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  • Grand maître Demandé le 3 mars 2015 dans Accords

    Bonjour,

    « En difficulté» équivaut à « Dans une situation difficile , dans une mauvaise posture…»

    On peut employer difficulté

    – au singulier ou au pluriel, indifféremment:

    éprouver des difficultés ou de la difficulté (à faire  quelque chose);

    – de préférence au singulier:

    réussir sans difficulté; marcher avec difficulté; en cas de difficulté;

    -mais strictement au singulier:

    une personne en difficulté, un élève en difficulté, un navire en difficulté au large des côtes bretonnes. 

    Cette réponse a été acceptée par JAKY22. le 3 mars 2015 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 2 mars 2015 dans Accords

    Bonjour,

    Qu’est-ce qui distingue l’adjectif verbal du participe présent ?

    L’adjectif verbal et le participe présent ont souvent la même forme. ( Exemple de différence convainquant (p.p) et convaincant(a.v))

    Je cherche une chienne aimant les enfants. (1)
    Je cherche une chienne aimante*. (2)

    Dans la phrase (1) le participe présent aimant appartient au groupe verbal et exprime une action située dans le temps; on pourrait remplacer aimant par  une proposition subordonnée relative:

    Je cherche une chienne qui aime les enfants.

    Dans la phrase (2), l’adjectif verbal aimante appartient au groupe nominal et exprime, comme un adjectif qualificatif, une qualité propre à un être ou à une chose. On pourrait remplacer cet adjectif verbal  par un autre adjectif qualificatif.

    Je cherche une chienne affectueuse.

    Le participe présent du verbe correspondre est correspondant qui a la même forme que l’adjectif verbal.

    Ainsi, on pourra écrire:

    Ci-joint la facture correspondante aux travaux effectués. (correspondante est un adjectif verbal; on pourrait le remplacer par relative.)

    Sont en vente la ferme et les dépendances attenantes. (attenantes = contiguës)

    *aimant:Littéraire. Porté à aimer, affectueux : Un cœur aimant. (synonymes : tendre, sensible)

    Dans le CNRTL à l’entrée correspondant,  on peut lire:

    Il n’y a donc point d’idées correspondantes aux sensations pures, mais seulement aux perceptions.

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  • Grand maître Demandé le 28 février 2015 dans Question de langue

    Bonjour,

    Voici de quoi satisfaire votre curiosité:

    http://archives.cnig.gouv.fr/Front/docs/cms/cnt-grammaire-recommandation_126924688421947500.pdf

    L’anacoluthe (figure de style) est une rupture de construction syntaxique. On commence une phrase d’une façon, et on la finit autrement.

    Voici un exemple très connu:

    « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé.» (Pascal)
    ─► Ici, on change de sujet grammatical: le début de la phrase a pour sujet « le nez de Cléopâtre» alors que la suite a pour sujet « toute la face de la terre».

    et deux autres qui le sont moins :

    Phèdre acte V scène 6 (Racine)

    Indomptable taureau, dragon impétueux,
    Sa croupe se recourbe en replis tortueux.

    https://lescoursjulien.wordpress.com/2014/03/05/phedre-acte-5-v-scene-6-vi-la-tirade-de-theramene-commentaire-racine-1677/

    Les Conquérants (José-Maria de Heredia)

    Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
    L’azur phosphorescent de la mer des tropiques
    Enchantait leur sommeil d’un mirage doré.

    http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jose_maria_de_heredia/les_conquerants.html

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  • Grand maître Demandé le 25 février 2015 dans Accords

    Bonjour,

    Je vous  remercie d’avoir répondu à ma question, mais cela ne me satisfait pas totalement.

    En effet, j’avais récemment reçu mes petits enfants pendant cette période de vacances et je leur avais lu quelques passages des « Lettres de mon moulin » d’Alphonse Daudet.

    Voici un extrait du passage :

    […] Personne aux champs… Notre belle Provence catholique laisse la terre se reposer le dimanche… Les chiens seuls au logis, les fermes closes… De loin en loin, une charrette de roulier avec sa bâche ruisselante, une vieille encapuchonnée dans sa mante* feuille morte, des mules en tenue de gala, housse de sparterie bleue et blanche, pompon rouge, grelots d’argent, — emportant au petit trot toute une carriole de gens de mas qui vont à la messe ; puis, là-bas, à travers la brume, une barque sur la roubine et un pêcheur debout qui lance son épervier[…]

    * Vêtement de femme, ample et sans manches, souvent pourvu d’un capuchon, qui se porte sur les autres vêtements.

    Cet accord d’adjectifs coordonnés m’avait interpellé et je m’étais empressé de consulter « Le bon usage » de Grevisse.

    Au § 541 page 880 voici ce que l’on lit :

    * Une voiturette […] jaune et vert. (Sabatier)

    * Une glace vert et rose. (Modiano)
    * Une écharpe rouge et blanche. (Thérive)
    * La grande affiche bleue et blanche. (Déon)
    * Jeunes anglais portant la « Military Cross » violette et blanche.(Maurois)

    Il apparaît donc que ces différents auteurs n’appliquent pas tous les mêmes règles d’accord, et qu’ils accommodent leurs écrits selon leurs goûts et leur humeur au mépris des lois ou des règles grammaticales.

    D’ailleurs, Paul Claudel avait écrit :

    « Les grands écrivains n’ont jamais été faits pour subir la loi des grammairiens, mais pour imposer la leur, et non pas seulement leur volonté, mais leur caprice.»

    Quant à Montherlant, il avait ajouté :

    « C’est à l’audace de leurs fautes de grammaire que l’on reconnaît les grands écrivains.»

    Avouez donc que le lecteur puisse être désemparé voire perplexe !

    Il est heureux que dans l’exemple que j’ai choisi, j’ai pris le mot «écharpe», car avec le mot «chemise» on aurait longuement hésité et débattu sur :

    – Chemise vert et blanc ;

    – Chemise verte et blanche.

    Et l’on aurait fini par attraper des boutons !

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