négation + que
Bonjour,
J’ai peine à formuler ma requête dans les moteurs de recherche pour trouver une réponse. J’ai récemment croisé une syntaxe qui sonne étrangement (pour moi) à la lecture, et ce de deux auteurs différents.
Exemple :
« Il n’a pas le temps de boire son thé que la tasse tombe au sol. »
Pour moi, on devrait faire un ajout comme « avant que », par exemple. J’ai eu l’impression que c’était comme une dérive de « à peine… que », qui n’a pourtant pas le même sens, puisque l’action serait accomplie. Mais même si j’ai du mal à accepter cette phrase, je ne vois pas tout à fait ce qui la rendrait fautive, au bout du compte.
Ai-je complètement tort ? Est-ce une syntaxe répandue ? Je ne me rappelle pas l’avoir croisée avant récemment.
Merci d’avance pour vos réponses.
« Il n’a pas le temps de boire son thé que la tasse tombe au sol. »
Totoro,
Je suis de votre avis, cette phrase est mal tournée, car il y a deux phrases en une, et la tournure semblerait plus appropriée avec « à peine » :
Il n’a pas le temps de boire son thé. À peine se l’est-il servi que la tasse tombe au sol.
Il a à peine le temps de terminer sa phrase qu‘on sonne à la porte.
Malgré tout, cette tournure est tout à fait correcte dans un autre contexte, par exemple :
Il n’a pas le temps de terminer sa phrase qu’on sonne (déjà) à la porte.
Bonjour,
La phrase citée est parfaitement correcte. Il s’agit d’un système corrélatif d’expression temporelle d’une succession rapprochée. Je cite la Grammaire méthodique du français :
« À plusieurs types de subordonnées correspondent des constructions sémantiquement équivalentes, mais de structure grammaticale singulière : elles sont introduites par la conjonction que (irréductible à ses emplois « complétifs ») ; mais celle-ci est parfois facultative, et les deux propositions sont alors simplement juxtaposées. Ce sont en fait des systèmes corrélatifs d’un type particulier.
> Expression temporelle (succession rapprochée)
Il s’agit toujours de faits qui se succèdent rapidement (cf. dès que, aussitôt que) . La première proposition est ou de type négatif (elle contient ne pas, ne pas encore, ne pas plutôt) ; ou au moins d’orientation argumentaire négative avec à peine. Mais c’est en réalité l’expression d’une circonstance. La seconde qui contient le fait principal, est introduite par que :
Il n’avait pas fait trois pas qu’il s’arrêta.
À peine avait-il ouvert la bouche qu’on le fit taire.
Il s’agit en somme de cas de subordination inverse. »
Que introduit une subordonnée circonstancielle de temps.
Il était à peine sorti ou À peine était-il sorti que la maison s’écroula.
Il y a dix ans que je ne fume plus.
Il ne voulait pas partir que tout soit arrangé.
Dictionnaire de l’Académie
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Il n’a pas le temps de boire son thé que la tasse tombe au sol.
La phrase est parfaitement correcte.
Nous avons là une nuance de l‘expression du temps : la précocité (même notion avec « déjà »)
>> la tasse tombe avant même qu’il ait le temps de boire son thé.
(Pour votre recherche, il suffisait de demander « que » conjonction.
Bonsoir Tara,
Je ne partage pas votre analyse ; il s’agit d’une construction singulière atypique (inverse) où la circonstance de temps est exprimée par la principale à la place de la subordonnée. En construction typique la phrase équivalente est : « La tasse tombe au sol avant qu’il ait eu le temps de boire son thé. »
En effet, vous avez raison.
(Je n’avais pas vu votre message, sinon je n’aurais pas pris la peine d’en commettre un erroné).