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  • Érudit Demandé le 23 novembre 2018 dans Accords

    ‘Jugés utiles’.
    ‘Jugé’ n’est pas un adjectif, mais seulement un participe passé.
    Pour garder ce participe passé qui n’a pas valeur d’adjectif, il faut un complément d’agent : les recherches jugées utiles par le directeur.
    Sinon, vous devez conjuguer : les recherches que vous jugerez utiles.
    ou vous contenter d’un adjectif : les recherches utiles. (sens absolu un peu étonnant)
    Pour conserver le sens subjectif, je conseille : ‘les recherches que vous jugerez utiles’.

    ‘Toute’ ou ‘toutes les’ ?
    ‘Toute’ veut dire ‘toutes les… quelles qu’elle soient’ : Toute recherche = toutes les recherches quelles qu’elle soient.
    Comme sujet, et sans adjectif, ça marche : Toute recherche demande du temps.
    Comme complément, et avec une précision (que vous jugerez utiles), je ne vois pas l’intérêt, le ‘quelles qu’elles soient’ n’est plus nécessaire puisque vous qualifiez déjà ces recherches.
    Je conseille : ‘toutes les recherches que vous jugerez utiles’.

    Coordonner ‘recherches’ et ‘prélèvements’.
    Avec un simple ‘et’ et la répétition des déterminants : ‘toutes les recherches et tous les prélèvements que vous jugerez utiles’.
    Vous pouvez trouver lourd d’aligner ‘tous les…’ et ‘toutes les’, mais chaque mot mérite son déterminant. En essayant de mettre le déterminant en commun à ces deux mots, vous avez bien vu les limites de l’exercice, évident ici à cause d’un nom féminin et d’un nom masculin, mais même avec des mots de même genre, la règle générale est de donner un déterminant à chaque mot s’ils désignent des choses différentes.

    Je conseille : Je vous remercie de bien vouloir procéder à toutes les recherches et tous les prélèvements que vous jugerez utiles.
    Mais on voit que ‘tous les’ n’a pas trop de raison d’être, puisque vous précisez clairement : ‘les prélèvements utiles’. On peut supprimer.
    Je vous demande de bien vouloir procéder aux recherches et aux prélèvements que vous jugerez utiles.

    Si on avait écrit ‘je vous autorise’ au lieu de ‘je vous demande’, la nuance du ‘quel qu’il soit’ aurait eu du sens (quel qu’il soit parmi ceux que vous jugez utiles) : Je vous autorise à procéder à toute recherche et tout prélèvement que vous jugerez utiles.

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  • Érudit Demandé le 23 novembre 2018 dans Accords

    Commençons avec deux objets. On ne met jamais d’article en commun à deux objets distincts : ‘la chaise et la table’ ne se remplace pas par ‘les chaise et table’. En français, chaque nom demande un déterminant, c’est obligatoire. Ajouter des adjectifs n’y change rien : la chaise rouge et la table bleue.
    Si sous le même mot, ce sont deux objets différents avec deux adjectifs les différenciant, c’est pareil, on répète l’article et le second nom : le ballon rouge et le ballon bleu.
    Pour alléger,
    * on peut remplacer le second nom avec son article par le pronom ‘le’ : le ballon rouge et le bleu. (on peut aussi considérer que ‘le’ n’est pas un pronom mis pour ‘le ballon’, mais un article avec ellision du nom, ça revient au même)
    Il n’existe pas de possibilité de dire : les ballons rouge et bleu. Ces deux objets différents n’auraient qu’un déterminant, ce qui n’est pas conforme à la grammaire française.
    Si les adjectifs précèdent le nom, c’est pareil : le grand ballon et le petit ballon.
    Mais dans ce cas il existe une seconde façon d’alléger :
    * on peut toujours remplacer le second nom avec son article par le pronom ‘le’ : le grand ballon et le petit.
    * on peut également choisir de faire l’ellipse de la première occurence du mot répété : le grand et le petit ballon. Comme ce n’est qu’une ellipse, ça ne change rien à l’orthographe du mot conservé. Cette ellipse peut sembler moins naturelle, mais elle est grammaticalement correcte, il s’agit seulement de la latitude qu’on a de faire une ellipse pour éviter une répétition s’il n’y a pas de perte de sens.
    Il n’existe pas de possibilité de dire : les grand et petit ballon(s). Ces deux objets différents n’auraient qu’un déterminant, ce qui n’est pas conforme à la grammaire française.
    La mise en commun des déterminants qui n’est pas possible avec un adjectif suivant le nom (les ballons rouge et bleu) n’est pas davantage possible avec un adjectif précédent le nom (les grand et petit ballons).
    Il ne sert à rien de se demander comment écrire ‘les grand et petit ballon(s)’, cette construction n’est pas valide. On ne rencontre l’article défini pluriel ‘les’ que chez des gens qui pensent qu’on peut mettre un déterminant en commun à deux objets, ce qui est la négation de la notion même de déterminant.

