Point-virgule ?

Bonjour,

Une utilisation du point-virgule me tracasse, je n’arrive pas à savoir si elle est correcte ou non. J’ai lu que le point-virgule est employé lorsque deux idées, étant soumises chacune à un pronom relatif « qui », se trouvent coupées par la conjonction « et ». (Ex : Sans remonter à des siècles plus reculés, Nérésis, qui vivait dans le quinzième siècle, en parla le premier; et Nobel, qui fleurissait dans le siècle suivant, fut l’imitateur de Nérésis.)
Je me demandais donc si l’on pouvait dire la chose suivante:

On peut légitimement penser que cet homme, qui fut dans une certaine mesure le père du régime représentatif; et son disciple, qui marcha dans ses pas avec un libéralisme propre au XIXe siècle; furent les bâtisseurs de la République telle qu’on la connaît.

L’utilisation me paraît « logique », mais voir le verbe de la secondaire précédé du point-virgule me fait bizarre…

Tobi Débutant Demandé le 10 novembre 2023 dans Question de langue

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3 réponse(s)
 

– L’emploi du point virgule ne peut être aussi réducteur et réservé à l’emploi de relatives
– Vous l’employez de façon erronée.
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Le point-virgule, qui correspond à une pause de durée moyenne, signale la fin d’une proposition intimement liée par le sens à celle qui la suit. Les propositions séparées par le point-virgule doivent donc toujours contribuer au sens général de la phrase.

Le point-virgule sert plus particulièrement à :

Mettre en parallèle des propositions qui expriment une opposition ou une comparaison :

    • Il voulait en finir; elle voulait continuer.

 

    • Aimer pour être aimé, c’est de l’homme; mais aimer pour aimer, c’est presque de l’ange (A. de Lamartine).

 

    • La vraie barbarie, c’est Dachau; la vraie civilisation, c’est d’abord la part de l’homme que les camps ont voulu détruire (A. Malraux).

 

 

 

Distinguer des propositions qui renferment déjà une ou plusieurs virgules, notamment lorsqu’il y a ellipse du verbe dans la deuxième proposition :

    • Le rôle du dramaturge, c’est de créer la pièce; celui du metteur en scène, de la faire vivre.

 

 

Si l’on remplaçait le point-virgule par une virgule dans ce dernier exemple, il serait plus difficile de distinguer les rapports qui existent entre les idées, puisque la virgule se trouverait à remplir trois fonctions bien différentes dans la phrase.

Termium plus – Le guide du rédacteur

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On peut légitimement penser que cet homme, qui fut dans une certaine mesure le père du régime représentatif,
(pas de point virgule entre les deux sujets)et son disciple qui marcha dans ses pas avec un libéralisme propre au XIXe siècle  (on ne peut pas mettre un ; entre les sujets et leur verbe -une virgule à la rigueur parce que la phrase est longue) furent les bâtisseurs de la République telle qu’on la connaît.

Tara Grand maître Répondu le 11 novembre 2023

Merci infiniment !
Je saisis bien vos explications, très claires et très précises.
Toutefois, il reste deux exemples que je n’arrive pas réellement à comprendre, si vous répondiez à ces interrogations, vous seriez mon sauveur.
Le premier est un syllogisme de La Bruyère, lequel dit :

Le docile et le faible sont susceptibles d’impressions : l’un en reçoit de bonnes, l’autre de mauvaises ; c’est-à-dire que le premier est persuadé et fidèle, et que le second est entêté et corrompu ; ainsi l’esprit docile admet la vrai religion, et l’esprit faible ou n’en admet aucune, ou en admet une fausse. Or l’esprit fort ou n’a pas de religion, ou se fait une religion ; donc l’esprit fort, c’est l’esprit faible.

Je comprends le dernier point-virgule — il sert à introduire la conclusion —, mais je ne comprends pas son utilisation devant « c’est-à-dire »…

Enfin, Chateaubriand écrit ces lignes un peu ésotériques :

Quand je sortis de ce Léthé, je me trouvai entre deux femmes ; les odalisques étaient revenues ; elles n’avaient pas voulu me réveiller ; elles s’étaient assises en silence à mes côtés ; soit qu’elle feignissent le sommeil, soit qu’elles fussent réellement assoupies, leurs têtes étaient tombées sur mes épaules.

Connaissant Chateaubriand, l’emploi du point-virgule n’est pas hasardeux ; toutefois, je comprends leur emploi jusqu’à « côtés », mais je ne saisis pas son emploi après…

Merci d’avance pour votre réponse !

PS : Je ne tenais pas à cantonner le point virgule à cet emploi, cela s’entend.

Tobi Débutant Répondu le 11 novembre 2023

J’écrirais ainsi :

Le docile et le faible sont susceptibles d’impressions : l’un en reçoit de bonnes, l’autre de mauvaises ; c’est-à-dire que le premier est persuadé et fidèle, et que le second est entêté et corrompu. Ainsi l’esprit docile admet la vrai religion, et l’esprit faible ou n’en admet aucune, ou en admet une fausse. Or l’esprit fort ou n’a pas de religion, ou se fait une religion ; donc l’esprit fort, c’est l’esprit faible.

À noter la faute : vrai = vraie.

Quand je sortis de ce Léthé, je me trouvai entre deux femmes ; les odalisques étaient revenues. Elles n’avaient pas voulu me réveiller. Elles s’étaient assises en silence à mes côtés ; soit qu’elle feignissent le sommeil, soit qu’elles fussent réellement assoupies, leurs têtes étaient tombées sur mes épaules.

À noter la faute : elle feignissent = elles feignissent.

Manu78 Érudit Répondu le 13 novembre 2023

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