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  • Érudit Demandé le 9 décembre 2021 dans Accords

    On peut dire des soirées habillées (où on s’habille classe), une fête très alcoolisée (où on boit de l’alcool), quatre mois travaillés (où on a travaillé), nos jeunes années (où nous étions jeunes)… Même un homme de lettres de très haut niveau tel que le ministre de l’EN parle de vacances apprenantes (pendant lesquelles on apprend), c’est donc bien que c’est correct.
    Le fait d’appliquer l’adjectif au cadre plutôt qu’à ses participants apparaît ainsi possible. Ce décalage d’adjectif est probablement réservé à quelques mots, mais pourquoi pas à « nu » ? Dans un camp de naturistes, il pourrait peut-être y avoir une cérémonie habillée et une cérémonie nue. Mais plutôt non. De plus dans votre phrase, la présence d’un contexte concret et de l’adverbe « entièrement » brouillent cette possibilité.

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  • Érudit Demandé le 8 décembre 2021 dans Général

    On n’enjoint pas quelqu’un de faire quelque chose, mais on enjoint à quelqu’un de faire quelque chose. La personne à qui on a enjoint de faire quelque chose, n’étant pas COD, ne peut donc pas se retrouver sujet d’une phrase au passif. Le COD est ‘de faire quelque chose’, et la phrase théorique au passif serait donc : de faire quelque chose leur a été enjoint. Mais on n’écrit pas comme ça. Vous pouvez, si vous avez besoin d’une tournure passive, utiliser la construction impersonnelle : il leur a été enjoint de faire quelque chose, où ‘de faire quelque chose’ est sujet réel.

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  • Érudit Demandé le 3 décembre 2021 dans Question de langue

    — Dans l’entreprise dans laquelle j’ai travaillé…
    — Je m’assois sur le canapé sur lequel le chat dort…
    — Pendant ces années pendant lesquelles j’ai travaillé…
    — Au cours de ces années au cours desquelles j’ai travaillé…
    — Durant ces années durant lesquelles j’ai travaillé…
    C’est la répétition des mots qui n’est pas élégante, mais le sens n’est pas incorrect, et il suffit de changer quelques mots pour dissimuler qu’il y a une subordonnée relative de temps à l’intérieur d’une subordonnée conjonctive circonstancielle de temps :
    — Au cours de ces années durant lesquelles j’ai travaillé…
    — Durant ces années au cours desquelles j’ai travaillé…
    Le problème de style ne disparaît pas pour autant, et on se demande pourquoi vous mettez des informations importantes dans une relative incluse dans une circonstancielle, mais vous faites comme vous voulez, c’est probablement correct, il faut voir comment vous terminez votre phrase.
    On améliore parfois la compréhension d’une explication par un découpage analytique. Au lieu de « Au cours des années durant lesquelles j’ai travaillé en Chine, j’ai fait ceci et cela », il suffit d’écrire « J’ai travaillé en Chine de 2010 à 2015. Durant ces années, j’ai fait ceci et cela ».

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  • Érudit Demandé le 29 novembre 2021 dans Accords

    C’est ici une histoire de degré : plus ou moins réalisable.
    Dans ces cas, le mot « le » n’a aucune valeur sémantique et ne reprend aucun nom : « le plus tôt possible » ; « c’est durant les soldes que les écharpes sont le plus abordables », « c’est cette ville que j’ai le mieux aimée »… Ce mot accompagne un adverbe, et on l’écrit toujours « le« , invariable, même pour introduire un adjectif au pluriel ou au féminin.

    C’est seulement quand on considère plusieurs choses, rappelées par des pronoms (par exemple deux choses, la grande et la petite), qu’on a alors affaire à des pronoms qui s’accordent comme la chose qu’ils représentent : « ma voiture est la bleue », « de toutes ces actions, celle-ci est la plus réalisable » ; « vos voeux sont irréalistes et les miens réalistes ; de nos voeux, les miens sont les plus réalisables ».

    C’est je pense volontairement que les marchands de grammaire disent que c’est le même mot, qu’on accorde parfois, et parfois non. Mais c’est complètement faux.
    Il suffit de comprendre que le mot « le » dans « le plus possible » introduit un degré dans l’adjectif, est invariable, et n’a rien à voir avec les pronoms « le« , « la« , « les » qu’on trouve dans « de mes enfants, Pierre et Jean sont ceux que je préfère, ils sont les plus grands », « de mes filles, Sophie est ma préférée parce qu’elle est la plus jolie ».

    Dans votre phrase, il faut le mot invariable « le« . Vous avez validé une mauvaise réponse, mais j’espère que votre courrier n’est pas encore parti.