    L’ancien monde et le nouveau monde
    L’ancien monde et le nouveau (ellipse du monde 2, ou pronom, selon les interprétations)
    L’ancien et le nouveau monde (ellipse du monde 1)
    Les ancien et nouveau monde(s) : non, c’est incorrect grammaticalement, les deux mondes réclament chacun leur déterminant.
    Si on veut du pluriel, pour bien montrer qu’il y a deux mondes, on peut écrire : ces deux mondes, l’ancien et le nouveau, avec deux ellipses (ou deux pronoms).

    Sans article, ce sont les adjectifs qui jouent seuls le rôle de déterminants.
    Ancien monde et nouveau monde s’opposent désormais.
    Ancien et nouveau monde s’opposent. (ellipse du monde 1)
    Ancien monde et nouveau s’opposent. (ellipse du monde 2, plus rare mais correct)
    Deux déterminants sont bien présents dans chacune de ces phrases. Chaque nom, même omis, est déterminé.

    Note : s’il s’agit de continents, c’est avec des majuscules.

    &&&& Complément &&&&

    Sans parler d’accord (logiquement le pluriel), peut-on utiliser le déterminant « les » en commun à deux noms ?
    Ne cherchons pas les usages et tolérances dans les dernières éditions des grammaires, trouvons un vieux livre d’école de 1820.

    Une vieille grammaire donne du bon français.

    Voici les exceptions que j’ai trouvées.
    ** Possibilité 1.
    Elle consiste à suivre les recommandations d’un site québécois.
    — Les langues espagnole et italienne, pour dire la langue espagnole et la langue italienne
    C’est selon moi très clairement fautif grammaticalement. Sans doute ont-ils constaté un usage moderne.
    ** Possibilité 2.
    Il faut que les deux groupes nominaux soient déjà au pluriel, mais ça ne suffit pas : les petits et grands ballons, ça ne fonctionne pas si on parle de ballons concrets présentés dans un coffre.
    Il faut de plus une de ces conditions :
    2.1 Que le nom soit générique :
    — Les petits et grands enjeux, là ça marche parce qu’on n’additionne pas des petits enjeux et des grands enjeux, mais des enjeux, qu’ils soient grands ou petits. Le mot « et » lie les deux adjectifs et non les deux types d’enjeux. On s’en convainc et remarquant que le mot « ou » remplacerait avantageusement le mot « et » : les petits ou grands enjeux.
    2.2 Que les adjectifs servent à catégoriser (comparatifs, ou autres systèmes typologiques) à l’intérieur d’un ensemble, et on accorde sur cet ensemble. Le « et » ne sert pas à différencier des objets mais à regrouper des adjectifs dans un même ensemble d’objets.
    — Les plus grands et plus petits tableaux sont déjà vendus, il reste les moyens.
    — Les meilleures et pires actions ont les mêmes effets. Toutes, selon ou malgré leur degré. Mais : les meilleures et les pires actions s’opposent. Ce sont ici deux groupes, pas une typologie à l’intérieur d’un groupe, il faut obligatoirement deux déterminants.
    — Les niveaux local et départemental sont concernés par la réforme. Typologie interne. Les deux adjectifs s’articulent entre eux, le ‘et’ lie les adjectifs, non pas les niveaux.
    ** Possibilité 3.
    Avec les adjectifs numéraux ordinaux. Et dans ce cas, même s’il s’agit de deux éléments singuliers distincts, on peut, si on le souhaite, les regrouper derrière le déterminant « les ».
    — Les troisième et quatrième alinéas. Les alinéas n°3 et n°4 = l’alinéa n°3 et l’alinéa n°4.
    C’est un cas souvent cité, encore du domaine de la classification. Je n’y vois pas de raison grammaticale, mais l’usage est généralisé.

