Récit au passé, utilisation du subjonctif présent ou imparfait ?

Bonjour,
Dans un récit au passé, faut-il utiliser le subjonctif présent ou imparfait ?

Exemples de phrases :
 » Cette question arracha un sourire à l’inconnu, bien que la jeune femme ne vît (ou voie) pas ce qu’il y avait de drôle.  »
 » À moins que les personnes à mobilité réduites disposent (ou disposassent) d’un autre emplacement, cela devenait compliqué pour elles d’aller se soulager.  »
 » Il fallait que ça cesse, qu’elle se reprenne (reprît) et qu’elle remette (remît) de l’ordre dans son esprit.
 » Avant qu’elle ne réalise (réalisât) ce qu’elle faisait, elle était déjà debout.  »

Si vous pouviez m’aider, ce serait vraiment super.
Merci à vous et bonne journée.
Cordialement.

AudreyC Débutant Demandé le 1 juin 2020 dans Conjugaison

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9 réponse(s)
 

Effectivement, il faudrait que j’apprenne à lire les questions.
Pour le coup, je n’ai pas de réponse dûment motivée à vous apporter ; Je retourne donc à mon Bescherelle, la tête basse et la honte aux joues.

Grinta Grand maître Répondu le 1 juin 2020

Hi hi hi!

le 1 juin 2020.

Bonjour,

Le subjonctif est le mode qui exprime le doute, le souhait, l’hypothèse…

1. Bien que est toujours suivi du subjonctif.

2. À réécrire, dans un but de clarté

3. On est bien ici dans le registre du souhait : subjonctif.

4. Avant que est toujours suivi du subjonctif.

Ceci est ma première contribution, ne prenez pas ma réponse pour argent comptant. Attendez que des utilisateurs plus capés que moi vous répondent et vous éclairent mieux que je ne saurais le faire.

Grinta Grand maître Répondu le 1 juin 2020

Merci beaucoup, Grinta, cependant ce n’est pas ma question. Je sais très bien qu’il faut utiliser du subjonctif, ce que je demande, c’est s’il faut utiliser du subjonctif présent ou du subjonctif imparfait dans un récit au passé.
Bonne journée à vous.

AudreyC Débutant Répondu le 1 juin 2020

Si l’on écrit un texte destiné à un journal, une revue pour le grand public, les habitants du quartier,  on évitera d’employer les subjonctifs imparfaits, dont certes sonorités sont cocasses (cf La Complainte amoureuse  d’Alphonse Allais, sur la toile — les dix derniers vers) — mais si on se lance dans un récit plus travaillé, résolument  pensé comme une continuation du style classique du XIXe siècle, et même Gide, Mauriac, Proust, l’habitude se prend assez vite; dans les phrases proposées ci-dessus, le niveau de langue classique ne semble être utile que dans les exemples 1 et 3, à condition que ce soit un récit écrit tout entier dans un style soutenu, le grand style littéraire.  A la troisième personne du singulier, qu’il vît, qu’elle fût, seront d’un emploi moins risqué que qu’elles aimassent, qu’elles apprissent, qu’ils colmatassent (colle ma tasse?) — on s’arrange, à l’usage, pour que le texte ne rende pas des sonorités trop surprenantes, bien que ce soit recommandé par les règles de la concordance (un homme politique très droitier faisait exprès d’en mettre partout pour souligner son attachement à la « Tradition » dans ses interviews) Voilà une suggestion.

Leopardi Érudit Répondu le 1 juin 2020

Très strictement, la concordance des temps donne ceci :
Cette question arracha un sourire à l’inconnu, bien que la jeune femme ne vît pas ce qu’il y avait de drôle. 
 À moins que les personnes à mobilité réduites ne disposassent d’un autre emplacement, cela devenait compliqué pour elles d’aller se soulager. 
 Il fallait que ça cesse, qu’elle se reprît et qu’elle remît de l’ordre dans son esprit.
 Avant qu’elle ne réalisât ce qu’elle faisait, elle était déjà debout.

Au passé, correspond le subjonctif imparfait (dans le cas d’une antériorité du verbe concerné, le subjonctif plus que parfait).

