URSSAF ou Urssaf ?
Bonjour,
j’ai un doute sur la typographie concernant les acronymes.
Je pensais que les acronymes qui représentaient uniquement des initiales s’écrivaient avec une majuscule pour la première lettre mais des minuscules ensuite.
Suite à une règle vue et un exercice du projet Voltaire, je ne comprends pourquoi ils acceptent FIFA, CAPES, UNESCO mais Urssaf. Pour un souci de cohérence, j’aimerais avoir une opinion, une explication.
Merci.
Bonjour,
Un sigle est une suite de lettres qui sont les initiales d’un groupe de mots.
SNCF société nationale des chemins de fer français.
Le sigle s’écrit en capitales et on le prononce en détachant chaque lettre. Ex: CGT ─ FO ─ CFDT
Un acronyme est un sigle de plus de 5 lettres
Deux cas se présentent:
1─ On le prononce en détachant les lettres alors on l’écrit en capitales. Ex : FNSEA .
2─ On le prononce comme un mot alors la première lettre est une majuscule les autres sont des minuscules. Ex : Unesco.
On écrira donc :
L’ Urssaf , le Capes , le Medef.
Certains acronymes sont lexicalisés et s’écrivent en minuscules : radar , ovni , laser
Bonjour,
J.-P. Lacroux, dans Orthotypographie (vol. II) écrit :
> 2.1. Si chacune des lettres qui le composent est une initiale et si le sigle n’est pas un acronyme, c’est simple. Toutes les lettres sont des majuscules et doivent être suivies d’un point abréviatif : R.A.T.P., S.N.C.F.
> 2.2. Si chacune des lettres qui le composent est une initiale et si le sigle est un acronyme, c’est simple. Toutes les lettres sont des majuscules et doivent être jointes, sans point abréviatif : OTAN, OTASE
et enfin
> 2.4. Pour certains, après la majuscule initiale, les minuscules seraient admissibles dans les acronymes longs, faciles à prononcer, non équivoques, très connus. L’exemple classique, cité par tous les ouvrages de référence sous des formes diverses, est l’{Unesco}. Mais où commencent la longueur et la renommée ? Trois lettres semblent suffisantes à certains : on a déjà vu l’{Onu}. Pour d’autres, l’URSSAF (six lettres) semble en revanche trop courte ou insuffisamment connue. Les partisans de la simplification par la suppression du point abréviatif semblent s’accommoder de l’Unicef et de l’UNITA. Cette distinction n’est pas seulement fautive, elle est ridicule, inapplicable et génératrice d’exceptions arbitraires. Le passage de l’{U.N.E.S.C.O.} à l’UNESCO est à la fois compréhensible (l’acronyme reste un sigle) et « utile » (coïncidence de la graphie et de la prononciation) ; celui qui mène à l’{Unesco} est nuisible : il introduit une ségrégation injustifiable dans un domaine qui est déjà remarquablement bien pourvu en facéties arbitraires.
L’acronyme n’est d’ailleurs pas défini comme un sigle de plus de cinq lettres (je dois dire que c’est la première fois que je rencontre cette distinction) mais comme suit :
> « acronyme » signifie : mot formé des initiales (OTAN, ovni) ou des premières lettres de plusieurs mots (Benelux, radar) — ou d’éléments initiaux de mots composés (sida) —, et devant se prononcer comme un mot ordinaire. OTAN, ovni, sida (sigles), Benelux (sigle pseudosyllabique), radar (hybride) sont des acronymes.
D.G.C.C.R.F. est donc un sigle mais pas un acronyme ; URSSAF est un sigle et un acronyme, et c’est ainsi que je serais enclin à l’écrire.
Comme souvent, trop de sources finissent par semer la confusion. Sous l’influence de l’anglais acronym , on a vu fleurir des définitions aussi variées que finalement inutiles.
Personnellement, je m’appuie sur la distinction simple et pragmatique de Jean-Pierre Lacroux. La distinction est de prononciation, non de graphie :
1. Un acronyme se prononce comme un mot ;
2. Un sigle s’épèle.
La même réduction graphique peut donc passer de l’un à l’autre selon le locuteur. Pour Institut national de l’audiovisuel, certains prononcent Ina, d’autres épèlent I.N.A.
Concernant le graphisme, il en découle : les sigles purs restent en capitales initiales avec points abréviatifs (certes souvent malmenés dans le journalisme, voire dans les dictionnaires) et les acronymes peuvent s’écrire comme un mot, avec capitale initiale uniquement.
La question du nombre de lettres vient de certaines « marches » typographiques de grands journaux qui s’imposaient de mettre en minuscules les sigles les plus longs pour de pures raisons visuelles. Cela ne vaut que pour eux.
Donc, vous écrirez U.R.S.S.A.F. dans un texte formel, mais Urssaf reste possible pour les écrits courants.
C’est bien ce que j’avais en tête.
Merci pour votre réponse, de plus très rapide.
Courageusement je ne m’aventurerai pas à définir un sigle, mais c’est la première fois que je lis qu’il ne peut pas avoir plus de cinq lettres.
Je pense à la DGCCRF, par exemple : doit-on la traiter d’acronyme ?…
Ce qui différencie essentiellement l’acronyme, c’est qu’il se prononce comme un mot lambda, les lettres ne sont pas épelées, mais je ne sais pas si un quota de lettres est nécessaire.