Accord pp verbe de perception

Répondu

Bonjour à tous,

J’ai toujours eu un doute concernant l’accord du participe passé des verbes de perception comme entendre ou encore voir qui, de fait, admettent un deuxième complément d’objet (selon moi).

Exemple :

. « Je vous ai entendu(s) rentrer. »
. « Je l’ai vu(e) partir (en parlant d’une femme) »

Quelle est la fonction du deuxième verbe à l’infinitif ? Un deuxième COD comme mentionné plus haut ?  Complément du verbe entendre ? Et entrave t-il l’accord du participe passé qui le précède ? Merci pour vos lumières.

BeN

BeN Grand maître Demandé le 16 décembre 2023 dans Accords

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4 réponse(s)
 
Meilleure réponse

Sans pronominalisation, il arrive qu’une proposition soit visiblement COD.
Proposition complétive COD :
— je crois que Sophie part, je crois cela
Proposition infinitive COD :
— je vois Sophie partir, je vois cela
En ajoutant « cela », je vérifie que c’est bien l’ensemble de la proposition infinitive « Sophie partir » qui est COD, et non seulement « Sophie » ou « Sophie qui part », auquel cas j’aurais pronominalisé en « je la vois ».
La proposition COD « Sophie partir » comporte un verbe et son sujet. Cependant, comme on va raisonner à l’échelle de la phrase de niveau supérieur, qui a elle-même son sujet et son verbe, et comme la proposition COD se trouvera éclatée après la pronominalisation, on parlera d’un infinitif et de l’agent de l’infinitif.
Quand on pronominalise, on ne pronominalise que l’agent de l’infinitif.
— Je vois Sophie partir –> Je la vois partir
Le COD se retrouve éclaté de part et d’autre du verbe principal : l’agent de l’infinitif devant, l’infinitif derrière.
Vous avez donc la réponse à votre question, il y a un unique COD, mais en deux parties.

On va ajouter un autre exemple de proposition infinitive COD.
— je vois construire ma maison, je vois cela
En ajoutant « cela », je vérifie que c’est bien l’ensemble de la proposition infinitive « construire ma maison » qui est COD, et non seulement « ma maison », auquel cas j’aurais pronominalisé en « je la vois ».
La proposition COD « construire une maison » comporte un verbe et son COD. Cependant, comme on va raisonner à l’échelle de la phrase de niveau supérieur, qui a elle-même son sujet, son verbe, et son COD, et comme la proposition COD se trouvera éclatée après la pronominalisation, on parlera d’un infinitif et du patient de l’infinitif.
Quand on pronominalise, on ne pronominalise que le patient de l’infinitif.
— Je vois construire ma maison –> Je la vois construire
Le COD se retrouve éclaté de part et d’autre du verbe principal : le patient de l’infinitif devant, l’infinitif derrière.
On a là encore un unique COD, mais en deux parties.

Il n’est pas rare, c’est hélas systématique sur ce site et c’est fréquent ailleurs, que dans le premier cas on qualifie de COD le seul agent de l’infinitif (je vois qui ? je vois Sophie), et que dans le second cas on qualifie de COD le seul infinitif (je vois quoi ? je vois construire, construire une maison). Mais nous sommes désormais au moins deux à savoir que le COD du verbe principal est dans le premier cas, à la fois « la » et « partir » (l’agent suivi de l’infinitif), et dans le second cas à la fois « la » et « construire » (le patient suivi de l’infinitif).
Si on raisonnait différemment, si on disait que dans « je la vois partir », le COD est « la », alors que serait l’infinitif ? Vous avez posé la bonne question, vous avez compris que la réponse est qu’on a en réalité un COD en deux parties, mais sachez qu’un peu partout c’est le seul pronom « la » qui sera qualifié de COD du verbe principal. Évidemment à tort.

Dans aucun de ces deux cas, à l’époque de la formalisation de la règle de l’accord du participe passé, il n’était question d’accorder. Il est clair que le COD est la proposition infinitive, et une proposition infinitive est neutre.
Cas 1.
— J’ai vu Sophie partir. J’ai vu cela. Je l’ai vu partir.
C’est un contresens que d’accorder comme si le COD était le seul agent de l’infinitif :
— J’ai vu Sophie partir. Je l’ai vue. Je l’ai vue partir.
Et cependant, quand c’est l’agent de l’infinitif qui est antéposé, les conventions actuelles demandent d’accorder le participe passé selon cet agent. C’est une erreur d’interprétation ancienne, donnant à « j’ai vu Sophie partir » le sens de « j’ai vu Sophie qui partait », mais une erreur qui se transmet et s’impose.
On accorde selon le pronom agent de l’infinitif.
Cas 2.
— J’ai vu construire ma maison. J’ai vu cela. Je l’ai vu construire.
Comme c’est le patient de l’infinitif qui est antéposé, personne n’a réussi à décréter qu’on pouvait dire « je l’ai vue » et qu’il fallait accorder avec le pronom antéposé, dont on a par ailleurs bien conscience qu’étant déjà COD de l’infinitif, il ne peut pas l’être également du verbe principal.
On n’accorde pas selon le pronom patient de l’infinitif.

CParlotte Grand maître Répondu le 16 décembre 2023

La subordonnée infinitive,
principalement accompagnant des verbes de perception.

– J’entends papa crier.
– Je vois les oiseaux voler.

Accord du PP : avec le COD si le COD fait l’action de l’infinitif =
Je vous ai entendus rentrer. le COD est vous : pluriel masculin ou neutre
Je l’ai vue partir (en parlant d’une femme)

joelle Grand maître Répondu le 16 décembre 2023

Exact! Maintenant que vous me le dites ça me revient.

Auriez-vous un exemple dans lequel le COD ne fait pas l’action exprimée par l’infinitif ? Merci encore

BeN Grand maître Répondu le 16 décembre 2023

J’ai entendu jouer cette mélodie lors du festival.
La mélodie ne joue pas…

le 16 décembre 2023.

Merci pour votre réponse et votre temps

BeN Grand maître Répondu le 16 décembre 2023

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