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  • Érudit Demandé le 22 novembre 2018 dans Général

    Loger = habiter. Il loge à l’hôtel. Je vais loger chez un ami.
    Se loger = trouver un logement. Il est difficile de se loger dans cette ville.

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  • Érudit Demandé le 20 novembre 2018 dans Question de langue

    Je pensais bêtement que l’indicatif présent de poindre était poind, mais non, c’est point comme vous l’écrivez. J’étais trop concentré à éviter « le soleil pointe » au lieu de « le soleil point ». Sur les bons mots et styles à utiliser, je ne sais pas. J’aime bien disséquer les phrases, mais quand je tente la littérature, je passe du mécanique à l’amphigourique sans trouver le juste milieu. Donc je ne donne pas d’avis. Il faudrait demander à ma mère.

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  • Érudit Demandé le 20 novembre 2018 dans Question de langue

    Entre à et de, c’est la direction du verbe qui compte.
    Paul soutient Pierre.
    Le soutien de Paul à Pierre.
    Qui soutient : de
    Qui est soutenu : à
    Notre entreprise vient en soutien au projet x.
    Le projet x a le soutien de notre entreprise.
    Le soutien de notre entreprise au projet x.

    Il y a l’exception du complément du nom sans référence au verbe soutenir, le soutien ne désignant pas le fait de soutenir mais la personne qui soutient, comme dans « soutien de famille » (c’est pourtant la famille qui est soutenue).

    Cette réponse a été acceptée par zebulon. le 20 novembre 2018 Vous avez gagné 15 points.

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  • Érudit Demandé le 20 novembre 2018 dans Conjugaison

    C’est une des règles arbitraires du français. : quand le COD (elle a écrit quoi ? des lettres) est placé avant le verbe conjugué à un temps composé avec l’auxiliaire avoir (elle a écrit), on accorde le participe passé avec ce COD.
    Elle a écrit les lettres.
    Elles les a écrites.
    Les lettres qu’elle a écrites.

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  • Érudit Demandé le 20 novembre 2018 dans Question de langue

    Pour les virgules, non, je pense que vous avez bien ponctué, c’était une référence à d’autres questions, et c’était surtout pour dire que dans « dans une région où le vent rend fou », il ne faut pas chercher si la virgule entre « une région » et « où le vent rend fou » est obligatoire ou interdite, ce n’est absolument pas un critère pour savoir si la relative est déterminative ou non. Ici, la relative est explicative et pourtant il ne faut pas de virgule. Je voulais juste vous dire de ne pas tenir compte de ce critère. Une relative explicative n’oblige en rien à mettre une virgule si on la considère dans le même rôle qu’un adjectif épithète. Même si « rouge » n’est qu’explicatif, si on peut le supprimer dans « un ballon rouge est tombé », ça ne veut pas dire qu’il faut mettre rouge entre virgules. Idem pour les relatives explicatives.

    1-2-6. Content que ça vous plaise, mais même s’il n’y a pas de contexte autour de la critique, vous le créez avec votre premier mot indéterminé. Eventuellement, mon analyse n’est pas suffisante, je pourrais compléter, mais même dans ce cas, ce que vous avez écrit est parfaitement correct. Ne retouchez pas avec des articles définis ou des démonstratifs. C’est très bien comme ça.

    6. Organisme parfait ou parfait organisme. Je ne sais pas, mais j’ai souvent constaté que le mot ayant valeur d’attribut est le dernier quand on fait précéder les deux mots d’un présentatif.
    C’est une organisme parfait = Il est parfait, cet organisme. Valeur descriptive (« c’est » porte sur l’adjectif).
    C’est un parfait organisme = C’est bien un organisme, et en plus il est parfait. Valeur essentialiste (« c’est » porte sur l’essence, la réalité, l’existence de l’organisme). Dans ce sens, je trouve que votre « parfait » peut même avoir une valeur adverbiable, dans le sens « c’est parfaitement un organisme ».
    Ce mot est un synonyme exact de = on qualifie le mot.
    Ce mot est un exact synonyme de = c’est l’identité marquée par le verbe « être » qui est exacte, c’est exactement un synonyme.
    Il est fréquent qu’on pose un adjectif à côté du nom pour remplacer un adverbe à côté du verbe.
    C’est le réel sens = c’est réellement le sens. C’est apparemment abusif (c’est d’une apparente abusivité), mais la langue française le supporte bien.
    A l’instinct vite fait, je pense que si on veut dire : c’est réellement un organisme, c’est vraiment un organisme, cet organisme en est bien un, il faut mettre l’adjectif avant. Mettre l’adjectif après signifierait que cet organisme est beau, parfait, formidable, bref qualifierait les caractéristiques de l’organisme, et non pas son essence, sa réalité (c’est vraiment un organisme).

