RE: Entrefilet… comme son orthographe ne l’indique pas !

Bonjour,
Depuis toujours (enfin, depuis que j’ai l’utilisation de ce mot), j’écris « un entrefilets », partant du principe (et à vrai dire, ne me posant même pas la question) que puisque ce mot fait référence à un court texte qui se trouve entre (au moins) deux filets, il s’écrit forcément avec un S, comme le mot entremets par exemple.
Je découvre aujourd’hui qu’on écrit « un entrefilet » !!!
Allez comprendre pourquoi.
Je  pourrais à la rigueur l’admettre si le filet était unique et faisait le tour du court texte en question, « entre » signifiant alors « dedans » (?), un peu comme entretoise, où on peut entendre « toise » comme unique. Mais il me semble, si j’en crois les imprimeurs et typographes, qu’on parle bien de plusieurs.
Bon, certains vont se réjouir de ces bizarreries qui font le charme de la langue française  et je respecte et comprends que s’y retrouver dans ces illogismes, ça puisse donner lieu à satisfaction, comme il en va de toute difficulté vaincue.  Je sais aussi qu’il y a quelques bizarreries dans d’autres langues, je ne fais pas d’anti langue française, mais tout de même,  qu’on ne se plaigne pas que son apprentissage soit si difficile, et son « bien écrire » plutôt sélectif… 🙂

Emsi Érudit Demandé le 3 juin 2021 dans Question de langue

C’est la conséquence de l’usure des mots. « Chandail » est une altération de « marchand d’ail », « toujours » ne s’écrit pas « tous jours ».

le 3 juin 2021.
5 Réponses

Question intéressante qui met le doigt sur les incohérences des graphies depuis des siècles par l’Académie française qui n’a jamais eu de vrais principes directeurs. Tout le monde se casse la tête avec l’arbitraire de ses choix si longs à évoluer. Son dernier Dictionnaire remonte à… 1935 .
Cela étant, on peut remarquer que :
1. le préfixe entr– peut être accolé soit à un mot désignant deux éléments identiques séparés (entrecôte, entrejambe, entrefilet, etc.), soit à un nom désignant un élément unique situé entre deux  autres non désignés (entraide, entrevue, entretien, entreprise, etc.). Dans certains cas, il est difficile de retrouver intuitivement le sens réel : entraxe, entretoise, entretien, entrechat, entrave, entregent, entrelacs, entre-soi.
2. Avec le temps, le trait d’union qui marquait bien la séparation a disparu et le préfixe s’est soudé. Le mot complet nouveau a alors acquis une autonomie nouvelle : un entre-actes devient un entracte sans problème.
3. Certains mots étaient déjà au pluriel, sans singulier : entrailles, entrefaites.
Toutes ces difficultés ont dû provoquer une uniformisation consciente ou non pour gommer le s initial. Cela permettait aussi de marquer le pluriel.
Au total, pas de logique globale mais une astuce : jamais de s au singulier sauf si le mot comporte un trait d’union…

Chambaron Grand maître Répondu le 3 juin 2021
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