Relation d’un pronom personnel à des prénoms
Bonjour,
Dans la phrase ci-dessous, le « elle » se réfère-t-il forcément à Albertine, le premier prénom qui le précède ? Si oui, est-ce une règle qu’un pronom personnel se reporte directement au précédent prénom qui le
« Jeanne converse avec Albertine, elle lui raconte son enfance dans la montagne. »
Merci pour votre aide.
J’ai une suggestion pour vous, afin d’éviter l’ambiguïté :
Jeanne converse avec Albertine, qui lui raconte son enfance
Ou bien
Jeanne converse avec Albertine, et lui raconte son enfance
Ainsi, plus de doute possible, dans la première phrase, c’est Albertine qui raconte, dans la seconde c’est Jeanne.
Une réponse simple, adéquate. Qu’écrire de mieux ?
Merci Ouatitm !
Concernant la transmission entre plusieurs phrases d’un mot ou plutôt de ce qu’il représente, c’est à-dire d’une chose indépendamment de sa fonction dans la phrase précédente, de sa place dans la phrase précédente, vous pourriez chercher autour de la notion de « thème d’une phrase ». Ce thème permet de balader un idée, une personne, d’une phrase à l’autre, sans rupture, de faire passer une chose, de sujet de la phrase 1, à COD de la phrase 2, et COI de la phrase 3… D’un point de vue linguistique, cette notion et les règles induites sont d’un niveau supérieur au niveau syntaxique. Car il n’y a effectivement aucune règle syntaxique permettant d’identifier un antécédent à coup sûr. Ce serait un hasard que vous trouviez sur un site d’orthographe, de syntaxe, de grammaire, une personne ayant la compétence nécessaire pour vous répondre. C’est plus probablement sur des forums d’écriture ou de littérature que cela sera abordé.
Votre réponse m’a évoqué une note de Proust relative au style de Flaubert que je viens de relire à l’instant : « Pour arriver à ce même but Flaubert se sert souvent des règles qui régissent l’emploi du pronom personnel. Mais dès qu’il n’a pas ce but à atteindre les mêmes règles lui deviennent complètement indifférentes. Ainsi dans la deuxième ou troisième page de l’Éducation Sentimentale, Flaubert emploie “il” pour désigner Frédéric Moreau quand ce pronom devrait s’appliquer à l’oncle de Frédéric, et, quand il devrait s’appliquer à Frédéric, pour désigner Arnoux. Plus loin le “ils” qui se rapporte à des chapeaux veut dire des personnes, etc. Ces fautes perpétuelles sont presque aussi fréquentes chez Saint-Simon. Mais dans cette deuxième page de l’Éducation, s’il s’agit de relier deux paragraphes pour qu’une vision ne soit pas interrompue, alors le pronom personnel, à renversement pour ainsi dire, est employé avec une rigueur grammaticale, parce que la liaison des parties du tableau, le rythme régulier particulier à Flaubert, sont en jeu : “La colline qui suivait à droite le cours de la Seine s’abaissa, et il en surgit une autre, plus proche, sur la rive opposée. »
Extrêmement intéressant. Il nous reste à trouver ce que Proust appelle « les règles qui régissent l’emploi du pronom personnel ».