    3. J’ai dit tout ce que j’avais à dire. Je pense que votre « cette » intervenant après des « un » et « une », bien que ne s’y référant pas, est parlant, probablement justifié par un contexte, mais je ne me l’explique pas grammaticalement. Ne craignez pas que ce « cette » soit incongru parce que faisant référence à quelque chose non encore présenté. Conservez-le, nous l’expliquerons plus tard, il doit y avoir une explication.

    4-5. Tout ce que je voulais dire, c’est que s’il s’agit d’une simple omission du présentatif (c’est, voici, il y a), c’est parfait. Plutôt que de présenter mon fils par « voici mon fils », on dit « mon fils ». Tous vos exemples s’inscrivent dans cet esprit présentatif, ils sont bons. Ma remarque sur l’absence de verbe n’était pas négative, je dis juste que quand il n’y a pas de verbe, c’est sûrement du présentatif, et que ça passe tout seul, avec légèreté. J’approuve.

    Aux deux endroits où vous avez pensé que je contestais (et où vous interrogez ou justifiez), je ne contestais pas, je déroulais juste un fil sans prendre de précautions, je suis un gros nul dans les relations sociales. Mais aussi, quoi, sur un site de grammaire, on ne va pas passer son temps à mettre des smileys ou des formules de précaution.

    Enfin, je n’approuve pas votre volonté de mettre à l’avenir des déterminants (articles définis ou démonstratifs) partout. Vos créations de contexte et le fait d’introduire des personnages par des articles indéfinis me semblent très agréables à la lecture, et justifiés. S’il s’agit de raconter des histoires qui n’ont jamais existé en dehors d’un film, si ce n’est pas du témoignage mais du récit fictif, les « dans un pays lointain, un homme… » me paraissent très adaptés. Ils ne sont pas flous, c’est juste que quelqu’un a posé là un paysage, une époque, et des personnages, et que vous en rendez compte. Les articles définis et autres démonstratifs décrivant analytiquement une réalité ont leur place dans les rapports de justice. Vos introductions doivent continuer avec des « indéfinis d’existence« . Les phrases suivantes peuvent ou doivent se référer aux éléments que vous avez introduits avec des déterminants, mais il n’est pas logique de déterminer à partir de rien. Commencez par « Un jour, une princesse… » plutôt que par « Ce jour-là, la princesse… »
    Si une critique commence par « Le maire a démissionné », ce ne sera pas davantage défini au prétexte de l’article défini, ce sera juste une ellipse du contexte : « Il y a une ville dont le maire a démissionné », ça peut être amusant et percutant de ne pas contextualiser, mais c’est autre chose, c’est une stratégie de roman, une action introduisant un livre entier pour se justifier, comme un roman qui commence au passé composé pour faire croire que l’histoire est vraie : « Le maire a démissionné ce matin… j’ai été prévenu à midi… » Là tout est prétendument défini dès le début, mais c’est une escroquerie, c’est une figure de style.
    Vous pouvez continuer à introduire le lieu, l’époque, le personnage avec un mot principal indéfini (existence, il y a un homme dans un pays), et utiliser dans le reste de la phrase des articles définis ou des déterminants qui seront liés au contexte introduit par le premier mot indéfini (il… son… dans ce pays…).

    Tout mettre en pseudo-déterminé.
    Vous pouvez remplacer « des (indéfini) martiens débarquent un jour (indéfini) dans une ville (indéfini) de Louisiane » par « les martiens ont débarqué hier à Donaldville ». Mais ce n’est pas plus précis, ce n’est qu’un détournement du contexte pour une immersion rapide. Vous ne décrivez plus alors un film, mais son contenu. Je trouve « Dans une ville fictive du Colorado, un prévôt vient apporter le calme » plus parlant que « Clay Blaisedell entre dans Warlock ». Disons que l’un est le synopsis, avec un sens, l’autre l’histoire en direct, une succession d’événements dont on se fiche un peu. Vous parlez du synopsis ou des personnages ? Si vous en tirez une morale, une abstraction, c’est l’histoire, avec son contexte indéfini qui compte, non pas la réalité de lieux et de personnages inventés.

