« Ce que l’on » ou « ce dont on » recèle

Bonjour , d’après vous , dans une phrase décrivant par exemple le lien entre un artiste et ses pulsions , écrira-t-on « l’artiste couche en traits ce qu’il recèle de pulsions » ou « l’artiste couche en traits ce dont il recèle de pulsions » ?
Aucune des deux formulations ne m’écorche l’oreille …

serioja Débutant Demandé le 8 mars 2024 dans Général

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8 réponse(s)
 

l’artiste couche en traits ce qu’il recèle de pulsions :
Dont s’emploie en général avec un verbe suivi de « de » ou s’il y a un complément.

Un artiste dont les pulsions sont « couchées en traits » = les pulsions de l’artiste.

https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-29253.php

joelle Grand maître Répondu le 8 mars 2024

??
Pas très clair tout ça , cher Maistre-grand …  je dirais même que c’est pour moi de l’hébreu , ce dont Voltaire ne se réjouirait guère…
Peut-on espérer que vous reformuliez votre réponse?

serioja Débutant Répondu le 8 mars 2024

Dans la mesure où receler est transitif direct, je ne vois pas comment justifier le dont.
L’artiste couche en traits ce qu’il recèle (de pulsions). > receler
= transitif direct.
L’artiste couche en traits ce dont il regorge > regorger de =
transitif indirect.

marcel1 Grand maître Répondu le 9 mars 2024

Bien . Merci de vos réponses . A grand-maître Joëlle je précise que j’ai effectué l’exercice qu’elle me proposait en lien , et ce fut un sans faute ; ma qquestion n’est donc certainement pas dénuée de sens . A grand-maître Marcel1 je me permets cette remarque , que l’on recèle de quantités de choses , et que l’on condamne quiconque recèle d’abus de biens sociaux ; le CNRTL distingue bien en A) un emploi transitif , et en B) un emploi intransitif . Enfin , je cite Noureddine Zahi dans son essai « politique et institution du secret » : « le secret se situe entre la parole et le silence : il scelle ce dont il recèle et voile ce qu’il dévoile . »
Ne serait-il pas sage de conclure que « ce que » et « ce dont » sont tous deux d’emploi possible avec le verbe receler ?

serioja Débutant Répondu le 9 mars 2024

Grand maître marcel1 (ah ah ! vous avez bien raison de vous moquer de ces farces de titres !) confirme qu’il existe un emploi intransitif de receler, cependant d’une part, dans ce cas-là, le verbe a un tout autre sens que celui de votre phrase : c’est un terme de vénerie qui signifie (citation du Tlfi) Rester dans son enceinte pendant plusieurs jours sans en sortir, d’autre part receler de – si cette tournure existait – ferait de receler un verbe non pas intransitif, mais transitif indirect (même si certains grammairiens ont considéré que les transitifs indirects étaient des intransitifs, le Tlfi ne retient pas cette classification).

Le recel d’abus de biens sociaux existe en effet, mais il s’agit d’un substantif, non d’un verbe (receler d’abus de biens sociaux ne veut rien dire).

On doit pouvoir concevoir un dont avec un verbe transitif en cas de partitif :
Je veux le gâteau qui est dans cette boite > Le gâteau que je veux est dans cette boîte.
Je veux du gâteau qui est dans cette boite  > Le gâteau dont je veux est dans cette boite.
Je ne sais pas si la phrase que vous citez relève de ce cas. Si oui, parfait, si  non, j’aurais tendance à dire – jusqu’à preuve du contraire – qu’il s’agit d’une erreur.

 

le 9 mars 2024.

Merci grand-maître affineur de Saint Marcelin d’avoir mis de l’eau dans votre vin – je ne me moque assurément pas , mais un soupçon d’humour point ne nuit à la maturation de la pensée .
J’ai à faire remarquer plusieurs choses , et déjà – quand je disais que l’on recèle de quantités de choses – qu’un sous-sol recèle de pétrole ( et non du pétrole comme il le serait dit avec un verbe transitif ) , ou de ressources minières ( et non des ressources ) , ensuite que receler d’abus , loin de ne « rien vouloir dire » , est inscrit dans le « Répertoire méthodique et alphabétique de législation de doctrine et de jurisprudence » page 29 , deuxième colonne , ligne 18 ) ( et je connais la différence entre un nom et un verbe – merci ) , enfin que Noureddine Zahi , Docteur d’Etat et chercheur en Sociologie , lauréat du grand prix Atlas de l’Ambassade de France , inspecteur de l’enseignement , écrivain et enseignant en philosophie , n’est pas homme à entacher ses écrits d' »erreurs » aussi grossières que celle que vous suggérez – ceci d’autant plus qu’il utilise « ce que » dans la foulée avec le verbe transitif dévoiler ; ma citation de lui n’est par ailleurs qu’une des 15 899 autres que google relève contenant « ce dont il recèle » … je vous laisse à imaginer ce qu’il en serait si j’avais tapé la même chose aux autres personnes non seulement de l’indicatif , mais également du conditionnel , subjonctif etc.
Quant à votre « Je ne sais pas si la phrase que vous citez relève de ce cas » , c’est botter en touche que de dire cela . Il suffit en effet de copier-coller la phrase que je cite avec le nom de son auteur dans votre moteur de recherche pour avoir instantanément le texte et le contexte… dois-je conclure que le fin mot de l’histoire ne vous intéresse pas vraiment en fait , alors que je vous imaginais volontiers en passionné enthousiaste ?

serioja Débutant Répondu le 10 mars 2024

Ah ah, vous me faites marrer, merci !

