abréviations : justifiées, tolérables ou à éviter ?

Un voltairien, jbambaggi, écrit : « évitez l’abréviation € qui est plutôt à réserver à des listes de prix, une affichette, etc. ; d’une façon générale, dans un texte rédigé, on évite, autant que possible bien sûr, les abréviations.»

J’étais très réservé sur cette restriction. Les abréviations ont pour rôle d’accélérer la lecture, et partant d’augmenter la lisibilité du texte.
Il m’est plus léger de lire « Ce billet coûte 56 € » que « Ce billet coûte 56 euros ».

Je veux bien qu’un écrivain mette « Ce billet coûte cinquante-six euros ».
Mais en dehors de la littérature, je ne saisis pas la raison de proscrire :
– Le train a  36 min de retard ;
– 3/4 des Français sont des râleurs ;
– 3 500 ans av. J.-C. (mais les puristes diront av. notre ère).

Certes, je mets des limites :
– pas de langage SMS (hors SMS !) : j’aime bcp et depuis tjrs ce que vous faites ;
– pas de cad (ou de c.-.a.-d.), pour c’est-à-dire

Alors, où est la norme ? Qui peut me la donner ? Je suis donc allé à une source, L’orthotypographie de Lacroux.
J’y apprends plusieurs choses :
1. Tous les codes typographiques affirment que les abréviations doivent être aussi peu
nombreuses que possible dans le corps du texte (littéraire ou non spécialisé).
[==> jbambaggi aurait raison]

2. Certaines abréviations sont nécessaires  : etc. (et cetera), no (numéro), M., MM., Mme, Mmes, Mlle, Mlles, Mgr, Me, Mes.
J’occupe la chambre no 7,
Il a vu M. Machin, rencontré Me Dutilleul…

3. Les textes techniques tolèrent l’abréviation,  et « leur laconisme contribue même à la clarté ». [Ah bon, quand même]

4. Les monnaies s’expriment au long (cinquante francs) ; ou sous forme de symbole, seulement dans les notes, les références, les tableaux et les travaux qui contiennent de nombreuses indications de même nature : 50 F, 50 FRF. [OK]

Je vois donc que jbambaggi n’a pas tort.
Damned !

e_magnin Grand maître Demandé le 19 avril 2018 dans Question de langue

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2 réponse(s)
 

Je crois qu’on peut, et même DOIT, être puriste lorsque cela se justifie pleinement. C’est pourquoi toutes les erreurs qui sont commises dans la presse actuelle me choquent.
Mais en dehors des terrains dans lesquels des règles s’imposent, pourquoi ne pas laisser un peu de liberté à chacun ?
Et aussi, pourquoi ne pas chercher à évoluer avec son temps ? Sans aller jusqu’à l’écriture SMS et ses beaucoup trop nombreuses fautes et erreurs, on peut regarder le monde tel qu’il est et tenter de ne pas rester dans celui des dinosaures !
J’ajouterai juste, pour compléter un peu la liste de e-magnin, qu’une règle veut que la plupart des sigles et acronymes doivent être explicités une fois pour pouvoir continuer à être utilisés dans la suite d’un texte. Sinon, une partie du texte risque de devenir incompréhensible. Si chacun sait ce qu’est la SCNF, voire un OGM, par exemple, il n’en sera pas de même du CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale), de l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) ou d’autres initiales spécifiques à des contextes.

Clic Grand maître Répondu le 19 avril 2018

On notera d’ailleurs que les règles typographiques évoluent, car tout le monde aujourd’hui écrit SNCF et non, comme il se devait, S.N.C.F.

Ça me fait penser à une fausse question piège : dit-on un IRM ou une IRM ?
(Les deux se disent – ou se dit.)

Et qui connaît la CGT, la feue Compagnie générale transatlantique ?

e_magnin Grand maître Répondu le 19 avril 2018

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