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  • Amateur éclairé Demandé le 14 janvier 2018 dans Accords

    Joëlle, le sarcasme était-il vraiment nécessaire ? Peut-être le fait qu’il ne s’agit pas d’une synthèse, mais d’un traitement du sujet qui se veut exhaustif en rassemblant toutes les citations sur le sujet vous a-t-il échappé ?

    Chambaron : pour enseigner, il faut tantôt faire des choix, tantôt se résoudre à mentionner les hésitations de l’usage. Discussion intéressante que, du reste, il ne me déplairait pas de poursuivre. Mon courriel est accessible sur mon profil, si le cœur vous en dit.

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  • Amateur éclairé Demandé le 14 janvier 2018 dans Accords

    Cher Czardas,

    À la lecture du lien que vous proposez, je me sens obligé de réagir à plusieurs imprécisions :

    1. Rendre à Goosse ce qui appartient à Goosse

    L’article du site Langue-fr.net ne cite que la 14e édition du Bon Usage et attribue les positions que l’on y trouve tantôt à Grevisse et Goosse, tantôt à Grevisse seul.

    Or André Goosse, qui se charge des rééditions depuis la 12e, a presque intégralement réécrit l’ouvrage, à tel titre que je n’ai trouvé à ce jour aucun paragraphe identique entre la 11e édition —  la dernière publiée du vivant de Grevisse —  et la 14e. Il est d’ailleurs un certain nombre de questions sur lesquelles Goosse défend une position différente de celle de son prédécesseur.

    C’est pourquoi un grammairien comme Marc Wilmet, quand il cite la 12e édition du Bon Usage ou les éditions ultérieures, se contente de mentionner le nom de Goosse et fait appel à la 11e édition lorsqu’il veut donner l’avis de Grevisse.

    Le site affirme ainsi que dans l’expression se faire l’écho de, « l’écho est ici attribut du complément d’objet se ». C’est l’avis de Goosse. Mais Grevisse, quant à lui, soutenait qu’il est attribut du sujet (cf. son Cours d’analyse grammaticale). Vous trouverez les citations à cet effet dans mon intervention sur le fil suivant :

    https://www.question-orthographe.fr/question/accord-de-fait-dans-se-faire-lecho/

    1. L’accord du participé passé des verbes cru, su, dit, voulu et de leurs synonymes

    Langue-fr.net dit ensuite : « Mais au nom de la règle fixée par Vaugelas au XVIIe siècle, Grevisse lui-même accepte aussi l’invariabilité dans un tel cas (complément d’objet direct avant le participe, mais attribut du COD après). »

    Mais ni Grevisse ni Goosse n’acceptent l’invariabilité dans le cas de se faire l’écho de. L’auteur de l’article a mal compris un passage de la 14e édition du Bon Usage.

    Goosse y dit (p. 1178) :

    « Le participe suivi d’un attribut du pronom réfléchi s’accorde ordinairement avec ce pronom […]. Mais, comme on l’a vu au § 950, il y a dans l’usage une hésitation assez compréhensible : Ces sangs qui s’étaient cru adversaires (Malraux, Espoir, p. 250) [crus, Pl., p. 723]. — La littérature s’est surtout voulu cela (Barthes, Degré zéro de l’écriture, II, 5). »

    Quiconque se référerait seulement à ce paragraphe pourrait s’imaginer que cette hésitation existe pour tout participe suivi d’un attribut du pronom réfléchi. Mais si l’on consulte la section 950 à laquelle nous renvoie le texte, on comprendra que cela ne concerne en vérité qu’un petit nombre de verbes (p. 1173) :

    « Le participe passé accompagné d’un attribut d’objet direct s’accord ordinairement avec cet objet si celui-ci précède le participe : Tous ceux qu’ils avait faits grands (Bloy, Âme de Napol., p. 90). […]. Toutefois, l’usage est assez hésitant pour les participes cru, su, dit, voulu et leurs synonymes […], pour lesquels le véritable objet direct est l’ensemble formé par le nom et l’attribut. »

    Notez au passage que Goosse ne fait pas figurer faire (que l’on retrouve dans se faire l’écho de) au rang des verbes pour lesquels l’usage est indécis.

    Le gendre de Maurice Grevisse ajoute une note historique dans laquelle il est effectivement fait mention de la règle fixée par Vaugelas :

    « Le partic. passé suivi d’un attribut de l’objet est un des cas où l’invariabilité était recommandée par les grammairiens du XVIIe s., notamment par Vaugelas, pp. 277-278 : Les habitans nous ont rendu maistres de la ville. Le commerce l’a rendu puissante. »

    Mais cette règle (formulée en 1647 et contestée par Thomas Corneille dès 1687) est obsolète, et à aucun moment André Goosse ne dit que c’est la raison pour laquelle il y a hésitation aujourd’hui dans l’accord des participes des verbes croire, vouloir, etc.