Bon, que vous dire avec l’enthousiasme  et la passion qui m’habitent, pour ne pas dire m’envahissent, sinon que je ne connais pas cette forme transitive indirecte, qu’elle n’est pas donnée par les « classiques » en ligne (Tlfi, Robert, Larousse, Usito), mais que si elle existe, alors, oui vous avez bien sûr raison, la correction du dont est incontestable.

(Pour le recéler d’abus, remis en contexte, ça donne : Il est aisé de comprendre combien ce pouvoir discrétionnaire du président pourrait recéler d’abus […], où l’on voit que receler est tout à fait transitif direct, que ce de n’est pas en lien avec le verbe pour introduire un COI, mais en lien avec le déterminant composé combien de qui dans la phrase originelle est détaché de son déterminé, mais avec lequel il est facile de le réunir : Il est aisé de comprendre combien d’abus ce pouvoir discrétionnaire du président pourrait recéler. C’est sans doute le cas des quelques 16 000 occurrences que vous avez trouvées, mais j’avoue que tout enthousiaste et passionné que je sois, je ne vais pas mener l’enquête, je vous en laisse le soin !)

le 10 mars 2024.

Bien cher Marcel , merci de me laisser carte blanche dans l’exploration de la langue de Molière , avec laquelle notre quotidien en société n’est qu’une longue suite de jongleries , jongleries dont vous-même usez dans le brillant tour de passe-passe que constitue votre parenthèse , qui donne dans l’anacoluthe – ou quelque mot acolyte – pour allègrement faire d’un cas 16 000 généralités . Vous faites montre d’une fascinante technicité là où j’avance au feeling , nos deux approches sont complémentaires . Ansi certains enseignants se font-ils les chantres de la « photographie » des mots , plutôt que de leur décryptage selon des règles syntaxiques pour le moins aléatoires , dont l’adage sourcille que l’exception vient à point nommé les confirmer…
Ainsi dans ma quête découvré-je avec délice cette hésitation retranscrite d’un intervenant au parlement québecois , « vous parliez de connaissance de ce que… de ce dont recèle le sous-sol » , et surtout cette citation d’Edgard Poe dans ses Marginalia,  où il définit l’art comme « la reproduction de la perception que les sens ont de la Nature, au travers du voile de l’âme. » Quelle qu’en soit l’exactitude, la simple imitation de ce dont recèle la Nature, ne donne le droit à aucun homme de s’accorder le nom sacré d’Artiste… ».
Evidemment , la confusion est à son comble , où l’ambiguïté naît du guillemet refermé sans avoir été réouvert . Mais on m’aurait de toute façon objecté que Poe était nécessairement traduit là , et que donc une certaine erreur dans l’emploi de « ce dont recèle » incomberait au traducteur … ce dont , s’agissant de Mallarmé , on pourra à son tour douter , ce dernier étant plutôt Biennarmé entre syntaxe et réthorique .
Peut-être un beau jour découvrirez-vous fortuitement l’usage de receler intransitif , qui vous procurera alors tout le plaisir dont je me souviens m’être empli en découvrant à l’adolescence moquer transitif , ou , plus tard , participer de , n’ayant jusques là été nourri que de participer à .  C’est tout le mal que je vous souhaite , en toute re-connaissance !

serioja Débutant Répondu le 11 mars 2024

Un peu de loufoquerie poético-jeuxdemoesque fait tellement de bien sur ce site si triste !

le 11 mars 2024.

Ainsi dirions-nos, à la lecture de toutes ces proses, et si tant est qu’un « de »partitif puisse être repris par le pronom relatif « dont » :

« Ce dont recèle notre lecture, c’est bien de pédanterie ».

 

Ouatitm Grand maître Répondu le 11 mars 2024

à Marcel ou l’Enthousiaste ( Voltaire , si tu nous entends … ) : désolé pour le coup de « h » mal placé dans ma rhétorique , j’espère ne pas vous avoir écorché l’oeil !
à Grand-Maître Ouatitm : tant que ce n’est que la lecture ( et non l’écriture ) …

serioja Débutant Répondu le 11 mars 2024

Le tact, le tact, l’important c’est le tact.

le 11 mars 2024.

serioja, vous avez commencé par m’alarmer et vous finissez par m’h v ! S l’h ? S tact…ique ?

le 11 mars 2024.

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