RE: Point-virgule ?
Bonjour,
Une utilisation du point-virgule me tracasse, je n’arrive pas à savoir si elle est correcte ou non. J’ai lu que le point-virgule est employé lorsque deux idées, étant soumises chacune à un pronom relatif « qui », se trouvent coupées par la conjonction « et ». (Ex : Sans remonter à des siècles plus reculés, Nérésis, qui vivait dans le quinzième siècle, en parla le premier; et Nobel, qui fleurissait dans le siècle suivant, fut l’imitateur de Nérésis.)
Je me demandais donc si l’on pouvait dire la chose suivante:
On peut légitimement penser que cet homme, qui fut dans une certaine mesure le père du régime représentatif; et son disciple, qui marcha dans ses pas avec un libéralisme propre au XIXe siècle; furent les bâtisseurs de la République telle qu’on la connaît.
L’utilisation me paraît « logique », mais voir le verbe de la secondaire précédé du point-virgule me fait bizarre…
Merci infiniment !
Je saisis bien vos explications, très claires et très précises.
Toutefois, il reste deux exemples que je n’arrive pas réellement à comprendre, si vous répondiez à ces interrogations, vous seriez mon sauveur.
Le premier est un syllogisme de La Bruyère, lequel dit :
Le docile et le faible sont susceptibles d’impressions : l’un en reçoit de bonnes, l’autre de mauvaises ; c’est-à-dire que le premier est persuadé et fidèle, et que le second est entêté et corrompu ; ainsi l’esprit docile admet la vrai religion, et l’esprit faible ou n’en admet aucune, ou en admet une fausse. Or l’esprit fort ou n’a pas de religion, ou se fait une religion ; donc l’esprit fort, c’est l’esprit faible.
Je comprends le dernier point-virgule — il sert à introduire la conclusion —, mais je ne comprends pas son utilisation devant « c’est-à-dire »…
Enfin, Chateaubriand écrit ces lignes un peu ésotériques :
Quand je sortis de ce Léthé, je me trouvai entre deux femmes ; les odalisques étaient revenues ; elles n’avaient pas voulu me réveiller ; elles s’étaient assises en silence à mes côtés ; soit qu’elle feignissent le sommeil, soit qu’elles fussent réellement assoupies, leurs têtes étaient tombées sur mes épaules.
Connaissant Chateaubriand, l’emploi du point-virgule n’est pas hasardeux ; toutefois, je comprends leur emploi jusqu’à « côtés », mais je ne saisis pas son emploi après…
Merci d’avance pour votre réponse !
PS : Je ne tenais pas à cantonner le point virgule à cet emploi, cela s’entend.