On appelle saint thomas, la personne qui ne croit pas sans avoir vu. Comment s’écrit donc le pluriel de ce mot: des saints thomas ou des saint thomas? Merci

Répondu

merci

sekaubin Débutant Demandé le 31 août 2019 dans Accords

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5 réponse(s)
 
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Question amusante : cette tournure n’est en effet pas connue des dictionnaires usuels, ni même du Wiktionnaire pourtant très accueillant pour toutes les audaces…
Cela étant, cela se dit et doit donc pouvoir s’écrire. Je vous propose deux graphies selon le contexte :
C’est un vrai « saint Thomas », au singulier,  avec des guillemets  marquant le sens  spécifique, majuscule au nom du personnage et sans trait d’union ;
— C’est un vrai saint-thomas  et Ce sont de vrais saints-thomas   : on adopte la graphie  de tournures similaires comme sainte-nitouche, sainte-barbe (soute à poudre dans un bateau), saint-frusquin, saint-jean  (nécessaire d’un imprimeur) ou saint-crépin (nécessaire de cordonnier). Trait d’union (c’est un nom commun), pas de majuscule et pluriel possible.

Chambaron Grand maître Répondu le 31 août 2019

Je vous ai bien compris  Chambaron.
Tout en tenant compte des impératifs que ce site s’est donnés, rien n’empêche, du moins je l’espère, l’analyse et la réflexion, qui sont tout autre chose que la polémique (TLF : discussion, débat, controverse qui traduit de façon violente ou passionnée, et le plus souvent par écrit, des opinions contraires sur toutes espèces de sujets).

Il serait dommage de s’en priver  et non respectueux de ceux à qui on s’adresse,  quels qu’ils soient.
Je précise :  je ne vous ai pas attribué de vote négatif, je ne me le serais pas permis.

Tara Grand maître Répondu le 2 septembre 2019

@Tara  : Polémique est effectivement trop fort dans ce cas, mais ce le fut bien d’autres fois. Je le retire…
Pour le reste, bonne chance sur le site, qui n’est tout de même pas un forum d’idées (il en existe, allez sur  le Projet Babel par exemple) mais un service d’aide, pragmatique et pédagogique.

le 2 septembre 2019.

J’apprécie à sa juste valeur le « allez… »
Et aussi votre « bonne chance ».
Mais si vous le voulez bien, j’attendrai de recevoir mon congé de la part des modérateurs de ce site, s’ils le jugent nécessaire.

le 8 septembre 2019.

Comme le dit Albert Doppagne, saint « constitue un des chapitres les plus délicats de l’orthographe française » (majuscule, trait d’union, pluriel)*. Je ne me hasarderai pas à proposer une graphie, qui pourrait être,  sans doute, contrebattue aussitôt.

Pour ma part, j’emploierais au pluriel la formule usitée Il se comporte comme saint Thomas. ==> Ils se comportent comme saint Thomas (ou une formule de ce type). Et si je veux préciser (d’autant qu’il n’y a pas que saint Thomas l’apôtre qui porte cette dénomination)  : Ils se comportent comme saint Thomas : ils ne croient que ce qu’ils voient. 

* Il consacre à ce mot pas moins de six pages, ans même faire le tour de la question !
Prince (archive) Débutant Répondu le 31 août 2019

Il faut d’abord déterminer quel est le degré de lexicalisation de l’antonomase « Saint Thomas »
Une antonomase est un nom commun qui est employé comme un nom propre, ou un nom propre qui est employé comme un nom commun.

Si, se référant à un de ses élèves, un professeur dit : je ne peux m’occuper davantage d’Olivier. Des Olivier, j’en ai connu des dizaines…
L’antonomase est « neuve », et n’appartiendra jamais qu’au discours de ce professeur.
Dans ce cas, il garde sa majuscule et ne prend pas d »S » au pluriel.

Lorsqu’on oublie complètement qu’il y a antonomase, elle est lexicalisée et se comporte comme tous les noms propres : Renard était le nom du goupil dans Le Roman de Renart; il perd sa majuscule et on écrit « un renard, des renards ». De la même façon, « une harpie », « une mégère » ne sont plus ressentis comme des antonomases.

