RE: Mode irréel + « ne serait/fût-ce que »

Bonjour,

J’ai du mal à choisir le temps du verbe souligné ci-dessous :

Les hommes creusaient des tunnels pour trouver de l’or, se disait-il, mais ils le faisaient mal. S’ils prenaient pitié les uns des autres et envers eux-mêmes, ils construiraient mieux leurs trous sans fin : ne serait/fût-ce qu’en les consolidant à l’aide d’étançons bien solides.

Je considère que l’irréel du présent est à conserver dans la 2e phrase (l’irréel du passé « avaient pris / auraient construit » changerait selon moi le sens de la phrase, qui n’exprimerait alors plus une vérité générale), mais faut-il conserver ce temps du présent jusqu’au verbe souligné inclus ?
C’est d’ailleurs peut-être d’avantage une question de registre que de concordance des temps (d’après ce que j’ai pu lire sur la question) ?

Je vous remercie par avance. Bonne journée.

William_Jo_B Amateur éclairé Demandé le 4 juin 2021 dans Conjugaison
3 Réponses

Merci Tara pour votre réponse.

Je ne comprends toutefois pas pourquoi on ne retombe pas sur un présent de vérité générale, comme vous me le disiez dans une discussion précédente. Pourtant, le cas me paraît similaire : https://www.question-orthographe.fr/question/concordance-des-temps-au-conditionnel-et-sens-correspondants/

Le plus-que-parfait n’impliquerait-il pas, ici, que les constructions de galeries ne sont plus d’actualité au moment où l’homme réfléchit ?
Dans la 2e phrase, on est toujours dans les pensées de l’homme (qui est ingénieur minier), donc dans « ce qu’il se disait », et lui se le dit au présent (de vérité générale).

Merci d’avance.

William_Jo_B Amateur éclairé Répondu le 4 juin 2021

Peut-être est-il bon de se souvenir ce qu’est le présent de vérité générale, (aussi appelé présent omnitemporel ou gnomique ou indivis) : il indique qu’un fait est vrai (règle ou adage) dans sa globalité, quel que soit le moment où on le considère. Typique des proverbes, des énoncés scientifiques…

La terre tourne autour du soleil.
Bien mal acquis ne profite jamais.
Dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux côtés de l’angle droit.

Je ne vois pas de vérité générale dans votre énoncé. Il se peut que vous ayez considéré que vous généralisiez. Oui mais alors, il ne s’agit que d’une généralisation concernant des circonstances particulières : le sujet « ils » renvoie à des hommes particuliers et non à l’humanité, les trous sont ceux qu’ils creusent à une époque précise, etc.

le 5 juin 2021.

Peut-être serait-il bon de rappeler ce qu’est un présent de vérité générale (appelé aussi
présent omnitemporel ou gnomique ou encore présent indivis) .

Wikipédia :
Il indique qu’un fait est vrai (règle ou adage) dans sa globalité, quel que soit le moment où on le considère. Typique des proverbes, des énoncés scientifiques…

La terre tourne autour du soleil.
Bien mal acquis ne profite jamais.
Dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux côtés de l’angle droit.
————————————————-

Je ne vois pas de vérité générale dans votre énoncé. « ils » renvoie à des hommes particuliers, et ce qu’ils font se situent à un moment particulier.

Votre phrase précédente  en contient un en effet:
Déjà bien engagé dans le puits, le jour bientôt tombé, il avait entendu la charpente craquer dans un grand bruit, comme le ferait un navire en pleine tempête, s’était-il dit.

un navire en pleine tempête craque : ceci est énoncé comme se produisant toujours avec tous les navires pris en pleine tempête même si l’énonciateur se trompe. Si je dis :les femmes n’ont pas d’âme, c’est une vérité générale exprimant une opinion que je peut considérer comme erronée (et comment!)

le 5 juin 2021.
Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.