en dormir
Bonjour,
« dormir » étant un verbe intransitif, je ne comprends pas d’où vient le pronom dans la phrase « elle n’en dort plus ».
Merci de partager vos lumières!
Bonjour,
En a ici une fonction de complément circonstanciel de cause :
Son chien a disparu depuis trois jours, et il ne dort plus à cause de cela > Il n’en dort plus.
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Dans la mesure où l’antécédent de en n’est pas un syntagme nominal, mais une proposition, il est logique qu’on ne puisse remplacer ce pronom par un SN (1), en revanche on le remplace sans difficulté par la proposition « à cause de cela », qu’il pronominalise (2).
(1) Il y avait tant de vacarme qu’on en arrivait à ne plus s’entendre. > Il y avait tant de vacarme qu’on arrivait de vacarme à ne plus s’entendre.
(2) lI y avait tant de vacarme qu’on en arrivait à ne plus s’entendre > Il y avait tant de vacarme qu’à cause de cela on arrivait à ne plus s’entendre.
Comme pronom, en a des particularités qui lui sont propres. Il est en effet fréquent qu’il ne renvoie pas à un antécédent clairement exprimé mais seulement à de vagues éléments tirés du contexte. À l’extrême, il est parfois impossible de trouver un quelconque élément. On a affaire à une locution verbale qu’il est inutile de tenter d’analyser grammaticalement. Cela me semble le cas ici avec n’en plus dormir.
Les exemples de ce type sont très fréquents, que le verbe soit transitif ou non : s’en aller, s’en sortir, en appeler à quelqu’un, en connaitre un rayon, en avoir le cœur net, etc.
PS (suite aux références de marcel1) : On peut noter que dans les 4 premiers exemples donnés par l’Académie (et dans d’autres) pour justifier d’un complément circonstanciel, c’est la préposition de qui est incluse dans le pronom en. On ne peut pas mettre n’importe quelle préposition et on doit arriver à renverser les phrases. Dans le 5e, « on en arrivait » ne peut se retourner en « on arrivait du vacarme à ne plus s’entendre. » C’est aussi le cas de votre exemple (on ne dort pas de quelque chose). C’est en cela que l’analyse est « forcée » pour entrer dans le cadre. Il ne suffit pas d’expliquer le sens pour fixer clairement la fonction grammaticale.
Pour en terminer, on constate que nombre de ces associations étaient tellement peu prédicatives que le en a fini par se souder au verbe (cas de s’envoler, s’enfuir, s’ensuivre, etc.)
Je vous remercie pour vos réponses!

Avec plaisir ! 🙂
J’ai donné trois sources qui confirment qu’en l’espèce le pronom est parfaitement analysable – ce qui n’est pas toujours le cas, en effet.