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  • Érudit Demandé le 19 novembre 2018 dans Question de langue

    Note : Oublions la question de la virgule dont vous parlez parfois, qui serait obligatoire avec une relative explicative et interdite avec une relative déterminative. Souvent ça marche et parfois ça ne marche pas, ces simplifications ne sont pas de notre niveau.
    Note : J’utilise indifféremment ‘déterminant’ et ‘déterminatif’ (je ne vois pas la différence).

    Réflexions sur la base de votre exemple 1.
    Montrons d’abord que vos problèmes ne sont pas liés à la relative, et qu’une relative et un adjectif se comportent identiquement.
    Disons par exemple que « qui rend fou » est équivalent à « dangereux ».
    * Dans une région où le vent rend fou, les victimes tombent comme des mouches.
    * Dans une région dangereuse, les victimes tombent comme des mouches.
    On a exactement le même problème : dans toutes les régions dangereuses, ou dans cette région dangereuse ?
    Si l’adjectif est déterminatif, on veut dire « dans toutes les régions dangereuses ». Si l’adjectif est explicatif, on peut vouloir dire « dans cette région, qui est dangereuse ». Mais ça ne marche pas encore, parce qu’il n’y a pas le mot « cette », comme vous le faites remarquer.

    L’article indéfini pour dire l’existence.
    Dans l’histoire de chats de ma dernière réponse, j’évoquais ce cas. Je disais qu’un mot avec un article indéfini nécessitait un déterminant, sous peine de ne signifier que l’existence.
    En l’absence de déterminant (sachant que l’article indéfini n’est pas déterminatif), nous sommes bien dans ce cas de figure de l’existence ou de l’identité.

    Vos exemples 4 et 5.
    Il n’y a pas de verbe. Ca ne peut que fonctionner si on articule tout autour du mot central avec lequel le reste devra s’accorder. « (C’est) un face-à-face entre… », « (Il y a) une mise en scène qui… »
    Ce mot central ne dépend d’aucun autre. Il intervient abruptement pour dire une existence, pour présenter un fait, une idée (c’est, il y a…). Je dirais qu’il y a juste omission du présentatif.
    * Quelque part dans le monde, un policier court après un voleur. (il y a un policier qui…)
    * Une femme s’ennuie. (micro-critique bien connue du livre Emma Bovary)
    L’article indéfini n’a pas besoin de déterminant s’il consiste simplement à dire une existence (c’est l’histoire de… quelque part une femme… un jour un prince… il était une fois une situation qui…). Le reste de la phrase précise la chose, mais on pourrait presque s’en passer (« Un homme et une femme », « Un film culte », « Des tribulations en Italie »). On est dans le présentatif.

    Retour à l’exemple 1.
    Dans une région où le vent rend fou, les victimes tombent comme des mouches.
    Le mot région, malgré l’article indéfini, peut être déterminé par une relative déterminative. C’est donc utilisable. Mais vous avez raison, ça voudrait alors dire « dans toutes les régions qui… ».
    Intégrons maintenant la notion d’article indéfini signifiant l’existence, on obtient :
    * Il y a une région où le vent rend fou (relative explicative non déterminative), et dans cette (déterminatif) région, les victimes tombent comme des mouches.
    * C’est l’histoire d’une région dangereuse (simple explicatif) où les victimes…
    Donc oui, votre relative peut rester explicative : l’absence de virgule ne signifie absolument rien, vous utilisez une relative comme on utilise un adjectif épithète, et donc votre mot « région » reste indéterminé, il n’est qu’expliqué.
    La présence d’une relative ne la rend pas forcément déterminative si vous avez fait le choix (et c’est le cas) d’un article indéfini montrant seulement l’existence d’une telle région.
    Vous mêlez simplement deux principes, l’un étant de garder l’indétermination par un article indéfini (une région = cette région existe) et une relative explicative (c’est une région où le vent rend fou).
    Certes, avec le mot « région », on peut souhaiter un peu de détermination, mais avec le mot « pays », ça passe tout seul : « dans un pays lointain… » ne signifie évidemment pas « dans tous les pays lointains », mais « il y a un pays (existence), qui est lointain (explicatif), et dans lequel… »

    Note : Peut-on appliquer ces principes à un sujet ?
    Si vous aviez mis la région en sujet, on attendrait davantage une relative déterminative complétant l’article indéfini. Comment en effet faire un sujet d’un mot indéterminé sauf à lui faire désigner une classe (tous les… qui) ?
    Un région où le vent rend fou fait des victimes = Toutes les régions où le vent rend fou font des victimes.
    Mais si ; après tout, le présentatif est quand même envisageable, mais moins intuitivement à cause du verbe d’action qui suit.
    Un pays formidable vous attend, ça le fait. (Il existe un tel pays qui vous attend)
    Un région où on mange bien vous accueille, ça peut le faire, ça ne veut pas forcément dire que toutes les régions où on mange bien vous accueillent, la relative peut rester explicative, simple complément).
    Objection levée.

