RE: Ponctuation (comme) ; article ou démonstratif (le ou ce) ; singulier ou pluriel (perte ou pertes) ; Note, nota bene (français ou latin, abréviation ou non).
Je rédige une micro-critique du film Memento de Christopher Nolan dans lequel le personnage principal, voulant venger la mort de sa femme, souffre d’une sorte d’amnésie. Il prend donc des notes sur des photos et se fait tatouer le corps pour se constituer une mémoire des faits. Le montage du film est fait dans un ordre non chronologique, on voit d’abord la scène de fin, puis on remonte une scène avant et ainsi de suite jusqu’au début.
Je me pose plusieurs questions. Je vous propose d’abord trois formulations :
1) Note : Le montage ingénieux permet de se mettre dans la peau du personnage principal, comme si l’on souffrait aussi de pertes de mémoire.
2) Note : Le montage ingénieux, comme si l’on souffrait aussi de pertes de mémoire, permet de se mettre dans la peau du personnage principal.
3) Note : Comme si l’on souffrait aussi de pertes de mémoire, le montage ingénieux permet de se mettre dans la peau du personnage principal.
A) La subordonnée introduite par comme est-elle explicative ou non ? Comment ponctuer ?
Si elle est déterminative, il faut sûrement utiliser la 3) que j’ai construite à l’envers pour mettre tout de même une virgule afin d’aérer ma phrase, voire la 2) qui encadre la subordonnée entre sujet et verbe.
B) Vaut-il mieux utiliser un article « le montage ingénieux » ou un démonstratif « ce montage ingénieux » (sachant que le contexte est évidemment connu par le lecteur) ?
C) Est-il plus judicieux d’utiliser le pluriel « pertes de mémoire » ou le singulier « perte de mémoire » ?
D) Comment introduire au mieux la phrase parmi ces propositions ?
– Note :
– Nota :
– N.B. :
– N. B. :
– Note. –
– Nota. –
– N. B. –
– N.B. –
Pour OQLF, l’espace de N. B. est insécable (http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=3390), pour l’Académie française, il n’y a pas d’espace, quant pour BtB les deux sont possibles (http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/clefsfp/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_catlog_n&page=9YbVLD86qdH0.html). Le « . – » semble plus utiliser dans les ouvrages, alors que le « : » de manière plus générale.
Bonjour Juliano.
Je laisse à Joëlle le soin de continuer ce qu’elle a si bien commencé.
Pour ma part, je me bornerai :
1° en ma qualité d’ancien membre de la Commission de terminologie et de néologie (chargée de créer des néologismes officiels au lieu et place des anglicismes) de vous rappeler que « flashback » a un équivalent français : retour en arrière :
« retour en arrière
Journal officiel du 18/01/2005
Domaine : AUDIOVISUEL / Cinéma – Télévision
Définition : Rupture de la continuité chronologique d’une action par l’évocation d’une période antérieure.
Équivalent étranger : flashback (en) »
- Source : France Terme
2° à vous donner mon avis sur la question D.
Vous ne craignez pas de vous faire tirer les oreilles par la personne qui, sur ce forum, m’a reproché d’avoir citer Termium Plus à propos de l’emploi de la barre oblique ! 🙂
Compte tenu de l’importance de votre note, je ne l’aurais même pas séparée du corps du texte (si possible). A tout le moins, elle justifie plus qu’une simple « Note » ou « Remarque » ou bien un simple « Nota ». Nota bene , qui signifie « notez bien » , m’apparaît donc plus indiqué, sous sa forme abrégée.
A propos de celle-ci, je me réfère à celle qui est retenue par les plus grands dictionnaires, d’éminents grammairiens et de grands spécialistes de la typographie. A cet égard, j’observe que :
– le Grand Robert et le TLFi ont enregistré : N.B. ;
– le Bon usage (2017) utilise aussi N.B.
– Jean-Pierre lacroux (Orthotypographie) et le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale indiquent que l’abréviation de nota bene est N.B. :
Lacroux :
| N. B. | nota bene |
Le Grand Robert :
◆ Mots latins signifiant « notez », « notez bien », indication utilisée en français pour attirer l’attention du lecteur sur une remarque importante. Nota bene s’écrit le plus souvent N. B., par abréviation. Précision donnée en N. B.
© 2017 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française »
Cela étant dit, faut-il un tiret ou un (sic) deux-points ou rien après le second point abréviatif ? Les trois graphies existent et se défendent (comme NB ou NB).
Pour la BDL (et pour moi également), deux solutions semblent se valoir :
« Quant au choix de la ponctuation à utiliser après le nota bene, on peut employer soit le tiret précédé d’un point, comme pour le post-scriptum, soit les deux-points; dans les deux cas, le mot qui suit le signe de ponctuation doit commencer par une majuscule. »
Mon avis final : Le tiret peut paraître un peu plus soigné (?) ; mais, à mon sens, il n’est nullement nécessaire. C’est pourquoi j’opte, en fin de compte, pour les deux points.
En conclusion, écrirais donc : N.B. : ou N.B.–, avec une légère préférence pour la première graphie (Majuscules grasses + deux points abréviatifs + pas d’italique (usage plus courant, bien que l’italique se défende) + pas davantage d’espace entre N et B + deux points).
