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  • Grand maître Demandé le 26 juin 2023 dans Général

    Je ne sais pas trop comment bien formuler les choses, mais voici des embryons de réflexions (c’est embryonnaire et pourtant, c’est long !).

    Réponse à fait partie de ces couples substantif / verbe + préposition pour lesquels la reprise pronominale semble « logique » avec le verbe, mais non avec le substantifs. Illustration :

    J’ai répondu à la question > La question à laquelle j’ai répondu.
    La réponse à cette question était connue d’avance > Une question à laquelle dont la réponse était connue d’avance.

    J’ai souscris à cette assurance > L’assurance à laquelle j’ai souscrit.
    La souscription à cette assurance est obligatoire > Une assurance à laquelle dont la souscription est obligatoire.

    Cette personne a eu recours à la chirurgie esthétique > La chirurgie esthétique à laquelle cette personne a eu recours.
    Le recours à la chirurgie explose chez les jeunes > La chirurgie esthétique à laquelle dont le recours explose chez les jeunes.

    Quand la préposition à n’introduit plus (pour le verbe) un COI, mais un complément de lieu, on voit que la pronominalisation (avec le verbe) perd de sa « logique » :

    Je suis retourné à la campagne > La campagne à laquelle je suis retourné ??? (plutôt )
    Mon retour à la campagne s’est bien passé > La campagne à laquelle mon retour s’est bien passé

    Je me suis installé à La Paz > La Paz à laquelle où je me suis installé.
    Mon installation à La Paz s’est bien passé > La Paz à laquelle mon installation s’est bien passée

    J’ai atterri / Mon atterrissage à la Paz > La Paz à laquelle j’ai atterri / mon atterrissage s’est bien passé.

     

    En guise de conclusion maladroite et embryonnaire  : quand le verbe introduit son complément par à, la pronominalisation en à + pronom ne fonctionne pas avec les compléments de lieu, seulement avec les COI.

    Les substantifs conservent cette préposition à pour introduire leur complément, mais la pronominalisation se fait en fonction du lien sémantique qui existe entre le substantif et son complément (comme ça se produit déjà pour les verbes + à + complément de lieu). Si on reprend les quatre premiers exemples, on voit que le lien est de type « possession », comme le fait apparaitre la possibilité du possessif, d’où la pronominalisation en dont :

    Cette question, sa réponse était connue d’avance > Une question dont la réponse était connue d’avance.
    Cette assurance, sa souscription est obligatoire > Une assurance dont la souscription est obligatoire.
    La chirurgie, son recours explose chez les jeunes > La chirurgie esthétique dont le recours explose chez les jeunes.

    Avec les compléments de lieu, apparition du , d’où la pronominalisation avec cet adverbe-pronom :
    La Paz, c’est l’endroit où je me suis installé, où j’ai atterri.
    La campagne, c’est l’endroit où je suis retourné.

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  • Grand maître Demandé le 26 juin 2023 dans Question de langue

    Voici quatre avis (les trois premiers datent de la même époque – XIXe, et divergent), le quatrième – contemporain –, qui ne porte pas précisément sur ce verbe, mais plus généralement sur cette alternance ou cette cohabitation des prépositions de et à pour différents verbes, va dans le sens de Littré.

    Nouveau dictionnaire des synonymes de Sardou (1874)

    Nouveau dictionnaire de la langue française (1832)

    Littré (1873)

    Deux extraits de cet article.

    Dans sa Syntaxe française du XVIIe  siècle, Haase répertorie de nombreux cas dans lesquels l’usage diverge de celui d’aujourd’hui (Haase 1898 : 296-311) : Il me vaudroit bien mieux […] de travailler beaucoup (Molière), Il Synergies Pays Scandinaves n° 3 – 2008 pp. 63-74 Jean-Michel Kalmbach 67 leur sembloit de voir toujours ce visage, (Vaugelas), À quoi bon de dissimuler ? (Molière). De même, on y voit que de nombreux verbes ont, avec le temps, changé de construction : hésiter de faire qch, s’obstiner de faire qch, exhorter de faire qch, etc., qui se construisent aujourd’hui tous avec à.
    […]
    Cette perspective historique éclaire d’un jour nouveau le cas des couples comme continuer à / continuer de, commencer à / commencer de, aimer à / aimer Ø. Plutôt que d’y voir des nuances de sens particulières, il suffit de les considérer comme des formes concurrentes, dont l’une représente un état plus ancien de la langue. Cela n’empêche certes pas que l’usager moderne tente de plaquer sur cette opposition des nuances qui n’y étaient pas au départ. Mais il aimait à se promener marque-t-il vraiment plus l’habitude que il aimait se promener, comme on l’enseigne généralement ? Cette question dépasse le cadre de notre propos et nous n’y répondrons pas

