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  • Maître Demandé le 23 juillet 2019 dans Accords

    Bonjour Patmos,

    Vous savez peut-être qu’on écrit :
    – les trois euros que ça a coûté, sans « s ».
    Alors puisque des grammairiens reconnaissent que « trois euros » n’est pas cod de « coûter », vous pouvez bien appliquer leur raisonnement sans demi-mesure :
    – les trois minutes que ça a pris.
    – l’ampleur que ça a pris.
    On introduit clairement un complément de degré, de volume, de caractéristique… mais pas un cod réel (rien n’est coûté, rien n’est pris).

    Je crois qu’il est admis par la majorité qu’on dit « les trois minutes que j’ai mis à venir » (on n’a rien mis, et les trois minutes ne sont pas un cod).
    S’il n’est fait nulle part état de cette possibilité pour le verbe « prendre », qu’on utilise pourtant dans le même sens, c’est abuser que de le considérer comme obligatoirement transitif direct et d’identifier le complément (de mesure ou autre caractéristique) à un cod.
    – qu’est-ce qui est pris ? trois minutes ; l’opération a pris quoi ? elle a pris trois minutes, donc les trois minutes sont prises, trois minutes sont prises par l’opération, et : les trois minutes que ça a prises… les trois minutes que l’opération a prises.
    – qu’est-ce qui est pris ? de l’ampleur ; l’affaire a pris quoi ? elle a pris de l’ampleur, donc (de) l’ampleur est prise, l’ampleur est prise par l’affaire, et : l’ampleur que ça a prise… l’ampleur que l’affaire a prise.

    Personnellement je ne l’ai jamais entendu dire, je l’ai lu souvent, je ne l’écrirai jamais, mais si vous passez un examen, continuez à écrire « l’ampleur que ça a prise », en espérant que les grammaires reconnaitront un jour qu’il n’y a pas de cod dans cette phrase, mais un complément de caractéristique. Pour que « ampleur » soit un complément d’objet, schématiquement, il faudrait qu’il y ait une ampleur, qu’il y ait une affaire, et que la seconde agisse sur la première.

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  • Maître Demandé le 19 juillet 2019 dans Accords

    Bonjour Djavex,

    – Comment entendre son désir quand leur père le condamne ?
    – Comment entendre son désir quand leurs pères le condamnent ?
    Aucune des deux phrases n’est correcte.
    * Restez à l’impersonnel :
    – Comment entendre son désir quand son père le condamne ? (le possessif impersonnel pour un cod passe bien, mais pour un sujet il n’est pas très parlant ; il est pourtant obligatoire)
    * Ou conjuguez :
    – Comment peuvent-ils entendre leur désir quand…
    Commencez par régler ce problème.

    Cela fait, votre question ne porte pas du tout sur l’accord de « leur », elle porte sur toute une proposition : « leur père va » ou « leurs pères vont » ? Ce n’est pas du conceptuel, du complément, qui accepte le singulier, c’est du concret. On peut s’arrêter là, vous voyez que s’il y a plusieurs pères, c’est du pluriel.
    La question est souvent posée quand « leur/leurs » introduit un complément (l’avis de leur père, l’avis de leurs pères, les avis de leurs pères…), c’est un vrai casse-tête.
    Mais dans votre phrase, « leur/leurs » introduit un sujet, et c’est beaucoup plus facile de décider.
    De façon générale, dès qu’il y a un verbe à suivre, le pluriel est nécessaire.
    – Ils vont se faire gronder par leur/leurs pères, il y a pour certains matière à réflexion.
    – Leurs pères vont les gronder, le pluriel est nécessaire.
    Vous n’avez pas vraiment le choix.

    C’est sans doute votre erreur (car c’en est une) d’avoir mélangé formes impersonnelles et formes personnelles qui ne vous a pas permis d’aller directement au pluriel, et de faire durer un instant le singulier, mais leur/leurs n’est pas impersonnel (l’impersonnel serait son/ses), il faut donc entrer dans les accords et les conjugaisons selon le sens.

    Pour « leurs esprits », c’est le même problème, mais avec une réponse différente.
    Si vous aviez tenu toute une phrase sous une forme impersonnelle, vous auriez pu écrire « son désir […] dans son esprit. »
    Ce n’est pas le cas, donc examinons la phrase bien conjuguée : « comment peuvent-ils […] le vacarme qui résonne dans leur esprit ».
    « Dans son esprit » est une formule tellement réflexive par nature que le singulier est presque systématique (au point parfois de remplacer le possessif par un simple article défini) : ils gardent à l’esprit que… dans leur esprit, il faudrait que… nous gardons dans notre esprit que…
    Le singulier est la règle générale, mais si vous réussissez à faire de ce mot « esprit » un sujet, voire simplement si vous le qualifiez suffisamment pour lui donner corps, il deviendra pluriel : et ces rumeurs résonnent dans leurs esprits insoumis qui aussitôt se révoltent…

    Bonne réécriture.

