Chleuasme
Bonjour,
Un chleuasme est-il toujours fait par fausse modestie ou peut-il être dit par réelle modestie, en cherchant tout de même à recevoir des compliments (ex : des personnes souffrant du syndrome de l’imposteur et qui en ont conscience) ?
Merci !
Autre exemple : « Moi qui suis vraiment laid… ». La personne qui a dit cela est bien évidemment consciente qu’elle est belle, et que son public la complimentera.
![](http://www.question-orthographe.fr/wp-content/uploads/2019/03/IMG_0058-150x150.jpg)
Merci d’avoir répondu, Mais j’ai déjà consulté Wikipédia, bien entendu… D’autres définitions en revanche ne parlent pas de cette « fausse modestie ». Ainsi, une personne qui se trouve réellement nulle, mais aime tout de même les compliments, peut-elle faire des chleuasmes ?
Eh bien non. Pour qu’il y ait chleuasme, il faut qu’il y ait procédé rhétorique, c’est à dire intention d’utiliser le discours pour agir sur les esprits. Si une personne est réellement modeste, le discours reflète simplement sa modestie.
Le chleuasme est à rapprocher de l’ironie : il vient du grec chleuasmos qui signifie ironie. L’ironie est également un procédé où on dit le contraire de ce qu’on veut faire comprendre.
On a une différence d’intention : pour le chleuasme, c’est d’obtenir des compliments, pour l’ironie, c’est de se moquer et provoquer le rire.
Dans le Tartuffe de Molière, Tartuffe utilise le chleuasme, et même l’hyperchleuasme : « Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable ». Tartuffe dit la vérité mais il le dit de façon à ce que son interlocuteur pense que c’est une forme de fausse modestie et n’y croie pas, et que , bien au contraire, ces propos montrent sa sainteté.