RE: Le pluriel ou le singulier ? Quelle est la règle pour trancher dans pareil cas ?

Répondu

Bonsoir, je vous présente une question d’accord qui n’apparaîtra pas du tout problématique à bon nombre d’entre vous, je le pressens. Le contexte est un rassemblement évangélique haïtien :

« Mon chaperon baragouine quelque chose en me tendant la main, je distingue uniquement le mot “manteau”. Je me défais donc de ma veste, devinant que cette communauté considère inconvenant de la garder sur soi.
— Non ! C’est pas ça ! Il faut se féliciter les uns les autres de nous être ôtés nos manteaux de péchés !
— Ah, d’accord ! Autant pour moi…
À cette fin, nous nous serrons la poigne.
« 

La question que je me pose est la suivante : dois-je écrire « ôtés » ou « ôté« , en tenant compte du fait que chacun de ces chrétiens pense avoir un seul manteau de péchés ?

Merci d’avance pour votre aide. Mon instinct est ici désemparé.

Pompadour Maître Demandé le 25 janvier 2024 dans Accords
3 Réponses

Petite  précision sur votre titre :
On dira « dans ce cas » ou bien « en pareil cas« , mais pas un mélange des deux.
« En pareil cas » peut vous sembler être une tournure plus littéraire, elle est plutôt employée dans le sens de « dans une telle situation /  dans de telles circonstances« .

Pour votre phrase, il me semble qu’enlever « un manteau de péchés » n’est pas une mince affaire, et qu’on ne s’en débarrasse pas aussi facilement qu’on ôte un vêtement. Aussi, je vous suggère :
Il faut se féliciter les uns les autres d’avoir réussi à se débarrasser / de s’être délivrés de nos manteaux de péchés ! 
Ou éventuellement, si vous y tenez, mais je trouve l’image moins forte « d’avoir ôté nos manteaux de péchés ! »

« Notre manteau  de péchés » signifierait qu’ils ont un seul manteau pour tous. Or tous n’ont pas fait les mêmes péchés, je suppose ;°)

— Ah, d’accord ! Au temps pour moi…
Il s’agit d’une expression figée, et même si vous la trouvez le plus souvent mal orthographiée, cela signifie seulement que la plupart des gens qui l’emploient ainsi se trompent. Voir cet excellent article sur le sujet ICI

Vous employez la locution « À cette fin » à mauvais escient. Voici ce qu’en dit l’Académie :
Ce qui est à atteindre.
1.  Ce qu’on se propose pour but, résultat que l’on poursuit. À quelle fin avez-vous agi de la sorte ? À cette fin : pour parvenir au but dont il s’agit. À cette fin, un crédit exceptionnel a été voté. Arriver, parvenir à ses fins : atteindre son but.

« La pogne / la pince » sont des mots d’argot _ langage très familier employé à l’origine dans certains milieux pas toujours très honnêtes _ et qui signifient « la main« . « Se serrer la pogne » est une tournure argotique qui signifie « se saluer en se serrant la main« , et qui ne convient donc pas dans votre texte.

De plus, je ne comprends pas très bien s’ils se tiennent tous la main _ chacun tient la main de ses voisins _ pour illustrer cette communion, ou bien si chacun serre chaleureusement la main à chacun des fidèles…
Aussi, je vous suggère :
Et pour joindre le geste à la parole, nous nous serrons tous la main / nous nous prenons tous par la main.

 

 

 

 

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 28 janvier 2024

Merci pour vos judicieuses remarques, dont je tire profit.

Non, les membres du public ne se tiennent pas la main. Ils se la serrent simplement. Pour comprendre la dynamique de cette scène, il vous manque la suite du paragraphe :

« Pour joindre le geste à la parole, nous nous serrons la main. Tous les assistants, de la même manière, félicitent leurs voisins de rangée de l’avoir hypothétiquement fait, leur susurrant en sus : « C’est bien. » « 

le 28 janvier 2024.

Vous avez donc adopté ma phrase ? J’en suis ravie !
Et je suis ravie que vous tiriez profit de mes précisions. Merci de vos retours.

le 29 janvier 2024.
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Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.