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  • Maître Demandé le 18 juillet 2019 dans Conjugaison

    Bonjour Laetie,

    Dans le sens de l’hypothèse, on utilise le temps de la condition, par exemple l’imparfait : même si le cours était maintenu, j’irais au cinéma.

    Dans le sens de la concession (même si c’est vrai que, bien que…), le conditionnel est possible (mais ce n’est toujours pas un conditionnel de condition, qui n’existe pas).
    * conditionnel de souhait : je vais en cours, même si (je reconnais que) j’irais plus volontiers au cinéma.
    * conditionnel de prévision : je m’inquiète de la solidité du nœud, même si (je pense que) ça devrait tenir.
    * conditionnel lié à une autre condition : je désapprouve sa réaction, même si (c’est vrai que) j’aurais répondu comme elle (s’il m’avait insultée).
    Ces phrases sont courantes à l’oral, parfois déconseillées à l’écrit, mais correctes.
    Peut-être que la phrase qui vous préoccupe entre dans une de ces catégories, ne la condamnez pas trop vite.

    Cette réponse a été acceptée par Laetie. le 3 août 2020 Vous avez gagné 15 points.

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  • Maître Demandé le 18 juillet 2019 dans Conjugaison

    Bonjour grmber,

    Ce n’est pas du passé composé (au passé composé, on dit il a ravi, pas il est ravi). Ce n’est pas non plus la voix passive (à la voix passive, on dit il est ravi par, pas il est ravi que). C’est simplement le verbe être, à l’indicatif présent, suivi d’un adjectif attribut. Mais cela vous le saviez évidemment : « il est ravi », c’est assez simple, et je suis étonnée que les deux premières réponses butent sur cette forme « sujet + être + attribut », assez courante.

    L’adjectif « ravi » est suivi ici d’une « proposition subordonnée conjonctive complétive » qui est « complément de l’adjectif ».
    Comme avec les complétives cod du verbe, le mode dépend du verbe ou de l’adjectif, de son sens, et de certaines notions comme la certitude, le souhait, l’hypothèse, la subjectivité, le sentiment, la forme affirmative ou négative…
    Verbe : – Je sais qu’il vient, je me réjouis qu’il vienne.
    Adjectif : – Je suis certain qu’il vient. Je suis content qu’il vienne.

    Les adjectifs convaincu, certain, sûr… à la forme affirmative, sont suivis de l’indicatif.
    – Je suis certain qu’il vient.
    Avec « ravi », nous sommes dans la série des adjectifs subjectifs, comme content, triste, étonné, déçu… tous suivis du subjonctif.
    – Je suis content qu’il vienne.

    Vous choisissez librement le temps de la complétive, en cohérence avec le sens.
    – Je suis content qu’il vienne, je suis content qu’il soit venu.
    Vous n’avez bien sûr pas à appliquer les contraintes de temps mentionnées dans les autres réponses.
    Dans votre cas, l’antériorité de la subordonnée (son dossier a été retenu) est marquée par un temps passé, c’est bien normal.
    Donc : « il est ravi que son dossier ait été approuvé« .

    La séparation entre description de la réalité et interprétation de la réalité n’est pas toujours totale. C’est peut-être l’utilisation du passé qui vous fait penser que le verbe ne devrait plus être conjugué au mode de l’hypothèse ou du souhait, puisque c’est une certitude.
    Mais quand on a à la fois la certitude et l’impression subjective, c’est bien le subjonctif :
    – Je suis certain qu’il est venu + j’en suis content = je suis content qu’il soit venu.
    Donc, même si vous considérez que « son dossier a été retenu » est une certitude, le simple fait que la subordonnée dépende d’un verbe ou d’un adjectif d’impression, d’interprétation, de sentiment… suffit à conserver le subjonctif. En d’autres termes, si c’est au subjonctif au présent, ça reste au subjonctif au passé.