    La vraie raison, il nous la donne : c’est qu’avec ces verbes, « le véritable objet direct est l’ensemble formé par le nom et l’attribut ».

    Ce cas est bien connu chez les grammairiens :

    Joseph Hanse

    Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne (cf. Participe passé, 5.2.5) :

    « Le complément d’objet direct a un attribut, réel ou prétendu. Dans Les lectures qu’on a appelées futiles, On l’a trouvée inanimée, On les a portés (inscrits) manquants, Je l’ai vue inquiète, Cette robe ne vous va pas, on l’a faite trop large, On l’a appelée Virginie, il est logique de voir un complément d’objet direct (déterminant l’accord) et un attribut de ce complément. On a beaucoup disserté sur cet accord au XVIIe siècle et on a préconisé l’invariabilité.

    Aujourd’hui la logique ferait plutôt une distinction entre les exemples qui viennent d’être cités et les cas où le complément est en réalité une proposition et où le participe devrait donc rester invariable. On ne peut voir un objet direct et son attribut dans On la dit malade, qui signifie : On dit qu’elle est malade. Il serait donc normal de laisser le participe invariable et d’écrire : On les a dit (ou cru) malades. »

    Maurice Grevisse

    Le Bon Usage, 11e édition, p. 920 :

    « Sans doute, si l’on porte la question sur le terrain de la logique, on pourra observer : 1° que l’accord est demandé quand le pronom qui précède le participe est réellement un complément d’objet direct : Cette robe, vous l’avez faite large [vous avez fait quoi ? — l’, c.-à-d. la robe] ; — Les livres que je vous avais donnés propres sont souillés [j’avais donné quoi ? — que, c.-à-d. les livres] ; — 2° que l’accord ne devrait pas se faire quand le pronom qui précède n’est pas réellement et au sens plein un complément d’objet direct : Cette robe, vous l’avez cru belle [vous avez cru quoi ? — l’ (c.-à-d. la robe) être belle : l’objet direct est toute la proposition] ; — Les livres que j’ai cru utiles [j’ai cru quoi ? — que (c.-à-d. les livres) être utiles]. »

    Ibid., p. 936 :

    « Puisqu’il n’est pas rare qu’on laisse le participe invariable dans des phrases du type Ces personnes, je les ai cru mortes (n° 1920), on pourrait écrire aussi : Elles se sont cru belles.Comme l’inépuisable grondement de ces avions mêlait bien ces sangs qui s’étaient cru adversaires (A. Malraux, L’Espoir, p. 250). [Dans l’édit. de la Pléiade, on a : … qui s’étaient crus adversaires.] — Ils se seraient cru déshonorés (Fr. Chalais, dans le Figaro litt., 29 déc. 1973). »

    René Georgin

    Problèmes quotidiens du langage, p. 132 :

    « Quand le participe des verbes dire, croire, sentir, penser, vouloir, juger, est suivi d’un attribut du complément d’objet, les uns accordent le participe : Une voix qu’on eût dite venue du ciel (Duhamel). Les autres le laissent invariable : Ces sons du cor que jamais je n’ai trouvé tristes (Mauriac). Évidemment, dans ces phrases, le relatif n’est pas vraiment le complément du verbe voisin, mais plutôt le sujet d’un infinitif sous-entendu. Cependant l’accord est plus conforme à l’habitude instinctive, puisque le relatif complément précède le verbe et le voisinage de l’attribut peut influer sur l’orthographe du participe. Il me semble donc préférable de faire l’accord sans compliquer une règle qui ne pèche pas déjà par sa simplicité. »

    Jeux de mots, p. 97 :

    « Reste le cas des verbes pronominaux suivis d’un attribut dans lesquels j’inclinerais personnellement à accorder le participe avec le pronom réfléchi. C’est ce que faisait André Gide : Combien de gens, pour s’être crus dévots ou amoureux, sont devenus bientôt des dévots ou des amoureux sincères, tandis que Jean Giono écrit : Ils s’étaient cru vainqueurs. S’il existe de tels flottements dans l’usage des écrivains, si les grammairiens professionnels en discutent, comment veut-on que le public non spécialisé s’y retrouve ? Il convient donc, dans ce genre de phrases, de se montrer fort libéral et d’admettre les deux orthographes. »

    Georges et Robert Le Bidois

    Syntaxe du français moderne, p. 190-191 :

    « Il nous semble que sur le terrain purement grammatical les arguments pour et contre l’accord s’équivalent sensiblement. Mais ici, comme du reste dans beaucoup d’autres questions, la grammaire pure — c’est-à-dire la stricte correction — n’est pas seule en jeu. La parfaite justesse d’expression y est intéressée également. Or il semble bien que le participe, dans ce cas, ne demande point à attirer le regard. Il n’a pas ici son indépendance ordinaire, il est engagé dans un complexe syntaxique où, malgré son importance, il le cède en intérêt à un autre élément tout à fait primordial, l’attribut, le prédicat ; celui-ci seulement a droit au plein éclairage. Aussi, pour notre part, l’écririons-nous volontiers sans accord, comme a fait Maupassant dans cette phrase : « Derrière la maison qu’ils avaient cru abandonnée » (Deux amis). Avec le participe ainsi construit, nous sommes « au milieu d’un sens », et il n’y a pas lieu, là, de retenir l’attention. D’ailleurs, l’objet de avaient cru, c’est, non pas « la maison », mais l’élément complétif-prédicatif (que la maison était abandonnée). »