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  • Érudit Demandé le 28 novembre 2021 dans Accords

    Le seul fait qu’un verbe utilisé pronominalement ait un COD suffit à ce qu’on l’utilise comme un verbe transitif direct construit pronominalement, sur le modèle de « offrir / s’offrir » : elles m’ont offert une bière ; la bière qu’elles m’ont offerte ; elles se sont offert une bière ; la bière qu’elles se sont offerte.
    Il n’importe pas que tel ou tel verbe ne s’utilise qu’à la forme pronominale, ou principalement à la forme pronominale, ou encore à la forme pronominale avec un sens différent. S’il a un COD, on utilise la règle du COD : quand le COD est après, on n’accorde pas, et quand le COD est avant, on accorde avec le COD.
    Le pronom datif « se » a des sens variés, mais n’est jamais COD.
    — Elle s’était imaginé un monde où… = elle avait imaginé, dans sa pensée, un monde où…  / le monde qu’elle s’était imaginé
    — Ils se sont jeté une vodka derrière la cravate = ils ont jeté une vodka derrière leur cravate  / la vodka qu’ils se sont jetée derrière la cravate
    — Il s’est approprié une maison = il a approprié, pour lui-même, une maison  / la maison qu’il s’est appropriée
    — Elle s’est approprié un terrain = elle a approprié, pour elle-même, un terrain / le terrain qu’elle s’est approprié
    Si l’utilisation transitive directe de « approprier » a disparu, quand bien même on n’utiliserait aujourd’hui ce verbe que pronominalement, ce verbe se construit avec un COD, et s’accorde comme avec l’auxiliaire avoir. Participe passé invariable si le COD suit, et accordé avec le COD si le COD précède.

    Donc :
    — Elle partage une serre avec sa voisine, qui s’est déjà approprié la moitié de son terrain.

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  • Érudit Demandé le 28 novembre 2021 dans Question de langue

    A. Note.
    La réponse ci-dessus parlant de « après + futur simple », illustrée d’un exemple du type « après + infinitif simple », n’a aucun sens. On a bien compris que vous parlez de l’infinitif passé, et uniquement de cela, car vous l’avez écrit en titre, et que vous demandez si la forme « après + infinitif passé » s’utilise aussi bien avec une principale au futur qu’avec une principale à un temps du passé.

    B. Cas.
    — Après avoir rédigé mon testament, j’appelai mon notaire.
    –> Valide, et fréquent en littérature.
    — Après avoir rédigé mon testament, j’appellerai mon notaire.
    –> Valide syntaxiquement, mais plus rare.
    Faut-il en conclure que cette forme est correcte au passé, et douteuse au futur ?
    * La littérature classique n’utilise effectivement pas cette construction au futur, mais c’est peut-être pour la simple raison que cette littérature n’est jamais écrite au futur, et qu’on trouve donc peu cette ‘postériorité dans le futur’ en littérature classique.
    — Il lui semblait qu’après être descendu dans ces profondeurs, après avoir longtemps tâtonné au plus noir de ces ténèbres, il venait enfin de trouver un de ces diamants, une de ces vérités, et qu’il la tenait dans sa main ; et il s’éblouissait à la regarder. — Hugo
    après être descendu dans ces profondeurs, après avoir longtemps tâtonné au plus noir de ces ténèbres, il trouvera un de ces diamants… — Tentative maladroite de mettre Hugo au futur
    * Mais un écrivain moderne écrivant des passages de son livre au futur pourra utiliser cette construction :
    — Après avoir pris l’apéro en terrasse, Kevin rentrera dans son F2 et ouvrira une boîte de petits pois.
    C’est syntaxiquement valide, car l’aspect futur de « après + infinitif passé » est relatif, dans le sens que cette construction exprime une postériorité, possible tout autant dans un contexte passé que dans un contexte futur.
    * [A l’oral, les locuteurs actuels, du moins les mille que j’ai croisés, n’utilisent cette construction ni au futur ni au passé, et on dit rarement :
    — J’ai fermé les volets après avoir sorti la poubelle.
    — Je fermerai les volets après avoir sorti la poubelle.
    C’est une tournure du récit, et en particulier du récit écrit, et en particulier du récit écrit au passé.]

    C. Un problème de sens ?
    Aucun problème pour ‘constater une postériorité’ dans le passé :
    — Après en avoir reçu l’autorisation, j’entrai.
    Mais on peut plus difficilement ‘constater une postériorité’ dans le futur :
    — Après en avoir reçu l’autorisation, j’entrerai.
    On préfère souvent une de ces propositions :
    — Quand j’en aurai reçu l’autorisation, j’entrerai.
    — Une fois que j’en aurai reçu l’autorisation, j’entrerai.
    — Si j’en reçois l’autorisation, j’entrerai.
    Voilà pourquoi votre réticence à l’idée d’utiliser « après avoir » dans un contexte futur est parfois justifiée, et pourquoi vous aurez dans ces situations raison d’utiliser une autre tournure explicitant la postériorité dans le futur, forcément différente du constat d’une postériorité dans le passé : juxtaposition de futurs, articulation explicite de deux futurs, hypothèse… Mais cette analyse appartient à l’auteur, car il n’y a pas de problème syntaxique à ce que « après avoir… » constate et décrive une postériorité dans le futur.

