’une partition de la personne / personnalité, mais ça fonctionne aussi avec un autre type de partition : celui du groupe.

    Vue d’ensemble = nous tous qui
    Par exemple lors d’une réunion rassemblant les ambassadeurs : Nous sommes ceux qui représentent  la France à l’étranger.

    Vue partitive = celui de nous qui
    Par exemple : Quand dans un pays, nous (les ambassadeurs en général) sommes celui (l’ambassadeur qui est sur place) qui représente la France, blablabla.

     

    Cette réponse a été acceptée par DavidAzz. le 25 avril 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 21 avril 2020 dans Question de langue

    Bonjour,

    Pour la clémentine, oui, c’est tout à fait possible, dans le TLFi :

    b) Division naturelle d’un fruit. Quartier d’orange.

    Pour la pomme (la poire, etc.) , en principe quartier = un quart.

    Cette réponse a été acceptée par bmaza. le 22 avril 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 20 avril 2020 dans Accords

    Le verbe payer peut se construire de deux façons :

    1) Payer y (COD) x euros (complément de mesure).

    J’ai payé ce pantalon 100 euros.
    Les 100 euros que j’ai payé ce pantalon…

    Dans ce cas on n’accorde pas, puisque le COD qui est ce pantalon n’est pas placé avant l’auxiliaire.

     

    2) Payer x euros (COD) pour y (je ne sais pas comment la grammaire traditionnelle analyse ce complément ; en nouvelle grammaire on se contente de dire que c’est un complément de verbe) / à y (COI).

    J’ai payé 100 euros pour ce pantalon.
    Les 100 euros que j’ai payés pour ce pantalon…

    J’ai payé 100 euros au fisc.
    Les 100  euros que j’ai payés au fisc…

    Dans ce cas on accorde, puisque le COD qui est 100 euros est placé avant l’auxiliaire.

    (Il faut se méfier des questions en quoi, combien, etc. elles peuvent aider, mais sont parfois traîtresses, comme c’est le cas en l’occurrence.) 

     

    Cette réponse a été acceptée par Edou. le 21 avril 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 20 avril 2020 dans Accords

    En principe, quand on est indéfini, l’adjectif possessif correspondant est son/sa/ses.

    Comment réagir quand on découvre que son mari est un coureur de jupons (ou de caleçons) ?

    Dès lors, la présence du notre pourrait laisser supposer que ce on n’est pas ici un indéfini, mais qu’il est mis pour un nous.
    Cependant, comme il n’existe pas de pronom complément propre à on et qu’il parait difficile d’accepter l’énoncé suivant (en tout cas dans le sens présentement recherché) :

    Comment réagir quand on découvre que son mari nous a trompé(e)(s) ?

    il reste à mon avis deux cas de figures :

    – soit, le on est indéfini, et alors, il est vraiment préférable de trouver une autre formulation que Comment réagir quand on découvre que notre mari nous a trompé(e)(s) ?
    – soit, le on n’est pas indéfini, mais renvoie à un nous pluriel, auquel cas il est préférable d’accorder au pluriel (voire de remplacer le on initial par un nous, mais c’est une pirouette).

    Quant au choix du genre, c’est encore une autre histoire : masculin « neutre », puisqu’il existe des hommes mariés à des hommes ? Féminin « majoritaire », puisque les couples hétérosexuels sont massivement plus nombreux que les couples gays ? Ce qui rejoint la tendance fréquente à utiliser un féminin « majoritaire», plutôt qu’un masculin « neutre » pour désigner un groupe majoritairement composé de femmes, par exemple les infirmières, plutôt que les infirmiers.

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  • Grand maître Demandé le 18 avril 2020 dans Accords

    Bonjour,

    Au masculin, tout comme on aurait la personne aimée, même si c’était d’un homme qu’il était question.
    On pourrait tolérer un accord sylleptique (= selon le sens et non selon la grammaire), s’il y avait une suite : L’être aimé peut être à côté de nous et nous sembler lointain. Elle peut être là, et nous manquer (phrase modifiée empruntée au Dictionnaire philosophique et passionné de l’amour).

     

    Edit : sauf à considérer que être peut être féminin (comme par exemple ici ou ), mais ce n’est pas exactement entré dans les usages, et encore moins été validé par les instances normatives.

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  • Grand maître Demandé le 18 avril 2020 dans Général

    Bonjour,

    Il y a bien un complément de nom, mais ce n’est pas dans l’axe de la route, c’est de la route, qui est complément de nom de axe.

    Un complément de nom, comme son nom l’indique complète un nom (ici axe) = on précise de quel axe il s’agit, c’est celui de la route.

    On voit que dans l’axe de la route ne complète pas un nom, mais le verbe remettre *.  Et c’est en effet un complément essentiel de lieu (ou dit autrement et plus génériquement un complément de verbe). Du moins selon l’analyse de la nouvelle grammaire ; la grammaire traditionnelle analyse ce complément comme un complément circonstanciel de lieu.

     

    * On remet quelque chose  (complément de verbe ou COD) quelque part (complément de verbe ou locatif ou complément essentiel de lieu).

     

    Cette réponse a été acceptée par Novice. le 18 avril 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 16 avril 2020 dans Accords

    Bonjour,

    Avec les verbes occasionnellement pronominaux (ce qui est le cas de  s’infliger – sur les différents types de verbes pronominaux, on peut par exemple consulter cet article ), le participe passé s’accorde avec le COD quand celui-ci est placé avant l’auxiliaire, ce qui est le cas de la deuxième phrase (d’où l’accord), mais non de la première phrase (d’où le non accord).

     

     

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  • Grand maître Demandé le 16 avril 2020 dans Général

    Oui, le futur est correct, c’est ce qu’on appelle un futur historique. Voir par exemple l’article de la BDL sur les différents usage du futur, dont voici l’extrait concernant le futur historique :

    Le futur simple peut notamment être employé pour exprimer un futur historique dans un contexte narratif au passé, c’est-à-dire pour évoquer un événement passé postérieur à un autre événement du passé.

     Exemples :

    – Finalement, le procès, qu’on avait cru terminé, s’éternisera pendant des mois.
    – Dix ans plus tard, il abandonnera sa carrière de chanteur pour devenir imprésario.

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