incertitude quant à l’usage de « que »

Répondu

Bonjour,

je me demande si l’usage de « que » est ici convenable, à savoir si la formulation de la première phrase de cet extrait de roman (en gras) est acceptable :

« Quand une salle est noire de monde, la représentation peut ne pas être bonne que tout le monde va néanmoins l’aimer ; tandis que même en présence d’un spectacle tout à fait décent, un public clairsemé raisonnera ainsi : « Si pas grand monde s’est déplacé pour le voir, c’est qu’il doit être mauvais. » »

Ce que mon personnage fictionnel veut dire, c’est que :

le fait qu’une salle de spectacle soit comble de spectateurs amènera ces spectateurs à trouver bonne la représentation théâtrale qui y est donnée même si en réalité, elle ne l’est pas.

Pompadour Maître Demandé le 17 février 2024 dans Question de langue

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Bonsoir,
Cette construction est acceptable. Grevisse l’interprète comme un que explétif, joignant deux propositions indépendantes néanmoins konnectées implicitement par le sens. Il qualifie la deuxième proposition de « pseudo-proposition conjonctive » où l’emploi du que sert à souligner la liaison logique. Le diable entrerait dans la maison qu’on le laisserait faire. (Hugo, Les Misérables). On constate d’ailleurs qu’on peut très bien se passer de ce que, aussi bien chez Hugo que dans votre exemple : Le diable entrerait dans la maison, on le laisserait faire. La représentation peut ne pas être bonne, tout le monde va néanmoins l’aimer.
Cependant, l’extrait que vous présentez ressemble à un mauvais pastiche. Il aurait été bienvenu que les choses fussent dites avec plus de simplicité.

Bruno974 Grand maître Répondu le 17 février 2024

L’application efface systématiquement certaines séquences d’où mon emploi délibéré d’un k pour le verbe konne… cter

le 17 février 2024.

Merci pour votre apport, Bruno. Il me semblait bien avoir déjà observé pareille formulation au fil de mes lectures, sans toutefois en être certain… !

« Simplicité » n’est pas le terme qui le mieux caractérise le personnage qui exprime cette pensée, ha ha…

(Eh ben ! Supprimer un passage de message à cause d’un innocent « _onnectées » ! Ce ‘robot’ au service de la ‘pureté’ va trop loin !)

le 18 février 2024.

Quand une salle est noire de monde, la représentation peut ne pas être bonne mais / toutefois / cependant/ néanmoins tout le monde va l’aimer ;

Votre première phrase était incorrecte.

tandis que même en présence d’un spectacle tout à fait décent, un public clairsemé raisonnera ainsi : « Si aussi peu de monde s’est déplacé pour le voir, c’est qu’il doit être mauvais ».

joelle Grand maître Répondu le 17 février 2024

D’autres formulations sont possibles, dont celles-ci :

Quand une salle est noire de monde, tout le monde va aimer la représentation qui  peut pourtant ne pas être bonne.
Quand une salle est noire de monde, tout le monde aimera le représentation, même si elle n’est pas bonne,

Tara Grand maître Répondu le 17 février 2024

Pompadour,

Je suppose que vous allez encore me détester… mais je ne peux résister car l’enjeu est important pour vous.
Je suis de l’avis de Bruno « cet extrait ressemble à un mauvais pastiche ».

Vous avez choisi un style ampoulé, soit, mais ça ne vous empêche pas d’employer les bons termes et les bonnes tournures, et surtout à bon escient. D’autant plus qu’il s’agit de l’incipit  de votre roman !
Vous vous devez absolument d’y être à la hauteur de vos prétentions, au lieu de vous noyer dans une débauche de mots…
(à propos « fictionnel  » n’existe pas… « mon personnage » suffisait, ou pourquoi pas « mon héros »)

Pour ce qui est du fond, vous commencez votre ouvrage en assenant une vérité (maladroit) qui en plus n’en est pas une.
D’abord parce que si le spectacle n’est pas bon, ou les comédiens mauvais, le théâtre ne fait pas salle comble, tout simplement.
D’autre part, pensez-vous vraiment que les gens sont si influençables ? On ne peut forcer personne à rire, à pleurer, à s’émouvoir…
Si un spectacle ou un humoriste ne me touche pas, je peux vous assurer qu’il peut y avoir mille personnes réjouies autour de moi, ça ne m’incitera pas à changer d’avis. Et inversement, évidemment.

Pour ce qui est de la forme, l’emploi du « que » est loin d’être le seul problème de ce texte, malheureusement :

On peut dire qu’une plage ou une place est « noire de monde », mais cela ne convient pas à une salle de spectacle.
On dit que la salle est pleine, ou bien que « le théâtre fait salle comble » (et non pas que « la salle est comble de spectateurs« ).
Adjectif « comble » dictionnaire de l’Académie voir ICI

« En présence d’un spectacle » est inapproprié, car « en présence » s’applique à des êtres vivants.
« Que tout le monde va l’aimer » est vraiment maladroit, et même incorrect.
« Un spectacle décent » ne convient pas. (conforme à la bienséance ?)
« Si pas grand monde s’est déplacé » est du charabia.
Et que vient faire le style direct en fin de paragraphe, à part alourdir encore la phrase ?

(Quand un théâtre fait salle comble) Si une salle de spectacle est pleine, la représentation pourrait être mauvaise, tout le monde l’aimerait tout de même ; tandis que, même devant un spectacle intéressant, un public clairsemé aura tendance à penser que la pièce est mauvaise.

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 18 février 2024

Mais non, mais non, je ne vous déteste jamais, Mme Lévy… ! Ha ha… Mais qu’allez-vous penser là… ?

Un « mauvais pastiche » de quel modèle ?

Non, il ne s’agit pas de l’incipit de mon roman ; seulement de la première partie (et non « phrase », je me suis trompé) d’un extrait tiré de la 167e page de son troisième volet.

Je n’ai pas inventé le mot « fictionnel ». Le voici employé à juste titre, par exemple, sur une page du site des éditions Nouveau Monde (cf. la capture d’écran ci-jointe). Il y a les (grands) personnages de la vie réelle (ne parle-t-on pas de « personnages » comme Gramsci, Churchill, Thoreau ?), et puis des personnages imaginés qualifiés de fictifs ou de fictionnels.

Je ne réagirai pas à vos commentaires sur le fond, à savoir sur la pensée d’un homme qui n’existe pas et avec lequel je ne suis moi-même pas forcément d’accord. Je ne vais pas le défendre.

Mais merci pour toutes vos autres remarques, sur la forme. Je tiendrai compte de certaines d’entre elles.

 

le 19 février 2024.

Alors si vous ne me détestez pas, je suis rassurée ;°)
Quand je parle de termes qui n’existent pas, j’entends « dans le dictionnaire », et plus particulièrement celui de l’Académie.
Sinon, tous les mots les plus fantaisistes peuvent se trouver, même parfois sur des sites très sérieux… cela ne prouve pas pour autant qu’ils sont utilisables ou appropriés.
Personnellement, je préfère le terme « existant » qui, me semble-t-il, se suffit à lui-même : « personnage fictif ».

le 20 février 2024.

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