RE: subjonctif

Bonjour,
On dit « je ne pense pas qu’elle ait existée » ou « je ne pense pas qu’elle a existée » ?
J’ai eu un doute soudain mais je dirais tout de même que la première phrase me paraît plus juste.
Merci d’avance

isaminassyan Amateur éclairé Demandé le 10 août 2020 dans Conjugaison
4 Réponses

Après  certains verbes d’une principale, le choix  entre subjonctif et indicatif se pose.
Malgré les apparences (et ce qui peut en avoir été dit ) ce choix n’est jamais le fruit du hasard. Il y a toujours une raison de choisir l’un ou l’autre mode, même s’il s’agit de nuances.
——

Lorsque le verbe de la principale exprime nettement le doute sur le fait n°2 énoncé par le verbe de la subordonnée ce verbe n°2 est au subjonctif :
–  Je doute qu’il vienne de lui-même
–  il se peut qu’il vienne

Lorsque le verbe de la principale exprime le désir que le fait n°2 énoncé par le verbe de la subordonnée ne se réalise pas ce verbe n°2 est au subjonctif
– je crains qu’il vienne
– je ne veux pas qu’il vienne
– j »ai peur/ je redoute qu’il vienne
– il ne faut surtout pas qu’il vienne

Lorsque le verbe de la principale exprime une injonction ou simplement le désir que le fait énoncé par le  verbe n°2 se réalise, ce verbe n°2 est au subjonctif
–  J’ordonne que personne ne sorte.
–  je veux / je ne veux pas que personne ne sorte
–  il faut que personne ne sorte
– Je voudrais qu’il fasse des excuses.
– Je désire / désirez-vous (?)qu’il sorte

Lorsque le verbe de la principale exprime une pensée,  un jugement, une évaluation sue le fait n+2 :
soit le verbe n°2 est  à l‘indicatif .

– j‘espère qu’il viendra
– je suppose qu’il viendra
– j’en déduis qu’il viendra
– je crois qu’il viendra

soit il y a le choix entre indicatif et subjonctif (quand la principale est à la forme négative ou interrogative)
selon que l’accent est porté sur le fait ou l’évaluation du fait.
crois-tu qu’il vienne/viendra ?
– Je ne pense pas qu’il soit/est capable d’une telle abnégation.
– je ne crois pas qu’il vienne/viendra

Tara Grand maître Répondu le 10 août 2020

Je ne pense pas qu’elle a existé – je ne pense pas qu’elle ait existé

Vous avez le choix selon que vous voulez porter l’accent sur le fait « exister » —> indicatif ou sur l’évaluation du fait —> subjonctif

le 10 août 2020.

Tara, je partage votre avis.

le 10 août 2020.

J’en suis très contente Phil-en-trope ; je me sentais un peu seule sur cette ligne. La question revient souvent et les réponses renvoient toujours à des règles posées une fois pour toutes et qui me paraissent, sinon discutables,du moins insatisfaisantes.
Il y a sans doute des conventions dans une langue, (cela me paraît une évidence). Mais une fois les repères posés, je ne crois pas que les choix se fassent par hasard.

le 11 août 2020.

Bonjour Maman

Désolé, mais je crois en la grammaire traditionnelle.

Mais pourquoi soutenez-vous la « nouvelle » grammaire, pendant que cette « nouvelle » grammaire, elle-même, dit « Il n’est pas vraiment établi quel mode est le plus fréquent dans les contextes NON-AFF, et notamment dans le contexte négatif. »?

Edwin

le 11 août 2020.

Oui Tara, difficile de lutter contre le purisme réducteur.

le 11 août 2020.

Pourquoi  » je soutiens » la grammaire dite « nouvelle »  Edwin ? Mais je ne la soutiens pas (qu’aurait-elle à faire de mon soutien? ). Elle est. Et elle est le résultat du travail de linguistes.

Ne dites pas que la grammaire traditionnelle existe depuis des centaines d’années!
La grammaire est en constante évolution.
Que dites-vous de la place du pronom dans cette phrase ?
Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit – Molière

Extraits de l’ouvrage de Sophie Piron Histoire de la grammaire :

XVII ème siècle : par exemple, ce et ceste sont rangés parmi les pronoms démonstratifs aux côtés de luy et elle ; les pronoms indéfinis comprennent notre déterminant quelques, tandis que les pronoms possessifs comptent parmi eux mon, ma et mes ; ton, ta, tes, etc

XVIII ème siècle
La catégorie du nom se subdivise encore en noms substantifs (les noms modernes) et noms adjectifs (les adjectifs modernes) dans la grammaire scolaire de Restaut. Buffier, quant à lui, admet que les noms adjectifs permettent de modifier les noms et qu’à ce titre ils devraient occuper une place à part entière dans la liste des parties du discours, mais il justifie leur classement parmi les noms en considérant que les adjectifs représentent l’objet (donc, le nom substantif) revêtu d’une qualité ou d’une circonstance (Buffier,

XIX ème siècle :

le 12 août 2020.
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