Cependant, ces deux formes du subjonctif (imparfait et PQP) sont senties comme vieillies, ou littéraires, et tombent en désuétude (sauf la 3ème personne du singulier qui se maintient davantage : qu’il eût).
De plus en plus, et même à l’écrit, on emploie (et on accepte) le subjonctif présent (et le subjonctif passé dans le cas d’une antériorité du verbe concerné).
Vous pouvez donc dire -et écrire :

Cette question arracha un sourire à l’inconnu, bien que la jeune femme ne ou voie pas ce qu’il y avait de drôle.
 À moins que les personnes à mobilité réduites disposent d’un autre emplacement, cela devenait compliqué pour elles d’aller se soulager. 
Il fallait que ça cesse, qu’elle se reprenne et qu’elle remette  de l’ordre dans son esprit.
Avant qu’elle ne réalise ce qu’elle faisait, elle était déjà debout.

A vous de voir. Si vous êtes dans le cadre d’un exercice et qu’on vous demande une concordance des temps stricte, conformez-vous aux attentes.

Tara Grand maître Répondu le 1 juin 2020

Finalement, Tara ne vous a pas répondu (ou alors la réponse est perdue), donc je le fais. Vous devriez – dans une stricte concordance des temps – utiliser l’imparfait, mais comme c’est un peu « compliqué » aujourd’hui pour certains, on admet le présent du subj. même dans un récit au passé.

Donc comme vous avez mis les deux possibilités dans la question, à vous de choisir en fonction du niveau de langue et de l’adaptation à votre lecteur. Dans certains cas, le subj.passé sonne moins « châtié ». Cette question arracha un sourire à l’inconnu, bien que la jeune femme ne vît (ou voie) ou n’ait pas vu pas ce qu’il y avait de drôle.  »
» À moins que les personnes à mobilité réduites disposent (ou disposassent) ou aient eu (ou n’aient eu) d’un autre emplacement, cela devenait compliqué pour elles d’aller se soulager.  »
» Il fallait que ça cesse, qu’elle se reprenne (reprît) et qu’elle remette (remît) de l’ordre dans son esprit.
» Avant qu’elle ne réalise (réalisât) n’ait réalisé ce qu’elle faisait, elle était déjà debout.  »

joelle Grand maître Répondu le 1 juin 2020

Bizarre. Elle s’affiche chez moi, ma réponse…

le 2 juin 2020.

Je résume le texte qui a disparu en appuyant sur le symbole « stylo » (ça a tout effacé) — pour un texte destiné à un journal, une circulaire, les habitants du quartier, on aura tendance à éviter les imparfaits du subjonctif — si on se place, en retroussant ses manches et en se mettant à l’école du grand style classique pour faire un récit qui se situe dans la tradition du « grand style littéraire », dans la lignée des B d’Aurevilly, Balzac, ou Gige, Proust, Mauriac, on le fait, mais respecter le niveau de langue général (sinon, on aurait: « il râlait pour que sa sale bagnole démarrât en vitesse » ce qui fait bizarre) – question de niveau de langue générale. Les formes comme qu’il vît, qu’elle fût, qu’elle sût, sont plus discrètes que « qu’elles allassent » « qu’ils colmatassent » — bien que ce soit la règle, il y a des concordances qui sonnent mal — question de niveau de langue, de style, de sensibilité, (choses à éviter: cf La Complainte Amoureuse d’Alphonse Allais — facile à trouver sur la toile — les dix derniers vers) — voilà un avis parmi d’autres.  Si vous faites du texte « moderne » vous  évitez ou vous procédez avec tact et précaution (à condition que le style soit sans facilités ni tournures trop « parlées »  — et si vous avez de l’adn de Chateaubriand dans l’encre de votre stylo Scriptorium, faites du texte classique mais avec l’intention esthétique continuée du début à la fin.

Leopardi Érudit Répondu le 1 juin 2020

Merci à vous tous pour ces réponses !

AudreyC Débutant Répondu le 1 juin 2020

Finalement, on peut se demander pourquoi ce refus de ces formes du subjonctif en – usse, -asse, -isse.
Le français comporte bien des mots comportant ces mêmes finales sans que l’oreille ne s’en offusque.
russe – puce – astuce – plus…
biface – rapace – volteface – disgrâce … alors certes on a les suffixes péjoratifs : caillasse – salace…
Glisse – lisse – hélice – crisse…
Ce n’est pas non plus la longueur des formes verbales de ce temps qui gêne, puisque « mangeassions » n’est pas plus long que « mangerions »., par exemple. Alors ?

Tara Grand maître Répondu le 2 juin 2020

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