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  • Érudit Demandé le 17 août 2018 dans Question de langue

    « vôtre » existe bien en tant qu’adjectif et signifie « à vous », « qui vous appartient ». Cette interprétation est vôtre. J’ai fait cette idée mienne.
    « Le monde est vôtre » est donc formellement correct (et le caractère abstrait est évident). Il faut réfléchir aux connotations s’il y en a (pompeux, ancien, que sais-je…). On l’utilise évidemment moins que « yours » en anglais. Si c’est un détournement, une adaptation vers le français, c’est possible. Si c’est une traduction, non, parce dans une traduction il faut au-delà du sens tenter de respecter une équivalence entre les registres de langage.

    « à vous » est plus simple, mais porte peut-être aussi davantage (ou pas) l’idée « faites-en ce que vous voulez », comme dans « la vie est à nous ! » ; si c’est l’intention, c’est donc adapté.

    Sinon, il y aurait « le monde vous appartient », comme « ton avenir t’appartient », une invitation à y aller.

    Quand je lis à haute voix « the world is yours » et « le monde est à vous », je constate qu’il y a une très forte accentuation en anglais sur le « yours » et moins en français sur « à vous » ou « vôtre ». Si on veut maintenir l’accentuation et l’esprit, on peut utiliser un présentatif : « c’est votre monde » (en criant très fort sur le « votre » ou en l’écrivant en gros), ou « c’est vous qui… », « c’est à vous que… »

    Vous pouvez aussi vérifier que les Américains veulent bien dire « à vous » et non « à toi ». Dans un slogan, selon le public, le tutoiement peut s’utiliser.

    « Le monde est à vous » est le titre d’une émission présentée par Jacques Martin sur Antenne 2 de 1987 à 1997. Je suis persuadé que ce titre est issu d’une traduction. Un certain public francophone risque comme moi de penser d’abord à une émission française ringarde qu’à une superproduction américaine, c’est gênant.

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  • Érudit Demandé le 17 août 2018 dans Général

    Oui, d’accord avec vous : « encore faut-il » peut articuler un rapport obligatoire entre l’action et la condition, ou introduire un simple complément, certes de forme conditionnelle mais finalement accessoire.
    Avec le couple réussir/vouloir, je vois une décision à prendre, le premier verbe étant conditionné au second, il doit être conjugué dans le temps de l’action, donc ni aux temps composés ni au passé simple. Avec le couple réussir/aider, la condition à remplir n’apparaît que comme complément de nuance, et on peut utiliser les temps composés si la réussite a eu lieu et que la condition accessoire a été remplie.

    Pour le conditionnel, peut-être vos exemples sont-ils corrects, mais
    phrase 1. Je sais bien que beaucoup s’amusent à mettre du subjonctif imparfait après un conditionnel présent (comme on utilise l’imparfait sans notion de passé pour la condition avec « si » : s’il savait, il serait fier), mais sans le mot « si », à quoi bon l’imparfait ? Je suis donc réservé sur le couple présent + imparfait : encore faudrait-il que tu le voulusses. Le couple présent + présent est plus simple : encore faudrait-il que tu le veuilles. Certes, le subjonctif imparfait apporte une nuance hypothétique (un homme, fût-il roi, ne peut pas…), mais ici il semble bien que l’hypothèse ou la condition est déjà présente dans le « encore faudrait-il ». Sans ce « encore faudrait-il », j’admettrais l’irruption d’un subjonctif imparfait : tu pourrais réussir, le voulusses-tu.
    phrase 2. Le mélange entre temps composé et temps simple (encore aurait-il fallu que tu le voulusses) donne à réfléchir, mais je vous approuve finalement de conjuguer au temps de l’action (par contre : encore aurait/eût-il fallu que tu l’aies/eusses décidé, temps composé pour montrer la condition accomplie).

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  • Érudit Demandé le 17 août 2018 dans Général

    La construction impersonnelle « il s’est passé des choses » se conserve dans une relative, avec « ce que ».
    Il me semble plus clair de conserver ce « il » que vous trouvez inutile mais qui montre bien ce qu’était l’intention de l’auteur, ou la phrase initiale :
    Il advint que le loup mangea l’agneau. Savez-vous ce qu’il advint ?
    Il faut agir avec prudence. Ce qu’il faut, c’est agir avec prudence.
    Il s’est passé bien des choses dans cette ville. Que s’est-il donc passé ? Il veut savoir ce qu’il s’est passé.
    Ça semble assez naturel de conserver la forme impersonnelle.
    Ensuite, si une tournure non impersonnelle, transitive, avec le même verbe existe (ce qui n’est pas le cas de falloir), on peut supprimer le « il » et faire du « ce qui » un simple « quoi », sujet du verbe. Il veut savoir ce qui s’est passé. Aplatir ainsi la relative est une pratique courante, mais conserver la nuance de style entre « des choses se passent ici » et « il se passe des choses ici » est loin d’être une faute.

