RE: Mais, car et virgule
Bonjour,
A priori, l’usage veut que nous placions une virgule devant les conjonctions de coordination mais et car.
Toutefois, lorsque j’écris certaines courtes phrases, la virgule me dérange. En effet, elle met une sorte de respiration/pause/séparation que je ne souhaite pas ou bien qui me semble superflue, voire gênante.
Est-il possible de choisir de ne pas faire précéder mais ou car d’une virgule dans des phrases très courtes, sans que cela puisse être considéré fautif ?
Ex (au hasard, sur l’instant)
Tu ne pourras pas y aller car tu es puni.
Je ne sors pas aujourd’hui car il pleut
Je vais le faire mais plus tard
Il est grand mais très souple
J’aime ce sac car il est pratique
NB. Contrairement à d’autres références trouvées de-ci, de-là, Le Robert ne semble pas insérer une virgule de manière obligatoire.
https://dictionnaire.lerobert.com/guide/conjonctions-de-coordination
Merci pour vos retours
(visiblement, il y a un bug sur le site, j’espère que ma question ne sera postée plusieurs fois)
On se demande pourquoi on appelle « conjonction de coordination » des mots (mais, ou, et, donc, or, ni, car) dont certains appelleraient une virgule, signe qui par définition isole de ce qui précède. S’agirait-il de conjonctions « de dislocation » ?
L’habitude très répandue d’insérer cette virgule ne repose en général sur rien et ne facilite pas la perception du lien entre deux membres de phrase unis par un enchainement logique (alternative, dépendance, concession, etc.).
Il peut certes arriver qu’il y en ait besoin pour des raisons syntaxiques dans des phrases complexes (voire proustiennes) mais cela est finalement assez peu fréquent.
En tout cas, ce n’est pas la longueur en soi qui est le facteur déterminant. Mais ma longue expérience de correcteur m’a montré que même les meilleurs auteurs ont tendance à surponctuer, à fragmenter les phrases. Le préjugé selon lequel la ponctuation serait d’abord le reflet de l’énonciation a la vie dure : l’écrit n’est pas l’oral et l’œil (l’esprit) fonctionne sur des modèles spécifiques.
Votre commentaire est intéressant à plus d’un titre.
La nomenclature en usage est bien souvent inadaptée et source de confusion.
Une ponctuation excessive rend la lecture pénible et parfois même trouble le sens.
Les préconisations en matière de ponctuation m’apparaissent parfois gratuites : il faut, il ne faut pas, on doit… oui mais pourquoi ? (Il arrive évidemment qu’une virgule porte du sens.)
Me voilà bien heureux de trouver une oreille pour cette question un peu ingrate. La ponctuation est la partie du travail de correcteur la plus méconnue mais cela représente souvent des centaines de retouches lors d’une relecture attentive.
Bonjour Chambaron,
Me voilà bien heureuse de trouver oreille pour cette question quelque peu ingrate 🙂
Pour ne pas alourdir mon post, je n’avais pas évoqué mon interrogation, voire mon incompréhension quant à cette virgule utilisée avec des conjonctions de coordination censées… coordonner (organiser, relier, etc)
Ces conjonctions ayant ce rôle, il m’est toujours apparu surprenant d’y adjoindre une virgule ayant (si je ne m’abuse) un effet contraire.
Alors certes, certaines phrases appellent naturellement cette séparation (cloisonnement ou respiration) mais la systématisation de cette règle avec les conjonctions de coordination me semble être un non-sens.
Je suis ravie de constater que je ne suis pas la seule à être interpellée par celui-ci.
Quant à la ponctuation (en général), je rejoins également vos propos.
Je ne m’aventurerai cependant pas sur ce sujet… le dosage entre le trop peu ou le trop m’est souvent un exercice ardu.
Bonne journée Chambaron
@ Chambaron
« Le préjugé selon lequel la ponctuation serait d’abord le reflet de l’énonciation a la vie dure : l’écrit n’est pas l’oral et l’œil (l’esprit) fonctionne sur des modèles spécifiques. »
Bien d’accord avec cela.
