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  • Membre actif Demandé le 21 octobre 2019 dans Question de langue

    On peut, pour paraphraser ChristianF, dire qu’il y a des adjectifs déterminatifs et des adjectifs qualificatifs.
    * Un, des, douze, certains, plusieurs… peuvent être classés comme adjectifs déterminatifs, comme déterminants : un moulin, des moulins, douze moulins, certains moulins, plusieurs moulins…
    * Nombreux, tous, rouges, grands, seuls… sont des adjectifs qualificatifs qui ne font pas l’économie d’un déterminant : de nombreux moulins, tous les moulins, les moulins rouges, les grands moulins, seuls les moulins…

    On voit cependant que certains adjectifs déterminatifs peuvent parfois être utilisés comme des attributs, donc ils sont aussi qualificatifs : ils sont douze, ils sont plusieurs.
    On dit facilement : un des douze travaux d’Hercule (douze n’est plus ici déterminant, même s’il participe à la détermination).
    Il n’est donc pas absurde d’accepter : un des plusieurs travaux d’Hercule.

    Pourquoi ne dit-on pas « les plusieurs » ? Le Grevisse écrit simplement que c’est une « combinaison inusitée ».
    Pourquoi préfère-t-on « les nombreuses fois qu’il est venu », « les différentes fois qu’il est venu » ? Selon moi pour une question de sens. Généralement, il faut choisir : nombreux, peu nombreux, différents… tandis que « plusieurs » n’apporte aucun supplément de sens, puisque la pluralité est déjà contenue dans l’article pluriel.
    Ma recherche sur les occurrences dans la littérature (nombreuses mais presque toutes anciennes) plaide pour l’archaïsme.
    Mais Mallarmé a cependant écrit « pendant les plusieurs jours qui suivent » et Gautier « les plusieurs centaines de villes ». Ils ne voulaient pas dire « nombreux », ni « différents », il voulaient dire peut-être « quelques, pas beaucoup, mais plus de deux ». Ces auteurs comme celui que vous citez ont pu se tromper, mais nous peinons à les condamner, sinon nous ne serions pas ici à en discuter.
    Mon avis est que c’est grammaticalement valide, mais que dans la majorité des cas c’est le sens qui ne nécessite pas cette utilisation qui reste pourtant possible.
    J’ajoute la supposition que l’invariabilité de l’adjectif « plusieurs » participe à l’évacuer de l’utilisation habituelle des adjectifs, à laquelle il aurait pourtant grammaticalement droit.

    Votre exemple : Si votre auteur n’estime pas que les trois cas recensés au paragraphe précédent de son étude nécessitent le qualificatif de « nombreux » ou de « différents », s’il estime que « quelques » aurait une connotation minorative, et veut malgré tout exprimer qu’il y en a plus d’un, je ne saurais le condamner de mettre l’accent sur la pluralité des cas qu’il a découverts.
    J’ai réécrit son texte pour emporter votre adhésion : « Oui, Madame la Ministre, de tels risques été signalés. Je ne vous dis pas qu’ils sont nombreux ou variés. Mais je ne vous dis pas non plus qu’ils sont en quantité négligeable. Je vous dis simplement qu’ils sont plusieurs. Et ces plusieurs risques, référencés dans mon rapport, nécessitent de notre part une vigilance accrue. »

    Sémantiquement, je dirais que « plusieurs » utilisé comme adjectif accompagné d’un déterminant présente une apparence d’objectivité qui sied à l’homme de science comme au chroniqueur.

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  • Membre actif Demandé le 21 octobre 2019 dans Question de langue

    Pour « Macron compatible », en lisant « Mac compatible » sur un lien de Tara (un programme prévu pour tourner sur PC avec Windows mais qui fonctionne aussi avec son concurrent Mac OS), je découvre qu’il s’agit probablement d’un jeu de mots conscient de jeunes startupers dynamiques, davantage que d’un anglicisme involontaire. Du coup je valide, si on comprend le jeu de mots entre Mac et Macron alors c’est très drôle : le produit a été élaboré au départ pour tourner sur une plateforme de gauche mais les politiques de droite peuvent également utiliser ce programme.
    Pour ce qui est des autres liens de Tara sur la grammaire anglaise, je les ai regardés, mais ils ne me parlent pas. Si j’ai appris l’anglais, je ne me le suis jamais approprié.
    Ce qui m’étonnait, c’est qu’une construction tellement peu française soit passée comme une lettre à la poste dans les journaux et se soit imposée en deux ans.
    Le orthographe-site à vous est curieux-utile.