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  • Grand maître Demandé le 25 juin 2023 dans Général

    C’est un substantif, certes d’origine étrangère, certes tiré d’un nom propre, mais dans la mesure où c’est un nom commun et qu’il est entré dans le lexique français, il n’y a pas de raison de ne pas lui appliquer les règles d’accord du substantif, donc des tasers.

    (Robert, Larousse et Usito n’indiquent pas qu’il serait invariable en nombre.)

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  • Grand maître Demandé le 25 juin 2023 dans Accords

    Je pense que les deux, accord et non accord, sont défendables.

    Avant de développer et en commentaire aux réponses de PhL et Tara, je dirais que le complément de mesure est absolument exclu pour la très bonne et très simple raison que prendre dans le sens qu’il a dans cette phrase ne peut être que transitif. Ce qui suit est par conséquent un COD.  Si COD (antéposé) il y a, alors comment peut-on envisager le non accord ? Voilà, voilà, ça arrive !

    Mais avant que ça n’arrive, j’aimerais vous poser une question (un peu différente de celle de Joëlle). Est-ce que vous accorderiez dans ce cas ?

    Je te raconte pas l’énergie que la rénovation de cette maison m’a prise. 

    Et maintenant, tadaaaam, ma proposition pour les deux possibilités.

    (1) Si la phrase n’est pas disloquée (l’absence de virgule va dans ce sens), alors et contrairement à Joëlle, je vois ici une construction impersonnelle (avec un verbe occasionnellement impersonnel. Eh oui, il n’y a pas que les pronominaux qui le soient – non pas impersonnels, mais occasionnels). En effet, on a un sujet apparent (ça) et un sujet réel (rénover cette maison) :
    Ça m’a pris de l’énergie de rénover cette maison = Rénover cette maison m’a pris de l’énergie.

    Dans les constructions impersonnelles, le participe passé ne s’accorde pas, donc :
    Je te raconte pas l’énergie que ça m’a pris de rénover cette maison. 

    (2) Si la phrase est disloquée, c’est-à-dire, si elle est de ce type :

    Je te raconte pas l’énergie que ça m’a pris(?), de rénover cette maison.
    = Rénover cette maison, je te raconte pas l’énergie que ça m’a pris(?)

    Alors, je crois que le non accord n’est pas trop défendable (il faut donc remplacer le point d’interrogation ci-dessus entre parenthèses par un e), mais j’avoue que cet accord gratte un peu l’oreille (moins quand on remplace ce pronom par un syntagme nominal Je te raconte pas l’énergie que la rénovation de cette maison m’a prise).

    C’est peut-être en raison du ça (cela) sujet, ainsi, d’ailleurs :  Girault-Duvivier conclut « Mais depuis longtemps cette exception n’est plus admise. » Dont acte, il faudra donc faire avec son prurit auriculaire (ou s’asseoir sur la règle).

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  • Grand maître Demandé le 23 juin 2023 dans Question de langue

    La note de Larousse va dans votre sens.La remarque du Tlfi aussi.  Rem. Dans ce sens, la forme fém. maline tend à se substituer à celle de maligne.

    Usito semble neutre : il indique les deux formes pour le féminin, sans préciser que l’une serait réservée à une acception.

    Personnellement, je ne vois pas ce qui justifierait cette différence, si ce n’est que l’adjectif est très certainement plus employé dans le sens de rusé que de nuisible et ce d’autant plus à l’oral, ce qui peut donc expliquer que maline soit plus produit pour rusée que pour nuisible, et que dès lors vous associiez plus cette forme à ce sens, c’est une question de fréquence, pas de logique.

