Verbe « s’apprêter », imparfait ou passé simple ?

Bonjour !

Je bloque sur le choix de l’emploi du passé simple ou de l’imparfait dans un récit au passé à la 1ère personne du singulier avec le verbe « s’apprêter ».

Doit-il toujours être à l’imparfait puisqu’on ne peut pas vraiment le considérer comme une action définie (si ?) ou le passé simple doit-il être préféré selon le contexte ?

Quelques exemples sur lesquels je suis tombée au fil de mes lectures :

« Je m’apprêtai à répliquer mais me rétractai et me remis en marche. »
« Je m’apprêtai à la suivre  lorsqu’un craquement retentit derrière nous. »
/
« Je m’apprêtais à répondre, mais la sonnerie d’alarme retentit dans tout l’établissement à ce moment-là. »
« Je m’apprêtais à répliquer, mais elle me fit taire en plaquant sa main sur mes lèvres. »

Je ne comprends pas la nuance d’emploi qui justifie tantôt l’usage du passé simple, tantôt celui de l’imparfait dans ces phrases… Et même de façon générale du coup. ^^’

Car j’ai tendance à penser que le verbe « s’apprêter » pose nécessairement un « décor » (= imparfait) par-dessus lequel peut venir se rajouter une ou plusieurs « action(s) » (=passé simple), mais je vois bien que mon raisonnement n’est pas le bon. 😡

Pourriez-vous m’éclairer ? Merci beaucoup !

Idy Débutant Demandé le 23 octobre 2022 dans Conjugaison

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5 réponse(s)
 

Merci beaucoup pour vos réponses, je pense avoir compris !

Idy Débutant Répondu le 23 octobre 2022

En opposition avec l’imparfait, le passé simple saisit le fait dans la totalité de sa duré, qui peut être brève ou longue. En juillet, j’étais à la campagne, je lisais pour passer le temps.    Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.

Déjà retenez cela.

Prince (archive) Débutant Répondu le 23 octobre 2022

La duré ????????????????

le 24 octobre 2022.

« Je m’apprêtai à répliquer mais me rétractai et me remis en marche. » Ici, les actions se succèdent dans le passé. Je ne peux pas à la fois « être en train de m’apprêter à » et de me rétracter, donc le passé simple convient (le sujet est le même pour les deux verbes).
« Je m’apprêtai à la suivre  lorsqu’un craquement retentit derrière nous. » Ici, pour moi, il y a erreur, il aurait fallu un imparfait (« j’étais en train de m’apprêter à » quand le craquement a eu lieu)
« Je m’apprêtais à répondre, mais la sonnerie d’alarme retentit dans tout l’établissement à ce moment-là. » Ici aussi, on comprend que l’action de s’apprêter a été interrompue par la sonnerie, donc on peut dire « J’étais en train de m’apprêter à », donc l’imparfait fonctionne.
« Je m’apprêtais à répliquer, mais elle me fit taire en plaquant sa main sur mes lèvres. » Ici aussi, le sujet est interrompu dans son action par un élément extérieur, donc on utilise l’imparfait.
Il est certain qu’on utilisera davantage l’imparfait pour ce verbe, puisque par son sens il traduit un état de préparation, dont on constate le plus souvent qu’il est interrompu par un élément extérieur. Néanmoins, si le sujet fait une suite d’actions, dont celle de s’apprêter à, il lui sera difficile de cumuler. « Le chat vit passer la souris. Il s’apprêta à prendre son élan, mais il n’en fit rien, car le chien se mit à aboyer. »
N’oublions pas qu’il est intéressant de mettre le verbe à la 3e personne pour « entendre » le bon temps, passé simple ou imparfait, pour les verbe du 1er groupe en -er.

Cdlt

Catbaloo Grand maître Répondu le 23 octobre 2022

Ce n’est pas la durée. Cf. Joseph HANSE,Nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne, p. 661. 

le 23 octobre 2022.

N’on, il ne s’agit pas des durées relatives des temps  les uns par rapport aux autres. Il s’agit de la totalité de la durée (passé simple) ou de sa non-totalité (imparfait).

le 23 octobre 2022.

