« j’espère qu’il pourra vivre » ou « j’espère qu’il puisse vivre »

Bonjour à tous,

J’aimerais savoir lorsque l’on utilise le verbe « espérer » est-ce que dans la phrase ci-dessous il faut appliquer la concordance des temps ou  le subjonctif est permis. Mais les deux me semblent correctes. Le subjonctif me semble plus adapté parce qu’ici « espérer » équivaut à un souhait.
« j’espère qu’il pourra vivre » ou « j’espère qu’il puisse vivre »
« j’espérais qu’il pourrait vivre » ou « j’espérais qu’il pusse vivre » (je ne suis pas sûr du temps)

Par ailleurs, je voudrais savoir le sens d’ « utilisation idiomatique », est-ce que cela signifie que l’usage est propre à la langue, à la grammaire ? Par exemple, pour si + imparfait de l’indicatif, il est dit que l’imparfait a plusieurs utilisations idiomatiques trouvées dans certains contextes (suggestions, souhaits).

Si quelqu’un peut m’éclairer.

Merci.

YT1800 Membre actif Demandé le 23 mars 2019 dans Conjugaison

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

4 réponse(s)
 

Bonjour,

Le cas particulier du verbe  espérer.

En étudiant les verbes volitifs en français, on peut être frappé par un verbe qui, bien que sémantiquement apparenté à ceux-là, se construit avec l’indicatifespérer.
A cause de sa notion volitive incontestable, on s’attendrait à ce que ce verbe soit régulièrement suivi du subjonctif, mais l’usage moderne établi dans les grammaires et dictionnaires prescrit l’emploi de l’indicatif. Selon le dictionnaire étymologique de la langue française, «espérer» a pris le sens d’«attendre», attesté au XVIe s. Du latin classique sperare (attendre qqc comme devant se réaliser) et d’après le Trésor de la Langue Française, «espérer qqc» était synonyme d’«attendre avec confiance un bien que l’on désire; [..] considérer comme certaine une chose [..]», d’où probablement l’emploi moderne d’espérer que avec l’indicatif; espérer suivi d’une subordonnée complétive tournée vers le futur ou le passé de l’indicatif signifie, selon le TLF, «avoir une opinion, proche de la conviction; formuler un souhait».
Employé à l’impératif, l’expression espérer que est suivi du subjonctif.

Dans les exemples du dictionnaire de Paul Robert (1974), le verbe espérer est généralement suivi de l’indicatif dans les phrases affirmatives et du subjonctif dans les phrases négatives. Cependant, il remarque que l’«on trouve parfois le subjonctif après « espérer que » pris affirmativement, et l’indicatif après la forme négative»

Selon De Salins , «à l’impératif et à la forme négative, le verbe espérer équivaut à un souhait et peut être suivi du subjonctif, alors qu’il est toujours suivi de l’indicatif (futur) dans une phrase déclarative à la forme affirmative.»

Du point de vue de Grevisse (1990:244), espérer entraîne l’indicatif, quand le fait est considéré dans sa réalité. On emploie le subjonctif quand il est accompagné d’une négation, d’une interrogation ou d’une proposition conditionnelle qui peuvent inverser le rapport réel / irréel. Cependant, même dans ces cas, l’indicatif est possible si l’on veut marquer la réalité du fait.
Dans Le Bon Usage, on trouve le subjonctif après espérer dans une phrase à l’impératif (pris affirmativement ou négativement) et dans une phrase affirmative lorsque le prédicat se charge «d’une affectivité qui le [espérer] fait tomber dans la même orbite syntaxique que souhaiter.

czardas Grand maître Répondu le 23 mars 2019

Czardas, merci pour vos explications, qui valent bien un vote positif.
Je vois  que vous êtes l’heureux possesseur de l’édition de 1974 du Robert (en 6 vol., je crois) ;  je n’ai que l’édition « mise à jour pour 1991 » (9 + 2 vol.), mais je la conserve précieusement malgré les offres d’achat qui m’ont été faites.

le 23 mars 2019.

J’espère qu’il pourra vivre ==> espérer est suivi de l’indicatif contrairement à souhaiter.

Utilisation idiomatique » ==>signifie que l’usage est propre à la langue.

Si + imparfait, est suivi du conditionnel : on émet une hypothèse ayant peu de réalité (si j’étais Président de la République, je ferais une réforme de…)
Si +présent, est suivi du futur. On émet une hypothèse plus plausible au futur (si j’ai le temps, je regarderai votre travail.)

joelle Grand maître Répondu le 23 mars 2019

Si vous deviez faire le choix, contre l’usage, du subjonctif imparfait, c’est « qu’il pût » (que je pusse, que tu pusses, qu’il pût, que nous pussions, que vous pussiez, qu’ils pussent).

numeric Maître Répondu le 23 mars 2019

Merci beaucoup pour vos réponses. 🙂

YT1800 Membre actif Répondu le 23 mars 2019

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.