« Un Harpagon » est une antonomase pour désigner un avare; » un Machiavel »,, « une Lolita », « un Don Juan »…
Dans tous les cas, on garde la majuscule du nom propre. Prennent-ils un « S » au pluriel ? Apparemment et le plus souvent non si je me réfère à l’option de l’auteur averti de « Quels fonctionnements discursifs pour l’antonomase du nom propre (Sarah Leroy).
En revanche, je lis dans ce même ouvrage : Des Folcoches, il y en a des dizaines.

« Saint-Thomas » me paraît être une antonomase relativement rare. On entend beaucoup la comparaison : « je suis comme saint Thomas », plus rarement « c’est un saint Thomas ».
Je ne m’aventurerai pas plus que Prince sur la graphie de « saint » puisqu’il nous avertit de sa complexité. Cependant pour ce qui est du pluriel, je ne mettrais d’ « S » ni à « Saint » (et j’allais dire « ni à Thomas » dont la finale simplifie les choses); mais j’utiliserais des majuscules pour les deux mots*. J’écrirais donc : « des Saint Thomas ».

*en effet, « Saint Thomas » renvoie à un seul Thomas, celui qui doutait de la résurrection de Jésus, et les deux mots ont quasiment pris la valeur d’un nom propre composé.

En conclusion : les pratiques sont assez floues, hormis aux deux extrêmes. L’antonomase entièrement lexicalisée et l’antonomase dite discursive (neuve, personnelle, en situation).

Tara Grand maître Répondu le 1 septembre 2019

Chambaron, je ne suis pas d’accord :
Saint-frusquin
: frusquin n’est pas une personne, ce terme désigne des habits (des frusques)
Sainte-nitouche : ici non plus, on n’a pas affaire à une vraie sainte; il s’agit d’un jeu de mots : elle fait mine de ne pas y toucher
(Comme saint inventé on a aussi Saint-Glinglin  mais ce mot ne nous concerne pas ici puisqu’il s’agit d’une date : « à la Saint-Glinglin ». A noter : on met une majuscule ‘plaisante » à Glinglin, justement, pour aller jusqu’au bout du jeu. )

On ne peut prendre ces deux saints -imaginaires- et qui sont lexicalisés*  comme exemples pour justifier la perte de majuscule de Saint Thomas qui désigne une personne bien réelle, et le choix de mettre une « S » à « saint » ==> des saints thomas.

*On trouve leur définition dans le TLF alors que « Saint(-)thomas »/ »saint(-)Thomas » ne s’y trouvent pas.

Je maintiens donc « des Saint-Thomas ». Cette orthographe me paraît en fin de compte la plus logique.

 

Tara Grand maître Répondu le 2 septembre 2019

@Tara : Libre à vous de voir un sujet de polémique dans ma réponse à la question posée. C’est hélas habituel sur ce site que je fréquente depuis son origine (plusieurs années).
Vous avez toute latitude pour donner vos  interprétations et pour les argumenter dans vos propres réponses. Le site n’est pas conçu pour dérouler des échanges soutenus entre contributeurs, méthode d’ailleurs déconseillée par la charte.
Comme vous l’avez sans doute constaté, je n’alimente donc pas les débats. À la limite, je modifie par post-scriptum ma première réponse pour tenir compte de remarques pertinentes d’autres contributeurs.

Sur la question en objet, relisez rigoureusement ma réponse : 1. Je donne deux solutions ; 2. « Saint-Glinglin » affecte la forme d’un nom de fête, d’où les majuscules. Ce n’est pas le cas soumis ; 3. Barbe, Jean, Crépin, sont des saints chrétiens réutilisés dans des noms communs, ce qui est donc représentatif pour le besoin évoqué.
Comme indiqué ci-dessus, je ne poursuivrai pas la discussion ici. Vous devez argumenter vers la demande d’origine, non vers les autres contributeurs. Merci pour votre compréhension.

le 2 septembre 2019.

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