N’on ?????????????????

le 24 octobre 2022.

— Elle s’apprêta rapidement puis sortit.
Mais c’est un autre sens, c’était pour vous faire peur (et pour vous faire remarquer qu’il peut s’agir d’une action).

Je pense comme vous que s’apprêter à faire une action, dans le passé, demande l’imparfait quand ce verbe exprime un contexte.

Je pense qu’il n’y a généralement pas de nuance à considérer, et que vous avez peut-être rencontré des erreurs, car il y a encore des gens qui confondent « je marchai » et « je marchais ». C’est parfois dû à la prononciation qui est identique dans certaines régions. Si vous recommencez votre enquête à la troisième personne, je pense que vous rencontrerez moins d’occurrences du passé simple, car « il s’apprêta » et « il s’apprêtait » sont très différents à l’oreille. Vérifiez le nom de l’auteur et de l’éditeur des textes où vous avez rencontré le passé simple. S’ils ne sont pas des références, inutile d’en tenir exagérément compte.

Si la nuance apportée par le passé simple est possible, elle doit être justifiée par une action, et cela ne veut plus dire « j’étais sur le point de…« .
— Je m’apprêtai à tirer (je mis le fusil à l’épaule et je visai), mais un contre-ordre survint avant que n’appuyasse sur la détente.
Si « je m’apprêtai à répliquer mais » signifie « j’ouvris la bouche mais« , alors la construction est possible, mais c’est le style qui devient litigieux, car le passé simple est mal adapté au flou.
La construction avec « lorsque » et deux passés simples est encore moins acceptable, car c’est bien le contexte (l’arrière-plan) qui devrait être exprimé par un « lorsque », mais un autre usage peut éventuellement exister. Par exemple, notez qu’il n’est pas du tout établi dans quel sens ce mot est censé articuler les deux propositions, où il faut mettre l’imparfait et où le passé simple : cela m’arriva lorsque j’étais petit = j’étais petit lorsque cela m’arriva. Ce mot en soi n’articule pas deux propositions de façon stricte, l’une étant l’arrière-plan de l’autre.

CParlotte Grand maître Répondu le 23 octobre 2022

Non non, Catbaloo  ce n’est jamais la durée de l’action qui détermine le choix d‘un passé simple ou d’un imparfait :
Je dormis 10 heures d’affilée.
Il se levait quand le directeur entra.

C’est l’angle qu’on choisit :
– ou on entre dans le déroulement du procès (préférable à « action » car plus général)  et on a l’imparfait, quelle que soit la durée.
– ou on considère le procès dans sa totalité (pour souvent passer à un autre procès > succession) et on a le passé simple.
Un même texte peut être à l’un ou l’autre temps. L’effet sera différent.
Exemple :
La lune se levait. Le vent passait dans les branches avec un chuintement continu. Les draps très blancs étendus  sur le fil claquaient. Une lumière brillait à l’étage de la maison.

La lune se leva. Le vent passa dans les branches avec un chuintement continu. Les draps très blancs étendus  sur le fil claquèrent. Une lumière brilla à l’étage de la maison.

Et on peut choisir l’un ou l’autre avec n’importe quel verbe.
Il s’apprêtait à parler lorsque la porte s’ouvrit.
Il se leva, toussota. Il s’apprêta à parler. Marie le regarda. Il hésita…..

Tara Grand maître Répondu le 23 octobre 2022

Merci de prendre l’occasion pour expliquer le procès… Cela sera peut-être utile à quelqu’un.
Dans la gué-guerre que j’observe sur ce site entre les grands maîtres, je ne sais pas si les gens qui posent les questions sont gagnants…
Cdlt

le 23 octobre 2022.

Il arrive en effet hélas, qu’il y ait passe d’armes. .. mais pas sur ce fil. Du moins je ne trouve pas. Il se trouve que les réponses ne concordent pas exactement. Quelle est la bonne ? Parfois le discernement suffit à détecter la mieux argumentée.

le 24 octobre 2022.

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