    En français tel qu’on le parle en famille, pour articuler deux futurs entre eux, on dit par exemple, pour parler d’une intention :
    — Je t’appellerai quand je serai rentré.

    Cette réponse a été acceptée par Linguae Amans. le 30 novembre 2021 Vous avez gagné 15 points.

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  • Érudit Demandé le 24 novembre 2021 dans Accords

    Sans « puis ». Vous avez raison, le sujet postposé au verbe est très clairement au pluriel.
    — Vinrent ensuite mon oncle, ma tante…
    La fin n’est sûrement pas un résumé, englobant, mais une nouvelle addition :
    — Vinrent ensuite mon oncle, ma tante, et autres proches.
    Et quand bien même la fin engloberait le début de la liste, il faudrait encore le pluriel :
    — Vinrent ensuite mon oncle, ma tante, et finalement toute la famille.
    Seules les listes qui n’additionnent pas permettent le singulier.
    Ici, on a mon oncle et ma tante ; « le garçon… » et « l’Assyrien… ».

    Maintenant, il y a un « puis » dans votre phrase, qui peut-être ne coordonne pas deux sujets mais deux actions. Est-ce plus acceptable ainsi ?
    — Vint mon oncle. Puis plus tard (vint) ma tante.
    On peut éventuellement l’écrire ainsi, avec ellipse :
    — Vint mon oncle, puis ma tante… et finalement toute la famille.
    Mais en fait non ; à quoi bon nier le pluriel, même si ses éléments constitutifs arrivent l’un après l’autre ?

    Si on veut user de ce précédé faisant se succéder les acteurs, il suffit d’utiliser la construction impersonnelle :
    Il vint un âne, puis un coq, et finalement tout un zoo.

    Votre phrase est une traduction payée à la ligne, très honorable mais vite écrite et à peine relue, et n’a aucune valeur de référence. Plutôt que de s’échiner à justifier pourquoi le traducteur a écrit ainsi, il suffit de repérer qu’il a fait une petite faute, et de passer à la phrase suivante.

    Cette réponse a été acceptée par mperrier. le 24 novembre 2021 Vous avez gagné 15 points.

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  • Érudit Demandé le 24 novembre 2021 dans Question de langue

    * « Ne pas former de(s) surdoués » n’est aucunement une expression de la langue française.

    * Le déterminant article indéfini « des » dans une phrase à la forme affirmative devient le simple déterminant « de » à la forme négative :
    a — Je mange des nouilles
    b — Je ne mange pas de nouilles
    Est-ce sur ce point que porte votre question ?

    * Le verbe former peut recevoir deux types de COD, parce qu’il a deux sens différents :
    c — Former des chômeurs (pour en faire des électriciens)
    d — Former des électriciens (c’est le résultat)
    Dans vote phrase, le mot « surdoués » désigne-t-il l’élève avant la formation ou l’élève résultat de la formation ? Cela jouera au moment d’analyser le sens de la phrase.

    * La question et la réponse peuvent porter sur le verbe et son complément à la fois, ou sur le complément seul :
    — mange-t-il des nouilles ? non il ne mange pas de nouilles
    — c’est des nouilles qu’il mange ? non, il ne mange pas des nouilles, mais des patates
    Cherchez la notion d’interrogation partielle.

    Expliquez mieux votre question, en développant l’idée que vous voulez exprimer. On ne peut pas aligner quelques mots, décréter que c’est une expression, et demander comment elle s’écrit. On peut écrire plein de choses, mais selon les mots qu’on met dans la phrase, et parfois selon l’ordre de ces mots,  la phrase n’a pas le même sens.

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  • Érudit Demandé le 24 novembre 2021 dans Question de langue

    En criant très fort pour attirer son attention.

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  • Érudit Demandé le 24 novembre 2021 dans Accords

    — il y a quelques années, j’ai visité la Bresse
    — il y a mille ans, Clovis a assassiné Henri III
    — le 7 mars dernier, il a plu
    — le 8 mars dernier, vous m’avez appelé
    — il y a quelques années, vous m’avez recruté
    On ne peut pas justifier le plus-que-parfait au motif que telle indication de temps « nous projette dans un passé coupé du présent de celui qui écrit ».
    Il y a quelques années, votre interlocuteur vous a-t-il mis en contact avec X ?

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