    Les personnes intéressées pourront également se référer à M. Wilmet, Le Participe passé autrement (p. 58-60) et à J. Damourette et E. Pichon, Des mots à la pensée (tome IV, p. 24-25), auteurs qui disent sensiblement la même chose mais en s’émancipant de la terminologie de la grammaire traditionnelle.

    1. Conclusion

    Langue-fr.net conclut son article en disant : « Autrement dit : vous avez le choix ! » Le choix de suivre ou non les nombreux grammairiens qui prônent l’invariabilité ? On peut en convenir. Mais il est faux de prétendre que la 14e édition du Bon Usage accorde aux usagers une telle latitude.

    André Goosse y édicte qu’il « n’est pas exact » de dire qu’il faut laisser le participe passé invariable. Dans la 12e édition, il affirmait que c’est « à tort » que certains dictionnaires soutiennent une telle position.

    Est-ce ainsi que parle quelqu’un qui « accepte aussi l’invariabilité dans un tel cas » ?

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  • Amateur éclairé Demandé le 14 janvier 2018 dans Accords

    PARTIE 2 : ANALYSE GRAMMATICALE

    1. L’expression n’est pas analysable (Ortho vert).

    Dans Problèmes quotidiens du langage (p. 133), René Georgin avance la réponse suivante :

    « De son côté le dictionnaire Ortho édicte qu’on doit écrire : Elle s’est faite l’interprète de, mais : elle s’est fait l’écho de. Il se garde de justifier cette décision arbitraire qui ne repose sur rien. Il note seulement que dans se faire l’écho, l’invariabilité du participe résulte du fait que l’expression est impossible à analyser. Mais se faire l’interprète et se faire l’écho sont deux expressions exactement parallèles. Dans l’une comme dans l’autre, se faire est un gallicisme où se n’est guère analysable (encore qu’on puisse le tenir pour le complément d’objet de faire). On dit de même : elle s’est faite vieille, ils se sont faits les avocats de cette cause. Dans ces locutions où se faire veut dire devenir, se présenter comme, jouer le rôle de, le participe du verbe pronominal s’accorde normalement avec se (ou avec le sujet, ce qui revient au même). […] C’est l’application de la règle générale d’accord du participe dans les verbes pronominaux. »

    En effet, il est bien connu que lorsque se n’est pas analysable, comme dans les verbes essentiellement pronominaux, l’accord du participe passé doit se faire avec le sujet.

    1. L’écho est COD (Projet Voltaire).

    Pour que l’écho soit COD, il faudrait que le pronom se soit COI. Le sens serait alors : « ils ont fait écho à eux-mêmes de cette nouvelle » (sens réfléchi) ou « ils ont fait écho les uns aux autres de cette nouvelle » (sens réciproque). Or, il n’échappera à personne que telle n’est pas la signification de l’expression, mais qu’elle veut plutôt dire : « Ils sont devenus l’écho de cette nouvelle. »

    Lorsque se faire signifie devenir, il n’existe que deux analyses chez les grammairiens :

    – Soit il s’agit d’une locution verbale où se n’est pas analysable, et dans lequel le nom ou l’adjectif qui suit doit être considéré comme un attribut du sujet. Aux temps composés, le participe passé s’accordera avec le sujet.

    – Soit se est COD, et le nom ou adjectif qui suit le verbe est attribut du COD. Aux temps composés, le participe passé s’accordera avec le pronom se, qui renvoie au sujet, ce qui ne change donc rien à l’accord.

    Cette dernière position se fonde sur le fait que la construction faire + COD + attribut du COD existe en français, comme en témoigne entre autres le Trésor de la langue française :

    « 1. Faire qqn + subst. (attribut de l’obj.) non déterminé. Élever au rang de, donner le titre, la dignité de. Faire qqn héritier, chevalier de la Légion d’honneur. […]

    1. Faire qqn + adj. (attribut de l’obj.) […] Rendre, faire devenir. Faire qqn riche. »

    Nous avons déjà vu plus haut que Maurice Grevisse, dans Le Bon Usage, cite les deux avis sans prendre position. Mais dans son Cours d’analyse grammaticale (p. 42), publié en 1969, il analyse de la façon suivante la citation de George Sand « à mesure que la brume se fait moins dense » :

    « Dense, attribut de brume, si l’on considère en bloc se fait comme verbe, équivalent à devenir. Cette analyse vaut mieux que celle qui considérait se comme objet direct de fait — et dense comme attribut de cet objet direct. »

    Quand cette première interprétation semble aussi avoir la préférence de René Georgin (voir plus haut), André Goosse opte quant à lui pour la seconde (Le Bon Usage, 16e édition, p. 1278) :

    « Le participe suivi d’un attribut du pronom réfléchi s’accorde ordinairement avec ce pronom […]. Sans doute par confusion avec se faire un devoir (ou un plaisir, etc.), certains dict. considèrent que dans s’est fait l’écho le participe doit rester invariable. Si on suit la règle ordinaire, ce n’est pas exact. »

    Dans son billet sur le blog du Projet Voltaire, Bruno Dewaele dresse un parallèle entre se faire l’écho de, se faire jour et se faire fort de.