    Conclusion sur l’exemple 1.
    Votre phrase est parfaite. Votre relative n’est pas déterminative, et ce n’était d’ailleurs pas votre but. Vous dites seulement dans le complément circonstanciel introductif qu’une telle région existe, et vous en profitez pour plaquer une relative explicative (comme vous l’auriez fait avec un simple adjectif épithète) sur le mot indéterminé. C’est d’autant plus facile à faire que c’est le premier mot par lequel on entre dans votre phrase : vous plantez un décor a priori (l’existence d’une telle région), et vous avez la responsabilité de faire en sorte que la suite de la phrase s’inscrive dans ce ‘il était une fois une région où…. », règle que vous respectez très bien.

    Exemple 2.
    Dans une ville où… la justice est défigurée par un shérif qui…, un tueur repenti renoue….
    Votre complément circonstanciel « dans une ville où » correspond exactement au cas 1. Le shérif n’est qu’une existence (il y a un shérif). Le sujet principal (un tueur) entre aussi dans le cadre syntaxique de l’article indéfini signifiant l’existence d’un tueur dans cette ville.
    Ces indéterminations dues aux articles indéfinis s’articulent bien, et s’inscrivent toutes dans la précédente.
    Il existe une ville… (existence établie par vous). Dans cette ville il y a un shérif qui… (existence établie par vous dans le cadre prédéfini de la ville), et dans ce cadre il y a un tueur qui…
    C’est du récit, du démonstratif : mettons qu’il y ait une ville, mettons que dans cette ville il y ait un shérif, mettons que ce shérif rencontre un tueur… c’est très hiérarchique, et c’est possible, tout s’inscrit dans le cadre précédemment exprimé. Ce sont des existences, que vous faites apparaître les unes dans les autres.
    On voit qu’après un indéfini, on ne peut avoir que des absolus (la justice), ou d’autres indéfinis, ou des définis dépendant d’un indéfini déjà présenté (un tueur sort son colt = le défini « son » est lié à l’indéfini préalablement montré.)
    C’est parfait.

    Exemple 3.
    Pour « un journaliste » et « une femme, voir ci-dessus. Pour le « cette », je pense qu’il faut faire appel à une autre notion. Il est évident que ce déterminant « cette » n’est pas vraiment déterminatif, mais j’ignore pourquoi, il doit se rapporter à une situation. Je passe mon tour pour ne pas tout mélanger, mais conservez, c’est expressif.

    Exemple 6.
    Le complément circonstanciel (dans un climat glacial = alors qu’il y a un climat qui est glacial) correspond au cas 1. Le sujet ‘une vie’ correspond à l’existence (il y a une vie, une vie est possible…)

    Note : Je sais bien que j’ai été lourd et répétitif, je ne suis pas écrivain, je ne suis pas léger. Quand j’écris lourdement, on me dit que je suis insultant, mais quand j’écris légèrement, on me dit que je suis ironique. Quand j’assène des vérités, je suis arrogant. Quand je relativise, je suis pinailleur. J’ai juste apporté des éléments, qui mériteraient sans doute d’être restructurés. Amicalement, j’aime bien vos questions.

    Cette réponse a été acceptée par Juliano. le 22 novembre 2018 Vous avez gagné 15 points.

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  • Érudit Demandé le 18 novembre 2018 dans Question de langue

    1.
    Il n’y a pas de conditionnel dans votre phrase. Si vous l’avez supprimé, vous avez eu raison. Vous ne faites pas d’hypothèse mais de l’étude de cas : Si (quand) ça se passe comme ça, il convient d’agir ainsi. Et si je vous dis que c’est comme ça, c’est que c’est comme ça. Pas d’hypothèse, pas de conditionnel.

