chef féminin

Répondu

dit-on  une chef ou un chef ou une cheffe pour désigner une personne de sexe féminin occupant un poste de chef de service

djamal Débutant Demandé le 22 octobre 2018 dans Question de langue

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Bonjour Djamal,

En France :

 Chef est encore parfois employé au masculin pour parler d’une femme : Elle est le chef de l’équipe.
C’est l’emploi de chef au féminin qui est devenu courant la chef de l’État, une chef d’orchestre.
(Déterminant féminin + épicène.)
Source : Le Grand Robert de la langue française. 

Le Guide pour la féminisation des  noms de métiers…
 (cf. p. 24) a retenu la même solution : 

 « Remarque 2 : La solution de l’épicène a été retenue pour les quelques rares cas dont la féminisation est sentie comme difficile (voir infra, p. 30 et 32) : une chef, une clerc, une conseil, une témoin. »

Les indications de ce guide sont recommandées à tout un chacun et obligatoires, en principe, dans l’administration.

Le féminin morphologique cheffesse est rare. Il est familier et péjoratif.

Compte tenu de tout ce qui précède, je dirais une chef de service, n’en déplaise à l’Académie. 

 

Prince (archive) Débutant Répondu le 22 octobre 2018

En fait, l’Académie française a pris position contre l’emploi de cheffe : « On se gardera de même d’user de néologismes comme agente, cheffe, maîtresse de conférences, écrivaine, autrice… L’oreille autant que l’intelligence grammaticale devraient prévenir contre de telles aberrations lexicales. » (c’est moi qui souligne). C’est ici.

C’est une question disons… très débattue.. Elle a déjà été discutée sur ce site.

Voilà pour les références hexagonales. Mais, en Suisse romande, on dit cheffe et, au Québec, c’est relativement fréquent aussi. Voir ici.

Il y aurait beaucoup à dire sur le rôle de « neutre » joué par le masculin, autrement dit le fait que, dans la généralité, ce sont des noms par ailleurs masculins qui sont considérés comme épicènes. Dans le cas de chef, sont mis en avant à la fois son caractère épicène et ce qui serait une « mauvaise » formation du féminin des mots en « f » : au prétexte que veuf donne veuve, il faudrait ainsi, en cas de féminisation, dire non pas cheffe mais chève… Je n’ai pas trouvé de référence, mais il y a certainement quelque part un argument étymologique (chef = tête).

On peut tout de même garder à l’esprit que l’évolution d’une langue est non seulement liée à l’usage qu’en fait le plus grand nombre mais aussi à des décisions tout à fait volontaristes. Comme en atteste la règle de l’accord du participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire avoir  que, justement, une partie de la francophonie remet en cause comme on peut le voir ici. Comme quoi, même si la France reste le pays où est concentré le plus grand nombre de locuteurs de la langue française, l’évolution peut provenir d’autres pôles de la francophonie.

En attendant, selon le pays  où vous écrivez, vous pourrez choisir « la chef de service » (France) ou « la cheffe de service » (Suisse, partiellement Québec).

jbambaggi Grand maître Répondu le 22 octobre 2018

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