    Chaque cas est pourtant très différent des deux autres. Dans se faire fort de, l’invariabilité est due au fait qu’il s’agit d’une locution figée. Nous l’examinerons donc dans la 4e partie.

    Dans se faire jour, jour, qui est COD, désigne une ouverture laissant passer la lumière, et l’expression signifie donc se créer une ouverture, d’abord au sens propre puis au sens figuré. Le COD étant placé après le verbe, l’absence d’accord n’est que l’application de la règle ordinaire.

    1. L’usage est que le participe passé reste invariable (Hanse).

    Avant de soumettre à l’épreuve des faits la véridicité de cette assertion, remarquons en guise de préambule qu’il existe, selon la formule célèbre de Vaugelas, un bon et un mauvais usage.

    Ainsi René Georgin, après avoir cité Joseph Hanse, objectait-il dans Problèmes quotidiens du langage (p. 133) :

    « C’est peut-être l’usage, mais un usage qui ne s’explique pas. »

    Mais est-ce vraiment l’usage ?

    Les deux dictionnaires les plus populaires du XXe siècle (Larousse et Robert) s’étant prononcés en faveur de l’invariabilité, on peut logiquement s’attendre à ce que cela ait eu une grande influence sur leurs contemporains.

    Considérons donc seulement les ouvrages du XIXe siècle, en prenant pour référence Gallica, dont la base de données pour cette période est plus riche que celles de Google Livres et de Frantext.

    Extraire les exemples au féminin singulier de l’ensemble contenant ceux au masculin singulier, qui ne permettent de tirer aucune conclusion, demande un travail trop fastidieux. Je limiterai donc la recherche au pluriel :

    – « se sont fait l’écho » : 184 résultats

    – « se sont faits l’écho » et « se sont faites l’écho » : 169 + 22 = 191 résultats

    L’usage était donc très indécis, ce qui explique sans doute que Joseph Hanse se soit finalement ravisé quelque trente années plus tard, en concédant que « la logique et l’usage autorisent — et même recommandent — l’accord ».

    1. Il s’agit d’une expression figée (Larousse)

    Pour jauger la valeur de cet argument, examinons la locution se faire fort de, dans laquelle fort et le participe passé fait doivent tous deux rester invariables selon la grande majorité des grammairiens (à l’exception notable de Marguerite Buffet et d’Émile Littré).

    En effet, les éditions Larousse estiment que la cause de l’invariabilité est la même pour les deux expressions. Thomas écrit dans son Dictionnaire des difficultés de la langue française :

    « L’expression se faire fort de […] s’est figée, et l’usage veut qu’on dise : Elle s’est fait fort d’obtenir la signature de son mari. »

    Commençons par rappeler que se faire fort de a deux sens bien distincts et que seul l’un des deux est concerné ici. Girodet dit dans son Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française :

    « Se faire fort de. Au sens de se vanter de, participe invariable : Ces filles se sont fait fort de nous battre. — Au sens de tirer sa force de, accord du participe avec le sujet : Ces nations se sont faites fortes de la faiblesse de leurs voisins. »

    La cause ayant entraîné l’invariabilité dans ce premier sens de se faire fort de est-elle présente dans se faire l’écho de ? Voyons ce qu’en disent les grammairiens.

    On trouve dans l’Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain :

    « L’usage de la langue commune tend à imposer se faire fort de (ou plus rarement se porter fort pour) comme une locution verbale où fort est considéré comme un élément adverbial. En fait, l’écrivain ou le locuteur ne font pas l’analyse grammaticale de la locution. On ne sent pas fort comme un attribut du sujet. Il faut faire l’opposition entre l’énoncé : Ils se font forts ou elle se fait forte (ils deviennent forts ou elle devient forte) et la locution : ils se font fort de, où les éléments sont indécomposables avec la signification : ils garantissent que. »

    Georges et Robert Le Bidois disent dans Syntaxe du français moderne (tome 2 p. 151) :

    « Vaugelas déjà, dans ses Remarques, constatait, comme “un usage assez estrange, mais bien françoys”, qu’une femme dit, “tout de même qu’un homme, je me fais fort de cela, et non pas je me fais forte” ; et il opinait qu’“il faut dire aussi Ils se font fort de cela, et non pas ils se font forts”. Cet usage, assez ancien, on le voit, s’explique sans doute par le sens de la locution ; elle ne signifie pas se rendre fort ou forte mais se piquer de ; le peu que fort garde, dans ce tour, de son sens ou de sa valeur ordinaire est cause qu’on le laisse sans accord. »