    C’est assez difficile de deviner théoriquement s’il faut l’indicatif ou le subjonctif après certains adjectifs : je suis conscient qu’il a été, je suis désolé qu’il ait été, je suis convaincu qu’il a été, je suis surpris qu’il ait été… Mais en fait on ne choisit jamais, on identifie le mode nécessaire après tel ou tel adjectif en passant la complétive au présent, avec un verbe à la sonorité bien différente entre l’indicatif et le subjonctif, et alors l’usage s’impose à nous : je suis conscient qu’il est, je suis désolé qu’il soit, je suis convaincu qu’il est, je suis surpris qu’il soit… Et le mode utilisé au présent reste le mode à utiliser au passé.

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  • Maître Demandé le 14 juillet 2019 dans Conjugaison

    Bonjour PhilippeBerck,

    Si on vous demande une nuance de temps entre les deux premières phrases, l’idée est peut-être de savoir dans quelle phrase « devoir » est un semi-auxiliaire ou auxiliaire modal, et dans laquelle il a réellement le sens de « être obligé de ».

    Par exemple, pour « il va partir », il faudrait répondre « futur proche », et pour « il vient de partir » il faudrait répondre « passé récent » pour montrer qu’on sait que « aller » et  » venir » n’ont pas ici le sens de « aller » et « venir », mais sont des auxiliaires de modalité.
    C’est vrai que je n’appelrais pas forcément cela de l’indicatif. C’est un autre « mode ».

    Certains verbes peuvent avoir leur sens d’origine (1) ou servir d’auxiliaires modaux (2).

    (1) Il peut venir = il est capable de venir : verbe pouvoir conjugué au présent.
    (2) Il peut venir = il est possible qu’il vienne : verbe venir conjugué avec l’auxiliaire modal pouvoir.
    On pourrait appeler cela futur d’hypothèse.

    (1) Il doit venir = il est obligé de venir : verbe devoir conjugué au présent.
    (2) Il doit venir = il est prévu qu’il vienne : verbe venir conjugué avec l’auxiliaire modal devoir.
    On pourrait appeler cela futur de prévision.

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  • Maître Demandé le 14 juillet 2019 dans Accords

    On peut dire c’est mon livre, ou j’ai un livre qui…
    On peut dire c’est mon ami, ou j’ai un ami qui…
    On peut dire ce sont mes amies, ou j’ai des amies qui…
    On ne peut pas dire c’est mon couple d’amies, ni j’ai un couple d’amies qui…
    Mon couple, ou j’ai un couple, c’est le couple dont je fais partie.

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  • Bonjour Chambaron,

    Une raison étymologique est avancée ici : https://books.google.fr/books?id=bFwNXBUDZpoC
    « Lemare […] dit : Plaire et rire viennent des verbes latins placere, ridere, qui sont suivis d’un datif, sibi placere, sibi ridere. On peut en effet se plaire à soi-même, se rire à soi-même comme à un autre : il plaît à tout le monde, tout lui rit. Ainsi, elles se sont ri de vos reproches, signifie qu’elles ont ri à soi ou en soi de vos reproches. »

    Cette réponse a été acceptée par Chambaron. le 16 juillet 2019 Vous avez gagné 15 points.

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  • Maître Demandé le 14 juillet 2019 dans Conjugaison

    Bonjour BBFolk,
    Quand il vous semble qu’il y a un problème dans une phrase, c’est certainement qu’il y en a un, souvent une confrontation entre le sens et la syntaxe, et un simple changement d’accord ou de conjugaison ne le résoudra qu’en apparence.

    D’une part, le fait de ne pas avoir appliqué la concordance des temps à « dire » crée une apparence formelle de présent. Mais le sens est bien le passé. Malgré votre passage au présent le temps d’un verbe pour éviter le subjonctif imparfait, vous devez revenir immédiatement à la concordance pour les verbes à l’indicatif qui suivent : j’aurais aimé qu’elle dise où elle allait et ce qu’elle pensait vraiment. C’est simple quand le verbe à suivre est totalement indépendant de « dire ».

    D’autre part, vous estimez peut-être que « dire ce qu’on pense » est une locution signifiant « être sincère », et que si concordance il doit y avoir, ce devrait être entre « dire » et « penser ».
    Car si dans le sens concret, on peut dissocier les temps :
    * j’aimerais qu’elle dise ce qu’elle pense = j’aimerais qu’elle s’exprime maintenant pour nous donner son opinion,
    * j’aurais aimé qu’elle dise ce qu’elle pensait = j’aurais aimé qu’elle s’exprime à ce moment-là pour nous donner son opinion ;
    dans le sens abstrait de « être sincère », c’est plus délicat :
    * j’aimerais qu’elle dise ce qu’elle pense = j’aimerais qu’elle soit plus sincère, qu’elle fasse partie de ces femmes qui disent ce qu’elles pensent ;
    * j’aurais aimé qu’elle dise ce qu’elle pensait… On vient ici par la concordance des temps d’exploser la locution que vous souhaitiez utiliser au passé. Il y a une difficulté réelle à séparer les temps de l’expression « dire ce qu’on pense », en conjuguant le premier verbe au subjonctif présent et le second à l’indicatif imparfait.