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  • Grand maître Demandé le 22 juin 2023 dans Question de langue

    Dans ce document rédigé par une prof agrégée de lettres,  d’où est extraite la capture ci-dessous, il n’est pas fait mention de la « factorisation » de ne, il semble donc qu’il n’y en ait qu’un seul :

    Mais peut-être est-ce par simplification que rien n’est dit à ce sujet. Toutefois, j’ai l’impression qu’en l’espèce rien vient seulement renforcer l’expression, comme semble le montrer la série ci-dessous. Si c’est le cas, le ne serait effectivement unique et associé au que. Mais je n’affirme rien, je ne fais que supputer.

    Il n’y a que ma passion = il y a seulement ma passion.
    Il n’y a rien que ma passion = il n’y a rien hormis ma passion = il y a seulement ma passion.

    Il n’y a de vrai que ma passion = il y a de vrai seulement ma passion.
    Il n’y a rien de vrai que ma passion = il n’y a rien de vrai hormis passion = il y a de vrai seulement ma passion.

    Quoique dans ces reformulations le ne semble plutôt associé à rien.

    Conclusion, la question reste entière. En revanche, ce qui est certain, c’est que la phrase est correcte ! 

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  • Grand maître Demandé le 21 juin 2023 dans Question de langue

    Je vous donne une référence « officielle » – le Dictionnaire du patois saintongeais – et sinon on trouve pas mal de sources sur lesquelles il est indiqué since / sincer = serpillière / passer la serpillière.

    Et même une jolie carte avec la région où ce terme est usité (ainsi que les autres variations régionales).

    Cette réponse a été acceptée par Cocojade. le 22 juin 2023 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 21 juin 2023 dans Question de langue

    Hmmm, je ne trouve pas trace de cette tournure. Est-elle extraite du même texte que le « stipuler de + infinitif » ? L’auteur est-il étranger ? Francophone natif ?

    On pourrait avoir une forme impersonnelle : Il est attendu d’elle qu’elle se conforme…

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  • Grand maître Demandé le 21 juin 2023 dans Question de langue

    Stipuler est un verbe transitif direct. En principe les compléments des verbes transitifs direct sont (par définition) construits directement. Exceptionnellement, certains verbes transitifs ont leur complément infinitif précédé d’un de qui n’est pas une préposition mais un marqueur d’infinitif (dit aussi indice d’infinitif ou encore introducteur d’infinitif).
    Ces verbes sont en nombre limité et, sauf erreur de ma part, stipuler n’en fait pas partie. En principe le Tlfi indique pour chacun de ces verbes cette construction atypique, il n’en est pas fait mention pour stipuler. 
    Il n’apparait pas non plus dans cette liste.

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  • Grand maître Demandé le 20 juin 2023 dans Question de langue

    En partant de votre deuxième phrase pour laquelle la présence de ne est impossible, on peut peut-être supposer que dans les versions dépourvues de ne apparent (alors qu’il est possible), celui-ci est tout de même présent de façon sous-jacente (par ellipse).

    Prenons donc votre deuxième phrase en la modifiant un peu (juste parce que l’indépendance de pas loin est plus perceptible, me semble-t-il) :
    Pas loin de la ville, je connais d’excellents producteurs.

    Je pense que l’on peut dire que cet énoncé équivaut à Dans un endroit qui n’est pas loin de la ville, je connais d’excellents producteurs, et qu’on retrouve le même phénomène dans :
    Il vit [dans un endroit qui n’est] pas loin de chez ses parents ou dans La ferme se situe [dans  un endroit qui n’est] pas loin du château.

    Alors, on voit qu’on ne dit pas exactement la même chose, avec : Il ne vit pas loin de chez ses parents, on nie Il vit loin de chez ses parents ;
    alors qu’avec Il vit pas loin de chez ses parents, on affirme que son domicile n’est pas éloigné de celui de ses parents.

    Dans le premier cas, la négation porte sur vivre (sur le sujet finalement : Il (ne) vit (pas) loin), dans le second sur le lieu (le domicile est situé loin / n’est pas situé loin).

     

    Et donc pour répondre à vos deux questions : il est proscrit en l’absence de verbe, et en présence il est facultatif, mais avec une nuance de sens.

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