    André Goosse dit dans Le Bon Usage (16e édition, p. 425) :

    « Fort reste invariable selon la tradition grammaticale dans les expressions se faire fort de et se porter fort pour (qui est plus rare). […] L’invariabilité en genre et en nombre a été prescrite par Vaugelas, avec cet argument que fort dans se faire fort est “mis comme adverbialement” (p. 324). On pourrait aussi dire qu’il s’agit de locutions figées, où il est difficile aujourd’hui de donner à fort une fonction distincte. »

    Et d’ajouter (p. 1278) :

    « Le partic. passé est invariable dans Elle s’est fait fort de, Ils se sont fait fort de. C’est une locution figée où fort aussi est invariable. »

    Ne nous attardons pas sur l’avis que l’adjectif fort serait employé adverbialement. D’une part, si les adjectifs (comme fort) sont souvent utilisés comme adverbes (parler fort, etc.), cela ne saurait être le cas des substantifs accompagnés d’un article (comme l’écho). D’autre part, comme nous l’avons déjà mentionné, c’est le fait qu’il s’agirait d’une expression figée qui justifie l’invariabilité dans les deux cas selon les éditions Larousse.

    Dans se faire l’écho de, l’écho garde son sens et sa valeur ordinaire et il est aisé de lui donner une fonction distincte : on le sent clairement comme un attribut (du sujet ou de l’objet). Le locuteur parvient à faire l’analyse grammaticale de la locution et à décomposer ses éléments constitutifs. Il existe d’ailleurs de très nombreuses expressions exactement parallèles où personne ne remet en question l’accord.

    Aucune des raisons justifiant le figement de se faire fort de n’est donc présente dans se faire l’écho de.

    Conclusion

    Il apparaîtra à tous que je prends fait et cause pour l’accord. Mon objectif premier était de rendre accessibles à tous sur Internet les citations des grammairiens qui opinent en faveur de cet avis. C’est désormais chose faite.

    Libre à vous, partisans de l’invariabilité, de rédiger une réfutation pour faire valoir vos arguments.

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  • Amateur éclairé Demandé le 14 janvier 2018 dans Accords

    J’aimerais revenir sur cette question, en mettant à l’épreuve les arguments avancés par les partisans de l’invariabilité.

    Dans un premier temps, je citerai divers ouvrages de référence ayant traité de cette question, afin d’avoir une idée bien claire des thèses en présence.

    Dans un second temps, je tenterai de confronter les diverses justifications proposées pour justifier l’invariabilité du participe aux objections soulevées par les grammairiens du camp adverse.

    Pour les ouvrages ayant adopté un classement alphabétique, je n’ai pas pris la peine d’indiquer le numéro de la page. Il suffira de se rapporter à l’entrée écho de ces dictionnaires.

    PARTIE 1 : HISTORIQUE

    En vertu du code de la propriété intellectuelle, tous les dictionnaires et ouvrages de grammaire du XIXe siècle sont dorénavant entrés dans le domaine public. Un grand nombre d’entre eux sont consultables sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF.

    Si la consultation des divers dictionnaires du XIXe siècle à l’entrée écho nous amène à constater qu’aucun d’entre eux ne traite de la question, une recherche par mot-clé nous permet de voir qu’un seul dictionnaire a — et par deux fois — employé cette expression.

    Il s’agit du tout premier dictionnaire Larousse, le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle en 17 tomes (1866-1877) :

    « Les Mémoires tirés des papiers d’un homme d’État se sont faits l’écho de ce bruit » (tome 2, p. 1356).

    « La plupart de ses biographes se sont faits l’écho de ces plaintes » (tome 11, p. 59).

    Comme on peut le voir, ce dictionnaire considère le participe passé comme variable. Cependant, étant donné que ces deux citations ne se trouvent pas à l’entrée écho mais dans deux biographies, il est compréhensible qu’il n’ait eu, comme nous le verrons, aucun impact sur ses successeurs, ces exemples étant noyés dans des milliers de pages à une époque où la recherche numérique n’existait pas.

    Il faudra attendre plus d’un demi-siècle pour trouver un premier ouvrage prônant l’invariabilité. Jean Boisson dit dans Les Inexactitudes et Singularités de la langue française moderne (1930) :

    « Se faire l’écho de, invariable : elles se sont fait l’écho de ces bavardages » (p. 45).

    Bien que Jean Boisson soit avant tout un historien (il a d’ailleurs été primé par deux fois par l’Académie française pour des livres d’histoire), cet ouvrage jouit apparemment d’une certaine autorité au sein de la communauté des grammairiens, l’Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain (ouvrage collectif sous la direction de Fernand Keller publié en 1972) le citant à plusieurs reprises.

