1.
On ne compte pas les minutes qui suffisent, mais c’est leur nombre qui suffit. On ne conjugue pas « suffire » au pluriel. On n’accorde pas « suffisant » avec « minutes ». Il n’y a pas d’accord par syllepse possible, parce que « suffire » se rapporte ici clairement au mot disant la quantité. Ce nombre de minutes est suffisant, et non : ce nombre de minutes sont suffisantes.
Avec « une dizaine de minutes », le pluriel serait assez naturel : une dizaine de minutes suffisent.
Avec « une grosse dizaine de minutes », j’accorderais plutôt avec « dizaine », sur lequel on insiste : une grosse dizaine de minutes suffit, est suffisante, mais c’est vrai qu’on pourrait ici se poser la question. Si « à l’oreille » vous préférez le pluriel, c’est peut-être acceptable.
Mais : cinq minutes suffisent ; ce nombre suffit. C’est vous qui avez décidé de concentrer le sujet sur un mot masculin singulier, il faut assumer : avec « le nombre » et « suffire », c’est du masculin singulier.

2.
Adjectif accordé avec « nombre », ou participe présent, ce sera donc de toute façon « suffisant ». Mais voyons quand même si c’est un adjectif ou un participe présent, en remplaçant « nombre de minutes » par « durée ».

* Cas (a) avec « pour ».
Le complément s’applique à la phrase, il est déplaçable en début de phrase.
« Suffisant » est alors un adjectif. Cet adjectif est un attribut. On peut écrire le verbe « être ». On peut le remplacer par un autre adjectif.
— Pour cuire un œuf, cette durée est suffisante.
— Pour cuire un œuf, cette durée est parfaite.
— Cette durée est suffisante pour cuire un œuf.
— C’est une durée suffisante pour cuire un œuf.
— C’est une durée suffisante pour recharger un téléphone.
— C’est une durée qui suffit pour recharger un téléphone.
— Trois minutes, c’est la durée parfaite pour recharger un téléphone.
— Trois minutes sont suffisantes pour recharger un téléphone.
— Trois, c’est le nombre de minutes suffisant pour recharger un téléphone.

* Cas (b) avec « à ».
Le complément s’applique ici au verbe, il n’est pas déplaçable.
« Suffisant » est alors un participe présent. « Suffire à » appelle un complément nécessaire qui s’applique nécessairement au verbe. [C’est comme avec un cod, ça oblige à mettre un verbe : c’est une chose intéressante pour les spécialistes, c’est une chose intéressant les spécialistes.]
— Cette durée suffisant à cuire un œuf, j’ai le temps de préparer le repas.
— C’est une durée suffisant à cuire un œuf, donc j’ai le temps de préparer le repas.
— C’est une durée suffisant à recharger un téléphone.
— Trois, c’est le nombre de minutes suffisant à recharger un téléphone.

Donc avec « pour »,  il faut un adjectif qu’on accorde (au masculin singulier dans votre exemple et ça ne se voit pas).

Bonjour,

On pourrait dire sans changer le sens de la phrase :
C’est le nombre de minutes qui suffisent à recharger.
On peut donc remplacer qui suffisent par le participe présent suffisant
C’est le nombre de minutes suffisant à recharger.

Oui c’est ce que je me suis dit aussi. Merci pour votre réponse.

Mathilde 🙂

Merci beaucoup pour votre réponse très détaillée Numeric 🙂