    2.
    « Si… et que… » permet de considérer deux critéres en même temps.
    Cas du « si » hypothétique absolu : Imparfait (dont nous savons très bien que ce n’est pas un temps du passé mais juste un temps imposé par le « si » hypothétique) + subjonctif présent (présent parce rien ne justifie le passé, subjonctif parce que c’est une des formes de l’hypothèse) et conséquence au conditionnel présent :
    S’il se levait et qu’il sorte, je vous préviendrais.
    Cas du « si » d’eventualité future : Présent (dans un sens de futur proche) + présent (dans un sens de futur proche) et conséquence à l’indicatif futur, ou à l’impératif, ou au présent intemporel comme dans votre exemple :
    S’il se lève et qu’il sort, je vous préviendrai. S’il se lève et qu’il sort, prévenez-moi. S’il se lève et qu’il sort, alors c’est que tout fonctionne.

    « Si… et si… » peut vouloir dire la même chose, mais d’une part c’est réputé moins élégant, et d’autre part il existe un risque d’ambiguïté. Je dois vous prévenir s’il se lève, et je dois vous prévenir s’il sort. Je dois vous prévenir, s’il se lève, et s’il sort. Faut-il qu’il fasse les deux ? Ou une seule de ces actions suffit ? Je pense ce cas d’ambiguïté rare, mais il est envisageable. Je dirais que cette tournure existe dans la langue courante (je vous préviens s’il se lève et s’il sort), mais elle n’apporte rien de plus. Transposé au passé, elle permet malgré tout d’éviter le subjonctif imparfait : « Je devais pous prévenir s’il se levait et qu’il sortît » se remplace avantageusement par un double si : « Je devais vous prévenir s’il se levait et s’il sortait. »

    Note.
    Le « quand » est plus inexorable que le « si ». Si votre « si » veut dire « quand », si on entre dans l’évocation des sentiments, je trouve plus expressif d’écrire « quand », de trouver de nouveaux mots, de mutualiser un verbe, de transformer les adjectifs en substantifs ou l’inverse, de chercher le néologisme, d’inverser substantif et verbe… de tout ramasser en des formules plus condensées et moins analytiques que « l’un devient ceci et l’autre cela se fait sentir », juste en jonglant avec quelques mots : Si l’amour devient illusoire et que la jalousie se fait sentir… Quand l’amour s’illusionne et que poind la jalousie… Quand l’aimé devient illusion et l’amour jalousie… Quand la jalousie a terrassé l’amour… Quand aimer n’est plus que jalouser… Quand aimer c’est fini, quand jalouser commmence… Quand l’oeil amoureux le cède au regard jaloux… Quand le souvenir d’aimer se nomme jalouser… Quand l’amour explose en triste jalousie… Quand s’évanouit l’amour devant le sentiment jaloux… En gros, on mélange les dés, on fait des phrases, et on finit par trouver la bonne. Il faut visualiser, faut que ça arrache les tripes, bon Dieu ! Puis on ajoute l’adverbe : Quand doucement l’amour se mue en jalousie (alexandrin too much)… Quand inexorablement…

    3.
    « se servir de la clef ouvrant la boîte de Pandore, c’est faire fausse route. »
    « se servir de la clef ouvrant la boîte de Pandore est faire fausse route. »
    Les deux sont bons. Sont-ils totalement équivalents ? Pour moi oui, mais les phrases totalement équivalentes ça n’existe pas.
    Le sens voulu serait-il : « c’est faire fausse route que de se servir de la clef ouvrant la boîte de Pandore. »
    Et j’ajoute ces suggestions :
    – « se fourvoyer » plutôt que « faire fausse route » (mais le mot route semble important)
    – « utiliser la clef pour ouvrir » plutôt que « se servir de la clef pour ouvrir »
    – « ouvrir de sa clef la boîte… », ou un beau mot mécanique : « mettre la clé dans la serrure », « actionner la clé », « faire jouer la clé »…

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  • Érudit Demandé le 18 novembre 2018 dans Question de langue

    1.
    Il n’y avait aucun dromadaire en vue.
    Aucun dromadaire n’était en vue. (oui c’est correct)
    On ne voyait aucun dromadaire.
    Nous n’apercevions toujours pas le moindre dromadaire.

    2.
    Avec un participe présent au début de la phrase, c’est facile à inverser.
    Surplombant la rivière, il y avait toujours une belle maison nommée…
    Une belle maison surplombait encore la rivière, nommée… (nommée s’appliquera toujours à maison, grâce à la virgule)

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