RE: Être Belle ou être belles

Répondu

Bonjour,

J’ai lu ces deux phrases orthographiées ainsi :

1-Être belleS est essentiel pour les femmes
2-Être accompagnéS est crucial pour les professionnels

Je ne doute pas que l’accord pluriel soit exact (femmeS et professionnelS) mais… Ne serait-il pas tout aussi cohérent d’employer le singulier ?

L’accord singulier se rapportant alors avec le fait/l’état « d’être belle »
( … et donc accord non lié au nombre de personnes pour qui cela est essentiel).

Même cheminement pour la deuxième phrase.

Je ne suis pas certaine que ma question soit bien claire et je suis certainement à côté de la plaque sur l’option du singulier possible, mais cela m’intrigue, car je perçois une légère nuance de sens dans la phrase selon si l’accord est singulier ou pluriel.

Merci d’avance pour vos retours

Cocojade Grand maître Demandé le 14 décembre 2023 dans Question de langue
5 Réponses

Vous accepteriez cet énoncé ?
Être originaux est essentiel pour les artistes.

Personnellement, je ne le trouve pas acceptable, contrairement à :
Être original est essentiel pour les artistes.

Donc, autant la syllepse en genre me parait obligatoire Être beau est essentiel pour les femmes (à moins que cette qualité ne s’applique pas à elles (ou à elles seules), et donc à dire quelque chose comme : Les femmes apprécient que les gens soient beaux / que les hommes soient beaux), autant la syllepse de nombre me parait incorrecte.

Cet infinitif sujet impersonnel et atemporel produit un énoncé à valeur générique où les « sujets » sont indéfinis et alors, je pense que cet accord en genre mais non en nombre est à rapprocher de ce qu’il se passe pour onquand ce pronom est indéfini (on sait qu’il a des emplois définis qui peuvent entrainer l’accord en nombre). Extrait de l’article on du Tlfi :

Rem. gén. 1. Accord en genre et en nombre. Les adj. et les part. qui se rapportent à on s’accordent au masc. sing. Toutefois, ,,le pronom on, qui grammaticalement est du genre masculin, […]. [L’] accord sylleptique [se fait], quand on, tout en se rapportant uniquement à des femmes, a le sens d’un pronom indéfini«  (Weerenbeck, Le Pron. on, en fr. et en prov., 1943, p.9). −Monsieur, quand on n’a pas le temps de rêver éveillée, on n’a pas davantage le temps de rêver endormie, Dieu merci! (A. France, Bonnard, 1881, p.272). C’est maintenant surtout, bien plus qu’au printemps lorsque ma mère mourut, que je réalise ce que c’est que vivre à Saint-Léonard (Loiret) avec un vieil oncle sourd et stupide, quand on est fille, pauvre, orpheline sans frère ni soeur, et qu’on va sur ses trente ans (Montherl., J. filles, 1936, p.921).

 

marcel1 Grand maître Répondu le 15 décembre 2023

Bonjour Marcel1 !

Je vous remercie pour ce retour très intéressant et instructif.
Je rejoins vos propos.
Dans les cas énoncés, l’accord en nombre ne me semble pas juste et, à mes « humbles » petits yeux, c’est le singulier qui s’impose.
Votre premier énoncé reflète parfaitement le fond de ma pensée.

En ce qui concerne l’accord en genre, votre rapprochement avec « on » me semble également sensé.

Merci Marcel  🙂

le 17 décembre 2023.

Bonjour marcel1,

sans aucune hésitation, j’écrirais « Être originaux…. »

le 20 décembre 2023.
Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.