RE: Impératif + pronoms compléments interdits

Bonjour !
Ce midi j’ai voulu demander à ma compagne de se servir des frites ainsi qu’à ma fille.
Malheureusement, je me suis retrouvé coincé et le faire moi-même car « Sers-vous des frites » n’existe pas.
Blague à part, je me suis demandé pourquoi certains pronoms compléments semblent interdits à l’impératif ?
Merci pour vos réponses.

dgedge_03 Débutant Demandé le 19 janvier 2025 dans Conjugaison
3 Réponses

Je reprends ma première réponse car il y a bien deux constructions  possibles avec les verbes servir (transitif) et se servir (intransitif et essentiellement pronominal ou autonome), ce qui en fait un exemple ambigu.
1. si le verbe est essentiellement pronominal (dit autonome, type s’emparer, s’envoler, etc.) il ne peut y avoir par nature que coïncidence des pronoms sujet et objet, quelle que soit la personne qui donne l’ordre.
2. si le verbe est transitif direct/indirect (dont verbes réfléchis), on emploie le pronom complément direct. Verbes typiques regarder/donner : regarde/donne (-moi, -toi, -le/-lui, -nous, -les/-leur). regardez/donnez (-moi, -le/lui, -nous, -vous, -les/-leur), regardons/donnons (-le/-lui, -nous, -les/-leur). On constate en effet que certaines combinaisons sont exclues. Il n’y a pas de raison rationnelle à cela et il s’agit visiblement d’une carence grammaticale française. L’anglais n’a pas ce problème : il est curieusement impossible de dire donnons-toi une seconde chance mais nos voisins diront Let us give you a second chance.
Il faut ajouter à tout cela que le français est aussi ambigu avec les formes « mutuelles » : sans complément, donnez-vous une claque peut se comprendre comme « à vous-même »,  « l’un à l’autre » ou « les uns aux autres ».
En conclusion, votre exemple « sers-vous des frites » est logique et correct dans l’esprit mais inusité.

Chambaron Grand maître Répondu le 20 janvier 2025

C’est la forme régulière de l’impératif anglais et elle est simplement plus ergonomique que la nôtre.  D’ailleurs, à la 3e personne du singulier ou du pluriel, le français emploie aussi une forme composée : qu’il parte , qu’ils se taisent, ainsi soit-il !  (Let it be auraient chanté certains).
Il y a d’autres incongruités en français avec le mode dit « impératif » qui n’a jamais passionné les académiciens, sans doute parce qu’il appartient essentiellement à la langue orale. Mais ce n’est pas le lieu d’en débattre.

le 20 janvier 2025.
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