    En 1949, le grammairien belge Joseph Hanse écrit dans son Dictionnaire des difficultés grammaticales et lexicologiques :

    « Se faire l’écho est une expression verbale où faire et écho restent normalement invariables. L’usage est d’écrire : Ils se sont fait l’écho de cette calomnie. Elle s’en est fait l’écho. »

    En 1950, André Sève, enseignant (à ne pas confondre avec le prêtre assomptionniste du même nom), publie le dictionnaire Ortho vert (640 p.) avec la collaboration du linguiste Jean Perrot. Cette version de ce dictionnaire orthographique, plus complète que l’Ortho rouge (511 p.) et son résumé Ortho jaune (288 p.), parus respectivement en 1946 et 1947, prône l’invariabilité :

    « Écho nm. Ils se sont fait l’écho. (Remarquer l’invariabilité du participe qui résulte du fait que l’expression est inanalysable.) »

    Ces premières prises de position n’empêchèrent pas le linguiste français Albert Dauzat d’écrire dans Le Monde du 17 janvier 1951 :

    « Une légende […] dont une revue hôtelière suisse s’est faite dernièrement l’écho » (cité dans Le Bon Usage, de la 12e, p. 1379, à la 16e édition, p. 1278).

    Le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (première édition du Grand Robert), publié de 1953 à 1964 en 6 volumes (le deuxième tome, qui concerne notre expression, a paru en 1955), contient deux exemples où le participe passé reste invariable :

    « Elle s’est fait l’écho, ils se sont fait l’écho de la nouvelle. »

    Adolphe Victor Thomas, diplômé des sciences anthropologiques et chef des services de correction des dictionnaires Larousse, dit dans son Dictionnaire des difficultés de la langue française (1956) :

    « Dans l’expression se faire l’écho de, le participe fait est invariable. »

    Notons qu’il se garde de justifier sa position. La phrase est reproduite telle quelle, sans explication, dans le deuxième tome du Grand Larousse de la langue française, paru en 1972. Ce n’est que bien plus tard, avec la publication en 1998 du Dictionnaire des difficultés du français d’aujourd’hui de Daniel Péchoin et Bernard Dauphin, que les éditions Larousse commenceront à invoquer l’idée d’une expression figée :

    « Se faire l’écho de (= répéter en propageant) est une expression figée. Recommandation : Dire ou écrire, sans accorder le participe passé : la presse s’est fait l’écho de cette rumeur plutôt que la presse s’est faite l’écho de cette rumeur. »

    René Georgin, agrégé de grammaire, dit dans ses Consultations de grammaire, de vocabulaire et de style (1964) :

    « Il est vrai que dans le verbe se faire, qui entre dans différents gallicismes, l’accord du participe est parfois délicat. […] Ou bien faire a son sens fort et se une valeur de complément indirect (à soi). Le participe reste alors invariable : Ils se sont fait des ennemis ; elle s’est fait un plaisir de le recevoir. Ou bien se faire signifie devenir et le participe s’accordera avec se (ou avec le sujet, ce qui revient au même) : Elle s’est faite vieille ; elle s’est faite l’avocat des malheureux. […] On dira donc, suivant le sens : La presse s’est faite l’écho de ces bruits, mais : Elle s’est fait un devoir de tenir ses lecteurs au courant » (p. 164-165).

    Deux ans plus tard, en 1966, René Georgin détaillera sa position dans Problèmes quotidiens de langage. Nous y reviendrons.

    En 1969, Maurice Grevisse se prononça lui aussi en faveur de l’accord dans la 9e édition du Bon Usage (p. 753-754) :

    « Quand le participe passé d’un verbe pronominal est suivi d’un attribut du pronom réfléchi, il s’accorde généralement avec ce pronom réfléchi1 : […] Les Goncourt se sont faits l’écho de certaines de certaines de ses confidences à ce sujet (A. Billy, dans le Figaro litt., 25 sept. 1967).

    1. On peut dire, si l’on veut, que, ce pronom réfléchi n’étant ni objet direct ni objet indirect, l’accord se fait avec le sujet. »

    Et page 755 :

    « Subsidiairement, on peut observer que le participe passé des verbes essentiellement pronominaux (c’est-à-dire qui n’existent que sous la forme pronominale) s’accorde toujours (s’arroger toutefois fait exception) : […] se faire l’écho, […] etc. »

    La formulation restera inchangée jusqu’à la 11e édition du Bon Usage (1980), la dernière parue du vivant de Grevisse (p. 936).