    Le problème est donc d’en même temps :
    – choisir de ne pas appliquer la concordance des temps au subjonctif de « dire » (« qu’elle dise » au présent plutôt que « qu’elle dît » à l’imparfait) ;
    – poursuivre avec un verbe que vous estimez devoir conjuguer au même temps que « dire » : (dire-ce-qu’on-pense ; elle dit-ce-qu’elle-pense ; elle disait-ce-qu’elle-pensait).
    Au passé, la syntaxe ne nous offre pas la possibilité d’emporter le verbe penser avec le verbe dire (que vous écrivez par choix esthétique au présent mais qui se situe dans le passé). On se retrouve donc obligatoirement avec des verbes indépendants l’un de l’autre, séparés par leurs temps, le premier au présent et le second au passé, et on quitte la notion de sincérité (dire ce qu’on pense) qui nécessite des temps identiques aux deux verbes.
    Étant entendu que vous refusez le subjonctif imparfait,
    * conjuguez « penser » au présent, vous aurez une faute de syntaxe,
    * conjuguez « penser » à l’imparfait, vous aurez perdu le sens « dire-ce-qu’on-pense » que vous cherchiez.
    Voilà ce qui arrive quand on refuse la concordance des temps au subjonctif, et là je suis heureuse de pouvoir placer, avec une bienveillante ironie : Circumretit enim vis atque injuria quemque, atque, unde exorta est, ad eum plerumque revertit.

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  • Maître Demandé le 12 juillet 2019 dans Accords

    Bonjour Rosalie,
    Si réussite désigne le fait de réussir, c’est du singulier.
    Pour désigner chaque opération comme une réussite, c’est du pluriel.
    Enlevez le mot « beaucoup » pour choisir :
    – Je vous souhaite de la réussite : je vous souhaite beaucoup de réussite.
    – Je vous souhaite des réussites : je vous souhaite beaucoup de réussites.
    Pour une vie ou une carrière réussie, c’est clairement le singulier qui convient (de la réussite dans votre carrière).
    Éventuellement, pour des projets au coup par coup, comptabilisables, le pluriel est acceptable (j’ai eu quatre réussites cette année). Il est possible qu’on parle ainsi dans certaines entreprises, mais votre formule amicale « je vous souhaite » s’accorde mal avec cette vulgarité commerciale.

    Cette réponse a été acceptée par Rosalie. le 12 juillet 2019 Vous avez gagné 15 points.

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  • Maître Demandé le 12 juillet 2019 dans Conjugaison

    Bonjour VirginieK, Si vous situez la condition dans le présent, une partie de la réponse de ChristianF est correcte : imparfait + conditionnel ; ou présent + futur (si vous chantiez je pourrais ; si vous chantez je pourrai).
    Mais la partie de sa réponse concernant une condition dans le futur est très litigieuse.

    Bonjour ChristianF, Votre exemple « si demain il pleut » est bon, mais l’exemple « si demain il pleuvait » l’est-il ? L’imparfait de condition s’utilise au présent (si maintenant il pleuvait). La condition dans le futur doit s’exprimer autrement, car l’imparfait de condition dans le futur n’existe tout simplement pas.
    Il existe une logique qui en ferait un conditionnel présent, et c’est ainsi que des novices qui ont compris les règles formelles mais pas encore les usages peuvent dire « si demain il pleuvrait », qui combine l’imparfait de condition et le futur. Mais cette construction logique est dénoncée.
    Pour la condition dans le futur, si on tient à exprimer cette notion de condition dans la conjugaison, la méthode la plus courante est de dire « s’il devait pleuvoir demain ».
    Si l’éventualité se place dans le futur comme vous le suggérez, alors on peut écrire :
    – Si demain vous chantez, je pourrai…
    – Si demain vous deviez chanter, je pourrais…
    Mais il est préférable d’éviter votre proposition :
    – Si demain vous chantiez, je pourrais… qui ne respecte pas de concordance des temps connue.

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