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  • Membre actif Demandé le 21 octobre 2019 dans Question de langue

    À mon avis il ne faut jamais, de nos jours,  utiliser ce subjonctif plus-que-parfait. La langue a évolué et le subjonctif plus-que-parfait « c’eussent été » est maintenant remplacé par le conditionnel passé 1e forme « ç’auraient été » pour exprimer une éventualité (1), par le subjonctif passé « ç’aient été » pour une concordance des temps (2), et par l’indicatif plus-que-parfait « ç’avaient été » pour exprimer une condition (3).

    (1) Au conditionnel passé 2e forme, on préfère maintenant le conditionnel passé ordinaire. La phrase de l’exemple plus haut « S’il n’avait pas tiré, six heures après c’était l’insurrection et il eût fallu sévir cent fois plus, et c’eussent été, cette fois, des milliers de cadavres. » s’écrit maintenant : « S’il n’avait pas tiré, six heures après c’était l’insurrection et il aurait fallu sévir cent fois plus, et ç’auraient été, cette fois, des milliers de cadavres. »

    (2) Une autre utilisation du subjonctif plus-que-parfait concerne la concordance des temps. Avant, « Je souhaite qu’il soit satisfait, que ç’ait été pour lui une réussite, que ç’aient été pour lui de bons moments » pouvait dans les livres au passé devenir « Je souhaitais qu’il fût satisfait, que c’eût été pour lui une réussite, que c’eussent été pour lui de bons moments », mais on n’utilise plus cette forme, on garde le subjonctif passé « Je souhaitais qu’il soit satisfait, que ç’ait été pour lui une réussite, que ç’aient été pour lui de bons moments ».

    (3) Autre utilisation du subjonctif plus-que-parfait : exprimer la condition, surtout dans les cas où on a décidé d’utiliser un conditionnel passé 2e forme dans la conséquence. Mais à « Si c’eût été en été, je me fusse arrêté. » on peut maintenant préférer « Si ç’avait été en été, je me serais arrêté. » Et à « Si c’eussent été des gendarmes, je me fusse arrêté. » on peut maintenant préférer « Si ç’avaient été des gendarmes, je me serais arrêté. »

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  • Membre actif Demandé le 20 octobre 2019 dans Question de langue

    Il doit s’agir de l’utilisation du subjonctif plus-que-parfait pour remplacer un conditionnel passé, avec la même valeur, le même sens.
    Il aurait été = il eût été. Ils auraient été = ils eussent été.
    Sur cette page, c’est en rubrique « conditionnel passé deuxième forme » : https://leconjugueur.lefigaro.fr/conjugaison/verbe/etre.html
    « C’est », au conditionnel, donne ainsi : ce serait, et au passé : ç’aurait été = c’eût été (prononcé sutété)
    « Ce sont », au conditionnel, donne : ce seraient, et au passé : ç’auraient été = c’eussent été (prononcé sustété)
    Exemple : « S’il n’avait pas tiré, six heures après c’était l’insurrection et il eût fallu sévir cent fois plus, et c’eussent été, cette fois, des milliers de cadavres. » Léon Daudet

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  • Membre actif Demandé le 19 octobre 2019 dans Question de langue

    Tara, pour le complément de l’adjectif placé devant l’adjectif, ça doit être ça, peut-être, c’est inhabituel, et pourtant on comprend. Je trouve que c’est construit comme « sugar free » = « sans sucre », avec un complément de l’adjectif avant l’adjectif.
    Pour la métonymie, si vous voulez, mais pour moi Macron est autant le nom du président que de ses idées.

    Prince, écolo compatible ou Macron compatible, c’est dans tous les journaux, moi aussi j’ai Google à la maison, et c’est bien l’objet de la question. Pour savoir si cette façon de dire peut se justifier en français. Grammaticalement si l’on peut dire. Sur tous les sites où je vais, et même sur un site d’orthographe,  je tombe sur des gens qui se croient sur Facebook et me renvoient à Google.

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