RE: s’est/se sont vu(s, e, es) + participe ou infinitif ?

Bonsoir,

Dans plusieurs réponses sur ce forum ou d’autres, il est expliqué que l’accord de ce type se fait en fonction du point sur lequel on veut insister :

  • soit mettre l’accent sur l’action
  • sur le résultat de l’action

 

Mais pour moi, ces explications sont insuffisantes et je ne comprends toujours pas comment accorder :
1) le verbe se voir (s’est vu, vue, se sont vu, se sont vues ?)

2) le participe passé ou l’infinitif pour le verbe qui suit. Lequel faut-il mettre ?
Car, dans les explications trouvées, personne ne dit jamais que les phrases de ce type peuvent avoir 2 significations différentes.

Exemple :

Arlette s’est vu(e) infliger une amende de 40 €.

Cette phrase peut être comprise de deux façons différentes :

Soit : Arlette inflige l’amende à quelqu’un

Soit : Quelqu’un inflige l’amende à Arlette.

 

Donc je voudrais savoir :

  • Comment accorder « vu »
  • Comment accorder infliger si c’est Arlette qui inflige
  • Comment accorder infliger si c’est à Arlette qu’on inflige.

 

Moi, je me disais ceci :

Arlette s’est vu(e) infliger avec ER dans le cas où c’est elle qui inflige (car « elle s’est vu(e) infliger à quelqu’un)

Arlette s’est vu(e) infligé avec É dans le cas où on lui inflige (car on lui a infligé)

 

Si quelqu’un dans ce forum pouvait donner plusieurs exemples avec les 3 solutions d’accord, ce serait vraiment bien.

Merci d’avance.

Ratinette Débutant Demandé le 4 juillet 2016 dans Accords
18 Réponses

Bonjour,

                                                                               TOUT DÉPEND DU CONTEXTE

Oui, Ciril, vous pourriez mettre « vus », mais uniquement, comme cela vous a été dit plus haut, si lesdits instituts faisaient l’action d’offrir à d’autres organismes, ce qui, a priori, n’est pas le cas évoqué ici…

Dans l’hypothèse peu probable où ce sont les instituts qui « offrent », il faut un complément d’objet indirect après le mot « crédits » ou après le verbe « attribuer » :
Les instituts (bancaires par exemple) se sont vus offrir/attribuer 500 000 € de crédits aux  jeunes entreprises.
Les instituts (bancaires par exemple) se sont vus offrir/attribuer aux jeunes entreprises 500 000 € de crédits.
L’organisme qui  recevra l’argent peut aussi être mentionné dans le texte qui précède et le lecteur comprendre en toute logique qui fait quoi.
L’État a décidé d’accorder des subventions aux  jeunes entreprises de la région par le biais des instituts bancaires. Dans ce cadre, les instituts (ceux que l’on a mentionnés) se sont vus attribuer 500 000 € de crédits (sous-entendu auxdites entreprises).

Néanmoins, en général, ce sont les crédits qui sont attribués aux instituts et non l’inverse.

Donc, dans le cas où ce sont les instituts qui reçoivent l’argent qui leur est versé, par exemple, par l’État, par une collectivité locale ou par des mécènes, il faudra écrire :  « ils se sont vu offrir » ou, mieux, « se sont vu attribuer », « se sont vu accorder ».
• Les instituts se sont vu offrir/attribuer 500 000 € de crédits (sous-entendu par une autre entité, ce ne sont pas les instituts qui font l’action d’attribuer).

Par ailleurs, le verbe « déléguer » me semble d’un usage inapproprié en matière de sommes d’argent, « offrir » est tout juste acceptable, « attribuer »/« accorder » me paraissent d’un usage plus courant dans ce cas précis.

Le lecteur devrait vous comprendre automatiquement, tant le sujet de l’action est implicite. Normalement, si le texte qui précède la phrase en question est clair, il n’y a pas de doute à avoir en ce qui concerne le sens. C’est le contexte général qui, même s’il doute de l’accord verbal, guidera le lecteur et lui fera comprendre d’emblée ce que vous avez écrit.
S’il s’agit non pas d’un texte mais d’un simple titre d’article, la précision du complément d’objet indirect me semble indispensable.

L’essentiel, c’est que vous ne fassiez pas de faute.

Si le lecteur a un doute d’ordre purement grammatical, c’est à lui de mettre son nez dans un ouvrage de grammaire. Vous écrivez « comme il se doit » et n’avez pas à vous préoccuper de savoir si votre lecteur a des lacunes en matière d’orthographe…   ;-))

Je dis cela entre parenthèses parce que, dans le contexte de « dysorthographie » ambiante que nous connaissons depuis quelques décennies, les auteurs de romans ou de tout autre genre d’ouvrage craignent souvent de ne pas être compris et préfèrent niveler (ou que leur correcteur/correctrice nivelle) le texte par le bas… C’est bien dommage pour la pérennité de la richesse de notre langue !

Quant aux instituts, je ne vois pas pourquoi vous devriez mettre un « i » majuscule, il ne s’agit pas d’un nom propre.

Azucena Grand maître Répondu le 18 février 2019
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