Dieu sait

Répondu

Bonjour,

Je me demandais si dans une phrase à l’imparfait l’expression « Dieu sait que » doit conserver son présent de vérité générale.

Exemple :  » À tous les coups, il avait attrapé ses boutons en voyage, car Dieu sait quelles ruelles interlopes il pouvait fréquenter quand il était seul.  »

Merci pour vos avis.

Primavolta Érudit Demandé le 26 avril 2023 dans Conjugaison

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4 réponse(s)
 
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Bonjour,
L’expression est toujours dite au présent quel que soit le temps du texte.
Maintenant, si vous savez ce que Dieu sait réellement, vous pouvez conjuguer mais ce ne sera plus l’expression.

Bruno974 Grand maître Répondu le 26 avril 2023

Bonjour,

« Dieu sait que » est une expression figée, qui tient sans doute de la nature de Dieu.

Ouatitm Grand maître Répondu le 26 avril 2023

… car Dieu seul sait (présent) quelles ruelles….(temps que vous voulez).

joelle Grand maître Répondu le 26 avril 2023

Vous ne pouvez pas utiliser cette conjugaison au présent dans un texte au passé. L’expression « Dieu sait que » n’est pas plus invariable que les expressions « il va pleuvoir demain », « si ça se trouve », ou « on le sait bien ».

Dans un texte au passé, l’irruption du présent dans une proposition traduit de toute façon une présence de l’écrivain, du narrateur, du lecteur, de la vérité telle qu’on la connaît aujourd’hui… Il n’est pas possible d’utiliser « comme tout le monde le sait » ou « Dieu sait que » dans un texte au passé simple sans ajouter une approche « vu du présent ».
Donc, si votre texte est écrit nettement au passé, vous ne pouvez pas y intégrer cette expression au présent.
Par ailleurs, si votre texte est écrit nettement au passé, vous ne pouvez pas non plus y intégrer cette expression au passé si vous ne savez pas ce qu’est ou était Dieu en ce temps-là, en ce lieu-là, dans cette civilisation-là.
Du coup… cette expression n’est jamais utilisable dans un récit au passé dé*** cté du présent du narrateur, de la civilisation du narrateur.

Admettons cependant que votre texte soit rédigé entièrement au passé composé.
Le passé composé est d’abord un temps du présent, déictique, et dans ces situations le présent pour parler de Dieu ou de vérité générale est la norme :
— Il est venu lundi, Dieu seul sait pourquoi. Il est reparti mardi. Il est mort mercredi.
Si votre texte est un récit, écrit au passé composé mais ayant valeur de temps passé accompli, la logique syntaxique vous autorise tous les présents intercalaires que vous souhaitez. Mais ils restent cependant des présents de l’écrivain.
— Il est venu un lundi, Dieu seul sait pourquoi. Il est reparti un mardi. Il est mort un mercredi.

Donc, d’un côté, vous ne pouvez pas utiliser « Dieu sait que » dans un texte historique au passé simple, cela n’aurait aucun sens, et d’un autre côté, l’époque, le lieu, la religion en place, limitent fortement même l’utilisation déictique.
Vous pouvez utiliser « Dieu sait que » dans tous vos textes écrits au présent, et également dans vos récits écrits au passé composé dans la mesure où aucun conflit n’apparaît (il faut que ce soit à peu près le même Dieu, dans des religions assez proches, dans des époques et des systèmes sociaux proches).
Mais vous ne pouvez pas utiliser cette expression, ni au présent, ni au passé, dans les autres cas.

CParlotte Grand maître Répondu le 27 avril 2023

Cette interprétation personnelle est totalement déco-nnectée de la réalité d’usage de cette expression « Maître Goppenole lui-même applaudit; et Clopin Trouillefou, qui avait concouru (et Dieu sait quelle intensité de laideur son visage pouvait atteindre), s’avoua vaincu. » (Victor Hugo – Notre Dame de Paris ), « Il écoutait le souffle égal de Gilbert et rêvait, Dieu sait pourquoi, a une galère dont toutes les rames attaquent l’eau en même temps. » (Henri Troyat – La Malandre), « Quant aux droits de M. Dean Forsyth et de M. Stanley Hudelson, on ne s’en occupa même pas, et Dieu sait s’ils avaient réclamé près de la Commission internationale, s’ils s’étaient efforcés d’être entendus par elle. » (Jules Verne – La chasse au météore) ; il est néanmoins vrai que l’expression est culturellement marquée et qu’il convient de s’assurer du contexte dans lequel on l’emploie.

le 27 avril 2023.

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