RE: PP avec un infinitif sous-entendu
Bonjour,
J’aurais besoin d’une petite explication sur deux exemples de phrase :
– Nous avons fait les escales que nous avions prévu (« de faire » est sous-entendu)
– Nous avons fait les escales que nous avions prévues hier soir
Pourquoi faut-il accorder dans la seconde phrase ? « De faire » y est bien sous-entendu également me semble-t-il ..
Je vous remercie pour vos réponses ! 🙂
Dans les deux cas « escales » est bien C.O.D. de prévoir, verbe transitif, et l’accord du participe se fait normalement : Nous avons fait les escales que nous avions prévues ou […] prévues hier soir. Il n’est pas besoin de recourir à un sous-entendu pour comprendre.
Il ne faut pas faire la confusion avec le cas ou le participe passé est celui d’un verbe semi-auxiliaire comme pouvoir ou devoir : Nous avons fait les escales que nous avons pu. Dans ce cas-là, escales n’est pas le C.O.D. de pouvoir (on ne signifie pas « pouvoir des escales » !), mais de faire qui est effectivement sous-entendu.
Merci pour votre réponse Chambaron.
Mais c’est étonnant qu’il faille accorder dans les deux phrases, car BDL écrit :
– Nous avons fait les escales que nous avions prévu (en sous-entendant faire)
Quant à la deuxième phrase,
– Nous avons fait les escales que nous avions prévues hier soir
Là je pensais qu’en effet nous avions prévu quoi ? De faire les escales mais vu qu’il y avait une suite à la phrase, j’accordais
Merci Chambaron. Le texte de l’OQLF m’avait fait douter mais, effectivement, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas écrire : « nous avons prévu des étapes » sans qu’il y ait besoin de considérer qu’un verbe est sous-entendu. Tout ce dont j’étais sûr (autant qu’on peut l’être !), c’était que les deux phrases devaient être traitées de la même façon.
Ah oui j’ai compris, on peut considérer :
– Nous avons fait les escales que nous avions prévu (de faire)
Ou
– Nous avons fait les escales que nous avions prévues (nous avons prévu des escales)
De ce fait, les deux constructions sont possibles selon l’auteur.
Merci à tous pour vos analyses !

@Cyril17
Je n’avais pas lu assez en détail l’article de l’OQLF.
L’exemple donné pour « prévoir » est maladroit et prête à confusion. Si le sens le commande, c’est le nom en C.O.D. qui prime sur un hypothétique verbe sous-entendu. Si le complément verbal est exprimé, c’est lui qui prend le pas, ledit nom devenant son complément. On a donc, sans variantes possibles :
— Nous avons fait les escales que (C.O.D.) nous avions prévues ;
— Nous avons fait les escales que nous avions prévu de faire (C.O.D.) .
Ce raisonnement est cohérent mais représente le summum de la torture mentale que l’on peut infliger à un rédacteur. Il existe une école de grammairiens préconisant la simplification drastique de l’accord du participe passé après avoir. Je ne suis pas loin de penser qu’on devrait les subventionner…
Nous sommes d’accord Chambaron !
Je partage votre avis quant à l’école de grammairiens, cela sauverait bon nombre de cerveaux ..