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  • Érudit Demandé le 17 août 2018 dans Général

    & Je pense aussi que l’indicatif appelle de l’indicatif, et que le conditionnel appelle du subjonctif, donc
    (1) : Indicatif présent dès le début de la phrase : Je peux te donner ce livre, encore faut-il qu’il t’intéresse. Votre proposition est pourtant correcte si on admet qu’il y a une hésitation, une rupture de temps à la virgule.
    (2) : Bien.
    (3), (5) et (7) : Non, il faut du subjonctif à falloir. L’indicatif imparfait est possible avec falloir, mais après de l’indicatif, pas après un conditionnel : Je me savais capable de le faire, encore fallait-il que j’en prisse la décision.
    & Choix du temps subjonctif
    (4) Pour mettre « qu’il t’intéresse » au passé, j’aurais écrit « qu’il t’intéressât » (subjonctif imparfait) plutôt que « qu’il t’ait intéressé » (subjonctif passé). J’ignore comment choisir, mais le temps composé convoque une notion d’antériorité inutile. La question qui compte n’est-elle pas : est-ce que ça t’intéressait à ce moment-là ? Un avantage du subjonctif imparfait est aussi que dans la langue courante, on le passe discrètement au subjonctif présent.
    & Conditionnel passé deuxième forme
    (6) ou (8) : Il y a ici un double « eût + participe passé », le premier en tant que conditionnel passé deuxième forme, et le deuxième, identique, en tant que subjonctif plus-que-parfait, dont l’utilisation est rendue obligatoire par le premier. Mais l’ensemble étant introduit par un simple conditionnel passé (« aurait + participe passé »), ça fonctionne très mal. Pour utiliser ces formes, il faut aller au bout de la logique, et passer au (8) qui semble correct et plus harmonieux (ou harmonieusement ridicule).

    Cette réponse a été acceptée par Brad. le 17 août 2018 Vous avez gagné 15 points.

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  • Érudit Demandé le 16 août 2018 dans Général

    La préposition « de » est utilisée quand le complément est un substantif : « nous sommes confrontés à une difficulté d’acheminement de votre colis ».
    La préposition « à » s’utilise avec un verbe : « nous avons une difficulté à acheminer votre colis ».
    Pourquoi ? On voit qu’il s’agit dans le premier cas du concept de difficulté accompagné d’un complément du nom le précisant, dans le second cas d’une logique de construction globale de la phrase autour d’une difficulté concrète rencontrée.
    Mais si le complément est un verbe (comme dans votre exemple), la préposition « de » est malgré tout possible si le verbe principal de la phrase est ailleurs : « la difficulté d’acheminer votre colis était due à une grève », comme « la difficulté d’acheminement de votre colis était due à une grève ». Le complément du nom est alors un infinitif, mais c’est valide, un infinitif peut obéir à la même construction qu’un substantif.
    Si vous estimez dans votre phrase que « la difficulté de définir les risques » est le strict équivalent de « la difficulté de la définition des risques », vous pouvez donc utiliser la préposition « de ».
    Ainsi si vous voulez dire « la difficulté de définir les risques réside dans… » alors c’est un bon usage du complément du nom, la problématique de la phrase vient ensuite. Nous parlons de l’existence d’une difficulté (« difficulté » a ici le sens abstrait de « le fait que ce soit difficile ») dont nous faisons le sujet de notre phrase en l’accompagnant d’un complément du nom.
    Mais si vous voulez dire « on rencontre une difficulté à définir les risques par manque de données… » alors c’est bien la préposition « à » qu’il faut utiliser (« difficulté » n’a plus un sens abstrait mais représente le problème concret rencontré). Et « à définir les risques » ne complète pas ici le seul mot « difficulté » mais participe à la proposition globale (on rencontre une difficulté « à définir les risques » = « en voulant définir les risques »).

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