RE: forme ou contenu?
Bonsoir à tous !
C’est encore moi, l’élève brouillon !
Je connais des personnes débiles en Italie qui croient que dans un texte, un article ou dans quelle que soit l’œuvre d’écriture, la forme et le contenu sont équitablement importants.
Pour moi, c’est évident : le contenu est toujours plus important que la forme, puisque un texte très intéressant (même si le style n’est pas trop soutenu) qui peut apporter des nouvelles informations, du plaisir, d’intérêt etc. est sûrement mieux qu’un texte très élaboré, grammaticalement parfait, mais tout à fait ennuyeux, anodin, irritant, banale…
Tout cela dit, les langues sont toutes belles, et l’on devrait encourager nos enfants et nos générations futures à les utiliser avec plus de précision.
Qu’est que en pensez-vous ?
La forme, c’est le fond qui remonte à la surface. Qui est l’auteur de cette phrase superbe et véridique ?
Bonjour Joelle,
Si j’en crois mes souvenirs fort lointains- il y a de cela plus d’un demi-siècle- notre professeur de français nous avait donné à faire un commentaire de texte sur une poésie et il avait cité cette phrase qui est de Victor Hugo.
Le fond c’est l’histoire, le propos.
La forme c’est la manière, la façon avec laquelle on raconte cette histoire.
Attention!
Ne pas faire de confusion entre fond et fonds.
Dans la fable Le Laboureur et ses enfants, le fabuliste* fait dire au laboureur mourant, entouré de ses enfants :
« Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins. »
Ici le mot fonds est bien associé à l’idée de biens, de valeurs, le travail étant la valeur la plus sûre.
Manquer veut dire échouer.
Le travail que nous effectuons est rarement improductif. Il est payant.
Ce que confirme la péroraison de la fable:
[…] D’argent, point de caché. Mais le Père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor .
*Jean de La Fontaine.
Il est vrai, Victor Hugo ! Maxime néanmoins reprise par de nombreux psychanalystes, quant au fonds, c’est intéressant, même pour fonds de bibliothèque…
On pourrait aussi ajouter, pour l’amour de l’orthographe:
– le fonds et le tréfonds.
-Un fonds de roulement, de commerce, de terre
-Un bailleur de fonds.
-Une personne qui a du fonds.
-Retirer ses fonds de la banque.
-Placer son argent à fonds perdu(s).
-Être en fonds.
Attention!
On dit un bien-fonds (=immeuble) et au pluriel des biens-fonds. Bien est dans ce cas un nom.
Sans oublier fonts (nom masculin pluriel) : les fonts baptismaux.
Fonts est toujours au pluriel, et ne s’emploie que dans l’expression fonts baptismaux (= bassin contenant l’eau pour les baptêmes).
Ne doit-on pas écrire plutôt « à fonds perdu » ?
Bonjour Jean,
En effet , et vous avez raison de le signaler.
L’ouvrage ORTHO d’André Sève donne les deux orthographes.
Le dictionnaire des difficultés de la langue française Larousse n’en donne qu’une seule : à fonds perdu.
On écrit cependant fonds secrets : fraction du budget attribuée au chef de l’État et à certains ministères pour des dépenses spéciales.
Fonds secrets : il s’agit là, en effet, de fonds spéciaux. On dit les fonds secrets.
En revanche, on emploiera au singulier à fonds perdu (j’ai placé mon argent dans « un » fonds à perte).