    En 1980, André Jouette, correcteur d’édition, publie Toute l’orthographe pratique (qui deviendra le Dictionnaire d’orthographe et d’expression écrite des Éditions Le Robert) :

    « Écho [éko] n. m. (bruit répété) Elle s’est fait l’écho de racontars. »

    En 1981, Jean Girodet, agrégé de grammaire, prend parti pour l’invariabilité dans son Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française :

    « Dans se faire l’écho de, le participe passé fait est toujours invariable : Elles se sont fait l’écho de ces rumeurs. »

    En 1983, Joseph Hanse publie son Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne, dans lequel il rétracte la position qu’il défendait en 1949 :

    « Se faire l’écho de est considéré par certains dictionnaires comme une expression plus ou moins figée où le participe est invariable. […] Mais la logique et l’usage autorisent — et même recommandent — l’accord, comme on le ferait dans Elle s’est faite la protectrice des réfugiés : Des rumeurs fantastiques dont Mme de Sévigné s’est faite l’écho (Funck-Brentano, F., Le drame des poisons). »

    En 1986, dans la 12e édition du Bon Usage, André Goosse confirme la position de son prédécesseur Maurice Grevisse :

    « Le participe suivi d’un attribut du pronom réfléchi s’accorde ordinairement avec ce pronom : […] Les Goncourt se sont faits l’écho de certaines de ses confidences à ce sujet (Billy, dans le Figaro litt., 25 sept. 1967). Une légende […] dont une revue hôtelière suisse s’est faite dernièrement l’écho (Dauzat, dans le Monde, 17 janv. 1951). […] Certains dict. considèrent (à tort) que dans … s’est fait l’écho, le participe doit rester invariable » (p. 1379).

    En 1993, il revoit quelque peu la formulation dans la 13e édition (celle-ci restera identique dans les éditions ultérieures jusqu’à la 16e, sortie en 2016) pour tenter d’expliquer ce qui a induit en erreur bon nombre de lexicographes :

    « Le participe suivi d’un attribut du pronom réfléchi s’accorde ordinairement avec ce pronom […]. Sans doute par confusion avec se faire un devoir (ou un plaisir, etc.), certains dict. considèrent que dans s’est fait l’écho le participe doit rester invariable. Si on suit la règle ordinaire, ce n’est pas exact : Les Goncourt se sont faits l’écho de certaines de ses confidences à ce sujet (Billy, dans le Figaro litt., 25 sept. 1967). Une légende […] dont une revue hôtelière suisse s’est faite dernièrement l’écho (Dauzat, dans le Monde, 17 janv. 1951). Comp. Ils se sont faits nos interprètes » (p. 1343-1344). »

    En 1988, la linguiste québécoise Marie-Éva de Villers publie le Multidictionnaire des difficultés de la langue française, dans lequel on trouve :

    « Se faire l’écho de : propager. Elles se sont fait l’écho de ces critiques. Dans cette expression, le participe passé fait est invariable. »

    En 1999, le grammairien belge Marc Wilmet opte pour l’accord dans Le Participe passé autrement :

    « Le PP des verbes pronominaux réfléchis ou réciproques s’accorde avec l’objet direct si celui-ci précède […], y compris quand le pronom réfléchi a un attribut : se faire l’écho de, etc. (exception : se faire fort de) » (p. 116).

    La grammairienne Michèle Lenoble-Pinson, qui avait déjà soutenu cette position dans les deux rééditions du Français correct de Maurice Grevisse dont elle s’était chargée (5e édition en 1998 et 6e édition en 2009), en fait de même dans Dire et écrire le droit en français correct (2014) :

    « Se faire l’écho d’une rumeur, d’une nouvelle, d’une opinion, d’une préoccupation, la répandre, en faire état. Les Goncourt se sont faits l’écho de certaines de ses confidences à ce sujet (Billy). Aux temps composés, le participe fait est variable. »

    Enfin, le Projet Voltaire a publié sur son blog en 2013 :

    « Dans l’expression se faire l’écho, le participe passé est toujours invariable. Pourquoi ? Parce que le COD est l’écho, après le verbe. »

    Au terme de cet exposé, deux remarques s’imposent.

    La première est que si les tenants de l’invariabilité sont en effet un peu plus nombreux, l’autre avis est loin d’être aussi minoritaire que l’on voudrait parfois bien le faire croire.

    La seconde est qu’en dépit de leur nombre, rares sont ceux, parmi le premier groupe, à avoir tenté d’expliquer pourquoi le participe devait rester invariable. Je dénombre en tout et pour tout quatre justifications :

    1. Car l’expression est inanalysable (dictionnaire Ortho) ;
    2. Car l’écho est COD (Projet Voltaire) ;
    3. Car c’est l’usage (Hanse) ;
    4. Car il s’agit d’une expression figée (Larousse).

    Examinons donc tour à tour ces quatre arguments.

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  • Amateur éclairé Demandé le 8 décembre 2016 dans Général

    Bonjour Chambaron,

    Vous écrivez :
    « Devant un verbe, avec fonction adverbiale (=hautement), et reste invariable : de haut gradés, des personnes haut placées. »

    Si l’on considère ici « haut » comme un adverbe, position à laquelle je souscris, il faut alors écrire « des haut gradés », l’article « des » ne devenant « de » que devant un adjectif.

