3 manières de poser une question
Bonjour,
Je sais que normalement on peut poser une question en français en utilisant 3 manières différentes:
familier : Tu vas où ?
standard: Où est-ce que tu vas ?
soutenu: Où vas-tu ?
mais avec certaines questions, ce n`est pas possible:
Quelle est ton humeur?
J`aimerais bien savoir pourquoi? Y-a-t-il une règle qui le précise?
Bonjour,
la réponse est très simple , il n’y a qu’une seule façon correcte d’exprimer une interrogation: Pronom complément (si existant) ou adverbe- verbe-sujet ?
1. Où vas-tu ?
2. Quelle est ton humeur?
3. Que mange-t-il ?
4. Qui embrasse-t-elle ?
5.Comment dormez-vous ?
Ensuite, l’oralité fait ce qu’elle veut de cette règle, ce qui est accepté suivant le contexte, le lieu, la personne destinataire, etc.
1. Tu vas où ?
2. tu es de quelle humeur ?
3. il mange quoi ? (que devient quoi si c’est une chose)
4. Elle embrasse qui ?
5.Comment vous dormez ?
Liste non exhaustive.
À l’oral, la créativité linguistique est difficile à endiguer et la formalisation des registres dépend plus des sociologues que des grammairiens. C’est ce qui justifie l’existence de la discipline qu’est la sociolinguistique.
Pour votre phrase en exemple, on trouvera donc aussi :
– Et ton humeur, elle est comment ?
– Elle est comment ton humeur ?
– Comment elle est ton humeur ?
Dans ces exemples, classés comme « familiers », c’est l’absence d’inversion verbe-sujet qui constitue la variation majeure sur la langue écrite (dite « soutenue »). Cette inversion constitue en effet une contrainte (même si elle peut apparaitre comme minime) que le passage à l’écrit formel est censé surmonter.
Je vous donne un embryon de réponse. Grevisse indique trois cas avec lesquels cet adverbe interrogatif est impossible :
Dans votre exemple quelle est attribut, et relève donc de cette impossibilité.
Une autre personne saura peut-être expliquer les raisons de cette impossibilité.
où vas-tu ? Tu vas où ? – où est-ce que tu vas ? >>> je vais au jardin
Quelle est ton humeur ? >>> mon humeur est massacrante
Il existe une différence fondamentale entre ces interrogations : les premières portent sur un verbe, la seconde sur un nom.
Voici pourquoi on peut marquer l’interrogation sur le verbe en inversant le sujet (les premières phrases) alors qu’on n’a pas ce recours avec le nom qu’on demande à qualifier
Pour ce type d’interrogation partielle on peut aussi dire : ton humeur est comment ? l’adverbe interrogatif comment remplaçant l’adjectif manquant
Quand l’interrogation porte sur l’identité du sujet on trouve deux choix puisqu’on joue là aussi avec le couple sujet-verbe : qui frappe à la porte ? qui est-ce qui frappe à la porte ? Mais l’inversion du sujet est rendu impossible parce que l’interrogation porte sur lui.