    Notons que cette invariabilité de « haut » est l’usage constant du Monde (sauf dans les articles qu’il reprend tels quels de l’AFP) :

    « MSF recense notamment près de 20 talibans blessés, dont deux soupçonnés d’être des haut gradés. »
    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/11/06/l-hopital-de-kunduz-a-ete-cible-dans-le-but-de-tuer-et-de-detruire-selon-le-rapport-de-msf_4804698_3216.html#cGV0RQOAdqqgsP48.99

    « La Monusco avait suspendu sa coopération avec l’armée congolaise après de graves accusations de violations des droits de l’homme visant des haut gradés congolais.  »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/02/02/rdc-kinshasa-renoue-avec-la-mission-de-l-onu_4858201_3212.html#gyrTLZJEg3sUkzry.99

    « L’artiste y dépeint également avec humour la grandiloquence des haut gradés et l’absurdité de la guerre dans des caricatures subtiles et détaillées. »
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/10/29/des-mysterieux-dessins-de-14-18-retrouves-au-canada_4514064_3224.html#frVpSHPo4Oe5SEP1.99

    Bien qu’un adverbe ne puisse normalement pas modifier un substantif, il faut comprendre « des haut gradés » comme une réduction de « militaires haut gradés », où « gradés », participe passé employé comme adjectif, peut tout à fait être complété par l’adverbe « haut ».

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  • Amateur éclairé Demandé le 13 mai 2016 dans Question de langue

    Merci de votre réponse PhL.

    Je pense en effet que vous avez vu juste.

    Cordialement.

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  • Amateur éclairé Demandé le 13 mai 2016 dans Question de langue

    Bonjour,

    Ma question ne porte pas sur le fait de savoir si dont peut introduire une relative averbale.

    Il s’agit de savoir si, au contraire des relatives verbales classiques où dont ne peut pas être suivi d’un possessif renvoyant à l’antécédent, cela est possible dans le cas des relatives averbales.

    La mention « renvoyant à l’antécédent » est ici importante, car dans l’exemple du Français correct de Grevisse (« Quelques amis étaient présents, dont votre père. ») dont est suivi d’un possessif, mais celui-ci ne renvoie pas à l’antécédent (« quelques amis »).

    En d’autres termes, peut-on dire : « Des bâtiments de la ville, dont sa célèbre cathédrale, ont été détruits » ?

    Ou faut-il dire : « Des bâtiments de la ville, dont la célèbre cathédrale, ont été détruits » ?

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  • Amateur éclairé Demandé le 12 mai 2016 dans Accords

    Bonsoir,

    J’ai toutefois une question. Si le sens visé n’avait pas été « croire à tort que l’on entretient des relations » mais « se représenter soi-même en train d’entretenir des relations », n’aurait-il pas fallu écrire : « Elle s’est imaginée entretenir des relations » ?

    Par exemple, une femme ne pourrait-elle pas dire : « Depuis mon plus jeune âge, lorsque je songeais à l’avenir, je me suis toujours imaginée entretenir des relations avec des personnages importants » ?

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  • Amateur éclairé Demandé le 5 mai 2016 dans Général

    Bonsoir et merci de votre réponse.

    Cela dit, sans vouloir chercher la petite bête, je n’y vois pas la même chose que dans votre intervention :

    « Le mot gouvernement, accompagné ou non d’un adjectif ou d’un complément, s’écrit en principe avec une minuscule dans les contextes où il désigne l’action de gouverner, le pouvoir qui gouverne un État ou ceux et celles qui détiennent ce pouvoir. […] C’est le gouvernement québécois qui a pris cette décision. […]

    Toutefois, lorsque gouvernement est suivi d’un complément désignant un pays ou un territoire, il peut être considéré comme formant une dénomination officielle, un nom propre désignant la personne morale qui détient le pouvoir politique. Il s’écrit alors avec une majuscule. Dans ce cas, Gouvernement du Québec ne doit pas se traduire. »

    http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=1286

    Dans votre explication « il peut être considéré » (c.-à-d. facultativement) est devenu « il est considéré », et « suivi d’un complément » (c.-à-d. et non d’un adjectif) est devenu « suivi d’un nom de pays ou de territoire », pour finalement l’appliquer à un adjectif dans °Gouvernement français.

    Et encore une fois, même dans le cas de gouvernement du Québec, l’usage semble plutôt de l’écrire avec une minuscule. Le site officiel dudit gouvernement indique :

    « www.gouv.qc.ca
    Portail Québec est votre porte d’entrée pour tous les programmes et services offerts par le gouvernement du Québec. »

    On peut également se référer à divers communiqués et publications des sites officiels, par exemple celui-ci :

    https://www.premier-ministre.gouv.qc.ca/actualites/communiques/details.asp?idCommunique=2917

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  • Amateur éclairé Demandé le 5 mai 2016 dans Accords

    Vous avez raison, les adjectifs composés désignant des couleurs sont invariables.

    Cette réponse a été acceptée par drefman. le 5 mai 2016 Vous avez gagné 15 points.

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